Si vous le désirez, un sujet a été ouvert sur la mortification, l'ascèse dans la vie spirituelle etc... ici:http://docteurangelique.forumactif.com/viewtopic.forum?p=33310#33310
Pour la question du jeûne, on ne va pas bien sûr faire tout un "cours"

sur le jeûne, je voudrais simplement signaler quelques points qui me semblent utiles et à développer personnellement.
1- Certes, c'est une réalité un peu négligée depuis environ 40-50 ans. Un exemple très simple: le jeûne eucharistique a en un certain sens complètement disparu! Pourquoi? Comment?
Des gens parlent du jeûne de Medj, mais oublient que de tradition nous avons trois jours de jeûne par semaine! Le vendredi, le mercredi, et pour certains, parfois le samedi. C'est encore comme nous le voyons la disparition de la notion. Réalité donc négligée et oubliée soi-disant pour dépasser les excès du passé, pourtant:
a) C'est une réalité inévitable et nécessaire, car nous sommes des humains, nous avons un corps, une âme…
b) mais à gérer selon nos besoins en fonction de notre progrès spirituel (la montée)
c) Il est bon d'arriver à un équilibre, insérant de manière constante le jeûne, vivant je dirais d'une manière "chaste" la gestion du jeûne. (Arriver à la vitesse de croisière) Dans ce sens, un minimum de jeûne demeure. Mais au fond c'est un équilibre nouveau, une purification, un rationnement géré désormais par un instinct d'en Haut. La "chasteté" dans la pratique du jeûne.
d) les jeunes générations, depuis plus de vingt ans au moins, veulent jeûner et ont besoin d'y voir clair!
2- Le Christ ne sépare pas le jeûne de la prière. Vider d'un côté (par le jeûne), et remplir de l'autre (par la prière). Mais vider, vider, vider, sans prier, ça devient une "pénitence de bêtes".
Il y a une spécificité au jeûne chrétien, à retrouver, car s'il s'agit d'ascèse pour ascèse, certains moines ou ascètes d'extrême orient nous dépasseront toujours. ("les pénitences de bêtes" comme les appelle sainte Thérèse d'Avila, "à éviter")
Pour ce qui est de la spécificité du jeûne chrétien: le Christ donne une belle indication quand il dit (Mt 9,14-17) que jeûner (être en deuil) se fait quand l'Epoux n'est point là! Il donne ainsi un sens à la fois beau et profond au jeûne, comme travail de recherche, de désir, d'activation pour retrouver l'Epoux (dans notre cœur). Donc je dirais par mode de boutade: selon le Christ, il semblerait que celui qui n'est pas uni au Christ, doit "jeûner", dans le sens qu'il est sur le chemin du combat spirituel, où il rencontre les différentes variétés de jeune, qui servent un seul but: Trouver le Christ.
3- Il faut lui apporter du discernement. Vertu suprême. Cfr. L'enseignement des Pères du Désert sur le Discernement: fondamental:
http://www.amorvincit.com/jean_cassien_seconde_conference.htm
4- Jeûne et accompagnement spirituel: pas trop à séparer, et ce, pour apprendre le discernement et le recevoir. L'obéissance (à Dieu, par l'accompagnateur) vaut mieux que les sacrifices (faire de grandes choses à notre tête)! L'orgueil spirituel existe, et c'est inutile de l'enfler!
5- Il y a non seulement différentes sortes de jeûnes comme le souligne avec perspicacité Clotilde, mais aussi, il y a des niveaux de jeûnes:
a) le jeûne de la langue et de la pensée
b) la charité (sortie de soi, de notre propre égoïsme, le carême nous rappelle cette dimension: et la compassion, la miséricorde exercée envers les autres efface une multitude de péchés).
c) le jeûne "spirituel": ne pas chercher les consolations, les visions, les goûts spirituels etc (cfr Jean de la Croix, Montée du Carmel Livres II et III, et nuit obscure livre II)
Bon, c'est déjà pas mal, bien que succinct.
Jean