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 Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire

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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyDim 28 Oct - 7:14

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 A10

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »
(Mt 16, 13-19)

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

"Pour vous, qui suis-je ?", demande Jésus à Simon Pierre. Et Pierre de répondre, au nom de tous les autres : "Tu es le Messie, le fils du Dieu vivant !" Alors Jésus, heureux de cette première affirmation de la foi des disciples, répond à son tour à Pierre par une béatitude : "Heureux es-tu, car c'est mon Père qui t'a révélé cela".
De cette béatitude nous entendons un écho dans le discours après la Cène lorsque Jésus déclare : "Nul ne vient à moi si mon Père qui m'a envoyé ne le tire". Saint Paul dira, plus tard, dans l'allégresse de cette béatitude "Il a plu à Dieu de révéler son fils en moi ". C'est la Béatitude de ceux et de celles qui se veulent enseignables par Dieu, qui se laissent attirer par le Père vers le Fils, puis conduire par le Fils jusqu'à l'amour du Père ; c'est le bonheur en Dieu de ceux que l'Esprit vient habiter pour faire vivre en eux la parole de Jésus.
Cette joie est pour nous si nous laissons Dieu moduler en nous comme il veut la lumière et la vérité ; mais elle nous échappe dès que nous nous appuyons sur les évidences "de la chair et du sang", sur une vision trop humaine des voies du Père, et sur des prospectives qui ne respectent plus ni les lenteurs ni les silences de Dieu.
C'est Dieu qui commence, c'est Dieu qui aime et qui sauve, et c'est toujours lui qui reste le maître des chemins et des appels. Il a demandé à l'homme de nommer tous les animaux, mais il s'est réservé de donner à chaque homme son nom de grâce et de mission. "Moi, dit Jésus, je te le déclare, tu es Pierre". Tout le monde l'appelait Shim'on fils de Yônas ; Jésus lui donne un nom programme : "Tu es Pierre", pierre à bâtir. L'édifice spirituel que Jésus envisage aura pour fondation cet homme capable de toutes les fidélités et de tous les reniements, capable d'aveuglement comme de la plus belle conversion. Voilà bien une fondation paradoxale, qui n'a pas de solidité en elle-même et qui doit sa fermeté uniquement à Celui qui la pose. Et c'est l'un des mystères de l'Église tout au long du temps : la pierre de base ne cesse pas d'être fragile, mais Jésus ne cesse pas de bâtir sur elle. II a dit "je bâtirai", non pas une fois pour toutes, mais tous les jours, jusqu'à la fin du monde, et c'est pourquoi la maison fragile ne sera jamais renversée.
Pourquoi, dès lors, aurions-nous peur de nos propres fragilités ? Pourquoi craindre une victoire des forces de la mort, si notre bâtisseur est le Seigneur de la vie, et si c'est lui qui donne chaque jour à notre communauté son nom, son visage et sa mission ? De même que nous n'appuyons pas notre confiance sur Pierre, mais sur le Seigneur qui fortifie Pierre, et sur la foi de Pierre en son Seigneur, de même n'avons-nous pas à attendre une communauté assurée d'elle-même, de sa route, de ses forces et de son avenir : il nous suffit de faire fond ensemble sur Celui qui bâtit la maison, qui rassemble sa communauté, et qui la nourrit chaque matin de sa parole et du Pain de sa vie.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyLun 29 Oct - 7:18

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 A11

« Toute la foule était dans la joie »
(Lc 13, 10-17)

En ce temps-là, Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. » Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu. Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? » À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Quel âge avait-elle ? L'Évangile ne le dit pas. Ce qui est sûr, c'est que depuis dix-huit ans elle marchait toute courbée. Se redresser était devenu pour elle non seulement douloureux, mais rigoureusement impossible. Elle était résignée maintenant à marcher en regardant ses pieds, à ne plus voir loin devant, à regarder les gens comme par en dessous, et en tendant le dos. Tellement résignée qu'elle ne songeait même plus à demander quelque chose à Jésus. Et c'est Jésus qui prend l'initiative et qui l'interpelle : "Femme, te voilà déli­vrée de ton infirmité !" Et il pose les mains sur elle.
Ne cherchez pas, mes sœurs, à imaginer cette femme ; ne l'habillez pas en Galiléenne ; car elle a votre robe, elle a votre démarche, elle a vos traits et elle a eu votre histoire. Cette femme courbée, c'est vous.
Dieu merci, vous marchez droites, et vous pouvez encore regarder droit devant vous ; mais ne sentez-vous pas, comme nous la sentons tous en nous-mêmes, cette secrète courbure que cinq ans, dix ans, dix-huit ans de Carmel n'ont pas réussi à réduire, cette courbure de l'être sur lui-même, qui réédite le péché des origines, cette courbure de la personne sur l'immédiat ou sur le passé, sur les impuissances d'aujourd'hui et sur les échecs d'hier, cette courbure du cœur sur les impressions, les rancœurs ou les tristesses, qui empêche à la fois d'aimer et de se rendre aimable?
Ces torsions intérieures, ces distorsions de l'intelligence, de la mémoire et l'affectivité, nous les percevons plus ou moins sourdement ; mais souvent elles sont devenues tellement habituelles, tellement quotidiennes, que nous les laissons vivre en nous comme des misères inévitables et irréversibles.
Et voici qu'aujourd'hui le Christ vient bousculer cette résignation : "Femme, te voilà délivrée de ton infir­mité !"
C'est Lui qui le dit, et c'est Lui qui le fait, et il lui suffit d'une parole pour que cela soit fait.
"Femme", dit Jésus, - et dans sa bouche c'est toujours un terme de respect, qu'il s'agisse de sa Mère, d'une pécheresse ou de toute autre femme - "te voilà délivrée, définitivement (apolélusai)" Et à l'instant même, sous les mains de Jésus pour ainsi dire, la femme accomplit le geste qu'elle croyait pour toujours impossible : elle se dénoue, elle se déplie, elle se décrispe, elle se redresse ; et la voilà qui s'éveille à l'action de grâces !
Sabbat ou non, explique Jésus, et surtout le jour du sabbat, il fallait bien que cette fille d'Abraham fût déliée de ses chaînes.
Mes sœurs, il y a encore en nous des chaînes qui doivent tomber si nous voulons devenir libres pour l'action de grâces, si nous voulons résolument "imiter Dieu comme des enfants bien-aimés", si nous voulons vraiment, parmi nos sœurs et nos frères, "suivre le chemin de l'amour", à l'exemple du Christ qui nous a aimés et s'est livré pour nous.
Et notre manière à nous de nous laisser délivrer, c'est de venir humblement sous les mains de Jésus, tout en faisant, humainement, ce qui est encore en notre pouvoir pour amener à la lumière les zones d'ombre de notre cœur auxquelles trop vite nous nous sommes résignés.
C'est bien cette libération par la lumière que saint Paul suggérait à ses chrétiens, à la fois comme un don de Dieu et comme un programme : "Jadis, vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière. Discernez ce qui plaît au Seigneur".
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMar 30 Oct - 7:10

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1193

« La graine a poussé, elle est devenue un arbre »
(Lc 13, 18-21)

En ce temps-là, Jésus disait : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ? Il est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre, et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. » Il dit encore : « À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ? Il est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Une graine infime devient un arbre. Ainsi en va-t-il du Royaume de Dieu : la même loi de disproportion se vérifie, et aussi un miracle de vie encore plus inouï.
Car le Royaume de Dieu n'est pas une sorte de territoire découpé sur terre, mais une réalité intérieure. Au temps de Jésus, on appelait Royaume de Dieu, ou mieux "règne de Dieu", "royauté de Dieu", l'emprise de Dieu sur le cœur de l'homme, la place de Dieu dans le cœur de l'homme, la seigneurie de Dieu que l'homme doit reconnaître et sa volonté de salut dans laquelle il doit entrer.
Et c'est bien de cela qu'il s'agit dans la parabole de Jésus que nous lisons aujourd'hui.
L'amitié de Dieu avec le croyant commence et recommence toujours sans bruit, sans éclat, sans insistance. C'est une lumière d'un instant, un moment d'espérance, la certitude d'être aimé et pardonné. C'est souvent un instant bref et fugitif, apparemment sans importance et sans conséquences, pas plus épais dans la vie qu'une graine de sénevé qui roule entre les doigts.
Mais si nous savons reconnaître la visite de Dieu, si nous avons le courage de dire : "C'est Dieu qui passe", si nous donnons tout son prix à cet amour que Dieu nous propose sans s'imposer, une grande aventure d'espérance peut commencer, dont Jésus sera le maître.
Si nous faisons confiance à la grâce et que nous laissons se déployer le mystère de la vie, si nous laissons agir le Vivant et son mystère, l'amour de Dieu en nous devient un arbre tout bruissant : Dieu, une fois accueilli, vient accueillir en nous ceux qu'il nous donne à aimer.
Nous avons tous expérimenté dans notre existence personnelle, dans notre vie de foi, le mystère de certains commencements, qui parurent, à nos yeux, d'une pauvreté désespérante, et qui pourtant étaient riches, déjà, de toute la force de Dieu. Mais cette loi de disproportion, qui est au fond une certaine élégance de la puissance de Dieu, nous sommes beaucoup moins prêts à la reconnaître dans la vie de nos communautés.
Après des années d'efforts et de fidélité, de reprises et de demi-conversions, il nous arrive de sentir, parfois avec une sorte d'angoisse, la disproportion de nos forces avec les exigences nouvelles du témoignage, et l'avenir nous semble alors hasardeux, ténu, sans épaisseur, comme la graine de sénevé qu'on sent à peine entre ses doigts.
C'est alors que Jésus nous rejoint pour nous dire : "Gardez confiance et gardez l'unité par le lien de la paix, et moi, de la graine minuscule de votre foi et de votre charité, je ferai un grand arbre."
L'arbre, jamais nous ne le verrons en train de pousser, car aucun œil humain n'est fait pour ces longues patiences. L'important est que cet arbre grandisse sous le regard de Dieu.
De même, Dieu seul sait quand la pâte de notre communauté aura suffisamment levé pour la fournée qu'il prépare. Ce qu'il nous demande à tous c'est d'être levain, ferment de prière et ferment d'unité. Ferment caché, enfoui, comme le Fils de Dieu dans notre humanité.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMer 31 Oct - 7:15

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1195

« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite »
(Lc 13, 22-30)

En ce temps-là, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant. Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.” Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.” Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.” Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Jésus veut pour nous la paix du cœur. Il ne cesse de nous inculquer la confiance et de nous révéler, à longueur de paraboles, les ressources de la tendresse de Dieu.
Mais il est une attitude que très souvent il conteste, parce qu'elle est une caricature de la confiance : c'est l'insouciance et la nonchalance irresponsables qui font perdre de vue les grands enjeux de l'existence.
Si l'on a bien saisi que l'Évangile est un ferment dans la vie, et la foi, un cheminement, une aventure quotidienne, on ne peut pas se sécuriser à coups de statistiques, en se disant : "Il y aura tant de sauvés que j'ai mes chances d'être du lot !" Jésus coupe court à tout calcul, et nous répond en quelque sorte : "Toi, personnellement, où en es-tu ? Reste en marche, continue ton effort pour te présenter à temps à la porte, car elle est étroite, et pas toujours facile à trouver". De fait, on n'entre pas dans la maison du salut à la faveur d'une bousculade, et il ne suffit pas de se laisser pousser par les autres.
Ce serait un leurre également que de se dire : "Jésus, je connais ! Donc le salut, j'y ai un peu droit : j'ai mangé et bu avec Jésus, je l'ai entendu prêcher sur nos places !" Il ne suffit pas d'entendre Jésus proposer le salut ; il faut encore y adhérer à temps, car non seulement la porte est étroite, mais elle sera fermée par le maître de maison, et c'est Jésus lui-même qui le dit en ces termes.
Dieu, le Dieu d'amour, maintient des échéances, parce qu'il nous veut libres et qu'il aime notre liberté.
Et Jésus d'imaginer son dialogue avec ceux qui tambourineraient à la porte : "Seigneur, ouvre-nous ! Tu as été si longtemps avec nous ! chez nous !" - "Oui, j'étais chez vous, mais étais-tu vraiment avec moi ? Je ne sais d'où tu es : tu ne t'es pas engagé à ma suite !"
Jésus, dans sa parabole, visait d'abord une partie de ses compatriotes, fils d'Abraham, membres de l'Alliance, et qui tardaient à reconnaître en lui l'Envoyé de Dieu, le Messie, malgré tous les miracles accomplis parmi eux.
Mais nous aussi, aujourd'hui, nous avons à entendre l'invitation pressante de Jésus à croire en lui et à vivre selon notre foi, nous qui, si souvent, avons entendu son Évangile et mangé à la table de son Eucharistie. Que nous soyons en pleine activité ou déjà au soir de notre vie, que nous ayons encore toutes nos forces pour créer et servir ou que nous soyons retenus à la chambre par la maladie ou l'infirmité, pour nous tous le temps presse, chaque jour la vie est un engagement, et l'amitié de Jésus est une chance à saisir.
Car "le maître de la maison se lèvera et fermera la porte" : il y aura donc un dedans et un dehors, un côté "festin" et un côté "regrets".
Du côté "festin", un coude à coude extraordinaire, comme Dieu seul peut en réussir. Dieu rassemblera des hommes de tous temps, de l'orient et de l'occident, du nord et du midi. On verra côte à côte Abraham et un bantou, Isaac et un hindou, Sarah et une coréenne, Jacob et un esquimau.
Et du côté "regrets", piétinant leur invitation périmée, des hommes et des femmes de tout bord, qui n'auront pas reconnu le temps de la visite.
Mais alors, où est la patience de Dieu ? où est la miséricorde de Jésus ? - Elles sont là ; elles sont intactes, elles sont à l'œuvre puissamment aujourd'hui. Car c'est bien par amour que Jésus, aujourd'hui, vient nous redire : "Rappelle-toi l'enjeu !" C'est bien par miséricorde que Jésus nous réveille, et nous presse d'ouvrir les mains. C'est bien par fidélité que Jésus nous attend, aujourd'hui, nous les derniers venus, fiers de lui et pas fiers de nous, pour nous faire asseoir dans la salle du banquet, tout près de lui, tout près de Marie qui nous fait signe d'entrer.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyJeu 1 Nov - 7:13

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1197

« Soyez dans l'allégresse ! »
(Mt 5, 1-12a)

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Heureux les pauvres de cœur …
Heureux, non pas ceux qui vivent dans la misère, la dépendance totale et l'insécurité ; non pas ceux à qui sont refusés tout épanouissement et toute croissance culturelle ; non pas ceux qui sont marqués dans leur psychisme et qui jamais ne seront adultes et pleinement responsables d'eux-mêmes, mais les pauvres de cœur, les pauvres en esprit, en pneuma.
Or le pneuma, la ruah, c'est non seulement l'intime de l'homme, la source de ses aspirations et de ses décisions profondes, mais l'intime de l'homme qui est tourné vers Dieu, qui est en relation à Dieu, en réceptivité par rapport à Dieu.
Heureux, bienheureux, donc, ceux qui devant Dieu se retrouvent pauvres, s'acceptent pauvres, se veulent pauvres, ceux qui consentent à demeurer, devant Dieu, dans le désir, ceux qui mettent leur joie à attendre tout du Seigneur.
La vie de pauvreté, les choix de pauvreté matérielle, sont au service de ce bonheur, de cette Béatitude, du pauvre devant Dieu. Pour nous ouvrir à ce supplément d'être, devant Dieu, nous nous libérons des contraintes de l'avoir.
Pour ceux qui se veulent, devant Dieu, tout accueil, toute soumission, tout offrande filiale, les biens de cette terre sont simplement, humblement, sereinement, support de la vie, outils de service, corbeille de pain pour le partage.
Nos mains s'ouvrent parce que les mains de Dieu sont ouvertes ; nos mains donnent parce que les mains de Dieu rassasient tout vivant, notre cœur ne retient pas les choses parce que Dieu est amour et toujours en acte de faire vivre.
Nous trouvons, certes, dans la vie religieuse ou l'existence consacrée, des normes et des habitudes de pauvreté ; mais notre désir de pauvreté est d'emblée bien plus large que toutes les habitudes, bien plus libre que toutes les normes, parce que nous sommes pauvres d'abord en pneuma, d'abord dans notre relation à Dieu. Comme filles et fils de Dieu, nous sommes déjà établis en relation de pauvreté ; et notre vie de pauvre ne sera jamais que la livrée quotidienne de notre grand désir, de notre réponse d'amour.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyVen 2 Nov - 7:15

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1198

« Venez, les bénis de mon Père »
(Mt 25, 31-46)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

L'Évangile évoque ici l'avènement du Fils de l'Homme et son rôle de Juge pour souligner l'importance de la charité concrète dans l'existence quotidienne du chrétien. On ne peut guère parler, à propos de ce texte, d'une « parabole » du jugement dernier, car le seul élément de parabole est la mention du berger, des brebis et des chevreaux (qui rappelle Ez 34) ; tout le reste se présente comme un dialogue entre le Roi et les hommes ju­gés. Dialogue stylisé et très sobre, tout à fait dans la manière de Jésus.
Versets 31-33 : Trois versets situent rapidement la scène. Le décor n'est pas décrit pour lui-même : l'Évangile re­prend seulement quelques thèmes bien connus de l'apocalyptique juive (littérature de révélation). Le mystérieux Fils de l'homme, personnage céleste, apparaît ici à la fois comme roi (sur un trône) et comme juge de toute l'humanité (les nations).
Versets 34-36 : Quelques exemples suffisent à résumer toutes les détresses humaines : des hommes ont faim et soif ; ils ont froid. Des immigrés, privés de tout droit, ne trouvent nulle part accueil ou protection. Des malades et des prisonniers vivent isolés, oubliés dans leur monde parallèle. Croyants ou non, ce sont des hommes qui souffrent, et le berger d'Israël se déclare solidaire de toutes ces souffrances.
Versets 37-40 : Les justes, croyants ou non, se souviennent peut-être des services qu'ils ont rendus, mais ils n'ont pas conscience d'avoir accueilli ou dépanné Celui qui maintenant les juge. Ils n'ont rencontré que des hommes désemparés, des « petits », des gens qui ne comptaient pas dans la société. Ils ont donné, comme en passant, un peu de leur temps et de leur cœur.
Or le Fils de l'homme a pris cela pour lui...
Versets 41-46 : Dans l'ordre de la charité, s'abstenir, c'est pécher. Celui qui passe, sans réagir, à côté d'une détresse, manque une rencontre avec le Christ. Le Fils de l'homme s'identifie en quelque sorte avec tous ceux qui ont be­soin de secours. Il est évident que l'homme à aider ne devient pas pour autant automatiquement le Christ, car il se peut qu'il soit, par sa volonté, hostile à Dieu. Jésus s'identifie à lui en tant qu'il est dans le besoin, en tant qu'il est un appel à l'amour. Dès lors est dû au Christ tout ce qui est dû à cet homme, quoi qu'il en soit de ses disposi­tions profondes. Il n'y a donc pas dilution de la personne du Christ, mais acte souverain du Seigneur qui veut être le garant de ses pauvres.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptySam 3 Nov - 9:40

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1201

« Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé »
(Lc 14, 1.7-11)

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

La dernière place, ce n'est pas une place où l'on cesse d'être soi-même, mais où l'on est humblement soi-même devant Dieu. Ce n'est pas une place où l'on se déprécie, mais où on apprécie toutes choses selon Dieu.
À la dernière place, on n'est pas au-dessous de tout, mais au service de tous.
On peut avoir de grandes responsabilités, beaucoup de relations, un travail aux avant-postes, et en même temps choisir la dernière place, quand on accepte d'œuvrer au poste que d'autres fuient, quand on continue à servir malgré les malveillances ou les incompréhensions, quand on reste en vue, exposé, disponible, alors qu'on voudrait se cacher et être un peu à soi-même.
On choisit la dernière place lorsqu'on choisit de ne pas se positionner par rapport aux autres comme celui ou celle qui a droit à des égards spéciaux, à une confiance particulière, comme celui ou celle qui a déjà son petit carton sur la table de Dieu.
On opte pour la dernière place, la place modeste, quand on ne se donne pas à soi-même un rang parmi les frères, quand on se contente, sans amertume, de la place offerte par eux dans leur estime ou leur affection.
À la dernière place, on laisse au Maître toute l'initiative, pour le cas où il voudrait s'avancer en disant : "Mon ami, approche-toi, monte plus haut !"
La dernière place, c'est celle où l'on se perd soi-même de vue, attentif que l'on est à ce que le Maître va dire ou va faire ; c'est celle où l'on se contente de Jésus et de son amitié, sans frustrations, sans regrets, sans tristesse ; c'est celle où l'on consent à être dérangeable, et où les projets de l'homme s'effacent toujours joyeusement derrière le projet de Dieu.
À la dernière place nous n'attendons plus d'être valorisés, sinon par le regard du Christ, ami et compagnon ; nous ne cherchons plus à occuper un espace dans le souvenir ou les visées de qui que ce soit, hormis Dieu qui est pour nous le trésor et donc le lieu de notre cœur.
Nous nous trouvons tout heureux déjà d'avoir pu entrer et d'avoir part au festin, même en bout de table, puisque c'est la table du Seigneur.
La dernière place, c'est notre Nazareth, où nous retrouvons Marie, servante et pauvre d'elle-même, tout adorante et riche de Dieu; et à l'école de Marie, chaque fois que dans le travail du Seigneur ou la vie fraternelle une dernière place se présente, loin de nous attrister, loin de nous impatienter ou de rester paralysés par le ressentiment, nous avons la joie de dire, ce qui plaît tant à Dieu : "Cette dernière place me revient de droit; elle me revient par amour du Sauveur".
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyDim 4 Nov - 10:19

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1204

« Tu aimeras ton prochain »
(Mc 12, 28b-34)

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Selon la tradition des rabbins, la Loi de Moïse comprenait 613 commandements, dont 365 étaient des interdictions, et 213 des préceptes positifs. L'une des règles d'interprétation avait tendance à situer tous les commandements sur le même plan : "Que le commandement léger te soit aussi cher que le commandement grave !" Cela pouvait partir d'une bonne intention, et exprimer un amour de Dieu très attentif ; mais cela pouvait tout aussi bien virer au légalisme pointilleux, et parfois aboutir à une déformation des consciences.
Au temps de Jésus quelques hommes clairvoyants dans leur foi essayaient d'établir une hiérarchie parmi ces multiples obligations de la Loi ; d'où la question de ce spécialiste à Jésus : "Quel commandement est le premier de tous ?"
Jésus répond d'abord en citant Dt 6,5, un beau texte que tous avaient en mémoire, puisque, déjà au temps de Jésus, tous les hommes juifs devaient le réciter au moins deux fois par jour. C'est le texte même de notre première lecture d'aujourd'hui : "Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est le seul. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ton énergie".
Il ne faudrait pas ici forcer la distinction entre cœur, âme, et pensée. Pour nous, occidentaux modernes, le cœur sert surtout à aimer ; pour un hébreu, le cœur a sa part aussi dans l'activité intellectuelle : Dieu donne un cœur pour comprendre (Dt 29,3). Pour les juifs du temps de Jésus, le cœur est à la fois conscience et mémoire, intuition et force morale. Et surtout c'est dans le cœur que s'enracinent l'attitude croyante et la fidélité à Dieu. Le cœur, au sens biblique, c'est donc le tout de l'homme intérieur, et le lieu privilégié du risque de la foi.
Ainsi : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur" signifie : "Toute ta personne sera mobilisée pour l'amour de ton Dieu ; tu dois tendre vers Dieu avec le meilleur de toi-même".
Mais Jésus ajoute aussitôt, en citant cette fois le Lévitique (19,18) : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ". C'est le second commandement, toujours inséparable du premier et pourtant toujours distinct. Car l'amour pour autrui ne peut pas remplacer l'amour pour Dieu, pas plus que le prochain ne peut remplacer Dieu.
Mais les deux commandements sont semblables, parce que l'amour du prochain, comme l'amour pour Dieu, doit mobiliser toute la personne et toutes ses forces. On ne peut vraiment s'approcher de Dieu, sans commencer à aimer tout ce que Dieu aime ; et plus on est près de Dieu, plus on se rend proche des autres fils de Dieu. "La charité, c'est tout sur la terre, disait Thérèse de Lisieux, et l'on est sainte dans la mesure où on la pratique".
"Maître, répond le scribe à Jésus, tu as parfaitement dit que Dieu est l'Unique, et qu'il n'y en a pas d'autre que lui ; l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices (d'animaux)". Et Jésus, voyant qu'il avait répondu avec sagacité, lui dit : "Tu n'es pas loin du Règne de Dieu".
Tu n'es pas loin : c'est à la fois encourageant et décevant. Cela veut dire : "Tu y viens ; mais tu n'y es pas encore". "Tu n'es pas loin" : c'est à chacun de nous que Jésus s'adresse, puisque nous sommes réunis pour entendre sa parole.
Tu n'es pas loin, puisque tu cherches la vérité, puisque tu veux la trouver auprès de moi.
Tu n'es pas loin, puisque tu veux donner un sens à ta vie, à ton travail, à tes souffrances, à ton dévouement ; puisque tu veux prendre du recul par rapport au tourbillon de ta vie ; puisque tu veux échapper à l'engrenage de la routine, au mensonge des relations superficielles, à tout ce qui rapetisse ta vie, comme les 613 commandements de la loi que tu t'es faite.
Tu n'es pas loin, si tu as entrevu l'importance de la charité, si tu as compris qu'il faut vouloir concrètement pour ton frère ce que tu veux pour toi : une vie joyeuse, donnée, efficace, la reconnaissance par les autres, et l'amitié de Dieu.
Alors, Seigneur, si je ne suis pas loin, dis-moi, aujourd'hui, ce qui me manque encore pour être tout près de toi.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyLun 5 Nov - 8:24

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1206

« Invite des pauvres, des estropiés »
(Lc 14, 12-14)

En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

L'amour vrai est à fonds perdu.
C'est ainsi que Dieu nous aime, sans attendre que nous soyons dignes de lui. Il nous donne même ce qui en nous va pouvoir lui plaire.
Aimer à fonds perdu : ce réflexe de gratuité ne nous est pas naturel, et saint Paul nous indique le sentier à prendre.
Tout commence et recommence par un changement de notre regard.
Tant que nous restons figés sur l'image de nous-mêmes, nous réagissons, dit Paul, au niveau des rivalités ou de la vaine gloire. À partir du moment où nous commençons vraiment à regarder ceux et celles qui vivent avec nous, beaucoup de mouvements spontanés s'inversent dans notre cœur.
Il ne nous appartient pas de donner à l'autre ce qui va le rendre digne d'être aimé : cela, c'est l'affaire de Dieu seul ; mais nous pouvons découvrir ce qui fait la valeur de l'autre ; nous pouvons le chercher, le voir et le promouvoir : "Que chacun, par l'humilité, estime les autres supérieurs à soi-même."
En tout cela, rien d'artificiel. Il ne s'agit pas de prêter à l'autre un charisme qu'il n'a pas ni d'attendre de lui des services qu'il ne peut rendre, mais d'apprécier à leur juste valeur les tâches qu'il accomplit, les qualités de cœur et d'intelligence dont il fait preuve, et le courage avec lequel il assume son histoire, ses épreuves, sa vocation et son témoignage.
Comme il est bon, comme il est réconfortant, d'admirer en l'autre ce que Dieu fait pour lui et ce qu'il fait pour Dieu, de regarder l'autre selon le meilleur de lui-même.
La valorisation de l'autre, c'est, selon Paul, le premier pas concret vers l'unité. C'est un moyen privilégié de renouveler l'affection fraternelle ; c'est le chemin de la vraie compassion, celle qui réconforte toujours parce qu'elle n'est jamais condescendante.
Dans une famille, dans une fraternité ou une communauté, plus se développe ce regard valorisant sur les autres, ce regard calqué sur le regard de Dieu, plus aussi apparaissent les marques de la vie trinitaire (2 Co 13,13) : La grâce du Seigneur Jésus-Christ, qui appelle et réconforte, l'amour de Dieu le Père, stimulant de tout amour, et la communion dans l'Esprit Saint.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMar 6 Nov - 7:01

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1208

« Va sur les routes et dans les sentiers »
(Lc 14, 15-24)

En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.” Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

L'invitation avait été lancée depuis longtemps, et l'on attendait une fête splendide. Mais, le moment venu, tout risque d'échouer, parce que tous les invités, à la dernière minute, se trouvent des excuses.
Ce sont les excuses classiques : les affaires, le travail, les liens d'affection. À vrai dire, dans la vie courante, toutes ces excuses sembleraient valables. D'ailleurs le dernier des invités ne songe même pas à s'excuser : "Je viens de me marier, et c'est pour cela que je ne puis venir." Cela va de soi, et l'homme au banquet serait mal venu d'insister.
Pourtant, dans la parabole, il se fâche ; et c'est par ce détail inattendu que Jésus veut attirer l'attention de ses auditeurs.
Pourquoi cette colère ? Quel est donc ce banquet où l'on doit se hâter, toutes affaires cessantes ? Les fils d'Israël, nourris de la lecture des prophètes, ont compris tout de suite : il s'agit du banquet messianique, du "repas dans le Royaume de Dieu". Dès lors la grande affaire, ce n'est plus d'acheter un champ ou des bœufs ; ce n'est même plus de prendre sereinement le temps du bonheur, mais c'est d'entrer à temps au banquet de Dieu qui durera toute l'éternité. Car les excuses qui seraient valables en d'autres circonstances ne le sont plus quand c'est Dieu qui invite.
Dieu convoque toujours à temps, et il envoie toujours à temps dans nos vies le messager ou le signe qui viennent nous dire : "C'est maintenant ; il t'attend".
Mais tant de choses passent avant Dieu et avant les choses de Dieu !
Il y a les choses possédées qui obsèdent le cœur, et les choses désirées qui le rongent encore plus ; il y a le souci de rendement ... c'est tellement rationnel d'essayer ses bœufs, de faire valoir ses dons ! Il y a surtout les attaches du cœur, tout ce jeu subtil d'antipathies et de sympathies naturelles qui nous fixent sur les consolations immédiates.
Vient un moment où l'on ne peut plus attendre, où l'on ne doit plus rien mettre en travers de la route de Dieu, sous peine de se retrouver devant la porte fermée de son banquet, avec le bouquet fané d'une vie égoïste qui n'aura servi à rien ni à personne.
De toute façon, même si nous nous dérobons, Dieu, lui, n'échouera pas. Et Jésus, une fois de plus, en avertit ses contemporains. Si les premiers choisis se récusent, Dieu leur trouvera des suppléants, dans les rues de la ville, et même, s'il le faut, dans la campagne ; entendons : parmi les gens méprisés et jusque parmi les païens, en Israël et hors d'Israël. Et chaque fois que, dans notre existence pourtant consacrée, nous sommes tentés de nous assoupir ou de céder à la facilité, l'avertissement de Jésus nous rejoint : avec ou sans nous, Dieu remplira sa maison. Mais si nous forçons Dieu à nous trouver des remplaçants, qui pourrons-nous trouver pour remplacer Dieu ?
À vrai dire, nous n'avons aucune envie de remplacer Dieu dans notre vie, puisque c'est lui-même qui est toute notre vie ; nous ne voulons pas d'autre richesse, pas d'autre réussite, pas d'autre bonheur que de veiller dans la prière, la lampe allumée, fascinés par le Christ, guettant son passage, attendant son retour.
Nous avons "choisi d'être là" (Ps 84,11), dans la maison de louange, pour la gloire de Dieu et le salut du monde, et chaque jour, dans sa maison, Dieu nous invite à son festin, à la table de la parole et à la table de l'Eucharistie ; chaque jour nous répondons, ensemble, avec tout notre désir et toutes nos misères, à l'appel du Seigneur, et la maison est pleine, pleine de pauvres, d'infirmes et d'aveugles, que Jésus est allé chercher sur les routes du monde.
Pauvres de Dieu, nous savons où est notre trésor, et parce que nous avons pressenti un jour l'amour de Celui qui appelle, pour rien au monde nous ne voudrions manquer, aujourd'hui, son invitation.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMer 7 Nov - 6:54

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1210

« Celui qui ne porte pas sa croix ne peut pas être mon disciple. »
(Lc 14, 25-33)

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Dans l'évangile que nous lisions hier, Jésus s'adressait à ses compagnons de table, invités comme lui chez un pharisien, et leur proposait la parabole des invités discourtois remplacés au dernier moment par des pauvres. Aujourd'hui Jésus s'adresse aux foules qui font route avec lui vers Jérusalem, et à travers elles il nous laisse trois consignes, les trois renoncements auxquels doivent se préparer tous ceux et toutes celles qui veulent devenir ses disciples :
Replacer tous les liens affectifs, quels qu'ils soient, sur l'axe de la réponse au Christ ; accepter de porter sa croix personnelle, c'est-à-dire le réel de sa vie ; être prêt à lâcher tout ce qui est de l'ordre de l'avoir.
Chacune de ces consignes se retrouve ailleurs dans l'Évangile de Luc. En revanche, ce qui est tout à fait inédit, ce sont les deux courtes paraboles qui sont enchâssées dans le texte comme pour piquer notre attention : La parabole de l'homme qui veut bâtir une tour, et celle du roi qui veut partir en guerre.
Au premier abord ces deux paraboles semblent nous ramener à un bon sens terre à terre : un promoteur commence à bâtir et ne dépasse pas le sous-sol ... Tant pis pour lui ; il n'avait qu'à savoir compter ! un roi belliqueux s'imagine venir à bout d'un ennemi deux fois mieux armé ... Tant pis pour lui ; s'il a mal calculé, qu'il se dépêche de faire la paix !
Quand on n'a pas assez, il faut faire avec ce qu'on a : la leçon semble évidente, transparente, voire banale. Mais la phrase qu'ajoute Jésus transforme cette évidence en un programme de réflexion : "De la même façon, quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple". Notons bien qu'en disant cela Jésus ne s'adresse pas spécialement à des moines et à des religieuses qui auraient fait vœu de pauvreté, mais à tous et à toutes, là où ils vivent dans la cité des hommes.
Avec cette remarque de Jésus, on change de niveau, et le bon sens fait place à la folie des Béatitudes, à l'aventure de la foi. Quand il s'agit de bâtir ou de guerroyer, on n'a jamais assez ; mais quand il s'agit de suivre Jésus, on possède toujours trop, on s'appuie toujours trop sur son avoir, on s'enferme toujours trop dans le désir d'avoir ou d'avoir plus, tant dans les richesses matérielles que dans celles de la culture ou du pouvoir.
La prudence elle-même change de sens quand on ambitionne de servir Jésus ; car un homme est toujours libre de bâtir une tour et de commencer la guerre, et s'il se sent démuni, la prudence lui commandera de ne pas entreprendre. Tandis qu'aimer Dieu de toutes nos forces, devenir disciple de Jésus, ce n'est facultatif ; c'est même la seule urgence de notre vie. C'est pourquoi la prudence consistera souvent à tout sacrifier, pour rejoindre Dieu qui nous aime et pour travailler à son règne ; la réponse sensée sera de lâcher prise, et de tout transférer au compte du Christ ; la véritable richesse sera de rester libre de toute possession et de laisser Dieu nous appauvrir, nous dépouiller même de nos misères.
On dira : "Il faut bien que je vive, que je serve, que j'aide les autres à vivre !"
C'est vrai, et Dieu le sait ; Dieu le veut. C'est donc en fonction de notre santé, de nos responsabilités et de nos besoins familiaux ou communautaires qu'il nous faut monnayer personnellement, quotidiennement, librement, notre réponse à Dieu. Mais le plus important - et l'Évangile aujourd'hui nous le redit avec force - c'est de pas cesser d'entendre l'appel.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyJeu 8 Nov - 6:54

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1212

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis ! »
(Lc 15, 1-10)

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Souvent, dans l'Évangile, Jésus nous le rappelle : si nous voulons vraiment être ses disciples, nous devons en prendre les moyens et y mettre le prix.
Aujourd'hui il nous montre quel prix Dieu est prêt à payer pour nous garder dans son amitié, et comment, lui, Jésus, conçoit son rôle de sauveur.
Le premier exemple qu'il prend a trait directement à la vie communautaire.
Voilà une brebis qui ne se trouve pas bien avec les autres, et qui n'est pas satisfaite de ce que broutent ses compagnes. Insensiblement, elle cherche son bonheur en s'éloignant du troupeau. Elle suit son idée ; elle rejoint son désir, sans s'occuper de ce que vivent ou de ce que cherchent les autres.
Quoi dire ? - "Tant pis pour elle. Après tout, il en reste bien assez !"
Ce serait voir les choses à la manière humaine. Le Christ Pasteur, lui, raisonne autrement : "Si elle est seule, elle souffre ; si elle est loin, elle va se désespérer. Je vais la chercher !"
Sa brebis, vous l'avez reconnue : elle a votre visage, votre allure, votre histoire. Plus elle est perdue, plus elle lui manque ; plus elle est isolée, plus il la cherche comme l'unique.
Et ceux qui n'ont rien compris au cœur de Dieu commencent à se scandaliser : "À quoi bon prendre tant de peine pour cette folle, pour cette ingrate qui n'en fait qu'à sa tête !"
C'est ainsi que les pharisiens et les lettrés récriminaient déjà contre Jésus : "Cet individu fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux !"
Eh bien, oui ! Nous sommes ses invités, nous les indignes, nous les ingrats. Chacun de nous est ramené sur les épaules du Seigneur, qui portent le poids de la rédemption du monde ; et c'est toute l'Église, toute la communauté croyante, qui est conviée à la joie de Jésus : "J'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue", celle qui n'osait plus espérer ni en moi, ni dans les autres, encore moins en elle-même.
Le Christ se compare ensuite à une femme qui cherche une drachme d'argent, une sur les dix qu'elle avait, et qui ne peut pas se résigner à la perte de cette pièce. Elle allume une lampe, en plein jour, car il fait sombre dans les maisons de Galilée, et elle balaye partout, pour ne laisser passer aucune chance, pour avoir tout tenté, au moins, avant de faire son deuil de la pièce égarée.
Cette brebis ramenée, cette pièce retrouvée, c'est l'histoire de toute conversion : Dieu fait l'impossible, par son Fils Jésus, pour nous réunir au bercail. En réponse, il ne nous demande pas grand-chose : un peu d'amour reconnaissant, et un geste d'humilité.
Car il faut que la brebis se laisse rejoindre, et qu'elle se laisse ramener. Or elle reste libre de fuir plus loin encore, vers son malheur, vers son désespoir. Il faut qu'elle croie suffisamment à l'amour du Pasteur pour revenir vers lui, toute blessée, toute amaigrie, toute sale.
Mais comment refuser notre confiance à ce Seigneur qui est "incapable de mépris" (Ps 51,19), qui va rechercher sa brebis en pleine montagne, et ramasse avec douceur son bel argent jusque dans les balayures ?
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyVen 9 Nov - 8:15

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L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1215

« Il parlait du sanctuaire de son corps »
(Jn 2, 13-22)

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

MÉDITER AVEC LES CARMES

Qu'est-ce qu'un temple ? - Un lieu de beauté où l'on rencontre Dieu ; un lieu où Dieu se fait proche, et où l'homme accepte de s'approcher de Dieu. C'est bien cela que devait être le temple de Jérusalem dans la pensée de Salomon, son premier bâtisseur, et dans le désir de la communauté de pauvres, courageuse et enthousiaste, qui l'avait rebâti au retour d'un exil de quarante ans.
D'où vient, alors cette sévérité de Jésus ? Elle semble motivée par plusieurs raisons à la fois. Tout d'abord le Temple, dont Dieu désirait faire une maison de prière pour tous les peuples (Is 56,7), un signe de ralliement et d'accueil universel, ne répondait encore que partiellement à sa vocation (Jn 4,21). De plus sa beauté et sa richesse, à l'époque de Jésus, flattaient un peu l'orgueil des hommes au lieu de servir uniquement la gloire de Dieu (Mt 24,1). Enfin et surtout, la désinvolture des hommes gênait, dans le Temple, la rencontre avec le Seigneur. Pour rejoindre Dieu, il fallait passer, trop souvent, à travers tout un réseau de marchands, de marchandises et de marchandages. Les sacrifices, quand ils étaient mal compris, pouvaient devenir un signe extérieur de richesse, et le culte, que certains matérialisaient, installait pour ainsi dire dans le Temple même la vieille idole du cœur humain : le profit. Au Temple, trop d'intermédiaires voulaient servir à la fois Dieu et Mamôn : "Enlevez cela d'ici, s'écrie Jésus ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic !"
"La maison de mon Père !" Quelle extraordinaire prétention de la part de ce Galiléen qui vient de chasser brebis et bœufs ! Et les responsables l'interpellent. Ils ne lui reprochent pas son coup d'audace, car tous les Juifs pieux devaient s'en réjouir, mais ils lui demandent : "Comment peux-tu justifier ce que tu fais là ? Par quelle autorité le fais-tu ?" Jésus, dans un langage assez inattendu, les renvoie à l'œuvre suprême de Dieu, la résurrection, et pour toute justification, Jésus répond cette phrase qui pèsera si lourd dans son procès : "Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai". Et l'évangéliste de commenter : "Mais lui parlait du temple de son corps".
Tel est bien, en effet, le mystère central de cet épisode. Le corps de Jésus, c'est-à-dire non pas seulement sa chair, mais sa Personne vivante et bien concrète, est désormais le seul lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes, entre Dieu et ceux qui l'adorent en vérité (Jn 4,24); ce corps est le lieu où Dieu se fait proche et où l'homme s'approche de Dieu, parce que justement il est le corps de l'Homme-Dieu.
C'est bien lui, Jésus Christ, en effet, qui est pour nous le Temple de la nouvelle alliance ; c'est par lui et en lui que nous avons accès auprès du Père (E 2,18) et que le Père vient au-devant de nous ; c'est lui qui, conjointement avec le Père, nous envoie chaque jour l'Esprit qui fait vivre. Il est l'unique médiateur (1 Tm 2,5); lui seul fait remonter vers Dieu notre prière unanime et notre sacrifice quotidien ; lui seul reverse sur le monde et en chacun de nous "la plénitude dont il est rempli" (E 1,23), c'est-à-dire la force de sanctification concentrée pour toujours dans sa Personne.
Ce Temple-là, ce lieu où Dieu rencontre l'homme, personne ne pouvait et personne ne pourra jamais le détruire, et Dieu le Père l'a signifié solennellement au monde en ressuscitant son Fils le troisième jour. "Aussi, ajoute l'évangéliste, lorsque Jésus se releva d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait parlé ainsi, et ils crurent à l'Écriture ainsi qu'à la parole qu'il avait dite. "La résurrection, en effet, authentifiera les actions du Christ et son message ; elle proclamera que Jésus était vraiment l'Envoyé du Père, et que "Dieu était dans le Christ, se réconciliant le monde" (2 Co 5,19).
Frères et sœurs, nous le croyons, Jésus Christ est pour nous, vraiment et à jamais, le lieu de la rencontre du Père ; mais le Père nous trouve-t-il chaque jour ouverts à cette rencontre, en attente de ce dialogue où il va nous promouvoir dans notre liberté filiale ?
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptySam 10 Nov - 6:56

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1217

« Qui vous confiera le bien véritable ? »
(Lc 16, 9-15)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens, eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

"Faites-vous des amis avec l'argent d'iniquité".
En s'appuyant sur cette parole de Jésus, certains seraient prêts à dire : "Tout argent est malhonnête ; tout argent doit nous brûler les doigts".
Il est probable que le Christ ne leur donnerait pas raison. Car Jésus de Nazareth a connu la belle fierté de l'homme qui gagne sa vie par le travail de ses mains. Il savait le juste prix de l'ouvrage bien fait, et comme tout artisan consciencieux il comptait sur son salaire, sachant bien que Marie l'attendait aussi, sans rien dire. Par ailleurs la petite troupe des disciples était organisée : elle avait un économe, un peu trop près de ses sous, il est vrai. Devenu esclave de l'argent, il a trahi son vrai Maître. Rappelons-nous aussi ces quelques femmes qui suivaient Jésus, depuis les débuts en Galilée, et "beaucoup d'autres qui l'aidaient de leurs ressources" (Lc 8,3). Treize hommes, cela ne vit pas de l'air du temps ! Jésus, sans aucun doute, a apprécié l'aide de ces femmes, et ne leur a pas dit : "Votre argent, gardez-le : il est malhonnête !"
Alors, quel est, aux yeux de Jésus, "l'argent d'iniquité" ?
C'est celui qui est gagné malhonnêtement, bien sûr ; mais aussi celui qui devient une puissance aveugle d'injustice ou d'oppression, et surtout l'argent qui réduit en esclavage celui qui le possède ou celui qui le désire. C'est pourquoi Jésus n'emploie pas le mot ordinaire pour nommer l'argent, mais le mot mamôn, qui, dans le judaïsme au temps de Jésus désignait la richesse, le gain (souvent le gain mal acquis), mais aussi les sécurités illusoires de ce monde, opposées à la confiance des "pauvres" d'Israël en leur Dieu.
Une fois précisé le sens de "l'argent d'iniquité", on s'aperçoit que ce passage de l'Évangile nous donne un résumé de tout l'enseignement de Jésus sur l'argent.
Tout d'abord l'argent doit servir à nous faire des amis, qui nous accueilleront comme des frères dans la vie future, là où l'argent ne sera plus nécessaire, ni pour nous, ni pour eux. Cela rejoint peut-être une autre parole de Jésus : "Amassez-vous des trésors dans le ciel" (Mt 6,19).
Jésus souligne ensuite que notre honnêteté dans les choses de la terre permet à Dieu de nous faire confiance pour les intérêts du Royaume. D'abord gérants des biens de ce monde, nous devenons peu à peu associés de Dieu dans le grand travail de la rédemption. Voilà "le bien véritable", notre bien, celui des fils et des filles, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ.
Enfin, dit Jésus, "aucun serviteur ne peut servir deux maîtres". C'est doublement impossible : parce qu'on n'a pas le temps et parce que pour l'un des deux le cœur n'y sera pas. La mise en garde de Jésus est générale : les deux maîtres sont peut-être aussi bien Dieu et la gloriole humaine, Dieu et l'amour-propre, Dieu et l'égoïsme, Dieu et la jouissance, Dieu et la vie facile, ou encore Dieu et la volonté de puissance ; mais Jésus insiste sur un exemple particulier : "Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et Mamôn", donc Dieu et le gain, Dieu et les sécurités immédiates.
Il est bien vrai qu'un jour viendra pour chacun de nous qui rendra brusquement inutiles toutes nos possessions et dérisoire toute servitude de l'argent ; mais cette certitude ne doit entamer ni notre confiance en Dieu ni notre ardeur à le servir dans le quotidien qu'il nous donne. L'important est "qu'au milieu des changements de ce monde nos cœurs s'établissent fermement là où sont les vraies joies" (Oraison du XXIe dimanche).
Jésus disait : "Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur" (Lc 12,34).
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyDim 11 Nov - 6:56

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 A12

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres »
(Mc 12, 41-44)

En ce temps-là, Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Jésus était observateur. Il aimait les choses et les êtres. Selon lui, les humbles réalités de la vie étaient pleines de leçons pour qui savait les voir avec son cœur.
Comme les sages de l'Ancienne Alliance, Jésus se passionnait pour l'homme, et surtout pour la manière dont l'homme cherchait Dieu et parlait à Dieu.
Ce jour-là il s'était assis et regardait, tranquillement, comment les croyants d'Israël apportaient leurs pièces pour le trésor du temple, "le denier du culte", en quelque sorte. Mais en fait de denier, la pauvre veuve, la veuve pauvre, n'avait que quelques petites pièces, minces et légères.
Jésus a aimé son geste. Il a appelé ses disciples auprès de lui, comme pour leur communiquer un enseignement important : "Amen, je vous le dis …" C'est ainsi que Jésus introduisait les certitudes ou les leçons qu'il voulait inculquer à ses disciples : "Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres dans le trésor".
Tout d'abord elle a donné malgré sa pauvreté. Sa pauvreté ne l'a pas découragée. Bien que pauvre, elle avait quelque chose à donner à Dieu. Ce jour-là, elle a su faire pour Dieu une folie : donner à Dieu sa dernière assurance, s'en remettre à Dieu pour l'avenir, et pour le pain d'aujourd'hui.
Elle a accepté de manquer, pour que Dieu, dans sa vie, fût le premier servi. Elle a su affronter le risque de manquer, comme la veuve de Sarepta, qui a sacrifié pour Élie sa dernière poignée de farine.
Elle n'a pas eu peur de sa pauvreté, ni devant Dieu ni devant les hommes.
Elle ne s'est pas dit : "De quoi vais-je avoir l'air, venant après "beaucoup" de riches qui ont donné "beaucoup", moi qui vais être seule à donner quasi rien !
Elle ne s'est pas dit : "Seuls les riches sont intéressants ; moi, je n'ai qu'à m'écraser devant Dieu et devant les hommes, parce que je suis pauvre et que je le serai toujours". Elle n'a pas regardé le don des autres pour s'en attrister, elle n'a pas songé à comparer. Elle a donné "comme elle avait résolu dans son cœur", pour reprendre la formule de Paul.
Et non seulement elle a su donner, bien que pauvre, mais elle a donné sa pauvreté ; et c'est cela surtout qui a touché Jésus.
Elle savait que son obole allait la rendre plus pauvre encore, mais sa foi toute simple et droite lui disait que Dieu l'aimait ainsi, qu'elle n'avait pas à devenir riche pour pouvoir donner.
Dieu accueille avec joie l'offrande d'une pauvre qui reste pauvre, et qui accepte de le rester devant lui et devant les hommes.
Jésus, dans ce don inconditionnel, retrouve l'un des réflexes de son propre cœur : "lui qui, de riche qu'il était, s'est fait pauvre, pour nous enrichir par sa pauvreté".
Il y a tant de manières de se sentir démuni : démuni d'atouts pour faire sa route dans la vie, démuni de santé ou de grâce physique, démuni d'appuis ou d'amitié.
Et parce que toutes ces pauvretés nous déprécient à nos propres yeux, nous serions tentés d'en faire reproche aux autres et à Dieu. Mais la veuve de l'Évangile nous montre le vrai chemin : oui, nous sommes pauvres, mais nous savons quoi faire de notre pauvreté : la reconnaître, la présenter au Seigneur, et nous mettre, dès aujourd'hui, sans attendre, au service du Royaume, tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit et nous aime.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyLun 12 Nov - 8:25

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1219

« Tu lui pardonneras à ton frère »
(Lc 17, 1-6)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. » Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »

COMMENTAIRE de l'Évangile :

Être une occasion de chute est un drame plus grave que chuter soi-même. Cette occasion de chute, appelée aussi scandale, est toute action ou parole qui conduit autrui à se retourner contre Dieu. Ce peut être un mauvais exemple donné, une blessure infligée à autrui, ou, pire, la perversion de la vérité en appelant bien ce qui est mal. À chaque fois, c’est le visage de Dieu qui est perverti. Nous faisons alors le jeu du tentateur, lui qui a su déformer le visage de Dieu auprès d’Adam et Ève jusqu’à distiller la défiance envers leur Créateur en leur cœur. Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à discerner toute compromission en nous qui pourrait être occasion de chute pour autrui.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMar 13 Nov - 6:53

Bonjour,

ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1114

(Lc 17, 7-10)

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »

COMMENTAIRE de l'Évangile :

L’humilité, c’est la vérité ! Nous ne sommes que de simples serviteurs au service du royaume de Dieu. Pour nous faire entendre cette réalité, le Christ choisit avec astuce un exemple tiré de la manière d’être de ses auditeurs. Ce faisant, il les contraint à voir le bien-fondé de sa remarque. Son enseignement est d’autant plus audible que lui-même est habité par ce désir de faire la volonté de son Père. Elle est même sa nourriture ! Et cette volonté, c’est de nous permettre de nous asseoir à sa table pour recevoir la nourriture qu’il veut nous servir. Voilà l’humilité vécue jusqu’au bout. Puissions-nous aujourd’hui faire ce que nous avons à faire avec ce même désir : servir jusqu’à nous donner totalement.

Source : Fidesco
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMer 14 Nov - 7:01

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1222

« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé »
(Lc 17, 11-19)

En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » à cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

MÉDITER AVEC LES CARMES

Au temps de Jésus, en Palestine, avoir la lèpre, c'était, encore plus qu'aujourd'hui, être condamné à vivre en marge de la communauté humaine. La législation du Lévitique en témoigne : "Le lépreux portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués et il criera : Impur ! Impur ! Tant que durera son mal il demeurera à part ; sa demeure sera hors du camp" (Lv 13,45).
Et de fait, c'est à l'entrée d'un village que Jésus entend qu'on l'appelle : "Jésus, maître, prends pitié de nous !" Dix lépreux sont là, compagnons de misère, mais décidés à saisir la chance de leur vie, la dernière chance, puisqu'ils sont rejetés des hommes.
Ils se tiennent à distance, par habitude, par crainte, peut-être, d'indisposer Jésus en osant s'approcher ; et jamais la distance ne leur a paru si dure à supporter.
Ainsi en va-t-il de nous, dans notre relation à Jésus et à Dieu. Nous croyons que notre lèpre nous rend indignes de l'amour du Père et qu'elle va rebuter le Seigneur. Nous avons encore peur de nous approcher tels que nous sommes ; nous avons peine à croire que Dieu nous aime ainsi, tels que nous sommes ; non pas qu'il aime notre lèpre spirituelle, mais il nous aime tout lépreux que nous sommes, car il n'y a place, dans le cœur de Dieu, ni pour le rejet ni pour le dégoût : "D'un cœur broyé, Seigneur, tu n'as pas de mépris" (Ps 51,19).
Nous imaginons sans cesse qu'une distance nous sépare du Christ. Or jamais le Christ n'est plus proche que lorsque nous souffrons, lorsque nous sentons le poids de la solitude et que nous nous croyons coupés de tout secours humain.
Et Jésus ne brusque rien. Il respecte la gêne des lépreux, qui se sentent si laids et si peu agréables. Il ne leur dit pas : "Approchez, approchez donc ; je vais vous guérir !", mais, avec beaucoup de douceur et de doigté : "Allez vous montrer aux prêtres."
En effet, d'après la Loi il revenait aux prêtres d'abord de faire le constat officiel de la guérison, puis d'offrir divers sacrifices, à la charge de l'homme guéri et à la mesure de ses possibilités financières.
"Allez ... pour le constat !" Jésus leur demande un acte de foi total : se mettre en route pour le constat de guérison, alors que leur lèpre est encore là, sous leurs yeux, qui leur ronge la chair. Ils partent néanmoins, sur la seule parole de Jésus.
Quelques instants plus tard, c'est la guérison, subite, complète, pour les dix en même temps.
Les dix ont cru ; mais un seul a remercié : le plus pauvre, le plus méprisé de tous, le seul samaritain de la petite bande de lépreux. Les neuf ont reçu le cadeau du Christ, et cela leur a semblé normal. La bonté de Dieu ne les a pas tirés de leur égoïsme ; ils ont saisi avidement le bienfait, sans entendre l'appel ; ils n'ont pas compris qu'à travers cette guérison, Jésus leur faisait signe, que Dieu les libérait pour la louange et le service.
Le samaritain, lui, est revenu, oubliant le constat ; il est revenu, fou de joie, parlant tout haut et ne cessant pas de remercier Dieu. Il a pris conscience que le Christ l'aimait au point de le guérir, et devant cette évidence bouleversante : "Jésus m'a aimé", il vient se prosterner aux pieds du Maître, pour lui dire avec son corps guéri, avec son cœur soudain adouci par la joie, le merci qui n'est dû qu'à Dieu.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyJeu 15 Nov - 8:21

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :



« Le règne de Dieu est au milieu de vous »
(Lc 17, 20-25)

En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Quand viendra le Règne de Dieu ? Où trouver le Fils de l'Homme lors de son Jour ?
Quand ? Où ? Ce sont les éternelles questions de l'homme face au dessein de Dieu. D'instinct l'homme veut situer les choses de Dieu dans l'espace et le temps qu'il peut maîtriser.
Et les réponses de Jésus nous renvoient toutes aux vrais réflexes de la foi.
En ce qui concerne le temps, le moment, les délais, son principe est clair : le Règne de Dieu, c'est-à-dire la seigneurie de Dieu sur le cœur des hommes, ne vient pas "comme un fait observable", que l'on pourrait pronostiquer, programmer, fixer d'avance dans l'avenir. Ce n'est pas un projet de l'homme, mais le don de Dieu ; car ce Règne de Dieu est déjà présent, déjà offert, déjà proposé : il est "parmi nous", et déjà "il vient de nous atteindre" (Lc 11,20; Mt 12,28) à travers la présence et l'action de Jésus au milieu de nous.
De même pour le lieu du Fils de l'Homme, lors de son Jour. Ce Jour marquera la fin des temps, mais on ne pourra assigner d'avance un lieu au Fils de l'Homme, car son avènement signifiera l'effacement de tout lieu repérable par les humains. Tout comme l'éclair, présent partout au même instant, abolit toutes les distances, le Fils de l'Homme, par son avènement immédiat, imprévisible, irréfutable, effacera toute distance entre ici et là. Il sera tout entier au lieu surprenant où il se manifestera dans sa gloire. Il faudra ne le chercher nulle part ailleurs, mais l'accueillir par la foi dans l'ici qu'il aura choisi et le maintenant qui sera éternel.
Jésus ne nous a laissé finalement que deux repères, l'un dans son temps à lui, l'autre dans le nôtre. Dans le temps de Jésus, tout s'ordonne autour de sa passion glorifiante : avant l'heure de sa gloire "il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par sa génération". Dans notre temps, le temps de l'Église et de la mission, la seule urgence est de saisir le Règne de Dieu qui est à notre portée, qui est "parmi nous", partout où le Christ est à l'œuvre.
Ces lumières sur l'espace et le temps, qui nous parviennent comme par éclairs successifs dans les paroles de Jésus, nous aident à situer notre espérance.
Nous n'avons aucun pouvoir, aucune emprise directe sur l'avenir, sur "les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité" (Ac 1,7).
Nous n'avons aucune certitude quant aux lieux humains d'où nous viendra le salut. Jamais nous ne pourrons dire, dans le temps de l'Église : "Le Christ, à coup sûr, veut être cherché là, dans tel style, dans telle expérience, sous telle étiquette. À coup sûr, c'est par là qu'il faut regarder ; ce sont ceux-ci ou ceux-là qui ont trouvé le secret de l'avenir !"
Mais Jésus nous rassure et nous calme : "N'y allez pas ; n'y courez pas !" Nous nous posons des questions parfois angoissées : "Quand ? Où ?" Et Jésus nous répond dans la paix : "Ici, dès maintenant".
Ce qui nous revient, c'est de nous ouvrir, personnellement et communautairement, au règne de Dieu que Jésus fait advenir, ici et maintenant, au milieu de nous. Ce qui construit l'avenir, c'est de vivre authentiquement le présent, l'aujourd'hui de grâce que Dieu nous offre, de faire bon accueil au Règne de Dieu qui chaque jour nous rejoint, nous devance et nous surprend. Les vraies prospectives sur l'avenir partent d'une réflexion courageuse sur le présent, d'une attention, dans le présent, aux germes de vie qui croissent et veulent croître.
Selon Jésus, seuls sont vraiment aptes à bâtir l'avenir ceux qui savent patienter dans la foi et faire taire en eux les questions téméraires ou fébriles. Ce sont les pauvres de cœur, qui acceptent d'assumer le réel, tout le réel, avec la force et la lumière que Dieu dispense par son Esprit, rien que pour aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyVen 16 Nov - 8:34

Bonjour,

ÉVANGILE DU JOUR :

Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 1226

Saint Luc 17, 26-37

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera. En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

COMMENTAIRE de l'Évangile :

« Ainsi va la vie. » La routine des jours se succède et une certaine monotonie pourrait nous habiter face à la répétitivité du quotidien. Or, le Christ nous rappelle que « le voici maintenant le jour du salut, le voici maintenant le jour favorable. » (2Co 6,2) Vivre avec le Christ c’est vivre dans un éternel présent où nous sommes appelés à nous laisser saisir par Lui. Bien sûr nous avons des projets, nous prévoyons l’avenir, mais tout cela serait vain si nous oubliions que Jésus nous rejoint dans l’instant présent. Le côté angoissant de notre évangile d’aujourd’hui disparaît si nous prenons conscience que le jour où se révèle le Fils de l’homme est aujourd’hui, avant d’être celui de son retour dans la gloire.

Par Fidesco, source :
http://dieuavecnousaujourdhui.com/newsletter/edition-du-vendredi-16-novembre-2018/?mail=bigdolu@gmail.com&utm_source=Dieu+Avec+Nous+Aujourd%27hui&utm_campaign=9a0681071b-EMAIL_CAMPAIGN_2018_11_15_10_07&utm_medium=email&utm_term=0_381fe93147-9a0681071b-124479225
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptySam 17 Nov - 10:06

L'ÉVANGILE DU JOUR
« Dieu ne ferait pas justice à ses élus ? » (Lc 18, 1-Cool
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » 


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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyLun 19 Nov - 9:34



L'ÉVANGILE DU JOUR


« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Lc 18, 35-43)


Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu. 




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MÉDITER AVEC LES CARMES


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L'aveugle de Jéricho avait deux minutes pour crier, et il a crié de toutes ses forces, pour ne pas manquer le passage de Jésus, la chance de sa vie. Il criait sans rien voir ; il criait justement parce qu'il ne voyait pas : "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" 




Jusque-là il mendiait au bord du chemin, tendant la main vers la pitié des hommes. Brusquement il se met à crier, pour réclamer ce qu'aucun passant ne pouvait lui donner : il voulait la pitié de Jésus, sa pitié forte, seule capable de le sauver, de le tirer de la nuit : "Fils de David, aie pitié de moi !" 




Le voilà devant Jésus, et Jésus l'interroge : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" La question peut paraître superflue ; mais Jésus sait bien qu'il a affaire à un aveugle. L'homme ne voit pas le visage de Jésus ; il ne peut rien lire, rien deviner ; il lui faut le son de sa voix pour savoir que le Seigneur s'est tourné vers lui. 




"Seigneur, que je voie !" C'est la prière d'un pauvre qui vit dans la nuit son existence personnelle et communautaire. Que je voie, pour connaître enfin les êtres que je rencontre chaque jour. Que je voie, et que les autres puissent lire dans mon regard autre chose qu'une flamme morte. Que je voie ceux que j'aime, et que, voyant mon regard, ils se sachent aimés. 


Et Jésus lui dit : "Vois. Ta foi t'a sauvé !" 




Ce qui sauve, en effet, ce qui sauve de la nuit, de la tristesse et de la solitude, c'est de croire en ce que Jésus peut faire, et de croire qu'il le fera pour nous. 




Tant que l'on est aveugle, on est pour tout en alerte. Il faut calculer tous les gestes, interpréter tous les sons, pressentir partout l'obstacle, et même si l'on récupère courageusement tout son espace, pour maint détail on reste dépendant, alors qu'on entend les autres marcher, s'affairer, et créer en toute aisance le bonheur qu'ils partagent. Les mêmes contraintes se retrouvent, transposées, dans notre cécité spirituelle. Nous n'apercevons pas le terme de la route, ni le chemin à prendre aujourd'hui. Il nous faut avancer à tâtons, dans un environnement qui nous paraît hostile ; et une sorte de crainte diffuse nous retient de décider et de faire confiance. 




En nous donnant de voir, Jésus nous rend l'espace spirituel et la liberté. Pas n'importe quelle liberté, mais une liberté filiale, qui nous rend capables d'aimer, de servir, et de suivre le Maître partout où il va.

La première chose que l'aveugle ait vu, c'est le visage du Christ, le regard du Christ. Et quelle a été sa réaction immédiate ? - "il suivait Jésus en rendant grâces à Dieu !"  Quel programme de vie ! C'est la définition même d'une existence vouée à l'Évangile. L'aveugle illuminé s'est mis à suivre Jésus ; or Jésus montait à Jérusalem, où l'attendaient la passion et la mort. 




Nul ne peut dire qu'il a vu le Christ, s'il ne se met à le suivre ; car tout regard sur le Fils de Dieu nous conforme à son mystère de mort et de vie, de mort pour la vie ; jusqu'au moment où nous le découvrirons dans la gloire. Alors nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu'il est.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMar 20 Nov - 9:50

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

« Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu »
(Lc 19, 1-10)

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

"Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison."
C'est ce que Jésus veut pouvoir dire chaque soir de notre maison fraternelle. C'est ce qu'il voudrait dire de chacun de nous lorsque, à complies, nous lui offrons votre journée.
Le secret de cette réussite spirituelle, c'est à Zachée, le publicain, que nous pouvons le demander.
Le salut est venu dans la maison de Zachée parce que d'abord Zachée était vraiment en quête de son Seigneur :
"Il cherchait à voir qui était Jésus." Au milieu des soucis de son métier, fatigué du mépris des autres, dégoûté de tant d'années perdues à frauder la justice, Zachée n'avait plus qu'une idée, qu'un visage, qu'un nom en tête : Jésus. Devant Jésus, il pourrait s'expliquer ; avec Jésus il pourrait recommencer sa vie.
Notre misère à nous, trop souvent, c'est d'avoir dit adieu aux recommencements, et de traîner notre vie à mi pente, en nous résignant à des compromis.
Un autre secret de Zachée, c'est de savoir reconnaître ses limites, et d'agir en conséquence. Avec sa petite taille, il aurait pu, perdu dans la foule, se tenir pour battu. Mais non : l'espérance vive le rend inventif. Qu'importe le handicap : pour voir Jésus, il trouvera bien une astuce !
Transformer nos impuissances en désir de la rencontre, quelle force ce serait pour nous ! Mais nous avons peur d'être seuls à grimper sur le sycomore, d'être petits aux yeux de tous, et c'est cela qui nous paralyse.
Heureux Zachée, qui ignore ces petitesses du cœur, et qui court là où sûrement Jésus passera : au rendez‑vous de la parole. Là encore il est exemplaire, parce qu'il ne veut pas laisser passer l'heure de Dieu. Dans son arbre, tout essoufflé, il guette, il attend, il espère. Faut-il appeler ? Faut-il faire signe ? Jésus va-t-il seulement l'apercevoir ? Trop tard pour réfléchir : voilà Zachée pris au piège de son espérance. Jésus est arrivé : de lui-même il lève les yeux : "Zachée, descends vite ! il me faut aujourd'hui demeurer dans ta maison !"
Il ne faut pas grand-chose pour que Jésus s'invite chez nous ; il lui suffit de voir qu'il est attendu, il lui suffit de rencontrer notre regard, et d'y lire, avec notre détresse, une petite lueur de foi et de sincérité.
Le passé est lourd ? le présent douloureux, l'avenir incertain ? Et après ! Tout cela est l'affaire de celui qui peut tout ! Ce qui importe, jour après jour, et Zachée l'avait bien saisi ce jour-là, c'est d'accueillir Jésus avec joie.
Où est-elle, l'allégresse limpide de notre jeunesse chrétienne ? Où est-elle, la fraîcheur de nos vœux ? Où s'en va-t-il, au long des mois, l'enthousiasme des communautés réunies par Jésus pour vivre devant Dieu à la louange de sa gloire ?
Puisque déjà nous avons tout, de quel autre trésor sommes-nous en quête, qui nous ronge ainsi le cœur et fait de nous des êtres tristes ?
Puisque, aujourd'hui encore, Jésus s'invite parmi nous dans sa maison de prière, puisqu'il nous donne part à son Corps et à son Sang, offrons-lui, avec notre volonté de conversion, toutes les maladresses de notre cœur. Puisqu'il vient chercher et sauver en nous ce qui déjà était perdu, et que pour lui nos misères n'ont jamais été un secret, allons au bout de la confiance : offrons-lui nos mains ouvertes, pour qu'il y dépose sa joie.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyMer 21 Nov - 9:59

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :



« Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? »
(Lc 19, 11-28)

En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.” Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.” Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.” À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus ! – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” » Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Comment comprendre cette parole étrange du roi à propos du serviteur négligent, que nous lisons vers la fin de la parabole : "Celui qui a recevra encore ; celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a !"
Nous avons en mémoire l'adage populaire, passablement désabusé et cynique : "On ne prête qu'aux riches !". Autrement dit : ceux qui ont de la chance en auront toujours plus! Au départ, c'est l'inégalité ; à l'arrivée, des injustices encore plus criantes !
Et nous pensons : "Comment Jésus peut-il cautionner un tel raisonnement ?"
En réalité, quand il s'agit de l'œuvre de Dieu à réaliser et des moyens d'action qu'il confie aux hommes, les choses se présentent tout différemment.
Au point de départ, tout est don de Dieu : ce que chacun reçoit, il n'en est que dépositaire, au compte de Dieu. À l'arrivée, tout est don de Dieu, largesse de Dieu. La récompense est sans mesure, disproportionnée avec les services rendus : une ville pour une pièce d'or ! Mais la récompense n'enrichit pas l'homme pour une possession égoïste : il reçoit, comme merci de Dieu, de nouvelles responsabilités, une participation plus active encore à l'œuvre du salut.
Celui qui a reçoit encore ; celui qui a fait fructifier les dons de Dieu en reçoit d'autres, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
"Et l'autre ?", direz-vous. Pourquoi le roi lui retire-t-il sa pièce d'or ?
À vrai dire, le roi ne lui retire rien du tout. C'est l'homme qui lui restitue sa pièce, intacte, sans avoir rien fait pour la faire valoir : "Voilà ta pièce !" Il n'a pas décuplé, il n'a pas quintuplé le dépôt ; il n'a même pas cherché à le placer en banque. Il a rendu stérile de don du roi ; et le roi, simplement, tire la conclusion : "Cet homme n'a pas voulu de ma pièce ; il a pris mon cadeau comme un fardeau.
Qu'il reprenne sa liberté, s'il ne veut pas la mettre à mon service !"
Certaines paroles du Christ dans l'Évangile nous restent, comme on dit, en travers de la gorge, parce qu'elles semblent contredire l'insistance constante de Jésus sur la miséricorde du Père ou son propre désir de sauver tous les hommes. En s'adressant à la foule ou aux disciples, Jésus, à certains moments, paraît reprendre à son compte les roueries d'un employé, le cynisme d'un employeur, ou même les remarques désabusées de la sagesse populaire.
De telles paroles du Christ nous contraignent à mesurer et accepter la distance culturelle qui nous sépare des usages et du langage de la Galilée et de la Judée du Ier siècle. Certaines formules que Jésus reprend hérissaient déjà ses contemporains, et visiblement Jésus veut susciter en eux ces réactions indignées. Cela faisait partie de la rhétorique populaire de son temps, tout comme les paraboles s'accommodaient fort bien d'une pointe d'invraisemblance ou d'exagération.
Mais il faut bien noter la surenchère que Jésus fait jouer à chaque fois. Telle phrase surprenante ou révoltante que les gens se répètent machinalement pour souligner le non-sens ou l'injustice des choses humaines, devient, une fois transposée dans la perspective du Royaume, une consigne positive et dynamique. Souvent, en piquant ainsi l'attention de ses disciples, Jésus veut faire passer un message, qui concerne l'importance des grands enjeux de la vie, le sérieux des choix de l'homme et l'urgence de la conversion ; mais ces exigences mêmes sont l'expression de son amour, et c'est cette pédagogie que nous avons tant de mal à rejoindre.
Instinctivement nous opposons la miséricorde et l'effort demandé, l'Alliance et la Loi, la volonté de salut et le rappel du chemin de droiture ; mais dans le cœur de Dieu tout cela ne fait qu'un.
C'est ce que Jésus nous redit, à l'aide de ses paradoxes, comme les prédicateurs de son temps.
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MessageSujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire    Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  - Page 9 EmptyJeu 22 Nov - 8:33

Bonjour,

L'ÉVANGILE DU JOUR :

« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu ce qui donne la paix ! »
(Lc 19, 41-44)

En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

MÉDITER AVEC LES CARMES :

Il est rare de voir un homme pleurer, surtout en public. Il faut vraiment, pour cela, qu'il soit sous le coup d'un chagrin ou d'une joie immense. Or les deux à la fois submergent Jésus à cet instant précis : Il perçoit, intensément, l'enthousiasme des disciples qui l'acclament dans la descente du Mont des Oliviers : "Béni soit celui qui vient !"…et en même temps il voit devant lui Jérusalem, splendide, puissante, mais raidie dans ses remparts et dans son refus, Jérusalem qui ne reconnaît pas l'Envoyé de Dieu.
Et Jésus pleure sur sa ville. Mais il n'y a aucune sensiblerie dans ces pleurs de Jésus. Certes il est fier de sa ville et de tout ce qu'elle symbolise pour l'espérance d'Israël ; mais ce qui lui arrache des larmes, c'est le contraste trop violent entre l'offre de Dieu et la réponse de Jérusalem.
Peu de temps avant la première ruine de Jérusalem et le premier exil, Jérémie, lui aussi rejeté par les siens, a pleuré sur leur aveuglement : "Si vous n'écoutez pas, en secret va pleurer mon âme, à cause de votre orgueil. Pleurant, pleurant, mon œil laissera couler des pleurs, car le troupeau du Seigneur part en captivité" (Jr 13,17).
Ces larmes, tout en exprimant le chagrin personnel de Jérémie, voulaient provoquer, comme par mimétisme, la contrition du peuple, un peu à la manière des pleurs rituels dans les liturgies pénitentielles. Jérémie pleurait pour que son peuple apprît à pleurer.
Les larmes de Jésus, elles aussi, prennent leur sens à la fois comme une prière personnelle et comme une prédication prophétique. Jésus pleure ce que Jérusalem devait pleurer : l'occasion perdue de rencontrer son Dieu : "Si toi aussi tu avais compris, en ce jour, ce qui mène à la paix !"
Or la paix biblique n'est pas seulement la concorde, la sécurité matérielle ou l'absence d'ennuis ; elle englobe toujours un achèvement et une plénitude qui ne peuvent être reçus que dans l'harmonie avec Dieu. C'est pourquoi les prophètes la présentaient comme l'un des biens liés aux jours du Messie.
Jésus Messie est venu avec son message de paix, avec ses mains tendues pour la guérison, et sa propre ville n'a pas reconnu en lui la paix de Dieu offerte en visage d'homme. Cela a été "caché à ses yeux", parce qu'elle a détourné son regard de ce que Dieu lui donnait à voir ; et elle a manqué le moment favorable qu'elle espérait depuis des siècles : "Tu n'as pas reconnu le moment où tu as été visitée".
C'est le drame que vivent parfois, à leur niveau, nos communautés de consacrés, et qui alimente secrètement tant de rancœurs, tant de détresses, tant de sentiments d'échec collectif ; mais chacun de nous, à certaines heures, peut être envahi par la même perception douloureuse des occasions perdues et du gâchis installé. À ces moments d'incertitude et d'interrogations, les images employées par Jésus pour décrire la détresse de sa ville trouvent une étrange résonance dans notre paysage intérieur : encerclement, paralysie, écrasement, démolition, dispersion. À la limite, il ne resterait pas pierre sur pierre de ce que nous avions voulu bâtir à la louange du Seigneur.
C'est le moment alors de nous souvenir que pour Jésus comme pour les prophètes les paroles de jugement ne sont que l'envers d'une promesse. Tout peut servir, "tout doit servir au bien de ceux que Dieu aime" (Rm 8,28), et la déconstruction dont nous faisons l'expérience en nous-mêmes et dans nos communautés peut être le point de départ d'une construction nouvelle.
De nos ruines un temple nouveau peut surgir qui ne sera plus fait de mains d'hommes ou de mains de femmes, et qui ne sera plus l'appui de notre fierté ou de notre besoin de sécurité. Un temple fait de pierres enfin vivantes, un temple auquel l'Esprit Saint lui-même donnera élan et cohésion, un temple fraternel pour les visites du Seigneur.
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