Dans ma famille, au plus lointain souvenir, je me vois avec mes frères et soeurs chaque soir à genoux devant un crucifix ou la crèche faire notre prière avec nos parents. Il y avait souvent un prêtre, un très pauvre, un artiste ou un représentant du métier (bazar) de mon père présent à table le midi ou le soir.
Quand j'allais en vacances chez ma grand-mère paternelle à Floirac dans le Lot, elle nous invitait à dire le rosaire le soir avant de se coucher, car elle était tertiaire dominicaine, et dans le reste de l'année elle m'invitait à des récollections de dominicains pour le tiers-ordre. C'est à cette occasion que j'ai écouté le Père Chery, responsable en plus du dialogue avec les sectes. Elle m'amenait en pèlerinage à Lourdes, Ars, Strasbourg, Domrémy. Et bien sûr aussi au couronnement de Marie et à la prière du mois de Mai.
A l'école Montessori la vie d'écolier et la vie religieuse étaient très imbriquées dans la journée. Au milieu des locaux il y avait une chapelle en carton de notre taille, où on pouvait fabriquer des vitraux, dire la messe avec un autel à notre taille ainsi que de petits calices, et très jeune j'ai écrit en script mon missel à la main et je l'ai relié. Durant le carême, au milieu de l'école on avait une maquette de Jérusalem et une autre de Rome et ses églises, et chaque jour avec des santons les professeurs nous jouaient les évangiles jusqu'à la passion et résurrection. Ensuite on allait à la cathédrale voir les offices de la semaine sainte, en ayant avant répété les chants grégoriens en latin.
J'ai fait ma première communion le 24 juin 1948 (j'ai encore l'image) à 6 ans avec le désir du martyre avec Jésus présent avec moi comme les saints à Rome, et d'être ami de Jésus pour aller à Jérusalem avec lui dans le temple. Mais j'étais aussi convaincu de mon indignité et du pécheur que j'étais avec la sensualité de cet âge. Aussi quand l'abbé Fayaut à 8 ans m'a demandé si je voulais être prêtre, car je lui servais la messe chaque jour et j'aimais prier les yeux fermés pour mieux écouter la parole de Dieu ou la messe, je lui ai dit que je ne m'en sentais pas digne. C'est l'abbé Jacques Glangeaux qui était l'aumônier de l'école Montessori et qui déjà me préparait pour ma première communion avec un suivi de notre évêque Mgr Rastouil. Déjà en 1948 nous avions eu l'autorisation de messe face au peuple, en français, au milieu de notre école, bâtie en carton dans une usine où l'on recueillait la laine de mouton à côté. Ces messes me marquaient beaucoup et j'ai ainsi appris par coeur le début de l'évangile de Jean, dit à la fin de chaque messe : " Au commencement était le Verbe..."
Ma confirmation a été faite le 9 juin 1952 (j'ai encore l'image) avec mes deux frère et soeur plus jeunes à ste Thérèse de l'Enfant Jésus. J'avais 10 ans et la trouille de ne pas savoir répondre aux questions du vicaire général, l'abbé Besse, devant notre évêque.
Durant les vacances on allait en Creuse à Sardent, la paroisse de l'abbé Glangeaux. (Chabrol, originaire du village, y tourna son premier film, "Le beau Serge".) Nous, on venait faire de l'évangélisation en jouant la passion dans les églises et les bars, nous étions près de 12 jeunes dans son presbytère, et j'ai des bons souvenirs du silence plein de Dieu dans les heures du jeudi saint, de nuit, chacun à son tour de veille.
Dans cette enfance Jésus était très présent pour moi.Aussi a 21 ans quand je me suis convertie, j'ai renoncer à la gloire qui se présenter pour moi en danseur étoile, a la vie caché avec Jésus que j'ai eu la grace de vivre depuis 41 ans à LIMOGES. DEO GRACIAS.paul mandonnaud