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| "Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit..." | |
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Fanny
Nombre de messages : 1546 Localisation : Auvergne Date d'inscription : 04/12/2005
| Sujet: "Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit..." Mar 6 Mai - 18:17 | |
| Pour ceux qui me feraient un procès d'intention avant même de me lire, je préciserai que j'ai écrit ce texte médité en septembre 2007 ; je vois de temps à autre, des conflits et dissensions éclater sur tel ou tel forum ; ce sujet est donc le bienvenu, d'autant que la fable est connue... Et pour les allergiques à la Parole de Dieu, prière de s'abstenir! Vous pourriez attraper des boutons, qui sait? LE LOUP ET L’AGNEAU Fable de Jean de La Fontaine
« La raison du plus fort est toujours la meilleure, nous l’allons montrer tout à l’heure. »
« Un agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure… »
Quel tableau idyllique, plein de paix! Un agneau doux et blanc comme la neige - le symbole même de la pureté et de l’innocence - s’abreuve dans le courant d’une rivière limpide, transparente… On se croirait au Paradis : la Terre originelle.
« Un loup survient, à jeun, qui cherchait aventure et que la faim en ces lieux attirait… »
Brusque contraste : on revient douloureusement à la réalité terrestre !! Un loup, symbole de la férocité et de l’avidité, surgit ; et un loup affamé ! On a tout à craindre… Le loup n’a pas la réputation d’être commode, ni accommodant !
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? dit cet animal plein de rage, tu seras châtié de ta témérité. »
« Sire, répond l’agneau, que votre majesté ne se mette point en colère, mais plutôt qu’elle considère que je me va désaltérant dans le courant plus de vingt pas au-dessous d’elle, et que, par conséquent, en aucune façon je ne puis troubler sa boisson. »
L’attaque est directe et cinglante : pas de ménagements à l’égard du jeune et fragile agneau ; le loup sait que sa force – sa position - fait de lui un dominant, un tout-puissant ; il lui faut juste trouver un prétexte pour se saisir d’un plus faible que lui, pour s’emparer de sa vie. Comme la réponse de l’agneau est la vérité même, le loup se sent contraint de se rendre à l’évidence… il avance donc un autre prétexte :
« Tu la troubles ! dit cet animal cruel, et je sais que de moi tu médis l’an passé. »
« Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? reprit l’agneau, je tette encore ma mère. »
Nouvelle vérité d’évidence : le loup ne sait plus quoi inventer pour se donner une bonne raison (donc bien mauvaise) de se jeter sur l’agneau ; ses prétextes sont alors plus que fallacieux :
« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ! vous ne m’épargnez guère, vous, vos bergers et vos chiens. On me l’a dit, il faut que je me venge. »
L’agneau doit « payer » pour ceux de ses semblables qui l’ont précédé, il est comme le bouc émissaire, il porte sur lui toutes les fautes de ses ancêtres : le loup veut se faire justice lui-même en se vengeant de ceux qui le chassent…
« Là-dessus, au fond des forêts, le loup l’emporte et puis le mange, sans autre forme de procès. »
La conclusion de la fable nous renvoie à la morale, exceptionnellement en tête de ce court récit : non seulement « ventre affamé n’a point d’oreilles », mais le plus fort en ce monde, se donne toutes les raisons et tous les droits, au mépris de toute justice.
Le loup n’est qu’un animal, qui a pour excuse d’avoir faim : la prédation est naturelle. Mais l’homme – cet animal augmenté d’une âme - qui s’acharne sur plus faible que lui, quelle « faim » le tenaille ? Celle de Caïn, jaloux de son frère – auquel il n’est pas reconnu le droit d’exister ? ! (Abel signifie « buée », en hébreu) ; celle des frères de Joseph, à deux doigts de tuer celui-ci mais, par crainte ultime de Dieu, renonçant à renouveler l’acte de Caïn… ? Ils n’en rouent pas moins de coups Joseph, et le vendent à des marchands d’esclaves. Ou la jalousie du fils aîné qui voit revenir le fils prodigue, que leur Père accueille à bras ouverts ?? N’y a-t-il pas assez de place au sein d’un Cœur aussi Miséricordieux ? N’aime-t-Il pas tous Ses enfants, jusqu’au dernier pécheur ?? Et comment ne chérirait-Il pas particulièrement celui qu’Il croyait perdu ??
Cet appétit de puissance – nos démons intérieurs, avides et voraces - est dénoncé dans toute la Bible comme un refus de laisser l’autre vivre, un refus de l’Aimer. Il est enraciné dans le péché originel.
L’Evangile selon saint Luc (14, 7-14) nous le rappelle explicitement :
« …quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. » Lc 14-11
"Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles." (Lc 1, 52 Magnificat)
Celui qui se fait serviteur, comme le Christ, celui-là rend à l’autre sa dignité, il porte sur lui un regard de considération, d’amitié et de tendresse : il le valorise, il l’élève, il l’enrichit de son Amour. Comme le Père, il lui dit : "Tu as du prix à mes yeux".
Je ne crois pas que Dieu notre Père nous regarde du haut du Ciel, mais bien davantage qu’Il S’avance à notre rencontre, scrutant l’horizon de notre cœur, espérant toujours ardemment notre retour, notre conversion… Mais alors, quelle Joie dans le Cœur de Dieu!!
Laisser la première place aux petits, aux pauvres, à ceux qui ont faim de Dieu, est une large ouverture sur la Vie, sur l’Espérance, sur la Résurrection. Nous ne sommes riches du Don de Dieu – ses largesses -, que dans la mesure où nous les partageons sans compter avec nos frères, par pur Amour. Nous sommes redevables des talents que nous avons reçus et que nous devons faire fructifier à l’infini !
"Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement." Matthieu 10, 8
"Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce." Jean 1, 16
"Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba! Père! L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." Romains 8, 15-16
"Qui donc en effet te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifier comme si tu ne l'avais pas reçu?" 1 Corinthiens 4, 7
"Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à mener une vie digne de l'appel que vous avez reçu : en toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres avec charité ; appliquez-vous à conserver l'unité de l'Esprit par ce lien qu'est la paix. Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit, comme il n'y a qu'une espérance au terme de l'appel que vous avez reçu ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous." Ephésiens 4, 1-6
Dernière édition par Fanny le Mer 7 Mai - 22:01, édité 1 fois |
| | | Jacqueline
Nombre de messages : 388 Date d'inscription : 23/07/2006
| Sujet: Re: "Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit..." Mer 7 Mai - 17:42 | |
| Voici un texte glané sur un site protestant pour étayer la parabole magnifiquement commentée ci-dessus. Prions , frères et soeurs que nous dominions "cet appétit de puissance" , intrinsèque à l'homme , afin de le transformer, avec la Grâce de Dieu qui, dans ce cas là, ne nous manquera pas en "appétit d'humilité" .VOUS NE DEVEZ PLUS JOUER AVEC LE FEU
Je m’en tirerai comme les autres fois, et je me dégagerai. Il ne savait pas que l’Éternel s’était retiré de lui."
Juges 16.20
Quand il faut apprécier le péché de Samson, les avis divergent.
Certains estiment que son amour exagéré des femmes l’a perdu, et c’est en partie vrai ; d’autres disent que c’est sa légèreté spirituelle qui est son véritable péché, c'est sans doute vrai aussi !
Mais indéniablement, son péché numéro un, c’est cet excès de confiance en lui qu’il manifeste encore une fois, une fois de trop, à l’occasion de l’épisode avec Delila.
Samson ressemble à tous ces gens qui connaissent le succès, en toute circonstance, en toute occasion !
Ils finissent par se croire invulnérables et commettent l’erreur de trop qui va les perdre définitivement !
Ne lui ressemblez pas !
Refusez ce récif de la facilité !
Gardez-vous de jouer avec le feu, et de croire que vous pouvez vous en tirer comme à chaque fois !
Regardez bien l’histoire de cet homme ; ce n’est pas sa force surnaturelle qui l’a quitté dans un premier temps, ce n’est pas davantage sa communion (relative) avec Dieu, mais c’est son coeur qui l’a trahi Juges 16.18.
Nos pires ennemis ne sont pas les Philistins en embuscade, ni même les charmes trompeurs d’une Delila, mais notre propre coeur, avec ses faiblesses coupables !
Il vous est impossible de continuer à jouer avec le feu, d’être en permanence à la frontière du bien et du mal, de naviguer à vue entre les récifs coupants du péché !
Tôt au tard vous vivrez ce que cet homme a vécu !
Je ne sais pas comment vous envisagez d’interpréter ce texte du prophète Jérémie :
"Malheur à l’homme qui se confie dans l’homme" Jérémie 17.5 ; s’il fait indéniablement allusion à la confiance que vous pouvez mettre dans les autres êtres humains, ce texte fait aussi allusion à l’excès de confiance en soi !
Attention, vous n’êtes certainement pas meilleur que Samson, ni plus fort que lui !
Ne vous cachez pas derrière d’hypothétiques résultats spirituels pour justifier votre jeu trouble !
Ce n’est jamais une preuve, ni une excuse !
Samson, bien que se conduisant n’importe comment, a continué à avoir du résultat, jusqu’au jour où Dieu l’a abandonné à sa misère !
Vous ne pouvez pas vous moquer de Dieu continuellement !
Il est important d’en finir avec votre indigence !
Gardez-vous d’un excès de confiance en vous-même !
Si les gens qui n’ont pas un minimum de confiance en soi ne peuvent pas être heureux d’ailleurs Dieu travaille à nous rendre notre dignité d’êtres humains et la conscience de nos capacité le Seigneur ne peut rien pour ceux qui placent exclusivement leur confiance en eux-mêmes !
C’est l’histoire des plus grands scandales, des chutes les plus retentissantes, des erreurs impossible à réparer !
Vous croyez à la grâce de Dieu et vous avez raison, mais ne faites pas de la grâce de Dieu une occasion de vivre de manière dissolue, légère et si dangereuse pour votre âme !
Coupez avec le mal, abandonnez votre Delila (quelle qu’elle soit), faites un choix courageux et viril !
Une prière pour aujourd’hui
Seigneur je reconnais avoir été sur le fil du rasoir depuis déjà trop longtemps ; j’ai cru pouvoir jouer ainsi avec le mal sans risquer de souffrir ; pardonne-moi et aide–moi, Seigneur, à me dégager de cet excès de confiance qui n’est rien d’autre qu’une manifestation déguisée de mon orgueil.
Au nom de Jésus j’ai prié.
Amen. Samuel FOUCART |
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