Quelques pensées sur le Préjugé favorable:
Le "préjugé favorable" est, à mon sens, fonder sa vie sur la Charité qui provient de Dieu, qui est Dieu.
Dieu a sagement dit: "ne jugez point". Là, il me semble que c'est un conseil bien ferme et bien clair. Je ne crois pas du tout qu'il y a espace pour dévier de ce conseil incisif, je dirais même: de ce commandement.
Qui sommes nous pour savoir ce que l'autre est? Sommes-nous à sa place? Sommes l'autre?
Dieu, en nous demandant de "ne pas juger", nous invite à nous rappeler notre petitesse, il nous rappelle que nous ne tenons point Sa Place à Lui, seul Juge, Seul capable de sonder jusqu'au fond tout l'être humain. Nous ne sommes point Dieu. Laissons donc un espace à Dieu dans l'autre, l'espace qui Lui revient.
Dieu, en nous demandant de "ne pas juger", nous demande en même temps d'avoir un avis constructif, un "avis favorable", comme le Soleil est favorable à la fleur. La preuve c'est qu'Il nous dit: "soyez comme Dieu: Il est favorable aux méchants: Il donne son soleil et sa pluie aux méchants".
Pire encore, pour qu'on ne s'y trompe point, Il dit: "qui te demande de faire un kilomètre de plus, fais-en deux". Non pas en puisant dans tes propres réserves de patience, mais en puisant, dans l'oraison profonde, les Eaux souterraines de la Grâce de Dieu, qui change notre coeur et l'enracine en Lui, qui change notre regard et l'enracine dans le Sien.
Dieu nous veut enracinés dans sa Nature même. Il veut que Sa Nature Divine même soit notre fond, le lieu où l'on puise cette "positivité" Divine.
Un partie de notre vocation chrétienne c'est de devenir ces Soleils favorables aux fleurs (les personnes) qui nous entourent... afin de les aider par notre regard à se développer. Refléter Dieu par le type de regard que l'on pose sur les autres...