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 Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :

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MessageSujet: Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :   Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : EmptyLun 2 Mar - 10:20

Bonjour,

Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :

Naissance 18 juillet 1880 Farges-en-Septaine, département du Cher, France Décès 9 novembre 1906  (à 26 ans) Dijon
Nationalité Française Béatification le 25 novembre 1984 à Rome par Jean-Paul II Vénéré par l'Église catholique romaine, Ordre du Carmel Fête 8 novembre

La Sainte Élisabeth de la Trinité (née Élisabeth Catez le 18 juillet 1880 et morte le 9 novembre 1906) est une religieuse française, carmélite, béatifiée par le pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984 à Saint-Pierre de Rome, et canonisée par le Pape François le 16 Octobre 2016 dans la même basilique.

Élisabeth Catez est née dans une famille chrétienne et développe très vite un attrait pour la prière montrant le désir de devenir religieuse au sein du Carmel où elle entre en 1901. Son nom d'« Élisabeth », qui signifie en hébreu « Maison de Dieu », devient le centre de sa spiritualité, ce que la doctrine chrétienne appelle l’habitation de Dieu. Élisabeth écrit alors la prière Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, qui résume sa spiritualité. Elle découvre, dans une épître de Paul, sa vocation, c'est-à-dire que sa vie consiste à être une « louange de gloire » à Dieu. Elle tombe malade et dit percevoir dans la souffrance une possibilité de vivre plus proche de Dieu. Elle meurt à l'âge de 26 ans.

Peu après sa mort, ses écrits sont publiés par la supérieure du Carmel et rapidement diffusés. Les tirages atteignent plus de 80 000 exemplaires en 1935A 1.

En 1931, l’évêque de Dijon, Pierre Petit de Julleville, ouvre une procédure en vue de sa béatification. Hans Urs von Balthasar affirme en 1960 : « La structure de son univers spirituel, le contenu et le style de sa pensée théologique sont d'une densité, d'une consistance sans défaut. »

Source et suite : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_de_la_Trinit%C3%A9


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MessageSujet: Re: Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :   Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : EmptyLun 2 Mar - 10:22

Ô mon Dieu, Trinité que j'adore :


Ô mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni ne faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de Votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en Votre ciel, Votre demeure aimée et le lieu de Votre repos. Que tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à Votre action créatrice.

Ô mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour Votre Cœur, je voudrais Vous couvrir de gloire, je voudrais Vous aimer ... jusqu'à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me "revêtir de Vous-même", d'identifier mon âme à tous les mouvements de Votre âme, de me submerger, de m'envahir, de Vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de Votre Vie.
Venez ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d'apprendre tout de Vous. Puis à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours et demeurer sous Votre grande Lumière ; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de Votre rayonnement.

Ô Feu consumant, Esprit d'amour, "survenez en moi", afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui soit une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout Son mystère. Et Vous ô Père, penchez Vous vers Votre pauvre petite créature, "couvrez-la de Votre ombre", ne voyez en elle que le "Bien-Aimé en lequel Vous avez mis toutes Vos complaisances."

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à Vous comme une proie. Ensevelissez-Vous en moi pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler en Votre lumière l'abîme de Vos grandeurs.



Sainte Elisabeth de la Trinité
(1880 – 1906)

Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : 1b10

« Cette enfant a une volonté de fer » déclare son institutrice, « il faut qu’elle arrive à ce qu’elle désire ». Et si elle n’y arrive pas, elle lance des regards furieux et entre dans d’affreuses colères. Comment dompter ce terrible caractère ? En même temps, la petite Elisabeth a le cœur si tendre, si affectueux. C’est pourquoi certains prétendent qu’elle sera soit un ange, soit un démon. Elle fut un ange.
Elisabeth Catez, comme de nombreux enfants de militaires – son père est capitaine - naît dans une garnison, au camp d’Avor, près de Bourges, le 18 juillet 1880. Trois ans plus tard, une autre petite fille arrive dans la famille, Marguerite, dite Guite, sa sœur chérie. Son enfance heureuse et tranquille est bientôt endeuillée. Début 1887, elle perd d’abord son grand-père, venu vivre à Dijon, chez ses parents après la mort de son épouse. Et surtout, le 2 octobre, son père meurt subitement dans ses bras d’une crise cardiaque. La souffrance fait alors brusquement irruption dans la vie de la petite fille et ce traumatisme va marquer sa jeunesse. La disparition du père entraîne aussi un changement de vie. Il faut renoncer à la maison familiale et s’installer à Dijon dans un appartement.
Un an plus tard, à huit ans, elle fait sa première confession et ce jour est, pour elle, déterminant. Elle dira plus tard qu’il fut celui de sa « conversion », celui de son éveil au divin. A tel point qu’elle commence à parler de vocation et confie à un prêtre qu’elle souhaite devenir religieuse. Pour l’heure, elle poursuit ses études, avec difficulté parfois. Brouillée avec l’orthographe, elle suit des cours particuliers. L’interruption des vacances est d’autant plus la bienvenue que la splendeur de la nature l’émerveille. Elle découvre les montagnes avec ravissement, Pyrénées, Jura, Vosges et Alpes suisses : « Toute la nature me semble si pleine de Dieu, écrit-elle : le vent qui souffle dans les grands arbres, les petits oiseaux qui chantent, le beau ciel bleu. Tout cela me parle de Lui. »
En 1891, à l’âge de onze ans, vient le jour de sa première communion. Elle garde un souvenir ébloui de cet instant :

« Où Jésus fit en moi sa demeure
Où Dieu prit possession de mon cœur
Tant et si bien que, depuis cette heure,
Depuis ce colloque mystérieux
Cet entretien divin, délicieux
Je n’aspirais qu’à donner ma vie,
Qu’à rendre un peu de son grand amour
Au Bien-Aimé de l’Eucharistie
Qui reposait en mon faible cœur
L’inondant de toutes ses faveurs. »

Le soir même, Mère Marie de Jésus, la Supérieure du Carmel, lui donne une image avec l’explication de son nom : en hébreu, Elisabeth signifie Maison de Dieu. Un prénom prédestiné pour celle qui écrira plus tard « Je veux faire Son bonheur. Le rendre heureux en Lui faisant une demeure et un abri en mon âme et que là Il oublie, à force d’amour, tout ce que les mauvais font d’abominations. »
A quatorze ans, Elisabeth fait un vœu de chasteté après avoir communié et entendu en son âme le mot Carmel. Cet appel ne la quittera plus même si elle vit comme toutes les jeunes filles de son âge, partageant son temps entre études, sorties et activités diverses avec une large place faite à la musique. C’est en effet dans ce domaine que sa sensibilité s’exprime à merveille et qu’elle se révèle très douée. Elle suit des cours de solfège et se montre brillante au piano au point de remporter, à 13 ans, le premier prix du Conservatoire de Dijon. Les journaux locaux parlent de la jeune virtuose qui interprète avec un tel talent Liszt, Chopin et Schumann. Elle n’en tire pas orgueil, attentive à son Bien-Aimé qui vit en elle.
Jeune fille, elle sort, participe à des soirées, à des dîners mondains et s’exécute de bonne grâce quand on lui demande de jouer du piano. A 18 ans, elle commence un journal où elle confie son goût pour la toilette. Plutôt coquette, elle se plaît à porter de jolies robes, des gants et des bijoux dont on lui a fait cadeau.



Par-dessus tout, elle est attentive à cet appel de Dieu qu’elle ressent depuis sa première confession. Il lui faut d’abord vaincre ses démons, ce tempérament colérique contre lequel elle ne cesse de lutter. Dans son journal, elle consigne ses efforts et les victoires obtenues qu’elle offre à « son » Jésus. Mais il lui en coûte. « Il me semble, écrit-elle, lorsque je reçois une observation injuste que je sens bouillir mon sang dans mes veines tant mon être se révolte… Mais Jésus était dans mon cœur et alors j’étais prête à tout supporter pour l’amour de Lui. »
Elle participe aux activités de la paroisse, chorale, catéchisme. Elle s’occupe des jeunes pendant le mois de Marie et les emmène en promenade. Mais son désir de devenir carmélite grandit en elle. Elle en fait part à sa mère à de nombreuses reprises mais celle-ci fait la sourde oreille. Elle a, pour sa fille, des projets de mariage dont Elisabeth, qui sans cesse réaffirme sa volonté d’entrer au Carmel, n’a que faire. Pour finir, sa mère l’autorise à rencontrer la Supérieure du couvent mais elle exige qu’Elisabeth atteigne sa majorité, soit vingt et un ans, pour entrer dans les ordres.
En 1899, au cours d’une retraite, elle lit Chemin de Perfection de Sainte Thérèse d’Avila et elle découvre la phrase de la Sainte : « Il faut me chercher en toi. » Ces quelques mots vont être au centre de sa spiritualité et tandis qu’elle découvre cette « habitation de la Trinité », elle connaît des moments d’extase et de ravissements sublimes « où l’âme oublie tout et ne voit que son Dieu. » Après cela, l’oraison ordinaire lui paraît dure et pénible… A ces moments d’extase en succèdent d’autres où Jésus l’associe à sa souffrance. Comme disait Pascal, « Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde ». Le Christ demeure en effet dans un instant éternel où Il récapitule tout ce qu’Il a vécu, souffert et offert quand Il était sur la terre. Un Dieu que nous continuons à crucifier par notre indifférence. Elisabeth écrira plus tard : « Ce Dieu tout Amour qui n’est rien qu’Amour, un Dieu qui ne peut nous atteindre que par son Amour de même que nous ne pouvons le joindre que par le nôtre. Un Dieu donc désarmé, un Dieu fragile, un Dieu que n’importe qui peut tuer, un Dieu qui ne pourra jamais nous contraindre, un Dieu qui ne pourra jamais s’imposer, un Dieu qui ne pourra que mourir de tous nos refus d’amour. »
Ce que nous faisons pour Le consoler aujourd’hui est aussi présent en Lui. Elisabeth vit très fort cette souffrance car elle entend Jésus lui dire : « Te sens-tu assez d’amour pour ton Jésus ? Acceptes-tu ces souffrances ? Veux-tu Me consoler ? Ah, je suis si abandonné… ma fille, ne me délaisse pas. Je veux ton cœur, Je l’aime. Je l’ai choisi pour Moi. J’aspire au jour où tu seras toute à Moi. »

De toute son âme, Elisabeth répond et ce sera la fin de son Journal intime : « Prends-moi ! Prends ma volonté ! Prends tout mon être ! Qu’Elisabeth disparaisse, qu’il ne reste que Jésus ».
Avant d’entrer au couvent, elle veut imiter les religieuses et commence à se mortifier à tel point que sa fatigue est extrême. La Mère Supérieure du Carmel lui signifie qu’il existe d’autres mortifications que le jeûne, par exemple vivre avec foi l’opposition de sa mère à son entrée au Carmel. D’autres difficultés surviennent bientôt. Elle vit une absence de Dieu. Sa foi n’est plus que de la volonté pure. Elle se dit « insensible comme une bûche ». Elle n’arrive pas à prier et se trouve, dans ces moments-là, comme devant « un mur épais. » La date de son entrée au Carmel approche. La Mère Supérieure souhaite qu’elle entre à Paray-le-Monial dans un Carmel en cours de fondation. Mais sa mère, Marie Catez, s’y oppose de sorte qu’Elisabeth fait son entrée au Carmel de Dijon.

Prions avec Elisabeth de la Trinité qui nous parle :

« Si vous saviez comme Il vous aime et vous veut tout près de Lui. Vivez en son intimité. Il est l’Ami qui veut être aimé par-dessus tout.
Par tous nos actes, disons-Lui notre amour en faisant toujours ce qu’il Lui plaît. Il ne nous laissera pas seul(e)s mais demeurera au centre de notre âme pour être Lui-même notre Fidélité »
Avec Elisabeth, disons à Jésus notre amour et demandons-Lui de demeurer en notre âme.
Prions avec elle la Vierge Marie. Car Sa dévotion à Marie fut immense. La Vierge était pour elle le modèle des âmes intérieures : « une créature dont la vie fut si simple, si perdue en Dieu qu’on ne peut presque rien en dire : Virgo fidelis. C’est la Vierge fidèle, celle « qui gardait toutes ces choses en son cœur. »


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MessageSujet: Re: Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :   Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : EmptyLun 21 Jan - 12:10

Bonjour,

Sainte Elisabeth de la Trinité :

Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : 1158

Le Carmel de Dijon ouvre ses portes à Elisabeth Catez le 2 août 1901. Le début du noviciat de la future carmélite est heureux, elle y reçoit des grâces sensibles et se sent bien accueillie. Mais il lui reste des défauts à corriger, notamment sa trop grande sensibilité. Tandis qu’un soir, elle contemple les étoiles, Mère Germaine lui rappelle qu’on ne vient pas au Carmel pour rêver aux étoiles. « Allez à Lui par la foi » lui est-il conseillé.
A cette époque, toutes les sœurs se sentent menacées par le gouvernement anticlérical de M. Combes. Elles doivent demander une autorisation pour rester en leur couvent et comme celle-ci tarde à venir, elles songent à l’exil. Elisabeth est angoissée au point qu’elle demande à sa mère de lui faire parvenir un habit civil. Les choses finissent par s’arranger et la jeune sœur se prépare à sa profession temporaire.

Vient alors pour elle une période douloureuse où sa foi est mise à l’épreuve. Elle avait déjà connu, juste avant son entrée au couvent, ces moments où la grâce se retire. 1902 est pour elle une année de doutes, d’impuissance, de lassitude. Ce sont des périodes d’aridité et de sécheresse d’autant plus éprouvantes qu’elle a déjà expérimenté la surabondance des grâces mystiques. Elle se trouve donc d’autant plus désemparée qu’elles lui font désormais défaut. Pendant ce temps d’épreuve, elle lit les écrits de Catherine de Sienne. Elle découvre aussi ceux d’une jeune carmélite normande, décédée peu auparavant, Thérèse de Lisieux. Mais ce sont surtout Sainte Thérèse d’Avila et Saint Jean de la Croix qui vont inspirer sa spiritualité : « Voilà, dit Elisabeth, comment j’entends être « de la maison de Dieu » : c’est en vivant au sein de la tranquille Trinité en mon abîme intérieur, « en cette forteresse inexpugnable du saint recueillement » dont parle Saint Jean de la Croix. »

A la veille de sa profession perpétuelle, le 21 janvier 1903, elle doute encore. Un prêtre, Edmond Vergne, qu’on a fait venir au couvent, va dissiper son angoisse. Comme c’est la coutume au Carmel, elle passe en oraison la nuit qui précède ses vœux et la Lumière se fait en elle :
« Tandis que j’étais au chœur dans l’attente de l’Epoux, j’ai compris que mon ciel commençait sur la terre, le ciel dans la foi, avec la souffrance et l’immolation pour Celui que j’aime. »

Elisabeth comprend que c’est la foi qui donne Dieu. Une foi qui ne naît pas d’une émotion ni d’une révélation mais d’une volonté d’adhésion. A l’aube de trois années de vie contemplative, elle décrit sa démarche de foi : « Voilà la foi, la belle lumière de foi qui m’apparaît. C’est elle seule qui doit m’éclairer pour aller au-devant de l’Epoux. Je dois me plonger dans la ténèbre sacrée en faisant la nuit et le vide dans toutes mes puissances ; alors je rencontrerai mon Maître, et la lumière qui l’environne comme d’un vêtement m’enveloppera aussi, car Il veut que l’épouse soit lumineuse de sa lumière, de sa seule lumière, ayant la clarté de Dieu ». Plus tard, elle insistera sur cette adhésion, exclusive de toute pensée subjective : « Si vous saviez comme au Carmel on vit de la foi, comme l’imagination et le sentiment sont exclus de nos rapports avec Dieu. » Cette volonté est une parade contre les moments où la grâce fait défaut, où Dieu paraît absent : « Aux heures où vous ne sentirez que l’écrasement, la solitude, vous Lui plairez encore si vous êtes fidèle à croire qu’il opère encore, qu’Il vous aime quand même et plus même. » Cette foi voulue repose sur une immense confiance. Eh oui, il faut sauter dans l’inconnu : « Nous regardons trop en nous. Nous voudrions voir et comprendre, nous n’avons pas assez Confiance en Celui qui nous enveloppe de Sa Charité ». Dès lors que nous abdiquons pour nous donner en toute confiance au Créateur, viennent l’extase et la joie : « Croire que Dieu nous aime au point d’habiter en nous, de se faire le Compagnon de notre exil, le Confident, l’Ami de tous les instants. Crois toujours à l’amour. Si tu as à souffrir, pense que tu es plus aimée encore et chante merci toujours ! »

Lors de sa profession temporaire, la jeune fille avait formulé le souhait de prendre le nom d’Elisabeth de Jésus. Or la Mère Supérieure, très inspirée, s’y était opposée et avait suggéré Elisabeth de la Trinité. Oh ! Combien ce nom de la toute jeune carmélite la conforme à la volonté des « Trois » comme elle les appellera familièrement de venir en elle et d’y établir leur demeure !
Car le principal message d’Elisabeth sera de révéler la présence de la Trinité en nous. Quelques mois après avoir prononcé ses vœux, elle écrira, lors de la fête de la Sainte Trinité, le 25 mai : « Cette fête des Trois est bien la mienne. C’est une fête de silence et d’adoration. Je n’ai jamais si bien compris le mystère et toute la vocation qu’il y a dans mon nom ! » Elisabeth ne va plus jamais cesser de nous dire comment elle vit avec la Trinité : « A tout instant du jour et de la nuit, les Trois personnes divines demeurent en toi. Tu ne possèdes pas la Sainte Humanité comme quand tu communies, mais la Divinité, cette essence que les Bienheureux adorent dans le ciel, elle est toute en ton âme ; alors quand on sait cela, c’est une intimité tout adorable. On n’est plus jamais seules. »
Elisabeth pressent souvent le don mystérieux et réciproque qui s’établit entre les Trois, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle évoque, de manière saisissante, la venue de la Trinité dans l’Incarnation : « Je regarderai la Sainte Image et je m’unirai à l’âme de la Vierge alors que le Père la couvrait de son ombre, tandis que le Verbe s’incarnait en elle et que l’Esprit-Saint survenait pour opérer le grand mystère. C’est toute la Trinité qui est en action, qui se livre, qui se donne. »
Ces textes sublimes peuvent nous rendre sensible, au point de nous décourager, l’écart que nous constatons entre notre foi et celle, immense, de la Sainte. Elle nous invite pourtant sur le chemin et, même si nous balbutions en route, elle nous fait ressentir l’envie de partager tant de joie, de béatitude, de douceur. Son invite est d’autant plus pressante qu’Elle sait détenir la clef du bonheur, elle en a le secret et le proclame. Et déjà, elle entrevoit le Ciel : « Quand le voile tombera, avec quel bonheur je m’écoulerai jusque dans le secret de sa Face, et c’est là que je passerai mon éternité, au sein de cette Trinité qui fut déjà ma demeure ici-bas. »

Elisabeth va-t-elle se complaire dans ce bonheur loin du monde et de ses semblables ? Il n’en est rien. Derrière le mur de sa clôture, elle se préoccupe des gens de son entourage à qui elle écrit et qu’elle accompagne dans leurs angoisses et leurs difficultés. Au delà de ce premier cercle, elle prie pour le monde : « Je veux être apôtre avec vous dans la solitude du Carmel… prière irrésistible qui peut tout obtenir puisque c’est, pour ainsi dire, Dieu que l’on offre à Dieu. » La foi est, pour Elisabeth, une exigence d’engagement au service de ce monde. Elle écrit : « Le message chrétien ne détourne pas les hommes de la construction du monde et ne les incite pas à se désintéresser du sort de leurs semblables. Il leur en fait, au contraire, un devoir plus pressant. » Aussi sa prière englobe-t-elle le monde entier : « Il y a beaucoup à expier, beaucoup à demander et je crois que pour suffire à tant de besoins, il faut devenir une prière continuelle et aimer beaucoup. Elle est si grande, la puissance d’une âme livrée à l’amour. » Dans cette intimité de sa demeure avec Dieu, elle sait qu’elle se donne aussi au monde : « On dirait qu’Il n’a qu’à penser à moi, à n’aimer que moi tant Il se donne à mon âme mais c’est pour qu’à mon tour, je me livre à Lui pour son Eglise et tous ses intérêts ».

Consciente de son bonheur, « que je balaie, que je travaille ou que je sois à l’oraison, je trouve tout bon et délicieux puisque c’est mon Maître que je vois partout », Elisabeth aimerait le communiquer tout autour d’elle et elle analyse les obstacles qui nous empêchent de l’atteindre : « Ah ! Je voudrais pouvoir dire à toutes les âmes quelles sources de force, de paix et de bonheur elles trouveraient si elles consentaient à vivre en cette intimité. Seulement elles ne savent pas attendre… Si Dieu ne se donne pas d’une façon sensible, elles quittent Sa Sainte Présence et quand Il vient à elles, armé de tous ses dons, Il ne trouve personne, l’âme est au-dehors, dans les choses extérieures. Elle n’habite pas au fond d’elle-même. »

A la ressemblance d’Elisabeth, essayons de vivre cette intimité avec le Seigneur. Elle nous donne pour cela une recette qu’elle écrivit à l’intention d’une jeune amie : « Il faut que tu te bâtisses, comme moi, une petite cellule au-dedans de ton âme. Tu penseras que le Bon Dieu est là et tu y entreras de temps en temps… Il me semble que c’est un repos, un délassement ; on vient tout simplement à Celui qu’on aime… et on laisse aller son cœur. »
Seigneur, apprends-nous à prier, à t’attendre, à t’écouter en silence dans le secret de cette petite cellule intime de nous-mêmes, prête à T’accueillir. Et que la Vierge Marie aide notre âme à habiter ainsi au fond d’elle-même pour demeurer là, en Ta Présence.

Source :
https://hozana.org/publication/43267-sainte-elisabeth-de-la-trinite---chapitre-2?utm_source=user&utm_medium=email_Hozana&utm_campaign=digest
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MessageSujet: Re: Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :   Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : EmptyLun 28 Jan - 13:21

Bonjour,

Sainte Elisabeth de la Trinité :

Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : 1a10

Au Carmel, Elisabeth vit dans la prière et la contemplation, elle est tout adorante, comme elle l’exprime si bien, mais il ne faudrait pas se forger d’elle l’image d’une Sœur éthérée, éloignée des préoccupations de monde. Au contraire, elle est gaie, déborde de joie, entretient une correspondance importante avec son entourage, tendre et affectueuse. Elle se fait aussi pédagogue, tant elle voudrait transmettre à autrui ce merveilleux bonheur qui l’habite. Aussi en donne-t-elle les clés car elle veut partager son secret, ce bonheur ineffable d’offrir à Dieu une demeure et de se perdre dans l’immensité de Son Amour : « Puisqu’Il est en vous, écrit-elle, que vous Le possédez au plus intime de vous-même, qu’à toute heure du jour ou de la nuit, dans les joies ou les épreuves, vous pouvez Le trouver là, tout près, tout au-dedans ! C’est le secret du bonheur. C’est le secret des saints. »
Cette communion avec la Trinité peut être vécue dans tous les événements de la vie ordinaire : « Nous avons eu la lessive. J’y ai mis tant d’ardeur que, le soir, j’avais des ampoules mais, au Carmel, tout est délicieux car c’est le Bon Dieu que l’on trouve partout »
Elisabeth est chargée de nettoyer le chœur. Elle s’y empresse tous les matins et se dit « la petite femme de chambre de Jésus ».
La courte vie d’Elisabeth est celle d’une religieuse qui ne cesse de chanter son bonheur fou. A son sujet, Saint Jean-Paul II dira : « Elisabeth de la Trinité, un témoin éclatant de la joie d’être enraciné dans l’Amour. ». Tous les écrits de la Sainte sont ponctués d’exclamations joyeuses : « Je peux dire que je suis heureuse. » « Jamais mon bonheur n’a été si grand. » « Il y a tant de bonheur en mon âme que j’ai envie de te le dire. » « Ce bonheur que je ne puis plus contenir. » « Je suis divinement heureuse. » Son écriture est facile, elle emploie un langage simple pour transmettre l’expérience unique de sa relation avec les « Trois ». Et cette simplicité même rend son témoignage d’autant plus attachant et bouleversant.
« Sa patience, diront plus tard les Sœurs, était inaltérable. Aussi, comme volontiers on
s ‘adressait à elle ! Elle vous remplissait de joie rien que dans la manière de donner une lettre. Elle vous réjouissait sans faire de longues phrases. Tout le monde le disait : elle avait besoin de faire plaisir ».
Sa joie de vivre, Elisabeth la puise aussi, chaque matin, dans l’Eucharistie. Elle rencontre Jésus chaque fois qu’elle participe à la messe. L’Eucharistie, c’est Jésus qui se donne. En versant Son Sang, il a scellé une alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et les hommes. Dans l’Eucharistie, cette alliance fait irruption dans le temps et l’espace au moment où le prêtre consacre le pain et le vin. Elisabeth, pour sa part, s’unit personnellement au Sacrifice de Jésus. Il s’offre dans l’Eucharistie avec elle pour le salut du monde. A ses amis prêtres, elle demande : « Oh ! Consacrez-moi à Lui comme une petite hostie de louange qui veut Le glorifier au Ciel et sur la terre dans la souffrance tant qu’Il voudra. »

Le 21 novembre 1904, lors de la fête de la Présentation de Marie au Temple ; Elisabeth écrit, d’un jet, la célèbre prière, aujourd’hui répandue dans le monde entier :
Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, symbole de sa spiritualité.

Nous vous proposons aujourd’hui cette magnifique prière et, à sa suite, les commentaires rédigés par le Carmel de Morlaix. Essayons de prendre un peu de temps pour prier avec Sainte Elisabeth de la Trinité.

Prière de Sainte Elisabeth de la Trinité

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore,
aidez-moi à m’oublier entièrement
pour m’établir en vous, immobile et paisible
comme si déjà mon âme était dans l’éternité!
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte
plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos;
que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante,
toute livrée à votre action créatrice.

Ô mon Christ aimé crucifié par amour,
je voudrais être une épouse pour votre cœur ;
e voudrais vous couvrir de gloire,
je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir!
Mais je sens mon impuissance et
je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme;
de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi,
afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie.
Venez en moi comme Adorateur,
comme Réparateur et comme Sauveur.

Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu,
je veux passer ma vie à Vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous ;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,
toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et
demeurer sous votre grande lumière.
O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse
plus sortir de votre rayonnement.

Ô Feu consumant, Esprit d’amour,
survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme
comme une incarnation du Verbe ;
que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son mystère.

Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel
Vous avez mis toutes vos complaisances.

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, Immensité où je me perds,
je me livre à Vous comme une proie;
ensevelissez-Vous en moi,
pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant
d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
Ainsi soit-il.

Quelques réflexions pour entrer dans cette prière "dialogue" :
- Il s'agit bien d'une prière, qu'Elisabeth a écrite apparemment d'un seul jet, au terme d'une retraite communautaire, donc d'un temps de mise en présence de Dieu résolument intense.
- Elle l'a écrite un jour précis, le 21 novembre 1904, autrement dit pour la fête de la présentation de la Vierge Marie, date à laquelle les Carmélites renouvelaient leurs vœux religieux.
- Elisabeth a gardé cette prière pour elle seule, et on ne l'a retrouvée qu'après son décès dans ses papiers.
- Cette prière est un dialogue d’amour, la flamme ardente d’un Je, Elisabeth, qui s’adresse à un « Tu », Dieu.
Approcher cette prière, c’est risquer quelques pas dans l’intimité d’une relation. Mais Elisabeth nous invite à oser ces pas ; n’écrivait-elle pas à une correspondante le 28 octobre 1906, soit trois semaines avant sa mort :
« II me semble qu’au ciel, ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, et de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles, de les transformer en Lui-même.»
- Ce texte est structuré : au niveau mélodique, on entend tout de suite les « ô » qui le ponctuent : le premier et le dernier, dans une sorte d'inclusion, s'appliquant à Dieu Trinité.
- Les autres s'adressent successivement à chacune des personnes de la Trinité, en commençant par Jésus-Christ, qui reçoit double part, parce que regardé dans son humanité puis dans son être de Verbe éternel. Ensuite viennent l'Esprit-Saint et le Père.
- Si les personnes de la Trinité sont nommées selon cet ordre, on peut y voir un élan de foi continuel chez Elisabeth.
- Elle scrute de longue date la Parole de Dieu dans l'écriture, y découvrant le Visage du Verbe de Dieu en son humanité, et implorant l'Esprit de lui dévoiler dans le Christ, le Père éternel.

Commentaires :

Ô mon Dieu, Trinité que j'adore, ainsi débute la prière. La relation intime et personnelle est là avec le mot « mon ». Quant à la Trinité, voici ce qu'Elisabeth en dit dans le petit traité rédigé trois mois avant sa mort : « La Trinité, voilà notre demeure, notre chez nous, la maison paternelle d'où nous ne devons jamais sortir »
Trinité que j'adore
« L'adoration, écrit-elle aussi dans sa dernière retraite en août 1906, ah c'est un mot du ciel! Il me semble qu'on peut la définir : l'extase de l'amour. C'est l'amour écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l'objet aimé, et il tombe en une sorte de défaillance, dans un silence plein, profond. »

Ô mon Dieu, Trinité que j'adore, aide-moi à m'oublier entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité.
Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon immuable,
mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi,
tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.

L'adoration, pour Elisabeth, est silence de tout l'être. Dans ce premier temps de sa prière, les termes qui correspondent à cet état se pressent : immobile et paisible, que rien ne trouble ma paix, mon Immuable.
Le but visé est de se poser durablement en Dieu, seul immuable, au sens où Thérèse d'Avila disait que seul Dieu ne change pas.
Elisabeth établie en Dieu, immobile et paisible, comme déjà dans l'éternité... Ce n'est pas un état acquis : elle ne peut se passer de Dieu, qui seul est à même de l'aider à s'oublier elle-même. Dieu, Lui, ne peut rien sans sa demande d'aide.
Ce n'est pas un état statique : même établie en Dieu, chaque instant peut entraîner plus avant dans la profondeur du recueillement. Dans Le Ciel dans la Foi, elle écrira « Nous devons descendre chaque jour en ce sentier de l'abîme qui est Dieu ; laissons-nous glisser sur cette pente dans une confiance toute pleine d'amour. »
Les deux partenaires agissent : Dieu qui est à même de poursuivre son œuvre créatrice en l'âme qui s'offre à Lui, et l'âme qui veille à mettre son être en écoute de Dieu. Dans une lettre du 11 juin 1902, Elisabeth écrivait déjà :
« Voilà ce qu'Il demande de nous : l'amour qui ne regarde plus à soi, mais se quitte, monte plus haut que ses sentiments, ses impressions ; l'amour qui se donne, se livre, l'amour qui établit l'unité. Vivons comme Madeleine à travers tout, le jour et la nuit, dans la clarté ou les ténèbres, toujours sous le regard de l'immuable beauté, qui veut nous fasciner, nous captiver, plus que cela, nous déifier ».
Elisabeth est une passionnée ; chez elle, pas de place pour les demi-mesures. Ses termes sont très forts et nets. Citons : entièrement, rien, chaque minute, jamais, tout entière, tout adorante, toute livrée.
Dans un premier temps, il apparaît donc que la demande d'Elisabeth est de s'établir en Dieu, dans la profondeur de la Trinité, et d'y demeurer paisible. Mais en fait, chose étonnante, aussitôt après la situation s'inverse. Elle dit : « Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ».
En d'autres termes, ce n'est plus elle qui se repose en Dieu, c'est son âme qui devient le lieu du repos de Dieu, son ciel. Et les deux réalités sont vraies. Elisabeth a bien conscience de mettre en parallèle deux perspectives apparemment opposées ; en ceci elle rejoint la parole de Jésus : « Le Père est en moi et moi en Lui ».
Faites-en votre ciel…
A travers cette prière, on pressent bien que le ciel n'est pas un lieu mais un « être-avec » une relation. Pour elle aucune séparation entre la vie éternelle, celle de la plénitude sans fin et la vie quotidienne. La veille de sa profession religieuse, elle écrit :
« j'ai compris que mon ciel commençait sur la terre, le ciel dans la foi, avec la souffrance et l'immolation pour Celui que j'aime. »
Dans l'âme qui s'est pacifiée, Dieu établit donc sa demeure durablement. Mais c'est encore un repos actif : l'âme veille dans la foi et adore.
A noter que cette première partie adressée à Dieu ne contient pratiquement que des demandes ; Elisabeth est fortement consciente de sa faiblesse et de sa pauvreté.

Ô mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu'à en mourir !
Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous-même»,
d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m'envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre vie.
Venez en moi comme adorateur, comme réparateur et comme sauveur.
Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de vous.
Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière;
Ô mon astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

Dans ce deuxième mouvement de sa prière, Elisabeth s'adresse à Jésus Christ en deux temps successifs, construits de façon parallèle : tous deux sont introduits par « Ô » et contiennent un triple vouloir : je voudrais, je voudrais, je voudrais…je veux, je veux, je veux : expression d'une volonté aussitôt suivie d'un rappel de la faiblesse de celle qui parle. Enfin les deux ensemble sont clos par une demande très nette : fascinez-moi…
Pourquoi Christ Jésus est-il placé avant les deux autres personnes de la Trinité ? Parce qu'Il est le Chemin et qu'Il est venu nous révéler le Père et l'Esprit.
Deux temps sont donc consacrés au Seigneur Jésus :
Le premier s'adresse au Christ en son humanité, à Celui qui a vécu homme parmi les hommes, qui fut crucifié par amour, qu'elle voudrait aimer jusqu'à en mourir et dont elle attend d'être revêtue jusqu'à lui devenir une humanité de surcroît. Le constat de sa faiblesse et de son impuissance n'arrête cependant pas son élan ; il suscite même une autre demande :
« Venez en moi comme adorateur, comme réparateur et comme sauveur.»
Le second s'adresse au Verbe, Parole de Dieu. Elle veut écouter la Parole, se faire enseignable, persister à travers les difficultés. Oui, elle le veut et le répète à trois reprises ; elle le peut parce qu'elle le veut de tout son être. Sa volonté se fait radicale ; on y perçoit même un de tension volontariste ; mais aussitôt elle lâche prise et s'en remet à Dieu : « fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. » Au début de sa prière, Elisabeth exprimait la demande de s'établir en Dieu. Maintenant le vocabulaire semble indiquer qu'elle est dans cette demeure, sous le rayonnement du Verbe ; sa demande est de rester là et n'en plus sortir.
Ô feu consumant, Esprit d'amour, survenez, en moi,
afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe :
que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son mystère.

Elisabeth formule une nouvelle demande, nette et audacieuse : que l'Esprit Saint vienne sur elle comme il est venu sur la Vierge Marie à l'Annonciation. Il s'ensuivrait comme pour elle l'Incarnation du Verbe ; Elisabeth demande, d'une part, à être celle qui donne naissance au Verbe et, d'autre part, à être une humanité renouvelée du Verbe de Dieu. Tout ceci au niveau spirituel bien sûr car elle ne se prend pas pour la Vierge Marie. Elle désire être une humanité de surcroît et entend donc vivre tout le parcours d'humanité ; c'est dire que la joie comme la souffrance et la croix soient incluses dans son projet de vie.

Et vous, ô Père, penchez vous vers votre pauvre petite créature,
« couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle que le « Bien-Aimé
en lequel vous avez mis toutes vos complaisances ». Elisabeth s'adresse maintenant au Père en évoquant l'épisode de la Transfiguration, où l'ombre et la lumière se jouent l'une de l'autre, où la lumière est une ombre qui rayonne et qui cache tout à la fois. Elle a l'audace de demander au Père un geste de tendresse : qu'il se penche sur elle comme sur son Fils Bien-imé en qui il a mis ses complaisances.
La demande de fond est toujours la même : se laisser revêtir du Christ et demeurer sous son rayonnement.
En fait il s'agit d'une démarche baptismale : être plongé dans la mort et la résurrection du Christ.
C'est un chemin pascal qu'elle propose à tout chrétien, en quelque état de vie qu'il soit.

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, immensité où je me perds,
je me livre à vous comme une proie.
Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler, en Votre lumière, l'abîme de vos grandeurs.

Ce dernier temps de la prière s'adresse comme le premier à la Trinité, mystère insondable en même temps qu'espace d'une relation privilégiée.
Le « Ô » qui l'introduit exprime tout à la fois admiration étonnée, amour, et impuissance à dire toute sa pensée. Ici plus de place pour les « je veux ou je voudrais » ; plus de retour sur ses faiblesses, ses impuissances. Ne dira-t-elle pas peu avant sa mort, « une louange de gloire est un être toujours dans l'action de grâces. » Ici, elle semble avoir été exaucée dans sa première demande : « s'oublier entièrement pour s'établir en Lui comme si son âme était déjà dans l'éternité. »
A cette étape de sa prière, elle se remet à Dieu sans réserve : « je me livre à vous…»
« Ensevelissez-Vous en moi pour que je m'ensevelisse en Vous. »
La Trinité, dans une démarche de Kénose (dépouillement du Christ, dans son humanité, des attributs de Dieu) s'enfouit dans sa créature, tandis que la créature s'enfouit au plus profond d'elle-même et y rejoint son Dieu. Ici encore le verbe « ensevelir » donne à la prière d'Elisabeth, une dimension pascale d'entrée dans la mort-résurrection du Christ, dans la mort pour une résurrection, déjà et en attente de plénitude.
Pour conclure, disons que cette prière témoigne qu'Elisabeth vit radicalement la grâce de son baptême ; elle la vit sous la forme qui lui est propre, dans le silence et le radicalisme du carmel ; mais ce qu'elle vit est aussi possible à chaque chrétien, où qu'il soit et quoi qu'il vive.
Faisons nôtre sa prière et l'itinéraire auquel elle nous convie.
Carmel de Morlaix

Et que la Vierge Marie vienne nous aider à vivre de la grâce, comme vécut Elisabeth de la Trinité. Qu’à son exemple, nous recherchions cet oubli de nous-mêmes pour nous révéler, comme elle, dans l’adoration. Pour que, en notre âme aussi, Dieu Trinité trouve un abri et une demeure aimée.

Source : Hozana
https://hozana.org/publication/43269-sainte-elisabeth-de-la-trinite---chapitre-3?utm_source=user&utm_medium=email_Hozana&utm_campaign=digest
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MessageSujet: Re: Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre :   Sainte Élisabeth de la Trinité 8 Novembre : EmptyLun 4 Fév - 12:00

Bonjour,

Sainte Elisabeth de la Trinité :
(suite et fin)

Au cours de l’année 1905, Elisabeth est marquée par la Lettre de Saint Paul aux Ephésiens. Un passage retient particulièrement son attention :

« En Lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de Celui qui réalise tout ce qu’Il a décidé : Il a voulu que nous vivions à la louange de Sa Gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.
En Lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu
est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de Sa Gloire. »

Et de se poser aussitôt la question : « Comment devenir parfaites louanges de Gloire de la Sainte Trinité ? » Elle y répondra en écrivant : Le Ciel dans la Foi. Il s’agit ici d’un aspect essentiel de sa spiritualité. Pour elle, devenir louange de gloire est un cadeau de Dieu. Pour modèles, les bienheureux dans le ciel de la gloire. La louange devient possible en étant fondée et enracinée dans l’amour. Il faut fixer Dieu dans la foi, en silence, en étant toujours en actions de grâces et en espérant le Ciel pour récompense. Elisabeth aspire de toute son âme à sa vocation éternelle, « celle par laquelle Dieu m’a élue en Lui, in principio, celle que je poursuivrai in æternum alors que, plongée au sein de la Trinité, je serai l’incessante louange de Sa Gloire ». Elle signe désormais toutes ses lettres par ces mots : laudem gloriæ. Sous l’action de l’Esprit Saint, elle veut être « tout identifiée avec cet Exemplaire divin, toute passée en Lui et Lui en moi. »

Cette même année 1905, sa santé se détériore, une grande fatigue l’accable au point qu’on lui accorde des exceptions à l’observance de la règle. Elle commence à souffrir atrocement au point, lorsqu’elle revient des offices – elle l’avouera plus tard à la Mère Supérieure – de vivre de véritables agonies, d’être obligée de s’appuyer au mur pour regagner sa cellule. Elle est atteinte de la maladie d’Addison qui affecte les glandes surrénales et qu’à l’époque on ne sait pas soigner. Elle s’affaiblit progressivement et doit, au mois de mars 1906, entrer à l’infirmerie du Carmel. Totalement épuisée, elle s’alimente de plus en plus difficilement. Le Dimanche des Rameaux, elle reçoit l’Extrême-Onction et, le Vendredi Saint suivant, son état est très inquiétant. Sa maladie va durer huit mois. On ne lui administre ni morphine, ni calmants et elle subit un véritable martyre. Elle avoue « Je sens comme des bêtes qui me dévorent en dedans, c’est comme si on m’arrachait les entrailles. ». Elle devient squelettique, paraît littéralement calcinée (cette maladie dite « bronzée » provoque en effet une pigmentation de la peau).
« Du palais de la douleur et de la béatitude, Votre petite louange de gloire ne peut dormir, elle souffre ; mais de son âme, encore que l’angoisse y passe, il se fait tant de calme… Je sens mes Trois si près de moi ; je suis plus accablée par le bonheur que par la douleur. »
Car, au creux de cette souffrance, Elisabeth se voit transformée en Jésus-Christ : « Je ne peux pas dire que j’aime la souffrance en elle-même mais je l’aime parce qu’elle me rend conforme à Celui qui est mon Epoux et mon Amour. » Elle dit aussi « aller à ma passion avec Lui pour être rédemptrice avec Lui. »
Mère Germaine, la Supérieure du couvent, se tient souvent au chevet d’Elisabeth. Sachant l’admiration que cette dernière portait à Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, de quelques années son aînée, elle lui demanda un jour si, à l’exemple de la Sainte, elle passerait son éternité à redescendre sur la terre pour le bien des âmes. Elisabeth répondit : « Oh non, bien sûr, à peine sur le seuil du Paradis, je m’élancerai comme une petite fusée au sein de mes Trois, une louange du gloire ne pouvant avoir d’autre place pour l’éternité et je m’y enfoncerai toujours davantage. »
Et après une pause : «  Pourtant si le Bon Dieu m’accorde quelque crédit, il me semble qu’au ciel, ma mission sera d’attirer les âmes dans le recueillement intérieur. »
La mort, imminente, ne l’effraie pas : « la mort, c’est le sommeil de l’enfant s’endormant sur le cœur de sa mère. » Et elle témoigne : « Quels jours ineffables j’ai passés dans l’attente de la grande vision… Qu’elle est suave et douce, la mort pour les âmes qui n’ont aimé que Lui. » Elle pense aussi à ceux et celles qu’elle a connus et qui l’ont précédée dans la mort : « Dans l’unité d’une même foi et d’un même amour, nous retrouverons en Dieu nos chers disparus qui nous ont précédés là-haut. Jamais je ne les ai sentis aussi présents. »
La Mère Supérieure, témoin quotidien de la spiritualité d’Elisabeth lui demande d’écrire une retraite sur le thème de la Louange de Gloire. Ce texte est écrit vers la fin du mois d’août 1906 sous le nom de Dernière Retraite.
« Avant de mourir, je rêve d’être transformée en Jésus Crucifié » confie Elisabeth. Sa maladie empire courant octobre 1906. Lors de la Toussaint, la communauté récite la prière des agonisants. Elle rend son âme au Seigneur le 9 novembre 1906 avec ces mots : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie ».

Elisabeth demeure aujourd’hui pour nous la Sainte de l’intériorité. C’est dans l’intimité de l’âme qu’habitent « les Trois » que la Sainte a tant aimés « dans ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en nous et de nous transformer en Lui. » Et voici ce qu’Elisabeth de la Trinité nous lègue : « Je vous laisse ma foi en la présence de Dieu, du Dieu tout Amour habitant en nos âmes. Je vous le confie, c’est cette intimité avec Lui « au-dedans » qui a été le beau soleil irradiant de ma vie en en faisant déjà comme un ciel anticipé. »

A la mort d’Elisabeth, Mère Germaine, Supérieure du Carmel, publie une petite biographie de quatorze pages sur la jeune carmélite, diffusée aux différents carmels. Cette brochure est très vite épuisée. Mère Germaine décide alors d’écrire un livre sur Elisabeth, intitulé Souvenirs. Publié en 1909 à 1500 exemplaires, il est constamment réédité. Cinquante ans plus tard, il comptait une parution de plus de 100000 exemplaires. Un dominicain, le Père Philipon, publie un livre sur Elisabeth en1931, année où le procès de béatification de la Sainte est ouvert. Son livre compte 15 éditions et est traduit en neuf langues. Un théologien suisse, Hans Urs von Balthasar, lui consacre aussi un ouvrage.

En 1938, un moine de Citeaux, Dom Jean Chanut, fut miraculeusement guéri d’une tuberculose des reins qui avait progressé à tel point qu’il ne lui restait plus guère de temps à vivre. A la suite d’une neuvaine à Elisabeth de la Trinité, priée par toute la Communauté, Jean Chanut se sentit mieux au point de reprendre ses activités. Des examens ultérieurs montrèrent l’absence totale du bacille de Koch. Le moine, guéri, n’eut jamais de rechute, il devint Prieur puis Abbé de Citeaux. Le miracle fut reconnu le 17 février 1984. Elisabeth de la Trinité a été béatifiée le 25 novembre 1984 par le pape Jean-Paul II.

En 1997, une enseignante de la province de Liège, Marie-Paul Stevens, apprit qu’elle était atteinte du syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune. En 2002, les médecins l’informèrent qu’elle était atteinte d’une deuxième lésion cérébrale et ils ne lui laissèrent aucun espoir. Professeur de religion, Marie-Paul Stevens entretenait avec Elisabeth de la Trinité une « amitié spirituelle ». Elle avait, en l’an 2000, dit « oui » à l’ordre séculier du Carmel. Consciente de sa mort imminente, elle voulut, malgré les terribles difficultés du voyage inhérentes à sa maladie,  faire un pèlerinage à Dijon auprès d’Elisabeth. Emmenée par des amis, elle se rend à la chapelle, prie. Puis elle sort pour rejoindre ses amis au parking. Et là, elle se rend compte qu’elle peut bouger, que tout est en train de changer. De retour chez elle, les analyses pratiquées indiquent qu’il n’y a plus un gramme de Sjögren dans le sang. Elle est complètement guérie au point qu’elle retourne à pied, en pèlerinage, parcourant quelque 350 kilomètres, au Carmel de Flavignerot, près de Dijon, où les reliques de Sainte Elisabeth ont été transportées. Sa guérison est reconnue par décret papal.
Sainte Elisabeth de la Trinité est canonisée par le pape François le 16 octobre 2016. Sa fête a été fixée au 13 novembre.

Avant de quitter Sainte Elisabeth de la Trinité, redisons avec elle sa prière d’adoration, Ô mon Dieu, Trinité que j’adore (cf plus haut). Et si certains d’entre nous ont des difficultés à entrer en prière, qu’ils se laissent conduire par la Sainte :

« On vient tout simplement à Celui qu’on aime, on se tient près de Lui comme un petit enfant dans les bras de sa mère et on laisse aller son cœur. »

Source : Hozana
https://hozana.org/publication/43270-sainte-elisabeth-de-la-trinite---chapitre-4?utm_source=user&utm_medium=email_Hozana&utm_campaign=digest
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