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Sujet: Carême 2018 - évangile et méditation - Mer 14 Fév - 11:04
14 février 2018 - Mercredi des Cendres
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 1-6.16-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
Méditation du pape Benoît XVI
Nous entamons aujourd'hui le temps liturgique du carême à travers lequel nous voulons prendre l'engagement de convertir notre cœur vers les horizons de la Grâce. En général, dans l'opinion commune, ce temps a parfois une connotation de tristesse, de grisaille de la vie. En réalité, il est un don précieux de Dieu, c'est un temps fort et dense de significations sur le chemin de l'Eglise, c'est l'itinéraire vers la Pâque du Seigneur.
Dans l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus relit les trois oeuvres fondamentales de piété prévues par la loi de Moïse. L'aumône, la prière et le jeûne caractérisent le juif qui observe la loi. Au fil du temps, ces prescriptions avaient été érodées par la rouille du formalisme extérieur, ou encore, elles s'étaient transformées en un signe de supériorité. Jésus met en évidence dans ces trois œuvres de piété une tentation commune. Lorsque l'on accomplit quelque chose de bon, presque instinctivement naît le désir d'être estimé et admiré pour la bonne action, c'est-à-dire d'avoir une satisfaction. Et cela, d'une part, conduit au repli sur soi, et, de l'autre, à aller au dehors de soi, car l'on vit projeté vers ce que les autres pensent de nous et admirent en nous. En reproposant ces prescriptions, le Seigneur Jésus ne demande pas le respect formel d'une loi étrangère à l'homme, imposée par un législateur sévère comme un lourd fardeau, mais invite à redécouvrir ces trois œuvres de piété en les vivant de façon plus profonde, non pas par amour propre, mais par amour de Dieu, comme moyens sur le chemin de conversion à Lui. Aumône, prière et jeûne : tel est l'itinéraire de la pédagogie divine qui nous accompagne, non seulement au cours du carême, vers la rencontre avec le Seigneur Ressuscité ; un itinéraire qu'il faut parcourir sans ostentation, dans la certitude que le Père céleste sait lire et voir également dans le secret de notre cœur.
Commençons confiants et joyeux l'itinéraire du carême. Quarante jours nous séparent de Pâques ; ce temps "fort" de l'année liturgique est un temps propice qui nous est donné pour parvenir, avec un engagement accru, à notre conversion, pour intensifier l'écoute de la Parole de Dieu, la prière et la pénitence, en ouvrant le cœur à l'accueil docile de la volonté divine, en vue d'une pratique plus généreuse du sacrifice qui permet de porter toujours plus son aide au prochain dans le besoin : un itinéraire spirituel qui nous prépare à revivre le Mystère pascal.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Jeu 15 Fév - 10:13
jeudi 15 février
ÉVANGILE DU JOUR
(Lc 9, 22-25) Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. Convertissez-vous, dit le Seigneur, car le royaume des Cieux est tout proche. Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »
COMMENTAIRE
Il n’est pas rare lorsqu’on invite quelqu’un à réciter de mémoire la suite de « celui qui veut marcher à ma suite » qu’il oublie le renoncement à soi-même pour évoquer directement « qu’il prenne sa croix ». Faites le test avec votre entourage ! Renoncer à soi-même renvoie au mécanisme le plus profond de l’homme : vouloir se sauver. Notre double erreur est de croire que nous le ferons, et nous le ferons seul. L’amour du Christ sur la croix nous enseigne au contraire que c’est dans le don sans retour sur soi, que nous trouvons ce salut. Nous ne nous sauvons pas seul ! Et qu’un tel don ne peut nous être inspiré que par Dieu. Alors, prenons le temps aujourd’hui de contempler le Christ en croix et demandons-lui de nous inspirer le désir de ce don
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Jeu 15 Fév - 10:15
Un jour, dans un groupe d’enfants, je demandais s’ils savaient ce qu’est le Carême. Ce fut un grand silence…
Puis au bout d’un moment, il y en a un qui a dit : « Moi je sais, on ne mange pas de viande… » Et un autre ajoute : "On ne mange pas de bonbons."
Ce à qui j’ai répondu : "J’aimerais bien voir ça."
Et nous, qu'en pensons-nous ? Pour nous aider à la démarche du Carême, je vous propose une vidéo.
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Ven 16 Fév - 10:00
vendredi 16 février
Les invités de la noce
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9, 14-15
Les disciples de Jean ainsi que les pharisiens avaient l'habitude de jeûner. Ils sont surpris de constater que ceux de Jésus ne suivent pas cette pratique. Et ils le disent. Mais Jésus leur répond que les invités de la noce n'ont pas à faire pénitence pendant que l'époux est avec eux.
L'époux en question c'est Jésus lui-même. Notre plus grande joie c'est d'être avec lui. Il ne demande qu'à nous combler de son amour. Avec lui, c'est l'époux de l'humanité qui est arrivé. Il ne convient pas d'être triste. C'est l'amour qui est premier. Le carême est un temps privilégié pour retrouver cette intimité avec lui.
" Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront." Depuis l'Ascension, Jésus n'est plus visible au regard des hommes. Nous attendons son retour glorieux. Le Carême prend alors une valeur nouvelle. Il nous permet de mieux accueillir les biens d'en haut, la vie de Dieu. Il nous donne aussi l'occasion de ressentir un peu la faim des plus démunis et de partager avec eux. À travers eux, c'est aussi le Seigneur qui est là.
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Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Sam 17 Fév - 11:36
Samedi 18 février
Bonne nouvelle pour les pécheurs
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5, 27-32
En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » (AELF)
Méditation
Il lui manque quelqu'un à Jésus pour compléter le groupe de ses disciples. Et c'est à Lévi le publicain qu'il dit : "Suis-moi." Nous comprenons que les gens soient scandalisés. En effet, cet homme travaillait au profit des Romains qui occupaient le pays d'Israël. Il était tenu pour malhonnête et infréquentable.
Mais à l'appel de Jésus, Lévi se lève pour le suivre. Quelque chose d'unique et de fort s'est passé dans cette rencontre avec le collecteur d'impôts. Cet appel de Lévi est une bonne nouvelle pour nous. Chacun est appelé tel qu'il est ; Dieu nous offre de vivre une amitié personnelle avec lui. Les bien-pensants lui reprochent de se compromettre avec des gens mal famés. Pour eux c'est un scandale. Mais Jésus agit comme le médecin qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Jésus ne demande pas aux pécheurs qui viennent à lui d'aller d'abord se purifier. Il les accueille tels qu'ils sont. S'il avait exigé d'eux qu'ils soient purs pour les accueillir, il aurait pu les attendre longtemps. Jésus reçoit les pécheurs sans rien demander d'abord. Sa grande priorité c'est de leur faire découvrir qu'ils sont aimés gratuitement, pour eux-mêmes. Alors, ils pourront apprendre à aimer en vérité et commencer à se convertir en vérité. Telle est la logique de Dieu. Elle est toujours valable pour nous aujourd'hui.
Cet évangile nous rejoint et nous interpelle dans ce que nous vivons. Il nous arrive de décréter que telle ou telle personne n'est pas fréquentable et qu'il vaut mieux se méfier. Nous l'enfonçons dans son passé et sa réputation et nous ne lui laissons aucune chance. Comme les scribes et les pharisiens, nous pouvons avoir des paroles dures. Si Jésus avait eu une telle attitude, il n'aurait jamais appelé Lévi. Ce dernier ne serait pas devenu ce grand apôtre (Matthieu) que nous connaissons et nous n'aurions pas bénéficié de son Évangile.
La Parole de Dieu de jour voudrait nous inviter à changer notre regard sur personnes que nous avons tendance à rejeter. Elles ont la première place dans son cœur. Nous-mêmes, nous n'oublions pas que nous sommes tous pécheurs. Nous aurons toujours besoin de la miséricorde de Dieu. Mais pour que cette miséricorde nous soit accordée, nous devons, nous aussi, l'accorder aux autres. "Soyez miséricordieux comme votre Père du ciel est miséricordieux" nous dit Jésus.
Ce Carême qui vient de commencer nous invite à nous reconnaître pécheurs devant le Seigneur. Nous accueillons sa Parole porteuse de vie. Nous sommes invités à communier à son Corps et son Sang. Nous faisons le plein de cet amour qui est en Dieu. Puis nous sommes envoyés pour en témoigner et l'offrir à tous ceux que nous rencontrons tout au long de la semaine. Que le Seigneur nous garde fidèles à cette mission !
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Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Sam 17 Fév - 20:06
EVANGILE – selon saint Marc 1, 12 – 15
En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé 12 Aussitôt l’Esprit le pousse au désert 13 et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. 14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Evangile de Dieu ; 15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. »
LES TENTATIONS DE JESUS
Chaque année, le premier dimanche de Carême, nous lisons le récit des Tentations chez l’un des trois évangélistes synoptiques ; cette année, nous les lisons dans Saint Marc, c’est-à-dire dans la version la plus discrète possible : « Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt, l’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. »
Marc ne nous précise pas quelles tentations Jésus a dû affronter, mais la suite de son évangile nous permet de les deviner : ce sont toutes les fois où il a dû dire non ; parce que les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes, et que, homme lui-même, il était entouré d’hommes, il a dû faire sans cesse le choix de la fidélité à son Père.
L’épisode qui nous vient tout de suite à l’esprit, c’est ce qui s’est passé près de Césarée de Philippe : « En chemin, Jésus interrogeait ses disciples : Qui suis-je, au dire des hommes ? Ils lui dirent Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres, l’un des prophètes. Et lui leur demandait : Et vous, qui dites-vous que je suis ? Prenant la parole, Pierre lui répond : Tu es le Christ. Alors il leur commanda sévèrement de ne parler de lui à personne. » (Mc 8, 27-30). Cette sévérité même est certainement déjà signe d’un combat intérieur. Et tout de suite après, Marc enchaîne « Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’Homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit mis à mort et que, trois jours après, il ressuscite. » (Ce qui, évidemment, cadrait mal avec le titre glorieux qui venait de lui être décerné par Pierre). Et vous connaissez la suite : « Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander. Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, réprimanda Pierre ; il lui dit : Retire-toi ! Derrière moi, Satan, car tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. » Il y a là, dans la bouche de Jésus l’aveu de ce qui fut la plus forte peut-être des tentations : celle d’échapper aux conséquences tragiques de l’annonce de l’évangile.
Tentation terriblement subtile : car elle s’accommode parfaitement bien d’un beau discours ; c’est au moment même où Pierre vient de faire la plus belle déclaration, le plus bel examen de théologie (!), qu’il est pour le Christ occasion de tentation.
Jusqu’à la dernière minute, à Gethsémani, il aura la tentation de reculer devant la souffrance : « Mon âme est triste à en mourir… Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe ! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 34-36) Il est bien clair ici que sa volonté doit faire effort pour s’accorder à celle de son Père
. Jésus a eu certainement, on vient de le voir, la tentation de ne pas souffrir ; il a connu aussi celle de réussir ; là encore, son entourage l’y poussait ; le succès pouvait bien devenir un piège : « Tout le monde te cherche » (Mc 1, 37), lui disaient ses disciples à Capharnaüm ; je vous rappelle le contexte ; le matin du sabbat à la synagogue, d’abord, où il avait délivré un possédé, puis la journée au calme chez Simon et André, où il avait guéri la belle-mère de Pierre ; le soir tous les alentours étaient là, qui avec son malade, qui avec son possédé ; et il avait guéri de nombreux malades ; la nuit suivante, avant l’aube, il était sorti à l’écart pour prier ; déception à la maison quand le jour s’était levé : s’il était parti ?
« Tout le monde te cherche »… Il avait dû s’arracher : « Allons ailleurs dans les bourgs voisins, pour que j’y proclame aussi l’Evangile : car c’est pour cela que je suis sorti. » (Mc 1, 38). Pour cela et pas pour autre chose… Elle est là, la tentation : se laisser détourner de sa mission.
LE CHOIX DE LA FIDELITE
Cela a commencé très tôt, certainement, quand il a fallu affronter les moqueries de quelques proches ; toute vocation au service des autres impose des arrachements ; sa propre famille a parfois été un obstacle à sa mission : « Les gens de sa parenté vinrent pour s’emparer de lui. Car ils disaient il a perdu la tête » (Mc 3, 21).
Cette souffrance de l’incompréhension traduit une autre sorte de tentation, celle de convaincre par des actes spectaculaires : « Les Pharisiens vinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour lui tendre un piège, ils lui demandent un signe qui vienne du ciel. Poussant un profond soupir, Jésus dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous le déclare, il ne sera pas donné de signe à cette génération… Et les quittant, il remonta dans la barque et il partit sur l’autre rive. » (Mc 8,11-12). Très certainement, quand Jésus décide brusquement de fausser compagnie à ses interlocuteurs du moment, que ce soient ses amis ou ses adversaires, c’est qu’il a un choix à faire.
Ce choix est celui de la fidélité à sa mission : qu’il soit le Messie, tout le monde y pense depuis le début ; mais le problème c’est qu’une fois encore, les pensées de Dieu ne sont pas les nôtres ; par exemple, on attendait, on espérait un Messie politiquement puissant, qui chasserait l’occupant romain et restaurerait la liberté politique d’Israël ; Jésus a dû sans cesse prêcher la seule grandeur de l’amour ; c’est pour cela qu’à plusieurs reprises, il impose le secret à ceux qui ont entrevu son mystère (que ce soit à la Transfiguration ou ailleurs) : il ne veut pas laisser son entourage s’engager sur une fausse piste.
On ne s’étonne pas non plus qu’il ait vécu paisiblement au désert pendant quarante jours (chiffre symbolique) au milieu des bêtes sauvages : car c’est bien ainsi que le prophète Isaïe avait défini l’harmonie qui règnera dans la création nouvelle : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau. » (Is 11). Marc nous dit ici : Jésus est l’homme véritablement libre par rapport à toutes les tentations, le premier-né de l’humanité nouvelle.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Dim 18 Fév - 19:24
Lundi 19 février
Texte de l'Évangile (Mt 25,31-46): «Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: ‘Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi’. Les justes lui répondront: ‘Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?’. Et le roi leur répondra: ‘Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.
»Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: ‘Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité’. Ils répondront aussi: ‘Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté?. Et il leur répondra: ‘Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites’. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle».
«Toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites»
Abbé Joaquim MONRÓS i Guitart (Tarragona, Espagne)
Aujourd'hui on nous rappelle le jugement dernier, «lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges» (Mt 25,31), et on nous fait remarquer que donner à manger, donner à boire, habiller quelqu'un… deviennent tous des actes d'amour pour un chrétien, quand à travers elles il voit le Christ.
Saint Jean de la Croix nous dit: «Au soir de votre vie, vous serez examiné sur l'amour. Apprenez donc à aimer Dieu, comme il veut l'être et à vous détacher de vous-même». Ne pas faire quelque chose qu'on doit faire, en nous mettant au service des autres fils de Dieu, qui sont nos frères, revient à laisser le Christ sans ces détails d'amour dû: péchés d'omission.
Le Concile Vatican II, dans Gaudium et spes, en expliquant les exigences de la charité chrétienne, qui donne un sens au terme assistance social, nous dit: «De nos jours surtout, nous avons l'impérieux devoir de nous faire le prochain de n'importe quel homme et, s'il se présente à nous, de le servir activement: qu'il s'agisse de ce vieillard abandonné de tous, ou de ce travailleur étranger, méprisé sans raison, ou de cet exilé, ou de cet enfant né d'une union illégitime qui supporte injustement le poids d'une faute qu'il n'a pas commise, ou de cet affamé qui interpelle notre conscience en nous rappelant la parole du Seigneur: ‘Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait’ (Mt 25,40)».
Rappelons nous que le Christ vit à l'intérieur de chaque chrétien... et il nous dit: «Et moi, Je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde» (Mt 28,20).
Le Concile de Latran IV, définit le jugement dernier comme vérité de foi «Il viendra à la fin des siècles juger les vivants et les morts, tant les réprouvés que les élus qui ressusciteront tous avec leurs propres corps, afin de recevoir, selon leurs mérites bons ou mauvais: les réprouvés, la peine éternelle avec le diable; les élus, la gloire éternelle avec Jésus-Christ».
Demandons à la Vierge Marie de nous aider pour que nous servions son Fils à travers nos frères.
http://evangeli.net/evangile/jour/2018-02-19
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mar 20 Fév - 21:44
Mercredi 21 février
Texte de l'Évangile (Lc 11,29-32): Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire: «Cette génération est une génération mauvaise: elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas».
COMMENTAIRE
«Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération»
Abbé Roger J. LANDRY (Hyannis, Massachusetts, Etats-Unis)
Aujourd'hui Jésus nous indique que le signe qu'Il va donner à la “génération mauvaise” est lui-même comme le “signe de Jonas” (cf. Lc 11,30). De la même façon comme Jonas s'est laissé jeter par-dessus bord afin d'apaiser la tempête et sauver les vies des marins, Jésus s'est aussi laissé jeter par-dessus bord pour apaiser les tempêtes du péché qui menacent nos vies. Et comme Jonas a vécu trois jours dans le ventre de la baleine avant d'être recraché ensuite sur le rivage, Jésus a aussi vécu dans le ventre de la terre avant de marcher en dehors du tombeau vide.
Le signe que Jésus va donner aux “mauvais” de chaque génération c'est le signe de sa mort et de sa résurrection. Sa mort, librement acceptée, c'est le signe de l'incroyable amour de Dieu pour nous: Jésus donna sa vie pour sauver la nôtre. Sa résurrection parmi les morts c'est le signe de son divin pouvoir. C'est le signe le plus puissant et émouvant jamais donné.
Mais Jésus est encore le signe de Jonas dans un autre sens. Jonas était une icône et un agent de conversion. Dans sa prédication, «Dans quarante jours Ninive sera détruite» (Jon 3,4) les Ninivites païens décident de jeûner et de se repentir, car tout le monde, depuis le roi aux enfants et animaux se sont couverts de la toile de jute et des cendres. Pendant les quarante jours du Carême, nous avons quelqu'un “beaucoup plus grand que Jonas” (cf. Lc 11,32) qui prêche notre conversion —Jésus lui-même— conversion qui devrait être aussi consciencieuse.
«Car Jonas était un servent», Saint Jean Chrysostome écrit en la personne du Christ, «mais moi je suis le Maître; et lui a été recraché par la baleine, mais moi Je suis ressuscité de la mort; et lui proclamait la destruction, mais mois, je suis venu en prêchant la Bonne Nouvelle et le Royaume».
Il y a une semaine, le Mercredi des Cendres, nous nous sommes couverts de cendres et chacun a entendu les paroles de la première homélie de Jésus, «Repentez-vous et croyez dans l'Évangile» (cf. Mc 1,15). La question pour nous c'est: Avons-nous déjà répondu avec une conversion profonde comme les Ninivites et avons embrassé cet Évangile?
http://evangeli.net/evangile/jour/2018-02-21
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Jeu 22 Fév - 10:56
22 février 2018
Le saint du jour Bienheureuse Isabelle de France religieuse clarisse, sœur de Saint Louis († 1270)
[b]La chaire de Saint Pierre[b]
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-19
En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
[b]Méditation[b]
"Et vous, qui dites-vous que je suis ?" Cette question, Jésus nous la pose à tous en ce temps du Carême. les réponses apprises par cœur ne suffisent pas. pour connaître quelqu'un, il ne suffit pas d'avoir des renseignements sur son identité. Nous devons surtout nous demander quelle place il tient dans notre vie. Est-il vraiment Celui que nous voulons suivre ?
Nous avons entendu la réponse de Pierre" : Tu es le Christ, le Fils de Dieu". Il reconnaît en lui le Fils du Dieu vivant, le Fils bien-aimé et unique. En réponse à cette belle proclamation de sa foi, Jésus change le nom de Simon : "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et la puissance de la mort n'aura pas de prise sur elle." Pierre est choisi par Jésus comme fondement de cette Église qu'il bâtira tout au long des siècles.
Nous, chrétiens d'aujourd'hui, nous sommes suscités pour participer activement à cette mission. La bonne nouvelle doit être annoncée à tous, jusqu'aux "périphéries". Le problème de nos communautés, c'est qu'elles n'ont pas toujours ce souci missionnaire. C'est un affront aux martyrs d'autrefois et d'aujourd'hui qui n'ont pas hésité à donner leur vie pour le Christ. Et surtout, c'est un affront à Celui qui nous a aimés jusqu'au bout, jusqu'à la mort sur une croix.
Le Seigneur compte sur nous pour que la bonne nouvelle soit répandue dans le monde entier. Avec Jésus et avec nous tous, elle doit être annoncée à toute l'humanité, en particulier aux petits, aux pauvres et à tous ceux et celles qui se sentent inutiles aux yeux du monde. Nous sommes envoyés vers eux pour leur dire qu'ils ont du prix aux yeux de Dieu. Demandons au Seigneur qu'il soit avec nous pour que nous soyons de vrais témoins de ton amour.
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Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Ven 23 Fév - 9:56
Les habitués des radios et télévisions publiques savent qu'en cas de grève, on leur propose un programme minimum. C'est souvent très décevant. Les excuses qui nous sont présentées n'y changent rien.
Avec Jésus, le programme minimum ça ne marche pas. On ne peut pas se contenter de quelques gestes religieux pour être en règle. Ce qu'il attend de nous c'est la surabondance de l'amour. "Tant qu'on n'a pas tout donné, on n'a rien donné." (Georges Guynemer) Cet amour doit faire de nous des artisans de paix, de fraternité, de réconciliation. Le Christ nous invite à aimer jusqu'au pardon.
En lisant cet Évangile, nous voyons bien que nous sommes loin du compte. Mais le temps du Carême nous est donné pour accueillir la bonne nouvelle de l'Évangile. Le Christ nous appelle tous à venir à lui. C'est auprès de lui que nous allons puiser pour aimer comme lui et avec lui.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Sam 24 Fév - 10:00
24 février 2018
"Illumine-les tous"
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 43-48
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
"Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent." Comment-est-ce possible ? Face aux nombreux drames qui frappent l'humanité, il est difficile de faire ce choix. Comment pardonner à ceux qui m'ont fait de tant de mal ? Comment aimer ceux qui sont responsables de la mort de si nombreuses personnes dans le monde ?
Oui, c'est vrai, nous ne savons pas. Mais Jésus nous invite à nous tourner vers Dieu qui est notre Père à tous. Il fait naître son soleil sur les méchants et les bons. Il fait pleuvoir sur les justes et les injustes. Il ne dit pas : "Illumine ceux-ci et pas ceux-là…" Il dit : "Illumine-les tous." Son amour est pour tous, les bons et les méchants.
Jésus termine par cette recommandation : "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait." Il s'agit d'imiter le Père dans la perfection de l'amour, un amour qui va jusqu'au pardon. On dit parfois que la vengeance est un plat qui se mange froid. Mais ce n'est pas chrétien. Ce que Jésus nous demande c'est d'aimer nos ennemis. Et surtout, priez inlassablement pour eux. La prière fait des miracles.
Vaste programme pour notre carême.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Dim 25 Fév - 10:16
Dimanche 25 février 2018
Évangile (Mc 9,2-10): Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s'entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus: «Rabbi, il est heureux que nous soyons ici!. Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie». De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le». Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire: «ressusciter d'entre les morts».
Commentaire:
Abbé Jaume GONZÁLEZ i Padrós (Barcelona, Espagne) «Il fut transfiguré devant eux»
Aujourd'hui nous contemplons la scène «dans laquelle Pierre, Jacques et Jean sont en extase devant la beauté du Rédempteur» (Jean-Paul II): «Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants» (Mc 9,2-3). En ce qui nous concerne, nous pouvons entrevoir un message dans ce que Saint Paul assure à son disciple Timothée: Il «a détruit la mort et a fait briller la vie et l'immortalité par l'Evangile» (2Tim 1,10). C'est cela même en effet que nous contemplons avec stupeur, comme l'ont fait à l'époque les trois apôtres choisis, en cet épisode propre à l'Evangile du deuxième dimanche de Carême: la Transfiguration.
Cela nous fait du bien d'accueillir, dans notre exercice de Carême, cet éclat de soleil et de lumière qui se reflète dans le visage et les vêtements de Jésus. Ils forment un merveilleux icône de l'humanité rachetée, puisque la laideur du péché n'y est plus, à sa place il y a la beauté que la divinité transmet à notre chair. Le bonheur de Pierre est celui que nous ressentons quand nous nous laissons envahir par la grâce divine.
L'Esprit Saint transfigure aussi les sens des apôtres et c'est ainsi qu'ils peuvent voir la gloire divine de Jésus Homme. Les yeux transfigurés pour mieux voir ce qui rayonne, les oreilles transfigurées pour mieux entendre la voix sublime et réelle: celle du Père qui se complait dans son Fils. L'ensemble résulte un peu trop surprenant pour nous, habitués comme nous le sommes au grisâtre de la médiocrité. C'est seulement si nous nous laissons toucher par le Seigneur que nos sens seront capables de voir et d'entendre ce qu'il y a de plus beau et joyeux en Dieu et en ceux qui ont été élevés à la sainteté par Celui qui est ressuscité d'entre les morts.
Jean-Paul II a écrit: «la spiritualité chrétienne, a comme caractéristique le devoir du disciple de se configurer entièrement avec son Maître», ainsi donc —à travers une assiduité que l'on pourrait appeler "amicale"— nous parviendrons au point de "respirer les mêmes sentiments". Mettons entre les mains de la Vierge Marie l'objectif d'atteindre notre vraie "trans-figuration" dans son Fils Jésus-Christ.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mar 27 Fév - 10:43
mardi 27 février
Ils disent et ne font pas
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23, 1-12
Aujourd'hui, Jésus nous montre les pièges de l'autorité. S'adressant à la foule, il dénonce les comportements des scribes et des pharisiens. Mais ce qu'il dit pour eux vaut aussi pour chacun de nous. Qu'il s'agisse des autorités religieuses, politiques ou parentales, ces pièges sont les mêmes.
Premier piège :
"Ils disent et ne font pas". Nous reconnaissons tous le décalage entre nos belles paroles et notre vie de tous les jours. Il est important que chacun pratique ce qu'il enseigne. Un jour, Jésus a dit : "Il ne suffit pas de dire seigneur, Seigneur pour entrer dans le Royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père." Nous sommes envoyés pour annoncer l'Évangile du Christ, mais il importe que toute notre vie soit ajustée à cette Parole.
Deuxième piège :
pratiquer l'autorité comme une domination et non comme un service. Jésus reproche aux scribes et aux pharisiens de lier "des fardeaux pesants" et d'en charger les épaules des gens ; mais eux-mêmes "ne veulent pas les remuer du doigt". Ils ont l'avoir, le savoir et le pouvoir. Cela pourrait être un merveilleux moyen de servir les autres. Au lieu de cela, ils ne pensent qu'à dominer.
Troisième piège :
vouloir paraître : "Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes". Nous connaissons tous cette tentation d'aimer paraître, de rechercher la considération et l'intérêt. Dans le sermon sur la montagne, Jésus nous recommande de n'agir que par amour pour Dieu et par amour pour nos frères sans chercher les louanges des hommes.
Quatrième piège : se croire important, avoir le goût des honneurs. "Ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, ils aiment recevoir le titre de Rabbi (Maître). L'orgueil vient les détourner de Dieu et des autres. Jésus vient leur rappeler la valeur de l'humilité. Les titres et les honneurs ne sont pas mauvais en eux-mêmes. Mais le fait de les porter implique une responsabilité, un témoignage à donner, une mission à accomplir. On ne se grandit qu'en se mettant au service des autres. Cet humble service nous grandit aux yeux de Dieu comme au regard de nos frères.
En ce jour, nous sommes provoqués à une véritable remise en question. Le Seigneur nous appelle à revenir vers lui et à nous ajuster à son amour. Il est notre compagnon de route et il chemine avec nous. Tout au long de ce Carême, nous le remercions de remettre en l'endroit ce qui était à l'envers dans nos vies.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mer 28 Fév - 10:06
mercredi 28 février 2018
« Ils le condamneront à mort »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20, 17-28
En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
Jésus annonce sa Passion, sa mort et sa résurrection à ses disciples. Il leur précise que les grands prêtres, les scribes et les pharisiens le livreront aux païens. Il sera tourné en dérision puis crucifié. Dans cette annonce, il y a bien la mention de la résurrection mais elle est très succincte.
Or voilà que la mère des fils de Zébédée et ses deux fils ne retiennent que cela. Ils passent par-dessus la souffrance et la mort. Ils ne souhaitent rien d'autre que de partager son triomphe : siéger à droite et à gauche de Jésus.
Jésus ne leur reproche pas ce désir d'être avec lui dans son Royaume. Mais il leur rappelle que cela ne sera possible que s'ils acceptent de le suivre dans sa Passion et sa mort. Être avec Jésus, à sa droite et à sa gauche, c'est se faire "esclave" comme Lui, c'est "servir" les autres, c'est donner sa vie "en rançon pour la multitude".
Le carême nous est donné pour progresser chaque jour dans notre capacité d'aimer. Il nous façonne à l'image de Jésus serviteur. C'est à ce prix que nous pourrons goûter La joie de Pâques.
"Ravive en ton peuple, Seigneur La soif et la faim. Rappelle à ton peuple, Seigneur, Le chemin du serviteur
Serviteur44
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Jeu 1 Mar - 8:47
Bonjour,
Jour liturgique : Temps du Carême - 2e Semaine: Jeudi 1er Mars
Verset avant l'Évangile (Lc Cf. 8,15): "Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance."
Texte de l'Évangile (Lc 16,19-31):
«Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
»Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s'écria: ‘Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme’. Abraham répondit: ‘Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire’.
»Le riche dit: ‘Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères. C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments’. Abraham répondit: ‘Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent’. Et il dit: ‘Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront’. Et Abraham lui dit: ‘Sils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait’».
************************************
Méditation :
Aujourd'hui l'Évangile est une parabole qui nous dévoile la réalité de l'homme après sa mort. Jésus nous parle de prix ou châtiment d'après notre comportement.
Le contraste entre le riche et le pauvre est très fort. Le luxe et l'indifférence du riche; la pathétique situation de Lazare, avec les chiens qui viennent lécher ses ulcères (cf. Lc 16,19-21). Tout cela a un grand réalisme qui nous met en scène.
Nous pouvons songer, où serais-je si j'étais une des deux protagonistes de la parabole? Notre société nous incite à toute heure à bien vivre. Avec du confort et bien-être, en jouissant et sans préoccupations. Vivre pour soi-même, sans s'occuper d'autrui, ou tout au plus, en ne nous préoccupant que le nécessaire pour tranquilliser notre conscience, mais pas par un sens de justice, amour ou solidarité.
Aujourd'hui on nous présente la nécessité d'écouter Dieu dans notre vie, de nous y convertir et d'en profiter du temps qu'Il nous a accordé. Dans cette vie nous jouons la vie.
Jésus clarifie l'existence de l'enfer et nous décrit quelques unes de ses caractéristiques: la peine qui souffrent nos sens —«qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme» (Lc 16,24) — et l'éternité —«il y a entre nous et vous un grand abîme» (Lc 16,26).
Saint Grégoire le Grand nous dit que «on dit toutes ces choses afin que personne ne puisse prétexter l'ignorance». Il faut se dépouiller du vieil homme et devenir libre pour aimer son prochain. Il faut répondre aux souffrances des pauvres, des malades ou de ceux qui ont été abandonnés. Il serait bon de nous souvenir souvent de cette parabole pour qu'elle puisse nous faire devenir plus responsables de notre vie. Nous devons tous mourir. Et il faut y être toujours prêt, parce qu'un jour nous serons certainement jugés.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Ven 2 Mar - 8:34
Bonjour,
Méditons l'Évangile d'aujourd'hui : Jour liturgique : Temps du Carême - 2e Semaine: Vendredi
Texte de l'Évangile (Mt 21,33-43.45-46):
«Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays. Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: ‘Voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage’. Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?».
Ils lui répondirent: «Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte». Jésus leur dit: «N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: ‘La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle; c'est du Seigneur que cela est venu, et c'est un prodige à nos yeux?’. C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits».
Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait, et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.
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Commentaire:
Abbé Melcior QUEROL i Solà
«La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle»
Aujourd'hui Jésus, par la parabole des vignerons homicides, nous parle de l'infidélité; il compare Israël à la vigne et les chefs du peuple élu aux vignerons. C'est à eux et à toute la descendance d'Abraham que le Royaume de Dieu avait été confié, mais ils ont perverti l'héritage: «C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits» (Mt 21,43).
Au début de l'Évangile de Matthieu, la Bonne Nouvelle paraît adressée uniquement à Israël. Déjà dans l'Ancienne Alliance, le peuple élu a pour mission d'annoncer et de porter le salut à toutes les nations. Mais Israël n'a pas été fidèle à sa mission. Jésus, le médiateur de la Nouvelle Alliance, réunira autour de lui les douze apôtres, symboles du “nouvel” Israël, appelé à donner des fruits de vie éternelle et à annoncer à tous les peuples le salut.
Ce nouvel Israël, c'est l'Église, tous les baptisés. Nous avons reçu, en la personne de Jésus et de son message, un présent unique que nous devons faire fructifier. Nous ne pouvons pas nous contenter d'une vie individualiste et fermée à notre foi; il faut la communiquer et en faire don à chaque personne qui s'approche de nous. Il en découle que le premier fruit est que nous vivions notre foi dans la chaleur de notre famille, celle de la communauté chrétienne. Ce sera facile, car «là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux» (Mt 18,20).
Mais il s'agit d'une communauté chrétienne ouverte, c'est-à-dire éminemment missionnaire (deuxième fruit). Par la force et la beauté du Ressuscité “au milieu de nous”, la communauté est attirante dans tous ses faits et gestes, et chacun de ses membres jouit de la capacité d'engendrer des hommes et des femmes à la vie nouvelle du Ressuscité. Un troisième fruit est que nous vivions avec la conviction et la certitude de ce que dans l'Évangile se trouve la solution à tous les problèmes.
Vivons dans la sainte crainte de Dieu, pour que le Royaume ne nous soit pas enlevé et donné à d'autres.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Sam 3 Mar - 10:20
Bonjour,
Méditons l'Évangile d'aujourd'hui :
Jour liturgique : Temps du Carême - 2e Semaine: Samedi
Texte de l'Évangile (Lc 15,1-3.11-32):
Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: «Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux». Mais il leur dit cette parabole: Il dit encore: «Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: ‘Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir’. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit: ‘Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires’. Et il se leva, et alla vers son père.
»Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit: ‘Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils’. Mais le père dit à ses serviteurs: ‘Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé’. Et ils commencèrent à se réjouir.
»Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Ce serviteur lui dit: ‘Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras’. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père: ‘Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras!’. ‘Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé’».
Commentaire:
Abbé Llucià POU i Sabater (Granada, Espagne)
«Me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi» Aujourd'hui, nous regardons la Miséricorde, la note distinctive de Dieu le Père, en ce moment où nous contemplons une Humanité orpheline, car elle —dans un oubli de sa mémoire— ne sait plus qu'elle est Fille de Dieu. Cronin parle d'un fils qui est parti de chez lui, qui a gaspillé tout son argent, sa santé, son honneur de famille et est allé en prison. Peu avant de reprendre sa liberté, il écrit chez lui en disant que si on le pardonnait il fallait accrocher au pommier qui donnait sur la voie ferrée un mouchoir blanc. Si le mouchoir était là il reviendrait à la maison sinon ils ne le reverraient plus jamais. Y aurait-il un mouchoir accroché au pommier? «Ouvre les yeux…! et regarde!», lui dit un compagnon. Il ouvre les yeux et reste bouche-ouverte, il n'y avait pas un mouchoir accroché au pommier… mais il y en avait des centaines!
Cela nous rappelle ce tableau de Rembrandt où on voit comment le fils qui revient, malade et affamé est accueilli par un vieillard avec deux mains différentes, l'une forte d'un père qui le serre fort, l'autre délicate d'une mère qui douce et affectueuse le caresse. C'est pareil pour Dieu, Il est Père et Mère…
«Mon père, j'ai péché» (Lc 15,21), nous aussi nous voulons dire cela au Père et sentir comment Il nous serre dans Ses bras au moment de la confession pour nous préparer à participer à la fête de l'Eucharistie. Ainsi, puisque: «Dieu nous attend chaque jour, comme ce père de l'Evangile attendait son fils prodigue» (San Josemaría), parcourons le chemin de retour avec Jésus jusqu'à notre rencontre avec le Père, où tout sera lumière: «Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné» (Concile Vatican II).
Le sujet principal est toujours le Père. Demandons que le trajet à travers le désert du Carême nous amène à nous interroger intérieurement sur cet appel à participer dans le mystère de la Miséricorde Divine, puisque, après tout, la vie n'est que un retour vers le Père.
Serviteur44
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Dim 4 Mar - 7:04
Bonjour,
Méditons l'Évangile d'aujourd'hui : Jour liturgique : Temps du Carême - 3e Dimanche (B)
Texte de l'Évangile (Jn 2,13-25):
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes: «Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic». Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture: L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent: «Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là?». Jésus leur répondit: «Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai». Les Juifs lui répliquèrent: «Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais!». Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu'il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme: il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme.
Commentaire: Abbé Lluís RAVENTÓS i Artés (Tarragona, Espagne)
«Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic»
Aujourd'hui alors que la Pâque est déjà proche, un fait insolite est survenu dans le temple. Jésus a jeté dehors le troupeau des marchands, il a renversé les tables des changeurs et a dit aux vendeurs de colombes: «Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic» (Jn 2,16). Et pendant que les veaux courraient sur l’esplanade, les disciples ont découvert une facette de l’âme de Jésus: le zèle pour la maison de son Père, le zèle pour le temple de Dieu.
Le temple de Dieu converti en marché: quelle énormité! Cela avait dû commencer petitement. Un jeune berger qui montait vendre un agneau, une petite vieille qui voulait gagner quelques sous en vendant des pigeons…, et l’affaire grossit petit-à-petit. Au point que l’auteur du Cantique des cantiques s’exclamait: «Chassez les renards, les petits renards qui dévastent les vignes» (Cant 2,15). Mais qui lui prêtait attention? L’esplanade du temple était comme un marché un jour de foire.
—Moi aussi je suis temple de Dieu. Si je ne fais pas attention aux petits renards, l’orgueil, la paresse, la gourmandise, la jalousie, l’avarice, tous ces vêtements de l’égoïsme, se glissent à l’intérieur et abîment tout. Voilà pourquoi le Seigneur nous avertit: «Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez!» (Mc 13,37).
Veillons, pour que le laisser-aller n’envahisse pas notre conscience! «L’incapacité de reconnaître sa faute est la forme la plus dangereuse de cécité spirituelle que l’on puisse imaginer, car elle rend les personnes incapables de s’améliorer» (Benoit XVI).
Veiller? —J’essaie de le faire chaque soir. Ai-je offensé quelqu’un? Mes intentions sont-elles droites? Suis-je disposé à accomplir toujours et en tout la volonté de Dieu? Ai-je admis une inclination qui déplaît au Seigneur? Mais, à ces heures-là, je suis fatigué et le sommeil me vainc.
—Jésus, toi qui me connais à fond, tu sais très bien ce qu’il ya dans le cœur de chaque homme, fais-moi connaître mes fautes, donne-moi la force et un peu de ton zèle pour rejeter du temple tout ce qui m’écarte de toi.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Dim 4 Mar - 11:28
Pour illustrer cet évangile qu'on peut lire au-dessus :
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Lun 5 Mar - 14:31
Lundi de la 3ème semaine du Carême
5 mars 2018
La Bonne nouvelle est pour tous
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4, 24-30
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
Cette page de l’évangile de saint Luc est un résumé de toute la vie de Jésus. Aujourd’hui, nous le voyons avec les gens de chez lui : il vient de lire le texte d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur m’a envoyé proclamer aux prisonniers la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, aux opprimés la libération. » Puis il a fait ce commentaire : « Ce qui vient d’être proclamé, c’est aujourd’hui que cela se réalise (sous-entendu parce que je suis là.) »
Au début, les gens sont dans l’admiration. Puis ils en viennent à se poser des questions : « Comment peut-il parler ainsi ? Pour qui se prend-il ? C’est quelqu’un de chez nous et rien de plus…» Jésus ressent ces réticences, et du coup, il se fait encore plus précis : Si vous n’accueillez pas mon message, c’est d’autres qui le feront. Cette bonne nouvelle sera adressée à des étrangers, et chez eux elle sera accueillie.
Alors, tous ces gens qui sont autour de lui deviennent furieux. Ils le poussent non seulement hors de la synagogue mais aussi hors de la ville. Tout cela résume bien la vie de Jésus. Pendant trois ans, il a précisément annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, aux exclus ; il a purifié les lépreux ; il les a réintégrés dans la communauté des croyants.
Mais son message va être de plus en plus rejeté. En allant vers les exclus, Jésus deviendra l’un d’entre eux. Un jour, il sera conduit hors de la ville et mis à mort sur une croix. Mais cette parole de Dieu, cette bonne nouvelle rejetée par certains, rien ne peut l’arrêter. Elle va partir de Jérusalem et se répandre dans le monde entier.
Voilà un évangile qui nous rejoint ; il nous pose une question fondamentale : Comment accueillons-nous cette bonne nouvelle que le Christ est venue apporter au monde ? Comment accueillons-nous les prophètes d’aujourd’hui ? Théoriquement, nous sommes tous bien d’accord avec l’enseignement de Jésus. Nous croyons, du moins intellectuellement, que l’Évangile est une bonne nouvelle que nous sommes heureux d’accueillir. Mais il importe que nous entrions vraiment dans le concret de notre vie. Nous aussi, il nous arrive de nous trouver face à des gens qui ne partagent pas nos convictions ou qui les tournent en dérision. Comment affirmer notre foi quand tout est organisé en dehors d’elle ?
Mais c’est cela que Jésus a vécu jusqu’au bout. Il ne s’est pas contenté d’annoncer la Bonne Nouvelle. Il a fait en sorte qu’elle se réalise. Il s’est laissé approcher par des lépreux, des intouchables ; il a choisi d’aller chez les pécheurs et de manger chez eux sans se soucier des reproches qu’on pourrait lui faire. À travers tout cela, Jésus nous révèle un Dieu ouvert à tous. Son premier souci, ce n’est pas de respecter les règlements ni de plaire aux chefs religieux de son temps mais de sauver les hommes.
Cet évangile d’aujourd’hui nous laisse entrevoir combien Jésus est passionné. Il est passionné d’amour pour son Père et il ne supporte pas une religion qui le défigure. Il leur parle d’un Dieu différent de celui qu’ils connaissent jusqu’ici, un Dieu d’amour, un Dieu qui pardonne et non un Dieu vengeur que tout le monde craint.
Jésus est également passionné par le salut de tous les hommes, en particulier de tous ceux qu’on rejetait soi-disant au nom de Dieu. Il ne pouvait pas supporter l’étroitesse d’esprit des pharisiens qui ne pensaient qu’à diviser le monde en bons et en mauvais. La grande passion de Jésus c’est de rejoindre chaque personne là où elle en est, même si c’est très loin et très bas. Et pour cela, il n’a pas peur de se compromettre et de se salir les mains.
La mission de l’Église, celle de chaque chrétien, c’est de continuer celle de Jésus, c’est d’annoncer la bonne nouvelle et de faire en sorte qu’elle rejoigne chacun dans la situation qui est la sienne.
Aujourd’hui, nous entendons Jésus qui se lance dans la grande aventure de la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres. Ce grand chantier est toujours ouvert chez nous mais aussi partout dans le monde. Comme Jésus, nous risquons de rencontrer la contradiction, nous serons obligés d’aller à contre-courant de la mentalité ambiante. Nous aurons à remettre en question nos jugements ; nous aurons à sortir de nos étroitesses d’esprit pour nous faire un cœur sans frontière à l’image même de Dieu.
En accueillant aujourd’hui la parole de l’évangile, puissions-nous garder en nous l'espérance. Que le Seigneur nous aide à rester fidèles à notre foi et courageux face à toutes les épreuves de la vie !
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Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mar 6 Mar - 9:58
6 mars 2018
Une dette démesurée
Le pardon de Jean-Paul II
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 21-35
En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.
Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »
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Méditation
Jésus compare Dieu à un roi qui remet une dette énorme à l’un de ses serviteurs. Dix mille talents, soixante millions de pièces d’argent : Une telle somme ne peut même pas se compter à l’époque. Les impôts, pour toute la Galilée au temps de Jésus rapportaient deux cents talents par an. La somme est si énorme qu’on se demande comment il en est arrivé là. Une dette de 10 000 talents était donc impossible à rembourser.
En nous racontant cette parabole, Jésus voudrait nous montrer où nous en sommes envers Dieu. Cette démesure de la dette remise n’est qu’une image de ce qui se passe entre Dieu et nous. Devant lui, nous sommes tous des débiteurs insolvables ; et pourtant, quand nous le supplions, il va jusqu’à nous faire grâce, tout cela au nom de l’amour qu’il nous porte. L’évangile nous dit qu’il est « saisi de pitié. » C’est une expression qui revient très souvent, par exemple quand Jésus se trouve face à un malade, un lépreux, un paralysé. C’est le cœur qui parle, l’amour qui submerge tout. Le pardon est donné pour ouvrir un avenir à celui qui n’en a pas d’autre possible.
Mais le pardon qu’il nous donne ne sera possible qu’à une condition : C’est que nous fassions preuve d’indulgence pour nos compagnons de route. Les cent deniers que doit le camarade, c’est insignifiant par rapport à l’énorme dette que le premier s’était vu remettre. C’est pour cette raison qu’il devait, à son tour remettre celle de son compagnon et retrouver son amitié. Ce pardon lui aurait donné l’occasion d’un nouveau départ sur de nouvelles bases.
La fin de cette parabole semble contredire ce qui est dit sur le pardon sans limite du Seigneur. En fait ce n’est pas Dieu qui refuse de pardonner. C’est l’homme au cœur dur qui devient imperméable au pardon de Dieu. C’est comme si on voulait arroser une terre sèche et aride. L’eau ne fait que raviner et ça ne sert à rien.
Quand nous disons le ‘Notre Père’, il n’est pas facile de dire : ‘Pardonne-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.’ Nous pensons à toutes nos rancunes d’ordre familial, dans le voisinage, dans la communauté paroissiale, au travail ou dans d’autres relations que nous pouvons avoir ailleurs. Mais ce pardon donné est une libération. Il ouvre à la paix, à la vie, à l’avenir et à l’amour. Le pardon donné fraye en nous un passage à la tendresse de Dieu.
Pierre pensait être très généreux en pardonnant jusqu’à sept fois (chiffre symbolique qui signifie sans limite). Jésus nous dit qu’il faut aller jusqu’à 70 fois sept fois. La mesure du pardon c’est d’être sans mesure. Le vrai pardon ne compte pas. On n’a jamais fini de se pardonner et d’être pardonné.
En définitive, c’est l’exemple du Christ lui-même qu’il nous faut regarder et suivre. Ce qu’il nous demande aujourd’hui, il l’a vécu jusqu’au bout. Avant de mourir sur la croix, il a dit : «Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Par ses paroles et toute sa vie, Jésus nous dit ce qu’est le pardon : il ne s’agit pas d’oublier mais de tendre la main à l’offenseur pour l’aider à se relever. Pardonner c’est aimer. C’est repartir ensemble sur des bases nouvelles.
Notre Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Le plus grand désir d’un père et d’une mère, c’est que leurs enfants s’entendent bien et qu’ils soient unis. Au moment de régler nos comptes avec les autres, rappelons-nous toujours que nous sommes des pécheurs pardonnés, appelés à entrer dans cette logique de pardon et de réconciliation avec les autres.
Et en parlant de réconciliation, comment ne pas rappeler l’importance du sacrement du pardon, celui qui nous décharge du poids de nos fautes et nous permet de nous rapprocher de Dieu. La force du sacrement nous aidera à devenir capables de pardonner. Le pardon est une chose divine que nous n’apprenons que de Dieu.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mar 6 Mar - 21:10
Qu’est-ce que la mi-Carême ?
Publié le 06 mars 2018
Comme son nom l’indique, la mi-Carême marque la moitié du Carême, mais rien dans le calendrier liturgique n’indique cette mi-temps. Les oraisons du jour gardent la même tonalité que celles des jours qui l’entourent. « Que tes serviteurs se purifient dans la pénitence et s’appliquent à faire ce qui est bon… » dit l’oraison d’ouverture de la messe. Seule l’antienne d’ouverture porte la marque d’une joie particulière ; celle de celui qui cherche le Seigneur de toute sa force. Ainsi est donné l’axe de la vraie joie, celle qui consiste à « imiter la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. »
Alors pourquoi les crêpes, les bugnes et autres traditions culinaires festives viennent-elles agrémenter ce jour ? La logique du bon sens économique ! Le Carême est un temps de jeûne et les générations passées prenaient très au sérieux cet aspect particulier. Même les œufs étaient interdits. Mais les œufs ne se conservent guère plus de vingt jours, c’est-à-dire la moitié de quarante. C’est pour ne pas perdre cette denrée précieuse pour beaucoup, qu’on l’utilisait sous toutes les formes possibles.
De la même manière, c’est pour vider les réserves qu’on fait des crêpes pour le Mardi gras. Après la mi-Carême, on attend à nouveau vingt jours pour sortir, décorés de joie pascale, les œufs gardés en réserve.
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mer 7 Mar - 9:01
7 mars 2018 -
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 17-19)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Méditation du père Joseph-Marie Verlinde
Étonnante parole de Jésus : « Pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise ». Ce formalisme pointilleux, scrupuleux même, n'est-ce pas l'attitude qu'il reproche aux pharisiens ?
Notre-Seigneur se défend de l'accusation des scribes et des pharisiens qui lui reprochent tout au contraire d'en prendre et d'en laisser dans les prescriptions de la Loi. Quand on sait l'importance que revêt pour un fils d'Israël l'obéissance à la Torah, on comprend que les disciples aient été troublés. Jésus rassure : non il n'est pas venu abolir la Loi. L'homme n'a pas à faire un tri parmi les prescriptions, car en agissant ainsi, il se « ferait juge de la Loi. Or si tu juges la Loi, tu n'es plus l'observateur de la Loi, mais son juge.
Jésus condamne aussi l'attitude pharisaïque qui prétend mériter le salut au prix d'une observance scrupuleuse mais sans âme, du moindre précepte. Une telle attitude n'est guère plus filiale.
L'attitude juste que suggère Jésus consiste à recevoir « la Loi et les Prophètes » comme la Parole d'un Père. Vu sous cet angle, la Torah est un don précieux, « une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route ». C'est en l'accueillant comme la Parole de notre Père que nous manifestons notre volonté d'être des fils. Ce ne sont pas nos œuvres qui nous sauvent, mais une foi vivante par la charité concrète. Tout est possible à celui qui croit, c'est-à-dire à celui qui remet sa vie entre les mains de Dieu son Père, dans la docilité à l'Esprit de son Fils Jésus Christ. Mais le Seigneur ne peut rien pour l'homme qui prétend se justifier par ses propres forces, ou ériger une loi morale à sa mesure.
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Mer 7 Mar - 21:23
Jeudi 8 mars
Texte de l'Évangile (Lc 11,14-23):Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et la foule fut dans l'admiration. Mais certains se mirent à dire: «C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons». D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit: «Tout royaume divisé devient un désert, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres. Si Satan, lui aussi, est divisé, comment son royaume tiendra-t-il? Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons. Et si c'est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Quand l'homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l'équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu'il lui a pris. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse».
«Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous»
Abbé Josep GASSÓ i Lécera (Ripollet, Barcelona, Espagne)
Aujourd'hui dans la proclamation de la parole de Dieu, la présence du démon se manifeste à nouveau: «Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet» (Lc 11,14). Chaque fois que les textes nous parlent du démon, nous nous sentons, peut être, un peu mal à l'aise. En tout cas, il est vrai que le mal existe, et qu'il a des racines si profondes que nous ne pouvons pas les éliminer totalement. Il est aussi vrai que le mal se répand: il “travaille” tout le temps et nous ne pouvons guère le dominer. Mais Jésus est venu pour combattre les forces du mal, le démon. Lui seul peut le rejeter.
On a calomnié et accusé Jésus: le démon peut tout faire. Alors que la foule était dans l'admiration de ce que Jésus-Christ venait d'accomplir, «certains se mirent à dire: ‘C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons’» (Lc 11,15).
La réponse de Jésus montre l'absurdité de l'argument de ses contradicteurs. Au passage, cette réponse est un appel pour nous à l'unité, à la force de l'union. La désunion, en revanche, est un ferment maléfique et destructeur. D'ailleurs, l'un des signes du mal est la division et l'incompréhension entre nous. Malheureusement, le monde actuel se distingue par ce type d'esprit mauvais qui empêche la compréhension et la reconnaissance des uns pour les autres.
Il est bon que nous méditions quelle est notre participation à cette «expulsion des démons» ou à ce refus du mal. Demandons-nous: fais-je le nécessaire pour faire que le Seigneur écarte le mal du dedans de moi? Est-ce que je coopère suffisamment à cette “expulsion”? Car «c'est du coeur que proviennent les pensées mauvaises» (Mt 15,19). La réponse de chacun, c'est-à- dire, notre collaboration personnelle, est très importante.
Que Marie intercède auprès de Jésus, son Fils aimé, pour qu'il expulse de notre coeur et du monde tous les maux (guerres, terrorisme, mauvais traitements, toutes les formes de violence). Marie, Mère de l'Église et Reine de la Paix, prie pour nous!
http://evangeli.net/evangile/jour/2018-03-08
Espérance
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Sujet: Re: Carême 2018 - évangile et méditation - Jeu 8 Mar - 18:04
Le vendredi 9 mars, de la 3e semaine de Carême
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,28b-34.
En ce temps-là, un scribe s’avança pour demander à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : ‘Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.’ Et voici le second : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
Commentaire du jour
Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église De l’Amour envers les créatures – Entretiens spirituels (Entretiens publiés par la Visitation d’Annecy ; édition 1933 ; p.147-149 ; français modernisé ; rev.)
[ltr]L'amour vrai [/ltr]
[ltr] Il y a certains amours qui semblent extrêmement grands et parfaits aux yeux des créatures, qui devant Dieu se trouveront petits et de nulle valeur. La raison est que ces amitiés ne sont point fondées en la vraie charité, qui est envers Dieu, mais seulement en certaines ententes et inclinations naturelles. [/ltr]
[ltr] Au contraire, il y en a d’autres qui semblent extrêmement minces et vides aux yeux du monde, qui devant Dieu se trouveront pleines et fort excellentes parce qu’elles se font seulement pour Dieu et en Dieu, sans mélange de notre propre intérêt. Les actes de charité que nous faisons envers ceux que nous aimons de cette sorte sont mille fois plus parfaits, d’autant que tout est purement pour Dieu, mais les services et autres aides que nous faisons à ceux que nous aimons par inclination sont beaucoup moindres en mérite, à cause de la grande complaisance et satisfaction que nous avons à les faire, et que, pour l’ordinaire, nous les faisons plus par ce mouvement que pour l’amour de Dieu. [/ltr]
[ltr] Il y a encore une autre raison qui rend ces premières amitiés dont nous avons parlé moindres que les dernières : c’est qu’elles ne durent pas, parce que la cause en étant si frêle, dès qu’il arrive quelque traverse, elles viennent à se refroidir et altérer ; ce qui n’arrive pas à celles qui sont seulement en Dieu, parce que la cause en est solide et permanente. [/ltr]
[ltr] Les signes d’amitié que nous faisons contre notre propre inclination aux personnes envers lesquelles nous avons de l’antipathie, sont meilleurs et plus agréables à Dieu que ceux que nous faisons attirés par l’affection sensible. Et cela ne se doit pas appeler duplicité ou dissimulation, car si j’ai un sentiment contraire, il n’est qu’en la partie inférieure, et les actes que je fais, je les fais avec la force de la raison, qui est la partie principale de mon âme. [/ltr]
[ltr] Ainsi ceux qui n’ont rien d’aimable sont heureux, car l’amour qu’on leur porte est excellent, puisqu’il est en Dieu. [/ltr]