Chère renaître,
enfin un moment pour te répondre...
J'aime toujours ce que tu écris (personnellement!!
).
Oui, "mon Dieu, quelles souffrances! Quelle souffrance : toute la souffrance des hommes! Celle qui est concentrée dans le Coeur du Christ en Croix. C'est pourquoi il est dit qu'Il enlève
le péché du monde : nous sommes tous frères, tous enchaînés au même mal, mais aussi appelés au même Pardon.
N'est-ce pas magnifique?
Comme tu dis vrai...! Derrière un pseudo et derrière des mots, il y a une personne - infiniment respectable et digne d'amour.
En effet, hélas, bien des personnes ne trouvent pas une oreille attentive et charitable, même dans la réalité concrète : elles croient la trouver sur Internet, mais pourquoi le monde y serait-il différent??
Cela m'intéresserait beaucoup de réfléchir avec toi - et avec tous ceux qui le désirent -, renaître, à la question que tu soulèves :
"La souffrance dérange plus que tout autre chose", les personnes ne sont pas écoutées, pourquoi? "Entendre avec les yeux du coeur", quelle belle expression!... Les "sens du coeur", ceux qui sont tournés vers l'Amour de Dieu : nous n'y parvenons pas forcément - nous sommes pauvres, comme tu le soulignais en début de message ; nous n'avons pas toujours les mots...
Ceux qui refusent que leur vie soit troublée, comme tu le dis, "dérangée" par la souffrance et les problèmes de leurs semblables, ceux-là ne vivent pas pleinement
l'Amour du Christ qui n'est que Don de soi. La Charité est ce qui me bouleverse le plus en Dieu : il est bon d'avoir à l'esprit Jésus lavant les pieds de ses disciples... Comme Pierre, demandons-Lui de nous les laver, et même plus d'une fois...!
On en revient à ce qu'enseigne l'Evangile : Plus tu donnes, plus tu reçois, plus tu te fais pauvre avec les pauvres, plus ton coeur devient beau et vivant-rayonnant comme Celui du Christ..., plus tu perds ta vie pour l'amour de Dieu, plus tu la gagnes en trésor éternel..., Vin enivrant et Source désaltérante qui nous comblent pour toujours.
"Respecter la personne en souffrance" : oui, et quelle que soit cette souffrance ; je te rejoins parfaitement sur le danger qu'il y aurait à "mesurer" la souffrance d'Untel ou d'Unetelle, comme s'il fallait en
juger...
Mais nous ne pouvons nous empêcher de mesurer les mérites de notre voisin : la paille,... la poutre..., pour mieux nous enorgueillir des nôtres?
Quels mérites?
Il n'y a que le Christ pour en avoir eu : pour nous racheter (entre nous soit dit, nous ne valons pas cher,
oh non, mais Il nous a tellement Aimés
- et Son amour ne change pas - qu'Il a voulu "payer le prix fort"...!
).
Nous ne sommes pas à la place des autres, cela est tellement vrai... Tu me rappelles une remarque d'un internaute à mon encontre, sur le forum D.A. : celui-ci me taxait, entre autres personnes présentes, de ne pas savoir en quoi consistait le fait de vraiment souffrir, à l'exemple de ces personnes que lui - cet internaute - secourait au quotidien : il intervenait dans l'urgence auprès de personnes en grand danger (suicides, violences de toute sorte...)
Il a eu tort, mais je lui ai bien volontiers pardonné : sa réaction était tellement humaine... Je lui ai répondu que le suicide, je connaissais bien, non pour l'avoir expérimenté mais pour avoir vu ma mère, dépressive et psychotique, tenter d'en finir avec ses jours tout au long de sa vie ; après plusieurs tentatives, elle a vraiment quitté ce monde : je sais qu'elle souffrait de sa déchéance et je peux comprendre son geste... De toute façon, nous nous sommes quittées sur un baiser et sur un bouquet de roses qu'elle m'avait offert, de son jardin, trois mois auparavant...
C'est l'image que je garde d'elle.
Comme quoi, le respect, la discrétion, l'absence de jugement-condamnation, l'écoute, la douceur et la délicatesse, sont vraiment indispensables à la charité.
C'est
un être, qui souffre : la souffrance est vécue, supportée par un être qui est mon semblable en humanité..., et en lequel je reconnais le Christ. Voilà pour l'empathie... Mais ceux qui n'ont jamais vécu de souffrance peuvent difficilement se mettre à la place de l'autre : comprendre sa détresse. Je la leur souhaiterais presque...
"Qu'as-tu fait de ton frère?"
Oui, c'est tout à fait cela : As-tu été capable de l'aimer comme toi Je t'ai aimé? (dira Jésus)
Jusqu'à quel point?... Qui ne se souvient des paroles de Jésus dans saint Matthieu 25, 34-36 :
"
Alors le Roi dira à ceux de droite: Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde.
Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli,
nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir." Il s'agit, bien sûr, de toutes les "faims", de toutes les "soifs", y compris spirituelles, de toutes les prisons, etc.
Merci de tout coeur, chère renaître
Amitiés. Fanny