19ème dimanche du temps ordinaire
Lectures du jour : http://missel.free.fr/Annee_A/TO/1/19.html
Jésus vient de multiplier les pains pour les foules. Pour les gens qui sont là, c'est quelque chose d'extraordinaire. Ils sont sûrs d'avoir trouvé quelqu'un qui va les libérer de l'occupant romain et résoudre tous leurs problèmes. C'est le roi qu'il leur faut. Jésus se rend compte du piège et il fait tout pour que ses disciples n'entrent pas dans ce jeu. C'est pour cette raison qu'il les renvoie de toute urgence vers l'autre rive. Il les oblige à quitter les lieux avant même la dispersion de la foule. Le Royaume de Dieu n'est pas de ce monde. Il ne correspond pas à l'idée que nous nous en faisons. Pour y accéder, il nous faut quitter notre confort, nos certitudes, nos habitudes. Le Christ nous donne rendez-vous sur l'autre rive, celle de l'inconnu.
Après avoir renvoyé les foules, Jésus se retire seul sur la montagne pour prier. Nous savons tous l'intensité de cette prière. Il vient puiser dans le cœur à cœur avec son Père la lumière et la force pour continuer sa mission. Cette période d'été est un moment favorable pour nous associer à cette prière du Christ. C'est un temps de ressourcement qui nous permettra de nous ajuster à l'appel de Dieu. Nous y trouvons force et courage pour témoigner de l'espérance qui nous anime. Une plante qui reste dans l'obscurité finit par mourir. Mais si on la met à la lumière du soleil, elle reprend vie. Le contact régulier avec le Seigneur ne peut que nous transformer, nous rendre plus vivants. C'est dans la prière que la foi se purifie.
Pendant cette prière de Jésus dans la montagne, les disciples traversent la mer. Notre vie actuelle pourrait également être comparée à une traversée de la mer. Nous sommes engagés vers "l'autre rive" où Jésus nous donne rendez-vous. Nous sommes sur de frêles embarcations. Tant que Jésus n'est pas avec nous sur la barque, la traversée est exposée à tous les dangers. La mer déchaînée symbolise la mort. Des tempêtes, les premiers chrétiens en ont connues. Ils ont souffert des persécutions. Ils étaient pourchassés, arrêtés, torturés et mis à mort. Ce récit était destiné à nourrir leur courage. Notre monde actuel est également affronté à toutes sortes de tempêtes, celle de la montée de la violence, de la pauvreté, des injustices. Nous chrétiens, nous vivons dans un monde marqué par l'incroyance, la mal croyance, l'indifférence. Dans certains pays, il est dangereux d'avoir une Bible ou un insigne religieux.
Mais la bonne nouvelle c'est la présence de Jésus qui marche sur les éléments déchaînés. Non ce n'est pas un magicien qui voudrait nous en mettre plein la vue. Dans le monde de la Bible, la mer c'est le lieu des puissances du mal. Jésus veut simplement nous montrer que celles-ci n'ont pas de prise sur lui. Quand tout va mal, il est là et il nous dit "Viens". Il voit nos heures de doute et de frayeur quand nous sommes terriblement seuls dans la tempête de la nuit. Comme les disciples, il nous faut apprendre l'espérance. Le Seigneur est là, il veille et il vient à notre secours. Nous ne savons pas que c'est lui. Nous pensons que c'est l'image d'un fantôme. Nos plus belles certitudes s'évanouissent et nous coulons.
Mais si le Seigneur vient à nous, c'est pour nous sauver. Il nous prend en pitié comme un compagnon qui ne refuse jamais son aide ; il nous adresse des paroles apaisantes : "Rassurez-vous, ne craignez pas, c'est moi". Oui, prions-le pour qu'il nous fasse entendre cette voix. Accueillons-le dans notre barque car sans lui, nous périssons. Qu'il nous aide à le reconnaître, cheminant avec nous, présent et agissant en nous. C'est toujours lui qui fait le premier pas vers nous. L'important c'est d'avoir foi en cette présence.
Et puis, sur cette mer, il y a aussi tous nos frères et sœurs, tous ceux que nous aimons et tous ceux que nous n'aimons pas assez. Eux aussi sont affrontés à toutes sortes de tempêtes. Pour beaucoup, la vie est un rude combat. Il est important que nous nous entraidions et que nous soyons vraiment solidaires les uns des autres. Il y a des gens qui consacrent leur vie aux prisonniers ou aux jeunes de la rue pour les aider à retrouver leur dignité. A travers eux, c'est le Christ qui est là pour sauver ceux qui risquaient d'être perdus. N'oublions jamais qu'il est "saisi de pitié" pour ces foules qui sont "comme des brebis sans berger". Et il fait tout pour mettre les personnes qu'il faut sur leur route.
Le Seigneur nous veut solidaires les uns des autres. Il compte sur nous pour que nous nous entraînions et que nous nous entraidions. Si nous sommes venus à l'Eucharistie c'est pour veiller avec lui et le rejoindre dans son intercession auprès du Père. Chaque dimanche, il nous propose son Corps et son Sang comme nourriture pour continuer la route ; mais beaucoup ne le savent pas ou s'en désintéressent. Ils ne savent pas que le Christ voudrait les rejoindre pour les sauver de la tempête. En sortant de l'église, nous serons envoyés pour être les témoins et les messagers de cette bonne nouvelle. C'est ensemble, les uns avec les autres que nous pourrons proclamer cette belle profession de foi de Pierre : "VRAIMENT, TU ES LE FILS DE Dieu."
Jean C
D'après diverses sources.
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