| | Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire | |
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Serviteur44
Nombre de messages : 4627 Age : 46 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 25 Juin - 7:57 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Enlève d’abord la poutre de ton œil » (Mt 7, 1-5) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. MÉDITER AVEC LES CARMES : Quand on a une poussière dans l'œil, on est forcé de s'en remettre au prochain. Si je n'y vois plus, je ne peux plus m'en tirer tout seul, et je fais appel à celui qui voit : délicatement, avec un coin d'étoffe, il va tenter de me délivrer. Et celui qui voit bien se sent un instant en supériorité. Mais Jésus nous en avertit : quand il s'agit du cœur des autres, il n'y a pas de supériorité. Aucun de nous ne peut dire : "Viens, je vais te libérer, je vais te dire ton erreur, je vais ôter ta faute". Car nous sommes nous-mêmes aveuglés, et aveugles sur nous-mêmes, incapables de travailler en finesse dans le cœur des autres, parce que nous ne sommes pas au clair avec notre propre cœur. Il nous faut, à nous aussi, commencer par faire confiance, et dire : "Dieu seul voit ; je ne peux m'en tirer tout seul ; je fais appel à Dieu qui voit". Et dans la mesure où Dieu aura guéri notre œil, aura changé notre regard, aura purifié notre manière de voir, nous pourrons, avec compassion et humilité, nous mettre un instant au service de notre frère, non pas comme un juge qui condamne de haut, mais comme un malade aide un autre malade, comme un homme pardonné pardonne à son tour, car Dieu mesurera pour nous avec notre propre mesure. |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 26 Juin - 8:22 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse » (Mt 7, 6.12-14) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer. Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. » MÉDITER AVEC LES CARMES : "Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré." "Ne jetez pas vos perles aux pourceaux." Voilà bien des paroles étranges de la part de Jésus. On pourrait être tenté de les édulcorer par tous les moyens, mais elles résistent, et c'est tant mieux, car elles mettent bien en relief le réalisme évangélique du Seigneur. Jésus prêche la douceur, et montre l'exemple, mais à ses yeux la naïveté n'est pas une vertu, surtout quand elle compromet son message. On risque parfois de faire plus de mal que de bien en proposant hors de propos les perles du Royaume. Seul Dieu a le pouvoir de bousculer à bon escient les réticences de l'homme. Quant à nous, qui ne sommes que ses messagers, notre témoignage réclame beaucoup de discernement. Il y a des délais que nous ne pouvons pas raccourcir, des crises que nous devons respecter, des impuissances et des allergies dont nous devons tenir compte. Et Jésus nous donne deux critères pour reconnaître les moments où il faut attendre prudemment : - il ne faut pas présenter des perles si elles doivent être piétinées, par mépris ou par inconscience ; - il ne faut pas provoquer inutilement l'agressivité des hommes, même en leur proposant les choses saintes de Dieu ou de l'Évangile. L'autre consigne du Seigneur est, au contraire, totalement positive et dynamique : "Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous." L'une des misères que nous traînons à longueur de vie, est que nous ramenons tout à nos désirs. De là viennent la plupart de nos tristesses : nous attendons tout des autres et nous leur en voulons de ne pas tout nous donner ; nous voudrions être reconnus, être estimés, être valorisés dans nos goûts ou nos choix ; nous voudrions que nos souffrances soient comprises, que nos peines soient perçues et nos préférences devancées ; bref, nous voudrions que notre vie occupe une place dans la vie des autres, nous désirons compter pour les autres et exister dans leur pensée. Et finalement tout est mesuré à partir de nous : les choses, les événements et les personnes deviennent autant de satellites de notre moi, et la joie nous fuit, car nous sommes prisonniers de nos désirs. Jésus, en une phrase toute simple, inverse tout le mouvement, et d'un seul coup tous les verbes deviennent actifs : non pas être servi, mais servir, et donner sa vie ; non pas être porté, mais porter le fardeau du frère ; non pas être compris, mais comprendre ; non pas d'abord être rejoint, mais d'abord se mettre en route vers l'autre ; non pas être aimé à tout prix, mais aimer quoi qu'il en coûte. Tout devient actif, parce que Dieu lui-même est sans cesse à l'actif. Le Père agit sans cesse, et Jésus aussi agit. Dès lors, dans notre vie, toute tristesse consentie est péché contre l'amour, toute stagnation est trahison de l'amour. Car la charité du Christ nous presse de donner enfin ce que nous avons reçu. Dans la vie quotidienne des baptisés et des consacrés, tout sentiment de solitude va se muer en mouvement vers la solitude des autres, toute impression d'être mal jugé va devenir résolution de valoriser les autres, tout regret de ne pas vivre à plein va s'effacer dans la passion de faire vivre les autres, car aimer, c'est faire vivre, et c'est bien ainsi que Dieu est amour. Dans ce retournement du cœur tiennent toute la Loi et les prophètes, et, en un sens, tout l'Évangile ; car c'est la conversion la plus radicale qui soit, et celle qui prépare le mieux l'irruption de l'Esprit et ses initiatives. Mais qui aimera assez son Seigneur, pour s'engager sans crainte dans cette porte étroite où il faut tout lâcher pour passer en Dieu ? Qui renoncera au confort de la voie large où l'on est toujours en compagnie et en facilité ? Qui acceptera, Seigneur, de se hâter vers la vie, en solitude aimante, sur le chemin resserré, si étroit qu'il n'y aura place que pour Toi et pour lui ? |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 27 Juin - 8:32 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 15-20) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ? C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits. Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu. Donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » MÉDITER AVEC LES CARMES : II y a eu des prophètes aux premiers temps de l'Église (Act 11,28; 21,11). Rarement ils prévoyaient l'avenir. Lorsqu'ils parlaient, sagement et calmement, au nom de Dieu sous l'impulsion de l'Esprit, ils s'attachaient surtout à lire les événements de l'Église ou de la communauté à la lumière de la parole de Dieu et de son dessein, à interpréter la volonté de Dieu dans des circonstances concrètes, et assez souvent ils encourageaient, exhortaient, édifiaient la communauté. Parfois aussi l'Esprit leur donnait de dévoiler les secrets des cœurs (1 Co 14, 3. 23). Assez vite, dans la primitive Église, un discernement s'imposa entre vrais et faux prophètes. "Mes bien-aimés, écrivait saint Jean, n'ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde" (1 Jn 4,1). D'ailleurs Jésus, de son vivant, avait proposé un enseignement nuancé. D'une part il s'en était pris à ceux qui se fermaient d'avance à toute nouveauté venue de Dieu : "Jérusalem, toi qui tues les prophètes ... [toi qui rejettes les charismes et leurs porteurs inattendus]" (Mt 23,37). Mais d’autre part il avait mis sa communauté en garde, et c'est ce que nous rappelait à l'instant l'évangile de saint Mathieu : "Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis". (On est toujours tenté par la facilité !) Et immédiatement Jésus indiquait le seul critère infaillible pour les identifier : "Vous les reconnaîtrez à leurs fruits !" La vérité et l'authenticité d'un croyant finissent toujours par ressortir, par passer dans ses œuvres, par révéler ce qu'il est, ce qu'il cherche, ce qu'il a vraiment trouvé. Encore de nos jours un devoir de lucidité, une tâche de diagnostic spirituel, incombe aux communautés, car nous vivons un début de siècle où beaucoup se disent prophètes, porteurs d'un message libérateur, ou lecteurs inspirés des signes du temps présent ; et il vient effectivement des moments, pour nous personnellement ou pour notre communauté de vie, où il faut discerner qui est vraiment celui qui vient à nous, celui qui interprète notre histoire. En ce temps où foisonnent les modes théologiques, pastorales, liturgiques, un discernement spirituel s'impose au niveau de la pensée. Non pas pour retomber automatiquement dans le déjà vu, le déjà su, le déjà entendu, car l'Esprit Paraclet apporte chaque jour à l'Église sa grâce de nouveauté, et les disciples de Jésus n'ont pas à craindre la vie, la jeunesse, la créativité. Mais il y a, aujourd'hui comme au début de l'Église, de vrais et de faux prophètes. La pierre de touche pour les reconnaître ? c'est de savoir si ce prophète, celui qui se donne pour prophète, opère un véritable dévoilement, une illumination, une mise en lumière du dessein de Dieu, ou si au contraire il propose une réduction du mystère de Jésus ou un affadissement du sel de l'Évangile : - le faux prophète tourne le dos aux événements fondateurs et aux promesses de Dieu ; - le faux prophète opère un tri dans les paroles de Jésus et choisit son menu dans la Révélation ; - il confond la nouveauté de Dieu avec la nouveauté de ses propres théories ou de son langage ; Bref : il fait taire les questions de Dieu, celles qui construisent l'homme et le mettent en marche, pour faire entendre ses propres questions sans parfois souhaiter vraiment de réponse. À une époque de refonte des esprits, des cultures, de l'affectivité, le même discernement spirituel doit jouer au niveau de l'action. Face à telle initiative, à tel projet, à telle orientation qui se présente comme prophétique, comme porteuse des promesses de l'avenir, une communauté héritière du prophétisme de Jésus, soucieuse de lire l'aujourd'hui dans la lumière de Dieu, peut se poser des questions toutes simples, celle qui résonnent dans le Nouveau Testament, et regarder les fruits déjà produits et ceux qui se préparent : - est-ce que cela construit, édifie la communauté ? (C’est le critère des vrais charismes selon Paul) ; - est-ce que cela resserre l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ? - est-ce que cela crée selon Dieu, dans la sainteté et la vérité ? - est-ce que les moyens préconisés sont ceux de l'évangile et des Béatitudes ? - est-ce que par-là les pauvres sont évangélisés, entendent une bonne nouvelle qui les remettra dès aujourd'hui, "rien que pour aujourd'hui", sur la route de l'espérance ? Mais il est une question plus urgente encore que chacun de nous ne manque pas de se poser, quand retombe l'ardeur de la prière, quand se relâche l'écoute de la parole, quand fléchissent la vigilance fraternelle et le désir de témoigner : "Qu'ai-je fait moi-même de la grâce prophétique déposée en moi par le don de l'Esprit ?" |
| | | Espérance
Nombre de messages : 3945 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 28 Juin - 11:04 | |
| « C’est en faisant la volonté de mon Père que vous entrerez dans son royaume » (Mt 7, 21-29) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !” Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. » Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes. | |
1ère lecture et psaume du jour | Le saint du jour | | |
"Seigneur, Seigneur !" Ce double appel revient deux fois en deux versets dans l'enseignement de Jésus que l'Église nous donne à méditer aujourd'hui. La première fois, le sens est limpide : durant leur vie, trop d'hommes, trop de croyants, disent et ne font pas. Ils disent : "Seigneur, Seigneur", réaffirmant leur sentiment d'appartenir à Dieu ; mais ils ne font pas "la volonté du Père qui est aux cieux". Ils ont à la bouche les mots de la prière et de l'amitié avec Dieu, mais les œuvres ne suivent pas : ils n'entrent pas avec leurs mains, avec le temps et le sang de leur vie, dans le projet de Dieu. Et nous sommes toujours un peu de ces hommes-là. Quand revient pour la deuxième fois l'invocation : "Seigneur, Seigneur", la scène a changé du tout au tout, et le cadre est celui de la grande rencontre : "Beaucoup me diront en ce jour-là : "Seigneur, Seigneur". Ce Jour-là, que Dieu seul connaît, sera pour nous le Jour de vérité, c'est-à-dire de la totale transparence au regard de Dieu. Et nous voudrons nous appuyer sur des réussites, gonfler la gerbe de nos œuvres : "Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait des miracles ?" En ton Nom, c'est-à-dire en nous référant à toi, à ce que tu es, à ce que tu fais, à ce que tu dis pour le salut des hommes. "Alors, dit Jésus, je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité !" Étrange sévérité... Ainsi un croyant pourrait faire des miracles, sans être pour autant l'ami de Dieu ? À la limite, oui. À la limite il peut y avoir divorce entre l'œuvre et le cœur profond, entre les réalisations visibles et la soumission filiale. Après tout, prophétiser, chasser les démons, opérer des miracles, ce n'est pas œuvre humaine, c'est le travail de Dieu, et Dieu peut le réaliser par la voix, par les mains ou par l'œuvre d'un homme qui en est indigne ; d'authentiques charismes peuvent être mis en œuvre par des pécheurs. Bien évidemment, ce sont des cas limites, et Jésus insiste volontairement sur le paradoxe : "Je ne vous ai jamais connus ; écartez-vous de moi !" Jésus, visiblement, veut nous réveiller, à tout le moins nous empêcher de dormir. Il ne suffit pas de dire "Seigneur, Seigneur", quand on ne fait pas aujourd'hui, "rien que pour aujourd'hui", ce que Dieu indique comme sa volonté. Il ne suffira pas de dire "Seigneur, Seigneur", alors que par nos œuvres, même réussies, même mesurables, même estimables, nous aurons recherché non pas la gloire de Dieu, mais "la gloire qui vient des hommes". Toutefois cette vigilance que Jésus attend de nous est un signe de son amour pour nous. Et c'est une constante dans l'Évangile : Jésus ne se résigne jamais à nous voir hésiter, louvoyer, calculer. Il sait bien quel poids et quel handicap représentent pour nous les épreuves de santé, l'usure du grand âge, les déracinements et toutes les formes de l'Exode ; mais il nous veut vaillants, décidés, et donnés sans retour. "Seigneur, Seigneur, ne permets pas que je sois séparé de toi". | |
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| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 29 Juin - 8:38 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 13-19) En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » MÉDITER AVEC LES CARMES : "Pierre, m'aimes-tu?" Cette question de Jésus à son ami Pierre retentit dans chacune de nos vies, dans chacun de nos cœurs, en ce temps de Pâques illuminé par la présence du Ressuscité. Que nous soyons mariés, célibataires, religieux, que nous soyons à l'âge où l'on construit sa vie ou déjà en train de cueillir les derniers fruits ou d'engranger les dernières joies, la question de Jésus vient réveiller à la fois notre amitié pour lui et notre désir de lui répondre enfin avec le meilleur de nous-mêmes. Ce jour-là, après le repas de campeurs sur la rive du lac, Jésus n'est pas revenu sur le passé, sur la nuit des reniements, sur le chant du coq et les larmes de Pierre ; il n'a même pas parlé de pardon, mais par trois fois il a demandé à Pierre : "M'aimes-tu ?" ; et c'est en redisant par trois fois : "Oui, je t'aime, Seigneur, tu le sais !", que Pierre a racheté son triple abandon, ou plutôt qu'il a laissé venir à lui la miséricorde de Jésus. Quelle leçon pour nous, quel appel à marcher hardiment dans la confiance ! Le moteur de nos conversions, de nos retours au Christ, ce ne sera jamais la brûlure d'un remords, ni le poids insoutenable d'une culpabilité, mais bien le désir de revivre avec lui l'amitié d'autrefois. Jamais aucune toilette intérieure ne nous rendra dignes de Dieu, car c'est Dieu qui nous rend dignes, et c'est Jésus qui nous lave, comme il a lavé les pieds de son ami Pierre. Jamais nous ne retrouverons la paix en remâchant nos souvenirs de pécheurs et "les années où nous étions dans le malheur", car c'est l'Esprit de Dieu qui seul peut nous donner de reprendre tout le passé dans la lumière du pardon d'aujourd'hui ; c'est Dieu, c'est "sa puissante main", qui tourne les pages de notre vie, de notre fidélité; et la sagesse pour nous, pauvres pécheurs, est de les tourner la main dans sa main et d'inaugurer chaque nouvelle page la main dans sa main, comme l'enfant qui apprend à écrire. "Pierre, m'aimes-tu ?" Quelle lucidité dans cette question de Jésus ! Quelle audace aussi dans sa pédagogie, car rien ne pouvait faire plus mal à Pierre que d'entendre Jésus lui parler d'amitié ; mais en même temps, rien ne pouvait lui donner plus de joie que de pouvoir dire le meilleur de lui-même, ce oui du fond de l'être à Jésus et à son message, ce oui plus vrai que toutes les trahisons. |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 30 Juin - 7:01 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri » (Mt 8, 5-17) En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia : « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. » Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. » À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux, mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri. Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison, il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait. Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D’une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit, pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. MÉDITER AVEC LES CARMES : Jésus avait bien des raisons d'exaucer cet officier romain. La première est que ce capitaine venait le supplier, non pas pour lui-même, mais pour un autre, un de ces petits, de ces sans grade, de ces hommes simples que Jésus aimait. Un officier de l'armée d'occupation qui faisait preuve d'humanité et de sens social, ce n'était pas courant ! Il avait sûrement réfléchi au cas "Jésus" et s'était fait une idée sur ce prophète galiléen ; pourtant ce n'est pas de ses propres problèmes qu'il vient parler. Il vient simplement dire : "J'ai un serviteur ; il souffre ; il va mourir !" ... un peu comme Marie à Cana : "Ils n'ont plus de vin !" On est toujours accueilli par Jésus quand on lui apporte une détresse. Et puis cet homme est un humble ; et cela aussi, cela surtout, a du prix aux yeux de Jésus : "Je ne suis pas digne, dit le centurion, de cet honneur que tu me ferais en descendant chez moi". Il ne se sent pas digne, malgré le poids de son autorité humaine et de sa compétence d'officier, malgré toute l'estime dont on l'entoure à Capharnaüm, malgré toutes les relations qu'il a, lui, l'homme en vue. Mais ce qui va forcer l'admiration du Christ, c'est, plus encore que son humilité, sa foi, tranquille et audacieuse : "Dis seulement une parole, de loin, de là où tu es, et mon serviteur, là où il est, sera guéri, car les choses doivent t'obéir. Dis seulement une parole, et je m'en irai, sûr de ton action, sûr du pouvoir de ta bonté. Une parole, et la paralysie cessera, la souffrance s'éloignera !" Ce Romain, cet étranger, a pressenti quelque chose du secret de Jésus. Avec ses mots à lui, il exprime le mystère de la parole créatrice et recréatrice : "Dieu parle, et cela est ; il commande, et cela existe" (Ps 33,9). Cette théologie des Psaumes, le centurion, inconsciemment, la transpose dans son langage de militaire : "Moi qui ne suis qu'un subalterne, j'ai un pouvoir que personne ne conteste, parce qu'il vient de plus haut. Je dis au planton : 'fais cette course', et il la fait. Je dis à un lieutenant : 'voici ta mission', et il l'exécute ! Dès lors, toi, le prophète de Galilée, qui œuvres avec la force de Dieu lui-même, toi à qui aucun homme ne peut rien imposer, je sais que tu peux commander à la souffrance et à la mort". Cette foi, Jésus ne l'a pas trouvée chez les siens, chez les familiers du Temple et de la prière, chez les habitués du Dieu fidèle. Il l'a trouvée chez un étranger, venu de l'occident, avec, pour toute richesse spirituelle, sa droiture d'homme. Mais cet homme a su aller d'emblée jusqu'au bout dans la logique de sa foi naissante. C'était tellement beau, tellement grand, tellement vrai, ce qu'il savait déjà de Jésus ! Il n'a pas demandé de délai pour s'habituer aux merveilles de Dieu. Il est allé au-devant des merveilles, avec le cœur d'un pauvre qui pensait n'y avoir pas droit. Dans quelques instants, avant de communier au Corps et au Sang du Christ, l'Église nous fera redire pour nous-mêmes la prière du centurion : "Dis seulement une parole, et je serai guéri(e)". Je ne suis pas digne que tu viennes ; je ne suis même pas digne de venir vers toi. Si je regarde à la dignité, Seigneur, il n'y aura jamais de rencontre. Que ta parole abolisse toute distance. Un mot, un mot seulement, un mot de toi, de là où tu es ! un mot pour moi, un mot pour ma communauté, un mot pour l'Église en ce lieu, et la vie, de nouveau, fera son œuvre. |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 1 Juil - 7:06 | |
| Bonjour, Le 01/07/18 : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43) L'ÉVANGILE DU JOUR : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43) En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. MÉDITER AVEC LES CARMES : L'Évangile d'aujourd'hui nous rapporte deux miracles de Jésus emboîtés l'un dans l'autre. Arrêtons-nous à celui qui est décrit comme en passant, et qui a lieu en plein milieu de la foule, une foule si dense qu'elle écrasait Jésus et ses disciples. Une femme, désespérée de voir son mal empirer depuis douze ans en dépit des sommes dépensées, arrive par derrière dans la foule et parvient à toucher le vêtement de Jésus. C'est ce qu'elle voulait, car elle se disait :"Cela suffira ; je serai guérie !"De fait, "à l'instant même, dit Marc, la source de son sang se dessécha, et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal". Mesurons bien l'audace de sa foi, de cette foi qui l'a sauvée, selon la parole de Jésus lui-même. Elle vient par derrière, parce qu'elle se sent indigne, parce que son mal, selon la loi, fait d'elle une impure. Elle vient par derrière sans être vue de Jésus, sans pouvoir rencontrer son regard, sans pouvoir se dire :"Il a fait attention à moi." D'avance elle se contente d'une guérison anonyme, et sa foi lui dit qu'une force sortira de Jésus en réponse à son geste ; son espérance de pauvre est d'avoir part à la bonté de Jésus, même comme une femme sans nom et sans visage, perdue dans la foule, gênée par la foule, et aussitôt de nouveau happée par la foule. C'est bien l'expérience que nous faisons souvent dans la prière : Impossible de croiser le regard de Jésus, impossible de se sentir reconnu et compris. Il ne reste plus qu'à traverser l'épaisseur de la fatigue, et à fendre la foule des souvenirs obsédants, pour tenter de toucher ne fût-ce que le vêtement du Seigneur, qui continue son chemin. Désespérant de tous les moyens humains, nous implorons la guérison sans un mot, par des gestes qui disent notre foi et notre espérance, et nous ne parvenons à toucher que le vêtement du Sauveur, sans rien percevoir de son visage. Parfois Jésus semble nous guérir sans se retourner, sans nous avoir identifiés, comme en poursuivant sa route. Mais ce n'est là que le moment d'épreuve, qui donne la preuve et la mesure de notre amour. Car Jésus ne peut se contenter d'une guérison impersonnelle. Non seulement une force sort de lui, non seulement il restaure et il sauve, mais il veut savoir, il veut voir : "Qui a touché mes vêtements ? Qui m'a touché ?" Et il regarde autour de lui celle qui a fait ce geste. Après la guérison, le face à face ; après le geste désespéré pour atteindre Jésus par derrière, le prosternement d'une femme guérie, tremblante et heureuse ; après l'intuition que le mal est stoppé, la parole décisive du Sauveur : " Va en paix ; sois saine, sois guérie de ton mal". Ce que Jésus a fait ce jour-là pour la Galiléenne éclaire son comportement envers nous ; Dès que nous approchons de lui avec foi, nous sommes sûrs d'être guéris de notre mal ; et même s'il choisit d'abord de poursuivre son chemin, guettons, prions, demeurons dans la paix : déjà il se retourne et nous cherche des yeux. |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 2 Juil - 8:55 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Suis-moi » (Mt 8, 18-22) En ce temps-là, Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive. Un scribe s’approcha et lui dit : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Mais Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Un autre de ses disciples lui dit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. » MÉDITER AVEC LES CARMES : La parole de Jésus a ceci d'étrange que l'on n'est jamais quitte envers elle. Nous ne pouvons pas l'enfermer, même dans l'écrin de notre cœur. Nous ne pouvons pas la refermer, en disant : "J'ai lu, j'ai compris". Et même lorsqu'une parole de Jésus nous a déjà remués et convertis, nous la retrouvons toute neuve, d'année en année, de liturgie en liturgie, comme un regard qui guette notre regard. Ainsi en va-t-il des deux paroles d'aujourd'hui, qui jusqu'au bout nous remettront en exode. "Maître, je te suivrai, où que tu ailles !" Cela, nous l'avons dit, dès la première rencontre, dès le premier désert où Jésus nous a parlé au cœur, (littéralement : sur le cœur). "Je te suivrai", dit l'homme, et Jésus ne dit pas non, Jésus ne le décourage pas. D'ailleurs, à d'autres il dit lui-même : "Viens ; suis-moi !" "Je te suivrai où que tu ailles". C'est cette ambition qui a fait réagir Jésus, car le suivre partout, le suivre jusqu'au bout, ce sera mener une existence errante, plus vagabonde, plus insécurisée que la vie des bêtes sauvages, qui ont encore nid et tanière ! Et cet exode nous attend spécialement dans la vie fraternelle. Certes, on pourrait calquer le quotidien d'une communauté sur le mode de vie des lapins de garenne : quinze sœurs, quinze terriers ! Mais l'expérience nous le montre très vite : au monastère il ne peut être question de nous creuser une tanière pour y goûter à volonté une fausse solitude ou pour échapper de temps à autre au coude à coude et à l'aventure communautaires. Jamais non plus nous ne pourrons réclamer un nid, parce que nous n'avons pas d'autre amour à abriter que notre attachement au Seigneur, et la vie fraternelle se construit, non pas dans la facilité ni dans une chaleur artificielle, mais dans un dialogue courageux qui réclame chaque jour une sortie de soi-même. Nous sommes donc prévenus : "le Fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête" ; il n'y aura pas d'oreiller non plus pour ceux qui veulent le suivre, et nous n'aurons pas de repos avant le grand repos de Dieu. Mais quelle joie, quel honneur d'user ses forces pour un tel maître ! Quand nous pensons à notre effort de vie évangélique et de prière, nous pensons désert. Le désert, c'est bien ; mais l'exode au désert, voilà qui nous rapproche du destin de Jésus. Pour rester en exode, il faut que notre cellule, habitée par le silence, et surtout l'espace de notre cœur, soient la tente du désert où nous venons chaque jour rencontrer le Seigneur pour une nouvelle étape de vie d'Église et pour de nouveaux pas dans la vie fraternelle. Car les deux sont liées intimement, et notre vie fraternelle authentifie nos désirs missionnaires. En plein monde comme au cloître, elle est la première manière, concrète et quotidienne, de servir le royaume et d'entrer dans l'œuvre de Dieu. Il est une demande que le Christ exauce toujours, celle d'une communauté de pauvres qui lui redit, avec la témérité d'un amour sincère et réaliste : "Seigneur, nous te suivrons, ensemble, où que tu ailles |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 3 Juil - 8:51 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 24-29) L'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » MÉDITER AVEC LES CARMES : La foi est difficile ; elle l'a toujours été. Elle l'était lors des apparitions du Ressuscité ; elle l'était même du vivant de Jésus sur terre, et même pour ceux qui étaient témoins de ses miracles et de ses guérisons. Tous ces hommes et ces femmes qui ont vu un paralysé emporter son brancard, des estropiés marcher droit et des aveugles de naissance ouvrir les yeux sur un monde qu'ils ne connaissaient qu'avec les mains, tous sont rentrés chez eux en disant : " nous avons vu aujourd'hui des choses extraordinaires !" ; puis ils ont repris leur travail aux champs, à l'atelier, à la maison. Nous côtoyons, nous aussi, les merveilles de Dieu, spécialement lorsque nous recevons le Corps du Christ Ressuscité ou son pardon, ou la lumière de sa parole. Puis les choses à faire, les choses à dire, les choses à prévoir reprennent leur urgence ; des choses bien réelles, joyeuses, banales ou tristes, mais sur lesquelles, si peu que ce soit, nous avons prise. C'est alors que Dieu, parfois, nous paraît lointain, insaisissable, même si pour rien au monde nous ne voudrions le perdre. C'est alors aussi que la voix de Jésus en nous s'estompe, même si un moment elle nous a touchés. Les fêtes liturgiques se succèdent, les années passent, et une certaine pesanteur nous guette au niveau qui est pour nous le plus intime et le plus précieux, celui de notre relation à Dieu et à son Christ, une relation que nous voudrions confiante, intense, filiale, et que nous vivons, à certaines heures de notre vie, sous le signe de l'échec. Nous sommes toujours tentés de chercher Dieu ailleurs, très loin, dans l'impossible, alors que Dieu nous attend déjà, dans un monde bien à nous, juste à l'endroit où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Certes, quand le moment de la gloire sera venu, Dieu nous prendra dans son monde à Lui ; mais pour l'heure, Il aime réaliser ses merveilles dans l'ordinaire de nos vies, et à ses yeux il n'y a pas de divorce entre le quotidien et l'éternel, pas de cloison entre l'amour qu'on lui dit et l'amour qu'on lui prouve, pas de retombée entre le moment de l'Eucharistie et la journée de service accomplie pour le Christ et avec lui. N'épuisons pas nos forces à vouloir toucher les choses de Dieu, comme Thomas les plaies de Jésus, qui étaient déjà des plaies de gloire. N'attendons pas, pour dire oui à Dieu, d'être de plain‑pied avec les choses de la foi, car Dieu seul, s'il le veut, peut nous les rendre visibles. Nous n'avons pas de mains pour saisir Dieu, pas de cœur pour l'enfermer, pas d'intelligence pour épuiser son mystère, et les yeux que nous avons ne sont pas capables de supporter sa gloire. Mais cela, Dieu le sait, et Jésus a transformé notre impuissance en béatitude : "Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu" Si nous n'avons pas vu le visage du Christ sur terre, si nous n'avons même pas vu les linges dans le tombeau vide, nous pouvons entendre la voix du Seigneur, que sa communauté vivante nous transmet depuis la Pentecôte. Notre foi tout entière, depuis notre baptême, repose sur cette écoute. Depuis que notre Berger est entré dans la gloire, une sorte d'instinct venu de l'Esprit Paraclet nous fait reconnaître sa voix, là où nous sommes, là où il nous veut. Ce qu'il attend de nous, là où nous servons, là où nous peinons, là où nous cheminons sans voir, c'est la réponse si vraie, si simple, si heureuse, de Thomas : " Mon Seigneur et mon Dieu !" |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 4 Juil - 8:52 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? » (Mt 8, 28-34) En ce temps-là, comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin. Et voilà qu’ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? » Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit : « Allez. » Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots. Les gardiens prirent la fuite et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire. MÉDITER AVEC LES CARMES Un troupeau de démons dans un troupeau de porcs : tout finit dans le lac. C'est l'histoire de bien des illusions spirituelles. Le territoire qui borde la rive est du lac de Tibériade, et que l'on appelait "la Décapole" (les dix villes), était, à l'époque de Jésus, une région à la population fortement mélangée. On y trouvait en majorité des païens, donc des mangeurs de porc, qui passaient pour des hommes méfiants et peu fréquentables. L'une des villes s'appelait Gadara. En montant vers Gadara depuis le lac, on traverse une région montagneuse très escarpée. La pierre est trouée de grottes, refuge traditionnel des voyageurs et des nomades, voire des brigands et des possédés. Ces grottes étaient souvent des sépulcres, désaffectés ou non. Les vagabonds pouvaient occuper la pièce étroite attenante au tombeau proprement dit. C'est là qu'habitaient deux êtres sauvages, inapprochables, qui s'en prennent directement à Jésus. La question que posent les deux possédés est centrale dans le récit de saint Matthieu : "Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici, avant le temps, pour nous tourmenter ? " Ici : en plein pays païen ! Avant le kairos : chez saint Matthieu, le kairos est le temps de la moisson définitive et du jugement final. Comme souvent dans les Evangiles, les possédés sont doués d'une mystérieuse clairvoyance, qui leur fait à la fois craindre et reconnaître l'autorité de Jésus, Fils de Dieu. Ces démoniaques, même si leur miroir est déformant, ont saisi l'essentiel de la mission de Jésus : la victoire de l'Envoyé de Dieu a déjà commencé ; le salut est déjà présent sur la terre des hommes. Les démons tentent alors de faire la part du feu, de se réserver un domaine, une zone de pouvoir ; et ils marchandent avec Jésus : "D'accord, nous quittons les hommes, mais laisse-nous les animaux, ces animaux impurs !" Mais on ne marchande pas avec Dieu qui sauve, et le message pour nous est limpide : au service de Dieu, le partage du cœur est impossible. La suite du récit le montre clairement : le transfert des porcs ne sert de rien, et tout le troupeau se précipite dans le lac. Toute la puissance du mal est d'avance vaincue par le Christ. Ainsi en va-t-il de tous nos marchandages. Nous ne pouvons pas dire au Christ : "Laisse-moi au moins telle facilité, telle demi-mesure, telle zone d'influence ; laisse-moi le droit à telle ou telle faiblesse ; laisse-moi ma rudesse en communauté, la dureté de mes jugements, mon envie de colporter du négatif, laisse-moi mon ironie envers ton Église ; laisse-moi choisir dans le message qu'elle annonce. Ne me demande pas de lâcher toutes mes attaches ; permets-moi de garder mon confort intellectuel, mon quant-à-moi en communauté, et ma tentation de faire route toute seule". Non : il n'y a pas de position de repli ; il n'y a pas, à notre portée, de troupeau disponible ; il n'existe pas de compromis où nous pourrions trouver le bonheur, car l'amour veut tout prendre. Le Sauveur est là, déjà vainqueur ; c'est lui qu'il faut suivre ; c'est lui qui a la vie. Laissons sauter dans le lac une bonne fois tout le troupeau de nos misères |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 5 Juil - 8:54 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés » (Mt 9, 1-8 ) En ce temps-là, Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm. Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. » Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ? En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. » Il se leva et rentra dans sa maison. Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. MÉDITER AVEC LES CARMES : Jamais cet homme n'avait ressenti aussi douloureusement sa paralysie. Non seulement, comme tous les jours, il était incapable de marcher, mais il était, ce jour-là, incapable de s'approcher de Jésus. Qu'a-t-il fait ? S'est-il découragé, a-t-il abandonné tout espoir, en se disant : "La guérison, c'est pour les autres, ceux qui ont de la chance !" ? Non, il a osé demander ce service à quatre camarades : portez-moi jusqu'à Jésus ! Il a accepté d'avoir besoin des autres, et les quatre porteurs sont entrés de bon cœur dans son projet et son acte de foi. L'Évangile le souligne, il ne dit pas : Jésus vit sa foi, mais leur foi, et c'est à leur foi commune qu'il a voulu répondre. Tous les jours ce mystère de la bonté de Jésus et de la charité des hommes se reproduit sous nos yeux ; tous les jours, si nous le voulons, nous pouvons y entrer. Partout, autour de nous, des paralysés sont là, immobiles sur leur brancard, avec dans leurs yeux toute leur détresse et toute leur espérance. Ce sont les pauvres de Jésus, pauvres de moyens de vivre, pauvres de santé, d'amitié, d'espérance. Et leurs yeux nous disent : Me conduiras-tu jusqu'à Jésus ? Me porteras-tu à Jésus ? Saisiras-tu mon brancard avec trois autres volontaires ? Seul Jésus peut rejoindre nos frères jusqu'au fond de leur misère, et aimer tous les pauvres du monde. Notre lot à nous, c'est l'impuissance, même lorsque nous servons les pauvres à longueur de journée ; car pour un brancard que nous portons, il en est cent qui restent à terre. Et vous, sœurs du Carmel, vous n'avez même pas la consolation d'avoir soulagé au moins quelques misères, car Jésus vous veut au poste avancé de la prière, et c'est dans le cœur du Maître qu'il vous faut rejoindre ceux qui souffrent, les tout proches comme les plus lointains. Voilà donc le paralysé aux pieds de Jésus, guettant un geste, une parole. Or la première parole de Jésus est tout à fait surprenante, inattendue. Elle va faire appel encore plus à la foi de cet homme : "Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés". Le paralysé aurait pu dire : "Mais, Seigneur, ce n'est pas cela que je te demande ! Je veux marcher, ce sont mes jambes que je veux ! Je viens à toi avec la misère de mes jambes, et tu me parles de péché !" Jésus aurait pu commencer par guérir le corps, et s'occuper ensuite du cœur de cet homme et de son péché. Pour lui c'était aussi facile de dire : "Lève-toi et marche", que : "Tes péchés te sont remis !", car Jésus avait pouvoir aussi bien sur le malheur que sur le mal. Il commence par le mal, pour l'ôter du cœur de l'homme, comme pour dire : "Le grand malheur pour toi, c'est le péché". Mais pour bien nous montrer que la souffrance du monde est un tourment pour lui, Jésus ajoute aussitôt : "Lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison". Et l'homme se lève, guéri de son péché et guéri dans son corps. Il emporte sa civière, pour oublier tout son passé de souffrance, car Jésus vient de faire de lui un homme nouveau, tourné vers l'avenir, avec une nouvelle espérance. Aujourd'hui encore, mes sœurs, nous allons rencontrer Jésus, nous allons communier à son Corps et à son Sang. C'est le moment de quitter notre civière, de laisser là toutes les tristesses du passé, toutes les craintes pour l'avenir. Jésus est là, de quoi aurions-nous peur ? Jésus est là, qui nous guérit, soyons heureux de le servir, "rien que pour aujourd'hui", comme disait la petite Thérèse. |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 6 Juil - 8:54 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Je veux la miséricorde, non le sacrifice ». (Mt 9, 9-13) En ce temps-là, Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôt. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » MÉDITER AVEC LES CARMES : "C'est l'amour que je veux, et non les holocaustes". Jésus reprend là, à l'adresse des Pharisiens, une parole prononcée au nom de Dieu par le prophète Osée. À l'époque du prophète (VIIIème siècle) comme à celle de Jésus, offrir un sacrifice, c'était se procurer un animal et se rendre au Temple pour le faire présenter au Seigneur. Et la tentation était d'en rester à la prestation matérielle, sans faire du sacrifice un acte de conversion à Dieu, et à la volonté du Dieu de l'Alliance. C'est à un dépassement du même ordre que Jésus nous invite. Il est bon de lui faire hommage des biens qu'il nous donne en gérance ; il est bon de lui sacrifier un peu de temps, de venir le prier dans son Temple, mais le moteur de tous ces efforts, ce doit être l'amour, et l'accueil de tous ceux que Dieu aime. Le mot de l'Évangile veut dire surtout "amour-miséricorde" ; celui qu'employait le prophète était encore plus large : "C'est le hésed que je veux", disait Dieu ; et le hesed recouvrait toutes les relations de l'homme à son prochain, c'est-à-dire à la fois la loyauté, la courtoisie, le fair-play, la bienveillance, l'amitié, l'amour, la miséricorde, l'amour miséricordieux. C'est cela avant tout que nous avons à offrir, ces réflexes quotidiens qui nous font ressembler à Dieu, cette générosité volontaire dont le cœur du Christ est pour nous le modèle. Jésus appelle Matthieu le percepteur, qui collaborait avec l'occupant ; Jésus s'attable avec les publicains et les pécheurs. Son appel efface toutes les barrières, surtout celles du jugement des hommes. Son sacrifice à lui, celui que nous célébrons à chaque messe, a été la preuve suprême de son amour, pour Dieu et pour les hommes ; son sang a été versé pour la multitude. Ce qu'il veut nous donner, en venant à nous, c'est un cœur universel ; non pas un cœur qui rêve à l'universel, mais un cœur prêt, chaque jour, à toutes les indulgences, à toutes les patiences, à tous les pardons. "C'est l'amour que je veux, et non les holocaustes". |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 7 Juil - 8:31 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement » (Mt 9, 14-17) En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Les promesses de Dieu à son peuple visent la prospérité et la paix. Elles seront d'abord un cadeau de Dieu, mais aussi le fruit du labeur de l'homme. "Je rétablirai mon peuple Israël", dit Dieu, mais il ajoute : "ils rebâtiront, ils planteront, ils cultiveront". L'homme va œuvrer, et ce sera l'œuvre de Dieu ; et Dieu bénira l'homme dans la ligne même de son effort : le planteur sera planté ;"ils planteront des vignes", "je les planterai sur leur terre". Dieu veut pour nous un bonheur actif, un bonheur en marche, en exode. Car la Parole de Dieu ne nous laissera pas en repos ; il n'y aura jamais de vacances pour l'Évangile. C'est un vin nouveau, plein de promesses, mais qui travaille et qui fait pression sur les outres. Certes, on pourrait se dire : "Mon outre n'est plus toute jeune ; je vais la ménager un peu, garder un fond de vin, bien assagi, pas trop méchant". Mais voilà, nous n'avons pas le choix : le vin n'est pas à prendre ou à laisser. C'est celui-là qu'il faut prendre, c'est celui-là qu'il faut porter et emporter. Le vin ne changera pas, c'est donc l'outre qu'il faut changer. Dieu nous y aide par son Esprit, chaque jour. |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 8 Juil - 6:54 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6) En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. MÉDITER AVEC LES CARMES : Les gens de Nazareth se posent les vraies questions concernant Jésus : "D'où cela lui vient-il ? Cela, c'est la sagesse qui émane de sa parole, et les grands miracles qu'il réalise par ses mains. Pourquoi ne viennent-ils pas à la foi en Jésus ? – parce que leurs évidences stoppent leur questionnement : puisqu'il est charpentier, son assurance est anormale ; puisqu'il est le fils de Marie, puisqu'on connaît ses cousins et ses cousines, puisqu'il est du pays, il a chez nous toutes ses racines ; il n'a donc rien qui le distingue de nous, rien qui doive le singulariser. Les compatriotes de Jésus ont sur lui assez de lumière pour se mettre en route vers le mystère de sa personne : homme véritable, homme issu d'un terroir, mais doué d'une parole et de pouvoirs surhumains. Pourtant ils en restent à l'étonnement, au scandale (v.4), et refusent d'admettre ce qui en Jésus les dépasse parce qu'ils s'en tiennent à ce qui est de plain-pied avec leur vie de tous les jours. Jésus est en droit d'attendre qu'ils reconnaissent en lui pour le moins un prophète, mais même à cela ils restent fermés. C'est toujours ainsi que la foi s'étiole dans nos vies. À force de côtoyer Jésus, l'Envoyé de Dieu, à force d'entendre résonner sa parole et de l'apercevoir dans notre environnement familier, Jésus trop connu n'est plus dérangeant, ni stimulant, ni même intéressant ; même sa parole n'a plus rien de prophétique, et nous sommes habitués à sa sagesse. Des journées se passent, remplies de choses à faire, de petites urgences quotidiennes, de menus projets à notre mesure, des journées où Jésus ne pourra "accomplir aucun miracle", parce qu'il ne trouve en nous ni attente, ni foi vive, ni l'enthousiasme d'autrefois pour l'aventure spirituelle. Sa présence elle-même s'est banalisée ; et il est tellement de chez nous que nous cessons de marcher vers "chez lui". "Jésus s'étonna de leur manque de foi". À la lumière de cette peine de Jésus Sauveur, et à cette période où tant d'événements mondiaux nous renvoient à notre authenticité de chrétiens, nous comprenons l'urgence des consignes de l'épître aux Hébreux : "Redonnez de la vigueur aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent. Soyez sur vos gardes ; que personne ne se dérobe à la grâce de Dieu". Cela, c'est la voix insistante et vigoureuse de l'épître aux Hébreux, mais à l'intime de nous-mêmes nous percevons une voix plus apaisante et plus douce, la voix de l'Esprit Saint, la voix de la Source qui murmure en nous : "Viens vers le Père. Fais confiance au Christ". |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 9 Juil - 9:00 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée » (Mt 9, 18-26) En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. » Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples. Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement. Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. » Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée. Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva. Et la nouvelle se répandit dans toute la région. MÉDITER AVEC LES CARMES : En un seul récit, trois exemples de la miséricorde du Sauveur. Le chef de la synagogue s'approche de Jésus en se prosternant devant lui, et c'est lui qui prend la parole : "Ma fille est morte à l'instant ; mais viens lui imposer les mains, et elle vivra !" La femme au flux de sang s'approche du Maître par derrière, sans rien dire ; elle touche la frange de son manteau, et c'est Jésus qui s'adresse à elle, en se retournant : "Confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée !" Quant à l'adolescente, elle ne bouge pas, elle ne dit rien, mais elle se relève, la main dans la main du Seigneur. Jésus l'a rappelée à la vie pour répondre à la foi de son père chaviré de chagrin. Les modalités changent, mais c'est toujours la même miséricorde que Jésus met en œuvre. Et cela se vérifie également dans notre vie. Tantôt notre foi se fait hardie, et nous osons parler, nous avons l'audace de demander an Nom de Jésus. Tantôt notre foi reste plus timide : nous ne trouvons pas les mots pour dire à Jésus notre confiance, mais, comme la femme de l'Évangile, nous la disons "en nous-mêmes", et finalement ce sont nos gestes qui parlent pour nous. Tantôt enfin le Seigneur agit seul, comme s'il faisait à lui seul les demandes et les réponses. Nous sentons qu'une force nous relève, et, sans mérite de notre part, nous expérimentons l'amour du Sauveur et la puissance de sa main. Nous avons sans doute raison de dire, à ces moments de pure grâce : "Quelqu'un a prié pour moi ; quelqu'un a imploré ma guérison !" ; mais l'intercession qui nous a valu ce surcroît de vie restera pour nous un mystère jusqu'à la Parousie où tout sera révélé. Ainsi la mesure du Seigneur est toujours débordante, et nous n'avons jamais une exacte conscience de tout ce que nous recevons de sa bonté. C'est ce que l'Église ne cesse de redire dans les oraisons de la liturgie : "C'est ta grâce, Seigneur, qui donne à tes fidèles de pouvoir dignement te servir". "Fais-nous toujours vouloir ce que tu veux". "Tu combles ceux qui t'implorent bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs". Oui, notre Dieu nous donne, dans sa liberté souveraine, même ce que nous ne savons pas demander. Ce qui revient à dire qu'il travaille en nous, pour notre bonheur, au-delà des prises de notre conscience. Déjà saint Paul s'émerveillait de cette générosité de Dieu, et "nous n'avons pas idée" de ce que nous pouvons attendre de lui. Aujourd'hui encore nous sommes conviés à l'espérance. Approchons-nous du Seigneur de la vie, avec l'audace que l'Esprit met en nous. Osons l'implorer pour ceux que nous aimons. Osons, pour nous-mêmes, toucher la frange de son vêtement de gloire. Osons garder dans notre main la Main qui nous a relevés. |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 10 Juil - 8:51 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » (Mt 9, 32-38) En ce temps-là, voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Le troupeau du Seigneur est inquiet ; chaque chrétien souffre de faire face à son destin dans une relative solitude, et de ne plus retrouver les fortes solidarités d'autrefois. Et c'est au milieu de ces inquiétudes ou de ce désarroi que le Christ nous rejoint aujourd'hui, nous qui sommes sa communauté, selon les promesses qu'il nous a faites par la voix d'Isaïe : "Le Seigneur se penchera vers toi... dès qu'il t'aura entendu, il te répondra... Celui qui t'instruit ne se dérobera plus, et tes yeux le verront !" Que vient-il nous dire ? Tout d'abord qu'il nous comprend et qu'il a pitié de nous, de cette pitié forte qui recrée et qui sauve : "Voyant les foules, Jésus eut pitié d'elles"... Mais le Christ ne se contente pas de nous assurer de sa présence, il nous force à relever la tête, à regarder au-delà de nos misères, personnelles, familiales ou communautaires, il nous demande d'ouvrir les yeux : la moisson est immense. De la Sibérie à la Terre de Feu des centaines de millions d'hommes et de femmes attendent un message d'espérance pour le présent et pour l'au-delà de la mort, et ce message, c'est nous qui l'avons reçu, c'est nous qui en sommes porteurs et responsables. La moisson est disproportionnée à nos forces, c'est clair ; et évidemment le Seigneur ne nous demande pas d'être présents partout à la fois. Mais il nous demande d'être vraiment présents là où nous sommes, là où il nous a placés pour que nous portions du fruit. Là où nous sommes, il s'agit de vivre la solidarité du peuple de Dieu et la mission. Là où nous sommes, il s'agit de moissonner, sans attendre que les orages fassent pourrir la moisson sur pied. Notez bien que Dieu demande seulement des moissonneurs. C'est lui-même qui a fait les semailles dans le cœur des hommes ; c'est lui qui peut faire grandir chez un homme l'espérance du salut et de la vraie liberté ; c'est lui seul qui sauve le monde. Ce qui nous est demandé, c'est de rentrer de bonne grâce dans le travail de Dieu, et de le prendre tellement à cœur que nous soyons toujours à réclamer de l'aide, de nouveaux bras, de nouveaux cœurs de missionnaires. Dans cette immense entreprise, qui couvre tous les pays et tous les siècles, Dieu est à la fois le maître d'œuvre et le chef du personnel, et c'est par lui qu'il faut passer nécessairement : "Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson !" Quand nous prions ainsi le Maître de la moisson, nous lui demandons surtout des ouvriers/ères à plein temps, des hommes et des femmes dont la tâche principale sera de rassembler le peuple de Dieu, mais aussi de réveiller en nous tous les vrais réflexes de la foi et le souci de la moisson, de nous rendre ce cœur ouvert et généreux qui a été le nôtre aux plus belles années, de susciter en nous la joie et l'espérance des moissonneurs. Car Dieu veut faire de nous non pas un troupeau anonyme, mais un peuple vivant, à la fois libre et organisé pour l'action, à la fois spontané, structuré et efficace. Jésus, de son vivant sur terre, y a pourvu pour l'essentiel en appelant auprès de lui douze responsables, dont la tâche est poursuivie maintenant par l'ensemble des évêques des cinq parties du monde, et par des dizaines de milliers de prêtres, confrontés à une tâche de plus en plus difficile et de plus en plus passionnante. Les premiers apôtres étaient des hommes bien différents les uns des autres, mais Jésus n'avait pas peur de la diversité. Et c'est à ces hommes-là, ni pires ni meilleurs que nous, que Jésus a confié sa mission ; Dans un premier temps, il leur a demandé de ne pas dépasser les frontières d'Israël, pour faire leurs premières expériences dans un monde qu'ils connaissaient bien. Mais quand ils eurent reçu l'Esprit Saint à la Pentecôte, leur mission ne connaîtra plus de frontières, et leur mission, c'est la nôtre : Comme eux, nous sommes entrés dans le secret du plan de Dieu, comme eux nous savons que le Règne de Dieu est là, force de salut pour le monde, comme eux nous avons reçu gratuitement. Sans compter ce que nous donnons, sans mesurer ce qui nous en revient, heureux, tout simplement, de répondre à l'appel et joyeux de servir un tel Maître, sommes-nous prêts à donner maintenant, aussi gratuitement que nous avons reçu ? |
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 11 Juil - 8:55 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Allez vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 1-7) En ce temps-là, Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Méditation : Jésus n'a pas eu peur de la diversité lorsqu'il a choisi ses douze apôtres. Avec Pierre et André, compagnons de la première heure, il a appelé leurs deux associés pour la pêche, Jacques et Jean, les deux « fils du tonnerre », mais aussi Matthieu, l'homme de bureau, et Simon, un homme connu pour ses liens avec la résistance, et même Judas Iscariote, dont il appréciait sans aucun doute les qualités de gestionnaire. Ce qui unissait à ce moment tous ces hommes, en dépit de leurs différences de culture, de tempérament et d'options politiques, c'était leur engagement inconditionnel à la suite de Jésus Messie et la certitude d'avoir trouvé en lui celui qui allait donner sens pour toujours à leur vie et à leur cheminement. Mais désormais un lien plus fort encore allait les rapprocher : l'envoi par Jésus pour une même mission. Pour ce premier envoi, Jésus les ménage encore : ils n'auront pas à dépasser les frontières d'Israël. La mission au grand large, parmi les nations, sera pour plus tard, quand l'Esprit Paraclet les aura ouverts à l'intelligence des Écritures, mais déjà Jésus leur délègue à tous une part de ses pouvoirs messianiques, car ils devront, en son nom, non seulement annoncer que le Règne de Dieu est tout proche, mais faire reculer la souffrance, la mort et le pouvoir du mal. Depuis les débuts de la vie religieuse dans l'Eglise, les communautés ont trouvé dans la vie des Douze auprès de Jésus la charte de leur vie fraternelle : Les frères, ou les sœurs, ne se sont pas choisis, mais se trouvent frères ou sœurs par le choix du Seigneur ; leurs différences, assumées par Jésus, utilisées par Jésus, loin de les paralyser, doit leur apparaître comme une richesse pour la mission et le témoignage ; et enfin, plus encore que les pesanteurs humainement inévitables, les frères ou les sœurs doivent regarder, même quand les années les ont marqués, la grandeur et l'urgence de la mission confiée par Jésus. Le centenaire de la petite Thérèse a été pour nous tous l'occasion de méditer sur l'impact missionnaire de la vie en communauté. Vivre en commun l'appel de Jésus et partager joyeusement le poids du jour et de la chaleur, c'est en effet déjà proclamer au monde que le règne de Dieu est advenu et qu'il advient. Repartir sans cesse en sœurs de Jésus et retrouver envers chacune le chemin du pardon, c'est entrer dans l'œuvre de guérison de Jésus Messie. N'accepter pour agir et réagir que les seules armes de la lumière, c'est déjà vaincre avec Jésus les forces du mal. Puisque, aujourd'hui encore, le Christ nous rassemble au tour de sa table et qu'il regarde toutes et chacune comme il suivait des yeux ses douze amis, si différents et si enthousiastes, demandez-lui, mes sœurs, de vous révéler la force du lien qui vous réunit, la présence, dans les cœurs, de son Esprit Saint. |
| | | Serviteur44
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 12 Juil - 6:21 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10, 7-15) En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ. En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent. Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds. Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville. » Pas de méditation ce jour. COMMENTAIRE de l'Évangile par Fidesco : Secouer la poussière signifie que cette terre est une terre païenne. A contrario, nous voyons le général syrien Naaman (2 Rois 5) vouloir emporter de la terre d’Israël chez lui. C’est la poussière des morts qu’on secoue de ses pieds. Ce geste est un avertissement, ultime charité lorsque le cœur fermé se refuse à accueillir la paix qui lui est annoncée. Source : http://dieuavecnousaujourdhui.com/newsletter/edition-du-jeudi-12-juillet-2018/?utm_source=Dieu+Avec+Nous+Aujourd%27hui&utm_campaign=ebeb0a8f00-EMAIL_CAMPAIGN_2018_07_11_10_14&utm_medium=email&utm_term=0_381fe93147-ebeb0a8f00-124479225 |
| | | Espérance
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 13 Juil - 10:26 | |
| vendredi 13 juillet
« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père » (Mt 10, 16-23) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. » | |
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Gratuité, légèreté, limpidité : trois consignes que Jésus nous a laissées pour notre vie et notre témoignage de chaque jour. Gratuité de notre action et de notre dévouement, puisque c'est de Dieu que nous tenons ce que nous avons à donner et la force de servir. Gratuité, puisque c'est le Seigneur que nous servons à travers nos frères et nos sœurs. Et cette liberté dans le don peut nous prémunir contre bien des tristesses, spécialement dans la vie de communauté, quand personne ne voit ni ne mesure ce que nous essayons d'apporter, ou quand personne ne garde mémoire de ce que nous avons vécu, porté ou donné. Légèreté : le témoin de Jésus est un disciple désencombré. Désencombré dans le cœur, au niveau des possessions, des attaches et des désirs, mais aussi allégé le plus possible pour la route et le travail. « Deux tuniques l'une sur l'autre », c'est bon pour les oisifs et ceux qui vivent dans le luxe, le cœur aussi vide que leurs journées. Il ne faut pas se méprendre sur la légèreté de l'Évangile. Elle n'est pas l'inconscience de ceux qui n'ont effectivement rien dans les mains et rien dans les poches, mais parce qu'ils n'assument rien, ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Notre légèreté sur la route du Christ, c'est un choix très conscient et adulte, en vue d'une plus grande liberté filiale. Limpidité enfin. Limpidité du regard et du cœur. Nous connaissons bien sa caricature : l'attitude du naïf, qui trouve tout très simple parce qu'il passe toujours à côté du réel. La vraie limpidité chrétienne est au contraire à base de réalisme et réclame de nous des discernements exigeants. C'est une limpidité patiemment acquise par la garde du cœur, l'ascèse de la mémoire et un recul évangélique par rapport aux événements, aux idées et aux paroles. C'est pourquoi Jésus dit : « Soyez candides comme les colombes, et avisés comme les serpents ». Non pas tantôt avisés et tantôt candides, au gré des circonstances et de notre humeur, selon la tête du frère ou de la sœur, en fonction de notre intérêt du moment ou de nos visées à long terme ; mais en même temps simples et avisés, gardant à la fois prudence et spontanéité, tact et cordialité, l'un pondérant l'autre. Cet équilibre de la charité est typique de l'enseignement de Jésus sur la vie fraternelle : les silences opportuns du serpent nous éviteront les enthousiasmes faciles, et la bienveillance tempérera le réalisme, dans l'esprit des Béatitudes. Jésus nous invite là à un long apprentissage de la liberté et de la bonté, qu'il nous faut consentir à tout âge de la vie spirituelle ; car on pense instinctivement à la liberté : on la désire et on la demande. Mais la bonté s'éteint parfois dans le cœur. Progressivement, insensiblement. | |
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| | | Espérance
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| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 14 Juil - 10:20 | |
| samedi 14 juillet
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 24-33) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison. Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » | |
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"Ne craignez pas... courage !" Telle est la consigne de Jésus qui noue en gerbe les quatre paroles retenues aujourd'hui par la liturgie. Il s'agit, dans sa pensée, non pas de ces craintes fugitives qui gênent ou empoisonnent la vie de tous les jours, mais de la crainte qui saisit le croyant au moment de témoigner de sa foi et de son attachement à Jésus-Christ ; la crainte de paraître fou, ou demeuré, ou dépassé ; la crainte de la persécution, dont Jésus vient de parler dans le contexte de saint Matthieu : "Vous serez haïs de tous à cause de mon nom".
Et si nous demandons à Jésus ce qui peut nous aider à traverser la crainte, sa réponse nous semblera étrange. Il la donne juste avant sa consigne, lorsqu'il dit : "Le disciple n'est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur. Puisqu'ils ont traité de Béelzéboul le maître de maison, à combien plus forte raison le diront-ils de ceux de sa maison !"
Ainsi notre raison de ne pas craindre, c'est que notre destin reproduit celui du Serviteur de Dieu, et que dès le départ nous sommes compromis par lui et avec lui. Notre assurance, notre audace de témoins, est donc d'emblée paradoxale : ce qui doit nous immuniser contre la peur, c'est que notre Maître est allé jusqu'à la mort !
Mais Jésus ajoute aussitôt une autre raison de ne pas nous laisser entamer par la crainte : "Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé. Rien n'est secret qui ne sera connu." Ce n'est pas là remarque banale, comme si Jésus disait : "Tout vient à son heure", "tout finit par se savoir", c'est l'affirmation, par le Christ, que la lumière est déjà victorieuse, et que Dieu accompagne le témoignage de ses fils et de ses filles parce qu'il veut, par eux et par elles, dévoiler au monde ses richesses. Il ne faut pas avoir peur, pas plus pour nous que pour notre message. Car si nous sommes porteurs de ce que Dieu révèle, il n'y a rien à craindre ni de l'oppression physique, ni de la solitude intellectuelle, ni des mutations de la culture et de l'histoire, ni de la perte de tout modèle autre que Jésus-Christ.
Celui qu'il faut craindre, nous dit Jésus, c'est Celui qui a le pouvoir de vouer à la géhenne et le corps et l'âme, c'est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de l'irréversible, Dieu, maître de la mort et de la vie. Mais ici le mot craindre change de sens, quand on passe de la crainte des hommes à ce que le monde juif appelait "la crainte de Dieu".
La crainte de Dieu, au sens biblique, c'est un mélange de respect et d'affection, c'est à la fois le sens de la majesté de Dieu et une spontanéité filiale pour lui obéir ; c'est, en quelque sorte, la délicatesse de l'homme en réponse à la délicatesse de Dieu. C'est pourquoi, alors que la crainte des hommes, ou de leur jugement, ronge, paralyse et mène au doute, la crainte de Dieu, au sens biblique, réveille sans cesse en nous le meilleur de nous-mêmes et nous rend aptes à percevoir la tendresse de notre Dieu qui s'occupe si bien des moineaux et compte tous les cheveux de notre tête.
Le témoin de Jésus, c'est donc un homme de foi chez qui l'amour pour Dieu a banni la crainte des hommes, et qui est prêt, malgré ses limites et ses faiblesses, à confesser hardiment le Christ sauveur, à se déclarer pour lui devant les hommes, c'est-à-dire à se déclarer solidaire de lui, en tout temps et en tout milieu, partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes à tâtons, le cherchent.
Et ce témoignage-là, même s'il met en œuvre toutes les ressources humaines de l'apôtre, dépasse le niveau de l'habileté et du prestige ; il s'enracine humblement dans l'amitié avec Jésus, mort et ressuscité. Ce que le disciple crie au monde, ce qu'il a le droit et de devoir de proclamer sur les toits, c'est ce que Dieu lui a murmuré à l'oreille, ce qu'il n'a jamais cessé de murmurer à son peuple. Voilà pourquoi notre témoignage ne peut être ni agressif, ni contraignant, et ne peut céder à aucune tentation d'impatience. Il renvoie à une parole entendue, à un visage toujours cherché. C'est un message tout d'intériorité et de douceur, enveloppé de la même miséricorde qui nous enveloppe nous-mêmes. | |
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| | | Espérance
Nombre de messages : 3945 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 15 Juil - 10:15 | |
| dimanche 15 juillet
« Il commença à les envoyer » (Mc 6,7-13) | |
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. | |
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Tout être humain, pour trouver la joie, a besoin de sécurité. Et pourtant, dans le domaine de la vie chrétienne, on se méfie parfois de la sécurité et même on la pourchasse. La confiance en Dieu devient vite suspecte ; on dénonce facilement dans la fidélité quotidienne un risque d'aliénation ; on démasque sans indulgence, en soi-même, et de préférence chez les autres, toutes les manifestations d'une foi sécurisante. Que penser de tout cela ? Y a-t-il une vraie sécurité ? Et si oui, où est la fausse ? De prime abord la réponse du Seigneur dans la liturgie de ce dimanche a de quoi nous étonner. Elle tient en deux affirmations apparemment inconciliables : la sécurité, c'est Dieu qui nous la donne et c'est lui qui nous la reprend. Il nous donne la vraie, il nous ôte la fausse. Dieu nous offre la sécurité, ou plus exactement la certitude ; c'est l'enseignement de Paul dans le Prologue de sa lettre aux Ephésiens que nous entendions à l'instant. Pourquoi sommes-nous certains d'être aimés, de pouvoir et aimer et de devoir aimer ? Parce que nous sommes pris, depuis toujours, dans la bénédiction de Dieu. Depuis le premier jour du monde, depuis le premier jour de notre vie, Dieu prononce sur nous une parole qui est pour nous une promesse de bonheur et un appel à la vraie joie. Et saint Paul décrit avec enthousiasme ce qu'il appelle le "dessein bienveillant" du Père à notre égard. Tout commence par un choix de Dieu, et la merveille, c'est qu'il a choisi tout le monde, tous ceux qui se laissent aimer. Avant même la création de l'univers, d'avance il nous a destinés à devenir pour lui des fils et des filles par le Christ. Des fils et des filles, pas moins que cela ! Il n'y a donc pas aux yeux de Dieu des hommes intéressants et des laissés pour compte, des chanceux et des ratés ; il n'a jamais vu, en chacun de nous, qu'un fils ou une fille aimé(e) comme l'unique, à qui, passionnément, il veut donner toute sa chance. Non seulement Dieu nous a choisis, mais il nous a fait don de sa grâce, c'est-à-dire : nous a fait entrer dans son amitié, alors que nous étions pécheurs ; et encore aujourd'hui, quel que soit notre fardeau de misères, quels que soient l'échec ou la fragilité de notre vie spirituelle, quelles que soient les ombres de notre vie familiale et communautaire, le Père, notre Père, nous offre, en son Fils Bien Aimé, le pardon de nos fautes. Mieux encore, Dieu nous a fait connaître "le mystère de sa volonté", c'est-à-dire le plan d'amour longtemps caché et maintenant dévoilé dans le Christ, ce projet de réussite que Dieu a formé pour le monde et pour chacun de ses enfants. Nous sommes donc entrés dans le secret de Dieu ; nous savons l'idée qu'Il poursuit, au cœur de cette histoire humaine qui si souvent nous déroute : Il veut tout ramener à Lui par le Christ, pour être à jamais tout en tous, tout pour chacun de ses fils, pour chacune de ses filles. C'est pour cela que l'Esprit du Seigneur nous a, au baptême, marqués d'un sceau, un sceau invisible à nos yeux de chair, mais où l'Esprit Saint reconnaîtra toujours son empreinte. L'Esprit de Dieu atteste à l'intime de nous-mêmes : tu es fils, tu es fille, tu vas hériter de Dieu ; et par la vie qu'il nous donne et l'élan qu'il imprime à notre existence, l'Esprit Saint est en nous, dès aujourd'hui, un acompte de vie éternelle. Tout cela, c'est certain, c'est la base même de notre foi. Nous savons d'où nous venons, et nous savons où Dieu nous mène. Nous savons que nous pouvons faire fond sur Dieu ; à partir de là, toute assurance est permise : "rien ne nous séparera de l'amour que le Père nous a prouvé en nous donnant son Fils". Mais Dieu qui nous a établis dans la sécurité est aussi celui qui vient nous en déloger. Car il ne permet pas que nous confondions certitude de foi et paresse spirituelle, assurance dans la foi et infantilisme, confiance filiale et abandon de nos tâches d'hommes. Déjà au creux même de notre acte de foi l'aventure nous attend, car nous n'avons pas de mains pour saisir Dieu, et tout repose sur sa parole, que personne ne peut faire taire ni réinventer. La foi reste difficile, même lorsqu'elle est pleinement filiale. L'espérance, elle aussi, crucifie l'homme dans sa volonté d'autonomie et de puissance : nous savons où Dieu nous mène à long terme, mais à court terme, c'est parfois le brouillard ou la nuit. Il faut discerner, il faut oser, il faut vouloir pour aujourd'hui et demain. Dieu nous déloge aussi de toute fausse sécurité par la mission prophétique qu'il nous confie. Rappelons-nous l'expérience douloureuse d'Amos le prophète : parce qu'il était du Sud on ne voulait pas l'entendre dans le Nord ; parce qu'il rappelait les exigences de l'Alliance (exigences personnelles et sociales), il s'attirait la haine des gens en place et des fonctionnaires de la religion étatisée ; parce qu'il refusait les slogans à la mode, on l'a chassé définitivement : "Va-t-en d'ici avec tes visions". Rien de sécurisant non plus dans le style que Jésus inculque à ses missionnaires : "il les envoie deux par deux", donc il leur faudra dès le départ accepter le compagnonnage et le travail d'équipe ; "ils ne doivent rien emporter pour la route", pas de provision, même de sac pour les mettre, pas de caisse spéciale ni d'argent caché, et le strict minimum pour l'habillement. Qu'ils aient simplement un bâton pour la marche et des sandales pratiques. Le missionnaire du Christ, c'est un homme léger, qui refuse le confort parce qu'il n'a pas le temps de s'installer ; c'est un homme pressé, parce qu'il est porteur pour le monde d'un message de conversion. C'est donc un homme, un croyant, qui a accepté pour toujours la loi de l'exode. Ainsi, une fois de plus, au moment d'offrir Dieu, par son Christ, l'hostie vivante que nous sommes, la parole de Dieu nous ramène face au paradoxe chrétien : La foi est une sécurité, mais uniquement pour ceux qui acceptent l'aventure avec Dieu ; Le projet de Dieu nous assure la paix, mais le repos ne nous sera donné qu'au-delà de la mort ; Le Christ est un Rocher, mais l'eau n'en jaillit que pour un peuple en marche. | |
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| | | Espérance
Nombre de messages : 3945 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 16 Juil - 10:13 | |
| lundi 16 juillet
« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Mt 10, 34 – 11, 1) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays. | |
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Dans l'Évangile, à plusieurs reprises, Jésus nous présente la mission, l'envoi, comme une cascade : Le Père a envoyé le Fils dans le monde, et le Fils envoie au monde ses disciples. Dans les deux cas celui qui envoie authentifie le travail de l'envoyé, et l'envoyé reflète la volonté de celui qui l'envoie.
C'est ainsi que Jésus disait de son Père, source de tout envoi : " Qui croit en moi, ce n'est pas en moi qu'il croit, mais en celui qui m'a envoyé, et celui qui me voit celui qui m'a envoyé."
Jésus aimait à se penser lui-même comme envoyé. Par là il mettait sans cesse sa vie et sa liberté en harmonie avec le dessein du Père. Faire Sa volonté, c'était sa nourriture : Il n'avait pas d'autre projet, d'autre ambition, d'autre joie ; et son dernier mot sur la croix sera : "Tout est achevé".
L'Évangile d'aujourd'hui nous place au niveau de la deuxième chute : Jésus l'envoyé nous envoie à son tour, et de même que toute son action s'appuyait sur la présence du Père, de même il nous propose d'adosser tout notre témoignage à sa présence de ressuscité : "Qui vous accueille, m'accueille moi-même."
Ce qui est en cause ici, ce n'est pas notre savoir-faire, à nous, envoyés du Seigneur, ni notre prestige, ni notre habileté dans les dialogues. En effet, ce qu'il s'agit d'accueillir, c'est la parole de Jésus portée par un témoin, la pensée de Jésus rappelée par ses témoins, l'exemple de Jésus, mis sous nos yeux par des chrétiens fidèles, des adultes, des jeunes ou des enfants, des compatriotes ou des étrangers, des gens en vue ou des croyants tout humbles.
En accueillant leur témoignage, en nous laissant questionner par leur vie, c'est Jésus que nous laissons entrer, Jésus qui nous les envoie. Et quand nous remontons ainsi du témoin de Jésus jusqu'à Jésus lui-même, Jésus nous fait remonter, encore plus haut, jusqu'à la source de tout amour, de toute mission, de toute gloire, "le Père des miséricordes", de qui vient toute consolation. | |
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| | | Espérance
Nombre de messages : 3945 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 17 Juil - 9:21 | |
| mardi 17 juillet
« Ces villes, autrefois, se seraient converties » (Mt 11, 20-24) | |
En ce temps-là, Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties, sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. » | |
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Pour mieux saisir la pensée de Jésus, repérons mentalement les six villes dont il parle. D'abord trois villes au nord du lac : Capharnaüm, centre de l'activité de Jésus en Galilée, et où Jésus disposait d'une maison, et deux bourgades voisines : Chorazin et Bethsaïda. Aux yeux de Jésus ce sont des villes privilégiées, puisque la plupart de ses miracles y ont été accomplis. Plus que les autres elles ont eu la possibilité d'authentifier les œuvres de Jésus comme celles de l'Envoyé de Dieu ; or elles ne se sont pas converties, elles n'ont pas fait pénitence. Elles ont continué à vivre comme si de rien n'était : ce sont, pour Jésus, des villes incrédules. Puis, soixante et cent kilomètres plus au nord, deux villes étrangères, Tyr et Sidon, deux ports phéniciens longtemps très riches et fiers de la hardiesse de leurs marins, deux villes païennes où la renommée de Jésus était parvenue, mais sans que Jésus y ait encore séjourné. Tyr et Sidon : deux villes ignorantes. Enfin, à l'extrême sud du pays de Juda, Sodome en ruines, le type même de la ville dépravée. De ces six villes, trois seulement sont prises à partie par Jésus, qui leur adresse cette invective sévère reprise des prophètes d'autrefois : "Malheur à toi !" Que veut dire cette différence de traitement ? Que vise Jésus à travers cet exemple des trois villes ? Sans doute ceci, qui demeure aussi vrai pour nous que pour Chorazin et Bethsaïda : rencontrer Dieu, voir à l'œuvre l'Envoyé de Dieu, cela crée des devoirs, cela confère une responsabilité beaucoup plus grande que la simple ignorance de Dieu, même si elle est orgueilleuse, ou le simple fait de vivre dans une société dépravée. Rencontrer le Christ, Messie de Dieu, c'est un don que Dieu nous fait, mais aussi le point de départ d'une vie plus cohérente, plus généreuse et plus droite. Cela ne change rien au cadre de notre vie, mais cela modifie profondément notre manière de vivre, de connaître et d'aimer. Rien n'est plus comme avant, dès lors qu'on a croisé en Jésus Christ Dieu se réconciliant le monde. C'est ce qu'il nous est donné de vivre aujourd'hui dans cette Eucharistie. Que notre découverte du Sauveur soit un moment intense et pauvre. Accueillons en lui le salut au nom des multitudes qui n'ont pas d'espérance. Demandons-lui la grâce de demeurer humbles dans notre foi, et fermes dans notre espérance pour demain. Que son Esprit nous donne d'ouvrir notre cœur largement à la bonté, "rien que pour aujourd'hui". | |
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| | | Espérance
Nombre de messages : 3945 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 18 Juil - 10:15 | |
| mercredi 18 juillet
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25-27) | |
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » | |
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"Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils." Cette confidence de Jésus se trouve au cœur de la prière que nous rapporte l'Évangile, action de grâces enthousiaste, cri de bonheur du Fils de Dieu fait homme, qui rejoint un autre cri du cœur, celui que Jésus opposera à l'incrédulité de ses ennemis, lorsqu'il dira solennellement, à propos de son Père : "Moi, je le connais !" Moi, j'ai de lui une expérience vitale et directe. Nous touchons là le point le plus vibrant, le plus inaccessible, du cœur humain et de la liberté humaine du Fils de Dieu. Pour Jésus, vivre, c'est être Fils ; aimer, c'est être Fils ; obéir, c'est être Fils ; mourir par amour pour les hommes, c'est vivre sa liberté de Fils. Et puisque le Père nous a d'avance destinés à reproduire l'image de son Fils, toute joie qui habite notre cœur est destinée à rejoindre sa joie de Fils ; tout notre désir de voir Dieu nous fait rejoindre Jésus dans son retour au Père ; tous les balbutiements et toutes les impuissances de notre foi viennent se noyer dans le témoignage de Jésus, qui redit, devant nous et en nous : "Nul ne connaît le Père, sinon le Fils". Nous n'avons pas, ici-bas, d'autre connaissance du Père que cette participation, pauvre et heureuse, au bonheur du Fils, qui dit :"Moi, je le connais !", et c'est l'Esprit qui nous la donne en partage. Nous n'avons pas d'autre rassasiement que la volonté du Père, celle dont Jésus, tous les jours, faisait sa nourriture ; et c'est l'Esprit qui nous la découvre, dans la parole de Jésus. Nous n'avons pas voulu garder d'autre richesse ni d'autre assurance que le regard posé sur nous du Père qui nous aime, ce regard que Jésus ne quittait pas du regard, et que l'Esprit nous fait pressentir ou retrouver. Nous n'avons plus d'autre soulagement, lorsque nous plions sous le poids du fardeau, que de venir nous mettre sous le joug de Jésus, qui détend aussitôt toutes les fatigues du cœur, parce que, aussitôt, le Maître nous prend à son école. "Venez à moi, redit Jésus, et moi je vous donnerai le repos !" Venez à moi, vous qui ployez sous le poids de l'épreuve, vous qui pleurez un être cher, car je viens habiter votre solitude. Venez à moi, vous qui êtes las de vous donner et de vous oublier, car avec moi, cette mort sera féconde. Venez à moi, vous que la haine a chassés de votre pays, de votre maison et des horizons de votre enfance, car avec moi vous serez dans le pays de Dieu. Venez à moi, vous qui pleurez de ne pouvoir pardonner, car je suis doux et humble de cœur. Ce que nous apportons aujourd'hui, et chaque jour, à l'Eucharistie du Seigneur, "pour la gloire de Dieu et le salut du monde", c'est le désir d'entrer dans cette humilité et cette douceur du Christ, c'est cette existence filiale, avec ses joies et ses secrets, c'est cette réponse au Père, authentifiée par notre vie fraternelle. Si ce désir filial nous habite et nous fait cheminer, peu importe que nos mains soient vides, peu importe que nos moissons demeurent invisibles, peu importe que l'exode se prolonge et nous pèse, car Jésus, déjà, nous donne le repos, et Dieu, pour sa gloire, prépare la rencontre où nous serons vraiment fils dans le Fils, filles dans le Fils, parce que nous le verrons tel qu'il est; et que nous le connaîtrons comme nous sommes connus. | |
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| | | Serviteur44
Nombre de messages : 4627 Age : 46 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
| Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 19 Juil - 6:30 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 28-30) En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme . Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » MÉDITER AVEC LES CARMES : "Venez à moi, dit Jésus, vous qui êtes fatigués et accablés". Vous qui travaillez dur, qui peinez à l'ouvrage, au rude labeur de la fidélité à Dieu ; vous qui pliez sous le poids de ce qu'il vous faut porter. Jésus visait, de son temps, avant tout le fardeau des préceptes de la Loi, que beaucoup ressentaient comme écrasant. Pour nous, il s'agit des multiples contraintes, des fatigues, des peines, des angoisses et des solitudes que nous impose la dure loi de la vie. "Venez à moi", dit Jésus. L'invitation est pressante et joyeuse. Pas d'autre route, pas d'autre certitude, pas d'autre maître ni d'autre appui que sa personne de Fils de Dieu, envoyé de Dieu pour le salut du monde. C'est lui et lui seul qui nous donnera le repos dans le monde à venir, et qui nous le donne en ce monde ci. Comment nous le donne-t-il ? Non pas en nous mettant à l'abri, dans une sorte de bulle d'espérance. Non pas en nous dispensant de l'effort, de la constance, de la fidélité. Non pas en nous libérant de la solidarité avec les nôtres qui souffrent ; mais en nous offrant la joie du Royaume en même temps que sa loi d'amour et sa présence, et en nous faisant prendre un chemin de douceur. "Venez à moi, dit Jésus, je suis doux et humble de cœur". C'est bien en ce monde que nous avons à servir le Seigneur, et il ne s'agit pas tellement, pour le suivre et lui plaire, de faire autre chose, mais de le faire autrement, et la douceur est justement une autre manière de voir les choses, les événements, et d'aborder les personnes. La douceur de Jésus, la douceur selon Jésus, ce n'est pas un comportement mièvre, infantile, irresponsable, c'est une qualité du regard et un supplément d'attention aux autres. C'est une volonté chaque jour réaffirmée de laisser à l'autre tout son espace, toute sa richesse, toutes ses chances de vivre. Il n'y a rien de plus reposant, à la suite de Jésus, que de se perdre de vue pour faire vivre les autres. C'est ce qu'on "apprend" en prenant le joug de Jésus et en s'attachant à le suivre. Cette douceur que l'on attendait du Messie (Za 9,9; Ps 37,11), c'est au fond le vrai sens de la Loi, et c'est alors que le joug du Sauveur devient léger. "Où est le bon chemin ? demandait Jérémie ; marchez-y et vous trouverez la tranquillité pour votre âme" (Jr 6,16). La paix de l'âme, selon le prophète, impliquait déjà un choix onéreux et un accord profond avec Dieu ; et c'est cela que le chrétien expérimente en mettant ses pas dans ceux de Jésus. |
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