ASSOMPTION DE MARIE.
Le 1er mai 1950, notre petit Gilles annoncait à SS Pie XII :
" La Sainte Vierge n'est pas morte,
Elle est montée au Ciel en corps et en âme."
En compagnie de l'Abbé Jean Eveillard, essayons de pénétrer le mystère de cette bienheureuse Vierge.
1/ Marie ne serait pas morte pour imiter Jésus-Christ.
On le sait : alors que Jésus nous donne le salut, Marie nous en procure l'auteur, c'est-à-dire Notre Sauveur lui-même.
Au fait, Jésus n'a pas connu la mort naturelle : Il a été tué, crucifié, sacrifié. La mort naturelle chez Marie ne pouvait donc ressembler à celle de Jésus. La prophétie de Siméon nous marque bien le genre de sa mort à elle :" <<Un glaive de douleur transpercera votre âme". Ce fut une mort de "compassion ". C'est sa "chair" qui mourut en celle de son fils.
Ainsi le marque le revers de ma Médaille Miraculeuse : les deux cœurs unis et surmontés de la Croix. Une manifestation plus récente nous figure ces mêmes cœurs Bénis, réunis par une lame acérée aux deux bouts et qui les transperce. Nous voulons parler du message de Notre-Dame du T.S. Rosaire à Kérizinen.
De même, Abraham, acceptant la mort d' Isaac, mourut en lui par compassion. Aussi, put-il recueillir lui-même le fruit de son sacrifice : " En toi sera bénie toute ta descendance."
Marie ne serait pas morte comme fille d'Adam et d'Eve.
Selon le Bienheureux Thomas à Kempis, Marie, aux heures tragiques de la Sainte Passion, aurait dû mourir autant de fois traversée par autant de glaives qu'elle vit et entendit d'injures et de tortures infligées à ce fils de ses entrailles. Or, tout au contraire, Elle ne mourut, ni même fléchit, se tenant debout près de la Croix , pareille au prêtre, offrant le divin Sacrifice.
En effet, cette Vierge très sainte, rachetée par anticipation par le sang de Jésus, échappait à la mort encourue par les premiers parents. De fait, Elle dépassait sans mesure nos premiers parents, créée qu'Elle était pour la T.S. Trinité et le salut de l'humanité, Mère de Dieu et Mère des hommes, Fille de la prédilection du Père, donc aussi des anges, eux-mêmes d'une nature toute supérieure à la nôtre.
3/ Marie proclamée " Immaculée dans sa conception".
Cette conception sans tache et pleine de grâce de Marie la personnifie essentiellement, selon son immémorable réponse à Sainte Bernadette :" Je suis l'Immaculée Conception. "
Comme l'écrit si bien Guy Chastel :
"Immaculée ". Un nom qui n'appartient qu'à Vous,
Un nom blanc que le Ciel a nimbé de lumière,
Un nom que votre bouche a prononcé pour Vous,
Un nom qui, d'une enfant, fit votre messagère".
Ce titre n'atteste pas seulement, chez Marie, l'absence totale de toute tache, mais il proclame encore cette excessive perfection qui l'élève, comme nous achevons de l'écrire, au-dessus de toute créature :
"Ave, gratia plena!".
Définissant cette insigne prérogative, le Souverain Pontife Pie XII déclara :" Alors que le Seigneur parlait par la bouche de son vicaire, Dieu lui-même me communiqua une connaissance si claire et si large de l'incomparable pureté de la Très Sainte Vierge, qu'étant perdu comme dans un abîme, en la profondeur de cette révélation.... je ne crains pas d'affirmer qu'il me fallut alors une grâce toute spéciale pour ne pas mourir de bonheur." Ainsi donc, si Eve restée fidèle ne dut pas mourir, l'Immaculée Marie avait mille fois plus de raisons de se soustraire à la mort.
4/Marie victorieuse de l' enfer.
Dès l'aube des temps, Marie est annoncée et montrée triomphant de l'infernal serpent : " Elle-même t'écrasera la tête" ( Gen. III,I5). Or la mort, comme le péché, c'est l'empire de Satan selon l'épitre aux Hébreux (1,14) : " Salaire du péché", d'après la même épitre(V,12). Sans doute, Jésus, la sainteté même, est-Il mort. Mais Il s'est fait péché pour nous." (Is. LIII,4-7)
La Mère Immaculée n'ayant nullement endossé nos péchés, sa mort ne pouvait les réparer. Ainsi se conçoivent l'inconséquence et l'impossibilité même de la mort de cette divine Vierge.
5/ Marie ne serait pas morte d'amour.
" Mourir d'amour"; telle était naguère la justification de la mort de Notre-Dame. De là, son âme, d'abord envolée aux cieux, en serait descendue pour reprendre son corps ressuscité. Et pourquoi donc ne pas emporter l'écrin avec le bijou?
Comme saint Paul, comme tant d'autres saints ont souhaité leur dissolution pour être au plus tôt avec Jésus-Christ (Phil. 1, 21), de même la Vierge Marie a-t-elle pu ressentir, en toute soumission d'ailleurs, les désirs les plus véhéments de sa réunion à son Fils bien-aimé... Or, c'est de tout son être qu'elle L'aimait : de tout son corps comme de toute son âme. Ainsi aspirait-Elle à Le contempler de ses yeux, à L'entendre de ses oreilles, à Le serrer sur son Cœur de Mère.
" Un jour vint, comme l'enseigne Pie XII, où Marie fut parfaitement mûre pour le Ciel. Elle y fut alors accueillie, avec toute la délicatesse, avec tout l'empressement, avec tous les honneurs que l'on ne peut concevoir. "
Comment imaginer alors que le Seigneur ne L'eût appelée, ne L'eût reçue toute entière, corps et âme?
La formule si brève de la définition dogmatique le suggère nettement : " Marie, Mère Immaculée de Dieu, au terme de son existence terrestre a été élevée à la gloire céleste avec son corps et son âme."
Et c'est bien dans cette certitude que S.S. Pie XII lui-même, dans une formule de prière pour l' Assomption, a supprimé DE SA MAIN "tout".
Toute allusion à cette mort a de même été exclue des oraisons de la nouvelle Messe de l' Assomption.
(D'aprés l'abbé Jean Eveillard,
Curé de la Chapelle du Saint-Sauveur
44370 Varades)
Couronnons ces réflexions par les paroles de S.S. Paul VI en son exhortation de midi, le 15 août 1973 : selon la définition du Dogme de l' Assomption, Marie fut élevée en corps et en âme à la plénitude de la gloire de la Vie éternelle. Nous ne saurions fermer les yeux ou rester indifférents devant un fait qui s'inscrit dans notre religion comme un triomphe extraordinaire de vie, de beauté, d'immortalité, étendu aussi à l'humanité corporelle de Celle qui est
BENIE ENTRE TOUTES LES FEMMES
6/ Une heureuse confirmation.
La confirmation de cette doctrine, tout inattendue, nous fut donnée lors de notre passage trop rapide à Rome, à l'occasion de l' Année Sainte.
Visitant la Basilique Saint-Pierre, dès notre arrivée notre vue aperçoit soudain un magnifique tableau tout pareil à celui de l'Ascension de Jésus, tant de fois sans doute aperçu en peinture ou en vitrail..
Mais, ce n'était pas le Sauveur qui s'élevait, c'était la Glorieuse Reine de tous les Saints.
Et quelle joie, quelle admiration dans le regard, dans toute l'attitude des Douze, nullement étonnés cependant de la glorification totale de Celle qui, après nous avoir donné le Sauveur, L'avoir suivi jusqu'au Calvaire, avait été, durant tant d'années encore, leur guide et leur soutien.
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LA REINE DU SAUVEUR.
du ciel !