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 Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale

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Jean
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MessageSujet: Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale   Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale EmptyMar 6 Mai - 15:35

Ci-dessous des extraits de:
LES FONDEMENTS D'UNE THÉOLOGIE SPIRITUELLE TRAITEMENT CONTEMPORAIN D'UN DOSSIER HISTORIQUE

THÈSE DE DOCTORAT EN SCIENCE THÉOLOGIQUE PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE TOULOUSE PAR PHILIPPE LE GUELINEL de LIGNEROLLES SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR ANDRÉ DUPLEIX


LES PRINCIPALES FIGURES TOULOUSAINES EN MATIÈRE DE THÉOLOGIE SPIRITUELLE
Toulouse s'est révélée, dès le début de ce siècle et plus particulièrement au cours des années 20, un foyer particulièrement vivant en matière de théologie spirituelle, comme en témoigne la fondation, dans cette ville et de Revue d'ascétique et de mystique, et du Dictionnaire de Spiritualité ascétique et mystique. Nous allons en présenter les deux principales figures.

Joseph de Guibert (1877-1942)

Joseph de Guibert est né à l'Isle-sur-Tarn (Tarn). Entré chez les jésuites en 1895, il a fait de brillantes études en Sorbonne et dans les scolasticats de philosophie et de théologie à Vals-près-Le Puy et à Enghien (en Belgique). Après avoir été quelque temps professeur de théologie d'abord à Lecce (Italie) puis à Enghien, il sera mobilisé pendant la première guerre mondiale. De retour à Toulouse, il a alors annoncé et lancé la Revue d'ascétique et de mystique, dont le premier numéro est paru en janvier 1920. Le père de Guibert sera le directeur de la revue jusqu'en 1928. Dès la rentrée universitaire de l'année 1922-1923, il appelé à Rome pour y enseigner, à l'université grégorienne, la théologie spirituelle (appelée alors "théologie ascétique et mystique") et la théologie fondamentale. Il a également donné un cours de spiritualité destiné à la formation pastorale du clergé romain. Sa bibliographie a été publiée en tête de son ouvrage posthume publié à Rome par E. Lamalle : La spiritualité de la Compagnie de Jésus. Esquisse historique (1953) et comprend onze livres et soixante-trois articles (et encore la liste n'est-elle pas complète: il faudrait y ajouter notamment de nombreux comptes rendus). Outre ses Études de théologie mystique (éditées à Toulouse en 1930 et rassemblant des articles parus dans la Revue d'ascétique et de Mystique et dans Gregorianum), il faut mentionner son cours, paru intégralement en latin à Rome sous le titre : Theologia spiritualis ascetica et mystica (4ème éd., 1952), dont seule la première partie est parue en français à Toulouse sous le titre: Leçons de théologie spirituelle (2ème éd., 1946). Devant les problèmes soulevés par les spécialistes de la théologie spirituelle à son époque et les malentendus qui les divisaient, il a, d'une part, fortement contribué à préciser le vocabulaire concernant l'ascèse, la mystique, la contemplation (nous y reviendrons en détail dans la deuxième partie de ce travail, notamment pp. 125-135), et, d'autre part, il a cherché inlassablement à trouver des voies de conciliation (tout en s'opposant à réduire la vie mystique aux formes extraordinaires de l'union à Dieu). Il a été "un chercheur plus qu'un spéculatif" (L. Sintas). On a pu faire remarquer que son œuvre ne faisait "pas suffisamment droit aux données de la tradition patristique ni aux ouvertures du mouvement liturgique sur la théologie du mystère", mais que, par contre, elle fait preuve d'un "réalisme pastoral, d'un équilibre de ses jugements appuyé sur une saine érudition et d'un accueil bienveillant de l'opinion d'autrui" (M. Olphe-Galliard).

Voir J. de GUIBERT, Leçons de théologie spirituelle. Tome premier, Toulouse, Ed. de la Revue d'Ascétique et de Mystique et de l'Apostolat de la prière, 1946 (l'avant-propos, signé de F. Cavallera et M. Viller, présente la vie et l'oeuvre du père de Guibert) ; P. GALTIER, Le Père Joseph de Guibert, dans la Revue d'ascétique et de Mystique 26 (1950), pp. 97-120; l'article "Guibert (Joseph de)", par M. OLPHE-GALLIARD, dans le Dictionnaire de spiritualité, t. VI, col. 1147-1154 ; l'article "Guibert", par L. SINTAS, dans le Dictionnaire des théologiens et de la théologie chrétienne, Bayard Editions, 1998,p.202.


Ferdinand Cavallera (1875-1954)


De parents d'origine piémontaise, Ferdinand Cavallera est né au Puy-en-Velay. Entré chez les jésuites en 1892, il est devenu professeur de théologie positive à la faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse en 1909. Il enseignera dans cette maison presque jusqu'à sa mort. Parmi les autres domaines qu'il a assurés, figurent la fonction de bibliothécaire, un cours sur la doctrine sociale de l'Église et, pendant quelques années, un cours sur la littérature italienne. Lors de la fondation de la Revue d'Ascétique et de Mystique, en 1920, il a été le premier collaborateur du père Joseph de Guibert, avant de devenir le directeur de la revue à partir de 1928 (et jusqu'à sa mort, en 1954), Guibert étant trop absorbé par ses fonctions d'enseignement à l'université grégorienne à Rome. De même, lorsqu'il s'est agi de lancer le Dictionnaire de Spiritualité ascétique et mystique, en 1928, le père Cavallera a été, avec le père de Guibert, l'un des deux principaux collaborateurs du directeur du dictionnaire, le père Viller. En outre, il a dirigé le Bulletin de Littérature Ecclésiastique, revue de l'Institut catholique de Toulouse, de 1928 jusqu'à sa mort. En dehors de sa participation à ces entreprises collectives considérables, ses principales œuvres concernent la patristique: sa thèse de doctorat ès lettres (1905) portait sur le schisme d'Antioche (avec une thèse complémentaire latine sur un sermon d'Eusthate d'Antioche); il a rédigé une étude sur Saint Athanase (1908), un index de la Patrologie Grecque de Migne (1912) et un Thesaurus doctrinae catholicae ex documentas Magisterii ecclesiastici (1920, qui s'apparente à celui de H. J. Denzinger). Toujours dans le même domaine, son grand ouvrage est: Saint Jérôme, sa vie, son œuvre, dont il a publié les deux volumes du tome 1, mais pas le t. Il qu'il prévoyait de consacrer à la théologie de Jérôme. Il a publié, fruit de son cours sur le sujet, un Précis de la doctrine sociale de l'Église (1931 et 1937). Sur le plan de la théologie spirituelle proprement dite (domaine dans lequel il s'est parfois montré polémiste avec une fougue imposant des exclusives catégoriques), la contribution qu'il a apportée à la réflexion dans ce domaine est à rechercher d'une part dans les articles qu'il a rédigés pour les revues qu'il dirigeait (ainsi que pour d'autres) et pour le Dictionnaire de Spiritualité, d'autre part dans des études portant sur l'histoire de la spiritualité, notamment sur l'œuvre de Jean-Joseph Surin (Il a travaillé, en collaboration avec le P. L. MICHEL, à une édition critique en quatre volumes des Lettres spirituelles du P. Jean-Joseph Surin.).

Voir M. OLPHE-GALLIARD, "Le Père Ferdinand Cavallera", dans Revue d'Ascétique et de mystique 30 (1954), p. 3 É. BOULAIRAND, dans le Bulletin de Littérature Ecclésiastique 55 (1954), p. 3-20 ; article "Cavallera", par H. CROUZEL, dans le Dictionnaire des théologiens et de la théologie chrétienne, Bayard Editions, 1998, p. 105.


Ultérieurement...

Nous avons limité notre champ d'étude aux années 20. Il faut cependant rappeler que la faculté de théologie de Toulouse verra arriver, dans la décennie suivante, des enseignants de valeur qui s'intéresseront, plus ou moins selon les cas, à la théologie spirituelle, tels que Éphrem Boularand (1902-1984), Etienne Delaruelle (1904-1971), Élie Griffe (1899-1978), Bruno de Solages (1895-1983)...


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MessageSujet: Re: Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale   Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale EmptyMar 6 Mai - 15:38

Toujours, extraits de la même thèse:

LE DICTIONNAIRE DE SPIRITURLITÉ ASCÉTIQUE ET MYSTIQUE

Le projet de Dictionnaire de spiritualité ascétique et Mystique a été formé par l'éditeur Gabriel Beauchesne à partir de 1928 et confié à une équipe de théologiens qui étaient ou avaient été "en résidence à Toulouse"(1) et dont nous avons rencontré les principaux un peu plus haut, les pères jésuites Joseph de Guibert, Marcel Viller et Ferdinand Cavallera. Le dictionnaire, qui portait en sous-titre : Doctrine et histoire, était un projet mûrement réfléchi depuis plusieurs années: dès l'origine, il en fixait les grandes lignes et en établissait déjà une liste d'articles (2). La phase de gestation a été longue puisque le premier fascicule devait paraître fin 1929 et ce n'est qu'en 1932 que sont sorties de presse les premières livraisons.

Nous allons voir un peu plus loin que les discussions, entre spécialistes de théologie spirituelle, portaient sur un certain nombre de thèmes, au premier rang desquels se situait la question des rapports entre vie ascétique et vie mystique. C'est en fonction de ce débat que le dictionnaire prit son titre complet, mais il ne fait pas de doute (3) que les directeurs de cette entreprise voulaient précisément dépasser cette opposition en assumant l'une et l'autre notion sous celle de spiritualité.

Par contre, le dessein originel du dictionnaire comprenait deux volets : la doctrine et l'histoire. La doctrine ne manquait pas de présenter des aspects extrêmement diversifiés, l'Église ayant laissé une grande liberté aux différentes écoles de spiritualité et n'étant guère intervenue pour fixer des points de doctrine : à ce sujet, si l'on compare les articles "Contemplation" et "Mystique", on ne manquera pas de constater qu'il est impossible de fixer un moment de la théologie spirituelle comme s'il était définitif C'est pourquoi les responsables du dictionnaire ont souvent fait appel à plusieurs collaborateurs pour un même article afin que leurs pensées puissent se compléter ; dans d'autres cas, cependant, ils ont estimé préférable de ne demander qu'à un seul auteur d'exposer les différents points de vue, surtout lorsqu'il s'agissait de donner des explications spéculatives. Le but était finalement de faire l'inventaire des différentes questions liées à la vie spirituelle ; pour être complet, l'ouvrage comprend également des articles tenant compte du caractère "interdisciplinaire" de la théologie spirituelle : articles sur l'Écriture Sainte, sur la liturgie, sur la psychologie, sur les spiritualités autres que chrétiennes, etc. L'histoire était également très présente dans ce projet, car la spiritualité est avant tout vécue et ne déploie ses richesses que dans le temps de l'histoire : chrétienne, religieuse et culturelle. Sur ce point, les responsables du dictionnaire ont pris le parti de ne recenser à peu près exclusivement que les personnages, les ouvrages et les institutions qui ont laissé des documents écrits et dont on peut relever l'influence dans l'histoire de la spiritualité.

Le Dictionnaire de spiritualité a été une œuvre de longue haleine, puisqu'il s'est achevé avec le volume XVII (les tables), en 1995. Les pères André Rayez (4) et André Derville ont dirigé la publication des fascicules, l'un après l'autre, jusqu'à ce que l'ensemble soit enfin complet.

Notes:

1. 22, rue des Fleurs. Les trois premiers responsables du dictionnaire s'y retrouveront à plusieurs reprises, notamment à l'occasion des vacances d'été (M. Viller résidait à Enghien, en Belgique, et J. de Guibert à Rome).

2. Initialement, c'est J. de Guibert qui, à la demande de G. Beauchesne, aurait dû prendre la direction du dictionnaire, mais, trop occupé par ses cours à la Grégorienne, il suggéra le nom de M. Viller (ce dernier suggérant, quand il fut pressenti, celui de F. Cavallera !) tout en acceptant de faire partie de l'équipe de direction, Les éléments d'archives des Editions Beauchesne, aimablement communiqués en vue de cette thèse par Mlle Monique Cadic, actuellement directrice de Beauchesne Editeur, comportent toute une correspondance à ce sujet entre G. Beauchesne d'une part, J. de Guibert et M. Viller d'autre part, d'où il ressort que J. de Guibert, M. Viller et F. Cavallera souhaitaient essentiellement travailler ensemble, la question de la direction étant secondaire sur le plan honorifique et celle-ci retombant finalement sur celui qui était alors le moins chargé de travail.

3. Les archives de Beauchesne, dont nous avons pu avoir communication sur ce point également, en fournissent la preuve.

4. C'est au cours de ses années de théologie, de 1934 à 1938, à Enghien (Belgique) que le père Rayez a rencontré le père Viller, directeur du Dictionnaire. Il est devenu rapidement le "lecteur" du père Viller déjà presque aveugle et s'est trouvé ainsi initié par lui à l'histoire et à la doctrine spirituelles. Il exercera ensuite divers ministères avant de prendre la direction du Dictionnaire à la mort du père Viller, en 1952. Il exercera cette fonction jusqu'en 1978, mais il continuera à travailler pour le Dictionnaire jusqu'à la veille de sa mort, en 1979.


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MessageSujet: Re: Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale   Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale EmptyMar 6 Mai - 15:45

Le Dictionnaire de Spiritualité (1932-1995), aux Editions Beauchesne, en chiffres:
17 Tomes (45 volumes),
60.000 pages,
9000 articles
1634 auteurs.

Certaines entreprises humaines entretiennent avec le temps un rapport qui ne doit rien à l'obsession de l'urgence. Ainsi du Dictionnaire de Spiritualité. Ascétique et mystique. Doctrine et histoire. Son idée remonte à 1928.

Œuvre monumentale
, parue de 1932 à 1995, voici donc Le Dictionnaire de Spiritualité enfin publié intégralement de A jusqu’à Z, avec un index particulièrement utile. A beaucoup de points de vue, c’était un défi. Le pari a été tenu. On peut même dire que les fruits dépassent le projet primitif, car très vite les perspectives du début ont été amplifiées et précisées. Dans les années 30, lancer l’idée et assurer la réalisation d’un tel dictionnaire pouvait paraître, face au bloc solide du dogme catholique, une entreprise marginale concernant les techniques de prière, les états mystiques et les divers phénomènes qui parfois les accompagnent… A cette époque, la réflexion chrétienne, encadrée et limitée par une théologie dogmatique, en grande partie déductive et obligatoire, avait besoin d’un nouveau souffle. Voici que la spiritualité, fondée en même temps sur l’expérience et sur la liberté qui président à l’invention des divers chemins conduisant à Dieu, renouvelait toutes les questions… Cette révolution tranquille s’est faite lentement, sans bruit, sans excès. A sa place, avec d’autres éléments similaires, elle a préparé l’éclosion irrésistible de Vatican II ; et aujourd’hui, patiemment, elle aide à bien comprendre l’originalité et le dynamisme de ce concile… Des milliers de collaborateurs, provenant du monde entier et de tous les horizons, ont contribué à faire de ce Dictionnaire ce qu’il est : particulièrement utile à tous ceux qui veulent mieux connaître les auteurs spirituels de divers pays, suivre l’évolution des mentalités, des institutions, des grandes notions fondamentales… et plein d’intérêt pour tous les curieux. Ainsi s’est-il répandu à travers le monde entier et dans tous les milieux.

Ce dictionnaire s'achève avec la publication de ses Index. Il comporte seize tomes plus le tome des Index. Il avait commencé sa parution en 1932 et fut interrompu de 1939 à 1948 à cause de la guerre mondiale. Sa conception a évolué au cours des cinquante-quatre années de sa parution. D'abord sous-titré Ascèse et Mystique et surtout destiné à des formateurs spirituels, il est devenu, surtout à partir de 1950, une vaste enquête sur les traditions spirituelles au sein des Eglises chrétiennes, mais aussi et dans une moindre mesure, sur celles des grandes religions. C'est ce qu'a voulu exprimer son second sous-titre : Histoire et Doctrine, la doctrine se dégageant de la convergence, de la cohérence de ces traditions.

Au-delà de tous les monolithismes et de tous les a priori, quels qu'ils soient, le Dictionnaire de Spiritualité, avec rigueur scientifique et ouverture humaine, présente la diversité des chemins spirituels vers Dieu au service de l'homme et se plaît à souligner la liberté de l'invention spirituelle qui, au cours des siècles, n'a cessé et ne cesse de stimuler tous ceux qui, avec lucidité, cherchent leur propre chemin

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MessageSujet: Re: Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale   Le Dictionnaire de Spiritualité Oeuvre monumentale EmptyJeu 8 Mai - 15:38

Le Dictionnaire de Spiritualité


Oeuvre monumentale, parue de 1932 à 1995, Le Dictionnaire de Spiritualité est enfin publié intégralement de A jusqu'à Z, avec un index particulièrement utile. A beaucoup de points de vue, c'était un défi. Le pari a été tenu. On peut même dire que les fruits dépassent le projet primitif, car très vite les perspectives du début ont été amplifiées et précisées.

Dans les années 30, lancer l'idée et assurer la réalisation d'un tel dictionnaire pouvait paraître, face au bloc solide du dogme catholique, une entreprise marginale concernant les techniques de prière, les états mystiques et les divers phénomènes qui parfois les accompagnent. D'ailleurs, initialement, le nom prévu était Dictionnaire d'ascétique et de mystique. Rapidement le point de vue s'élargit et un titre s'imposa, qui donnait à l'entreprise son orientation originale : Dictionnaire de Spiritualité.

Peu à peu, le domaine à explorer et la méthode se précisèrent. Dans les premiers fascicules, bien des exposés étaient rapides ; et les responsables n'avaient pas encore parfaitement saisi l'importance de l'histoire pour rendre compte de la spiritualité. D'une manière ou d'une autre, les premiers articles du Dictionnaire ont par la suite été repris, développés et adaptés.

L'intuition de base, ainsi amplifiée et révisée, allait se révéler non seulement valable, mais révolutionnaire. A cette époque, la réflexion chrétienne, encadrée et limitée par une théologie dogmatique en grande partie déductive et obligatoire, avait besoin d'un nouveau souffle. Voici que la spiritualité, fondée en même temps sur l'expérience et sur la liberté qui président à l'invention des divers chemins conduisant à Dieu, renouvelait toutes les questions. Afin de mettre en lumière la part d'invention et de liberté propre à l'éclosion des grands courants spirituels, la méthode s'imposait, basée sur une lecture historique des développements de la spiritualité. Progressivement, toute une part de la vie et de la réflexion chrétiennes, que la doctrine avait essayé d'annexer et de codifier, se trouvait à juste titre revendiquée par la spiritualité. Ce domaine de la liberté chrétienne, où chacun, éclairé par la foi chrétienne, est invité à inventer son chemin, est un terrain d'expérience concrète, où il est possible de rencontrer toutes les personnes de bonne volonté en recherche d'humanité et de spiritualité.

Cette révolution tranquille s'est faite lentement, sans bruit, sans excès. A sa place, avec d'autres éléments similaires, elle a préparé l'éclosion irrésistible de Vatican II ; et aujourd'hui, patiemment, elle aide à bien comprendre l'originalité et le dynamisme de ce concile.

Sur cette toile de fond, tout naturellement, beaucoup de problèmes se trouvaient, sinon résolus, du moins abordés sans préalables négatifs : symbiose de la recherche historique et de la réflexion ; collaboration internationale et oecuménique ; ouverture vers les recherches spirituelles des religions ; utilisation des acquis des sciences humaines ; collaboration avec les universitaires spécialistes de courants spirituels ; souci de donner leur juste place aux nombreuses femmes qui ont écrit, fondé, agi dans ce domaine.

Des milliers de collaborateurs, provenant du monde entier et de tous les horizons, ont contribué à faire de ce Dictionnaire ce qu'il est. Cela fut rendu possible grâce au patient travail des directeurs qui se sont succédé, parmi lesquels il convient de citer spécialement les Pères Marcel Viller, André Rayez, André Derville, sans oublier l'impulsion et le labeur quotidien des Editions Beauchesne (Gabriel et Henri Beauchesne ; Monique Cadic), de Firmin Didot et de l'Imprimerie Alençonnaise. De 1932 à 1995 le Dictionnaire de Spiritualité a été un organisme vivant : croissance, reprises, développements, adaptations. Menée avec souplesse, l'entreprise avait besoin parfois d'une main de fer pour imposer certains impératifs : absence de toute polémique et de tout engagement partial. Que dire aussi des articles en retard, inadaptés, ou trop longs, pour lesquels il fallait rapidement inventer une solution adéquate et exacte. Parfois des circonstances plus graves (guerres, maladies, décès) obligeaient l'équipe directrice à des remaniements, difficiles sur le moment, mais toujours réparés par la suite.

Ce Dictionnaire est particulièrement utile aux historiens qui veulent mieux connaître les auteurs spirituels de divers pays, et qui s'attachent à suivre l'évolution des mentalités, des institutions, des grandes notions fondamentales. Ainsi s'est-il répandu à travers le monde entier et dans tous les milieux. On le trouve chez des particuliers cultivés, dans la plupart des monastères et des centres d'études théologiques, dans beaucoup de bibliothèques universitaires, où son érudition est particulièrement appréciée, au Centre Georges-Pompidou, dans les bibliothèques de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Même à l'époque du rideau de fer, il parvenait soit par la Poste, soit par d'autres moyens, dans les pays de l'Est, quitte maintenant pour ces bibliothèques à compléter des collections qui ont souffert des conséquences de la guerre froide.

Au-delà de tous les monolithismes et de tous les a priori, quels qu'ils soient, le Dictionnaire de Spiritualité, avec rigueur scientifique et ouverture humaine, présente la diversité des chemins spirituels vers Dieu au service de l'homme et se plaît à souligner la liberté de l'invention spirituelle qui, au cours des siècles, n'a cessé et ne cesse de stimuler tous ceux qui, avec lucidité, cherchent leur propre chemin.

Paul LAMARCHE s.j.
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