Oui, je l'ai vu, il est très bon.
Une nuit agitée, houleuse, sur un morceau de terre noire perdue au milieu d’une mer qui l’est tout autant. Deux hommes jeunes sont là, qui semblent être des sentinelles, des gardiens qui veillent sur cette île et sur ses montagnes de charbon. Un bateau s’annonce, un bâtiment militaire allemand, on comprend que nous sommes pendant la deuxième guerre mondiale. Un des deux Russes se cache, s’enfouit dans un tas de charbon. Les Allemands alpaguent l’autre, l’interrogent, le brutalisent, le menacent. Il finit par indiquer la cachette de son compagnon, Tikhon, qui perdra la vie par sa faute. Lui, Anatoli, sera épargné. Les Allemands l’abandonneront à son sort, à ses remords, comme s’il ne valait même pas la peine d’être exécuté…
Bien des années passent… L’île est toujours là, toujours battue par les vagues, toujours surplombée par un ciel d’épouvante. Un monastère orthodoxe s’y est établi, habité, entretenu, chauffé, hanté par un moine solitaire : Anatoli. Il s’échine à tous les travaux quotidiens, en même temps qu’il reçoit les fidèles, les entend en confession. Son comportement est étrange, déréglé, il est presqu’effrayant. La rumeur dit qu’il possèderait le pouvoir de guérir les malades, d’exorciser les démons et de prédire l’avenir. C’est pour ça sans doute que tant de pauvres gens viennent le voir dans ces lieux oubliés des dieux.