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 Le PAIN des forts...

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Fanny

Fanny


Nombre de messages : 1546
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 04/12/2005

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MessageSujet: Le PAIN des forts...   Le PAIN des forts... EmptyMar 11 Sep - 14:57

Chère Jacqueline et chère Elise, je vous avais promis ce témoignage, qui atteste que le Christ est le Centre de nos vies, notre rocher, notre soutien, notre unique Espérance… sunny Je souhaite que ce récit vous apporte, comme à nous tous, une plus grande fermeté dans la foi, et une confiance absolue en l’Amour qui nous donne la Vie !

Premier mai 2003 ; le printemps s’épanouissait dans toute sa splendeur, en Auvergne. Les arbres, d’un vert neuf et plein de vie, côtoyaient les grappes neigeuses du lilas double, celles du lilas rose, le vol de papillons enchanteurs, d’insectes de toute sorte… Le regard émerveillé se complaisait devant tant de beauté et de perfection, celles de la Création.

Mais belle-maman venait de tomber malade, à 200 km de là, en bord de Saône, et nous devions quitter ce paradis pour quatre mois en enfer ; au propre comme au figuré. Si nous avions su les épreuves qui nous attendaient !… Nous partions à sa rescousse, prévenus par une amie de grand-maman. Celle-ci était alitée, nous allions apprendre bien plus tard, que la cause en était un accident vasculaire cérébral (AVC), celui-là mineur.

La semaine précédente, nous étions déjà allés voir mamie, qui n’allait pas bien du tout. Cette fois-ci, nous emportions l’essentiel, pour un séjour indéterminé chez grand-mère : nous voulions lui tenir compagnie et la soutenir moralement, mamie vivant seule ; le voisinage ne faisant pas tout.

C’est ainsi que nous avons trouvé mamie au lit, angoissée, se remettant tout juste de ce premier AVC. Son médecin est venu le lendemain, il a ordonné l’hospitalisation ; pauvre belle-maman, elle avait horreur de l’hôpital, et nous l’avons vue partir toute révoltée, malgré nos paroles rassurantes…, quelle épreuve, quel chemin de croix commençait pour elle !…

Avant de partir dans l’Ain, région que sillonnait à pied (le plus souvent) le saint Curé d’Ars, il m’était venu à l’esprit qu’à Montmerle-sur-Saône, il y avait une église et que j’allais pouvoir participer à la messe, ô joie sans pareille ! Vous savez, tant que l’on n’est pas vraiment privé d’une chose, on ne peut pas en apprécier toute la valeur ; alors quand il s’agit de la Présence réelle !!… moi qui ne peux quasiment jamais recevoir la Sainte Hostie, j’ai bondi de joie en mon cœur à la perspective de prier et chanter en communauté, et de recevoir le Christ !

C’est ainsi que durant presque deux mois, nous avons accompagné avec amour mamie, qui a fait plusieurs AVC, et que l’on transportait, tantôt sur l’hôpital de Mâcon, tantôt en maison de convalescence : nous faisions les trajets presque tous les jours, sous une chaleur torride – celle de la canicule de 2003, qui a sévi en Europe et au-delà, et qui a commencé dès le printemps sur ces bords de Saône. Un enfer : nous étions constamment préoccupés, voire angoissés, par l’état de santé de belle-maman, que nous nous efforcions de soutenir à chaque visite, et nous souffrions terriblement de la chaleur anormale, dans une voiture sans climatisation, aux heures les plus ensoleillées de la journée. 40 km jusqu’à Mâcon… Certains jours, nous avons cru mourir de chaleur et de fatigue. Quant aux pauvres malades, je ne vous dis pas ce que ce double enfer leur faisait endurer ! Mamie attendait notre visite comme un port d’attache, c’est l’impression que je ressentais.
L’un des AVC avait rendu mamie hémiplégique et aphasique : paralysée du côté droit, et ne pouvant plus s’exprimer intelligiblement. Seigneur, quelle rude traversée du désert ! Mamie n’y voyait presque pas (depuis quelques années), ne pouvait plus se faire comprendre, et ne pouvait se lever ni marcher ; nous lui parlions quand même, essayant de sauvegarder la relation… Mais jamais le langage ne lui est revenu. Alors, il ne nous restait vraiment que le pur langage du cœur… celui que, des semaines plus tard, j’ai compris comme venant du Christ Lui-même, grâce à la prière et à la communion Eucharistique. Imaginez, moi qui ne parvenais pas à tutoyer ma belle-mère, tant elle m’inspirait de respect, je me suis mise à lui caresser doucement les mains, les bras (surtout du côté paralysé), à chaque visite, pendant que mon mari et moi lui parlions : je sais bien que c’est le Christ-Jésus qui m’a inspiré ces gestes d’amour et les paroles d’encouragement et de vie que j’ai pu dire à cette femme si sensible, si affectueuse, si bonne… une femme qui ne pensait pas à elle-même, qui avait un coeur généreux… Nous nous aimions.

Je me souviens d’un jour – toujours aussi torride – où mamie me désignait ses mains, toutes violacées d’hématomes (à cause de ses chutes, dues aux AVC, et à cause d’un traitement sous anti-coagulants…) : elle me faisait comprendre son souhait que je lui coupe les ongles ; Seigneur ! Il faisait horriblement chaud, même dans l’hôpital – pauvres malades !! -, et j’ai coupé les ongles de ses deux mains avec peine et beaucoup d’amour, en ayant à l’esprit Jésus-Serviteur lavant les pieds de ses disciples : c’est en cela que la Parole S’incarne en nous…

Grâce à la Sainte messe, à la communion tant à la Parole qu’à l’Eucharistie, le Christ a pu faire de moi l’instrument de Sa compassion et de Son Espérance… Il m’a communiqué Sa Vie, afin que je puisse La donner à mon tour à belle-maman… Quelle merveille !

…ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.
Galates 2, 20

Et pourtant, le curé du lieu n’avait rien de réjouissant (pardon, Seigneur, mais c’est vrai) : du genre « va-t-en-guerre », à l’opposé de l’Amour. Quand il « invitait » du regard à s’avancer vers la Table de la communion, ses yeux étaient tellement sévères, peu amènes, qu’on avait envie de fuir… ! Je redoutais sa présence ; mais je n’aurais manqué la rencontre dominicale avec le Christ pour rien au monde.
Quand je pense que le saint Curé d’Ars venait prier dans la chapelle des Minimes, un peu plus loin, sur une petite colline… !

Le dernier accident vasculaire (à une jambe, celui-là) a nécessité une opération, dont mamie ne s’est pas réveillée… Nous n’étions pas près d’elle, hélas… ! En effet, l’infirmière en chef, la veille au téléphone, a refusé de nous informer sur l’état de santé de grand-mère, alors que nous obtenions toujours des nouvelles auparavant ; je crois que c’est là une erreur de la part du personnel hospitalier, qui a estimé nécessaire d’écarter les personnes de la famille du moment du trépas ; nous, nous pensons le contraire, et nous avons été très choqués.
Le lendemain matin, nous sommes partis sur le champ, une infirmière nous ayant quand même avertis - mais bien tard - que le pouls de mamie était imprenable… Trop angoissés pour échanger un seul mot, nous avons subi la chaleur coutumière pendant les trois quarts d’heure du trajet… Mon seul secours a été la Sainte Vierge, que j’ai priée sans discontinuer, afin qu’elle assiste mamie dans ses tout derniers instants : elle seule pouvait le faire…

Dans le vaste hôpital, pas un prêtre ni un religieux : juste un aumônier, absent, représenté par un numéro de téléphone portable punaisé sur une petite porte ; je ne l’ai jamais vu. Si le Christ n’avait pas été si Présent pendant ces longues et rudes semaines, le vide spirituel face à la souffrance et à la mort aurait été profond, cruel… Mais le Seigneur était là, au plus fort de l’épreuve et de l’enfer : Il a donné avec Tendresse les merveilles de son Amour qui réconforte et dit la Vie, qui est Espérance de résurrection !

…"Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand coeur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ.

2 Corinthiens 12, 9


Je n’en ai pris conscience qu’un peu plus tard, après le décès de ma chère belle-maman ; il en est presque toujours ainsi quand l’Esprit Saint agit puissamment dans notre vie : il nous faut un temps de recul pour comprendre que Dieu veille et prodigue Son Amour au milieu des pires tempêtes et apaise les eaux de l’âme… Il ne nous abandonne jamais. Béni soit-Il !


P.S. Et pour ceux et celles qui me liraient avec scepticisme, j’ajouterai que ces quatre mois (juillet et août ayant été consacrés à s’occuper de la maison et de son mobilier : elle n’appartenait pas à grand-mère…), nous les avons vraiment vécus en enfer : ni de jour ni de nuit nous ne trouvions d’apaisement à notre chagrin et à notre angoisse, pas plus que de fraîcheur au sein d’un climat sans pitié… En effet, la maison ne possédait pas d’isolation au niveau de la charpente du toit, et toute la chaleur accumulée le jour se déversait la nuit à l’étage…
Dans cette fournaise, seul le Christ pouvait étancher notre soif ! ostie
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