| | Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 29 Mai - 10:47 | |
| 29 mai « Vous recevrez la vie éternelle » (Mc 10, 28-31) En ce temps-là, Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront les premiers. » MEDITER AVEC LES CARMES "Sept fois plus", dit Ben Sira ; "au centuple", dit Jésus : Dieu n'est jamais en reste de générosité ! À Dieu tout est possible, nous disait Jésus dans l'Évangile d'hier, tout, même de faire entrer un riche dans le Règne, même de nous donner un cœur de pauvre quand, de nous-mêmes, nous n'y parvenons pas. Sommes-nous des riches, sommes-nous des pauvres, devant les exigences du Royaume ? Nous serions bien incapables de le dire, mais d'une chose, en tout cas, nous sommes sûrs, comme saint Pierre et les autres disciples, c'est que nous avons voulu tout quitter pour suivre le Fils de Dieu. La réponse de Jésus à Pierre est une promesse solennelle, qui vaut pour nous aujourd'hui : "En vérité je vous le dis, personne n'aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfant, champs, à cause de moi et à cause de l'Évangile, sans recevoir au centuple maintenant, en ce temps-ci, maison, frères, sœurs, mère, enfant, champs, avec des persécutions, et dans le monde à venir, la vie éternelle". Tout y est : le cadre du bonheur : la maison, les champs, la sécurité des horizons familiers, et les partenaires du bonheur : les frères et sœurs avec qui l'on partage, mère et père où puisent les racines de notre cœur, les enfants pour qui l'on rêve et pour qui l'ont bâtit. Puisque nous sommes sur cette terre "des voyageurs", Jésus aurait pu aller d'emblée à l'essentiel, et dire : "Ceux qui ont quitté tout cela recevront la vie éternelle dans le monde à venir". Eh bien non ! Il s'attarde sur le temps du passage, sur ce que nous avons à vivre "maintenant en ce temps-ci", nous qui sommes voués au Christ, à l'Évangile et à la prière. Dès maintenant nous recevons le centuple, car nous avons encore à aimer. Le Royaume de Dieu ne nous fait pas faire l'économie de l'affectivité ; mais notre affectivité elle-même prend les dimensions du Royaume. Tout passe au pluriel : là où nous ne disions "moi", nous disons "nous". Tout passe à l'universel : "miens sont les champs, miennes les maisons", partout où le Seigneur m'envoie ; "miens" sont les frères et sœurs, et les mères" du monde entier, parce que le Christ donne à mon amour la dimension du sien. "Miens sont les enfants", les enfants que je n'aurai jamais, qui ne seront jamais à moi, parce qu'ils sont les enfants de Dieu. Et pourtant, cet universel est vécu au quotidien, car c'est dans le quotidien que Dieu travaille et que tout lui est possible. Dès lors l'amour d'une sœur pour ses sœurs universelles se vivra au jour dans le quotidien des visages, du support et du service. Les sœurs universelles seront aimées à travers quinze ou vingt sœurs bien journalières et sans surprise, des blanches et des noires, des vaillantes et des fatiguées, des âgées et des jeunes, des libérées et des douloureuses ; des sœurs à aimer au nom de Jésus, c'est-à-dire avec un cœur qui ne possède plus, qui n'accapare plus, qui n'enferme plus et ne s'enferme plus. Ce sont les sœurs, les frères, du centuple, les sœurs données pour ce temps-ci, pour vivre avec elles le temps des persécutions, c'est-à-dire une destinée paradoxale où l'amour de Dieu est la source, le but et le moyen de toutes choses, où le don au Christ est le seul critère du bonheur, où l'Évangile est la seule assurance est la seule ambition |
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 30 Mai - 9:50 | |
| 30 MAI
« Le Fils de l’homme sera livré » (Mc 10, 32-45) | |
En ce temps-là, les disciples étaient en route pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux ; ils étaient saisis de frayeur, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. Prenant de nouveau les Douze auprès de lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
MÉDITER AVEC LES CARMES

Dans l'Évangile d'hier, Pierre disait à Jésus : "Nous avons tous laissé et nous t'avons suivi !". Aujourd'hui les deux fils de Zébédée, pressentant que la montée à Jérusalem va accélérer les événements, prennent les devants et déclarent sans vergogne à Jésus la récompense à laquelle ils ont pensé : rien moins que les deux places d'honneur auprès de lui, dans sa gloire. Jacques et Jean, tout comme Pierre, sont des fidèles et des inconditionnels de Jésus, mais ils ont encore de l'ambition et s'attendent à des privilèges. Ils s'imaginent que leur amitié leur donne des droits. Dès lors ils jouent des coudes, ils se poussent en avant, et ils se placent, avant même que Jésus leur ait fait signe, à sa droite et à sa gauche, décidant par eux-mêmes qu'ils sont les meilleurs, les plus aimés, et les plus dignes de l'être.
À travers ce statut privilégié qu'ils s'arrogent aux pieds de Jésus, Jacques et Jean espèrent acquérir une position de force et de prestige dans la communauté ; et la réponse de Jésus, sans sévérité mais sans concession, va resituer les deux frères à leur vrai niveau et à leur vraie place par rapport à lui-même et par rapport à sa communauté.
Ce qui importe avant tout, explique Jésus, c'est de prendre le vrai chemin vers la gloire, et donc de s'identifier à lui-même dans son passage pascal, de boire à la coupe où déjà il boit lui-même, celle de l'insécurité et du rejet par son peuple, de s'immerger sans retour dans le baptême des souffrances du Messie où lui-même est déjà plongé :" La coupe que je bois, vous la boirez ; le baptême dont moi je suis baptisé, vous en serez baptisés".
Et ce partage du destin de Jésus va modifier du tout au tout l'attitude des deux frères dans la communauté. Ils devront écarter de leur cœur toute volonté de puissance et de domination, et même tout sentiment de mériter un traitement à part. Leur grandeur sera de servir ; leur désir d'être les premiers, les plus proches de Jésus, fera d'eux des frères disponibles à tout instant, et dérangeables à longueur de vie.
Bien mieux : à l'image du Christ ils donneront leur vie en rançon pour la multitude. Mais tout cela, pour Jacques, pour Jean, pour chacun(e) de nous, prendra un visage très quotidien, très réaliste et très humble. Donner notre vie, c'est en effet faire place en nous aux réflexes que saint Pierre et énumérait à l'instant :
Prendre la mesure de nos limites, et de notre condition de voyageurs, car "toute chair est comme l'herbe, et tout son éclat, comme fleur herbe",
Accueillir chaque jour la parole de notre Dieu comme une force régénérante,
Aimer "sans feinte", c'est-à-dire sans calculs, sans rêve de puissance, sans illusion de supériorité,
Aimer "ekténôs", avec ardeur, d'une charité attentive et empressée,
Aimer "ek kardias", de cœur, d'un cœur libéré et dans le cœur de Dieu.
| |
|
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 1 Juin - 9:51 | |
| 1er juin « Ayez foi en Dieu » (Mc 11, 11-25) | |
Après son arrivée au milieu des acclamations de la foule, Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze. Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie, il eut faim. Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Alors il dit au figuier : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » Et ses disciples avaient bien entendu. Ils arrivèrent à Jérusalem. Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes, et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple. Il enseignait, et il déclarait aux gens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Apprenant cela, les grands prêtres et les scribes cherchaient comment le faire périr. En effet, ils avaient peur de lui, car toute la foule était frappée par son enseignement. Et quand le soir tomba, Jésus et ses disciples s’en allèrent hors de la ville. Le lendemain matin, en passant, ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux racines. Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : « Rabbi, regarde : le figuier que tu as maudit est desséché. » Alors Jésus, prenant la parole, leur dit : « Ayez foi en Dieu. Amen, je vous le dis : quiconque dira à cette montagne : “Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer”, s’il ne doute pas dans son cœur, mais s’il croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé ! C’est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. Et quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. »
|
C'est vraiment une coalition contre Jésus, la coalition des autorités religieuses (les chefs des prêtres), des intellectuels (les scribes), des hommes en vue de la politique (les anciens). Que reprochent-ils à Jésus ? – de prêcher dans le temple sans permission, sans être un scribe spécialiste de la Loi, sans s'inscrire dans la tradition d'un groupe détenteur du savoir, sans se référer à aucune autorité. À première vue Jésus semble ne pas répondre. Mais en réalité, il donne sa réponse, et une réponse lumineuse, en nommant Celui que les scribes n'ont pas nommé, Celui qui seul détient l'autorité dans le temple en matière d'enseignement : Dieu, le Père qui l'a envoyé. C'est cette autorité et ce mandat de Dieu qu'exprimait le rayonnement du Baptiste. À plus forte raison les scribes devraient-ils reconnaître Dieu à l'œuvre dans la parole et les actes de Jésus. Mais ils ne posent pas la question à ce niveau-là, et réclament la soumission à une autorité humaine en oubliant les droits de Dieu. Il nous arrive, à nous aussi, dans la vie personnelle, mais aussi dans les relations communautaires, d'envisager les choses sous l'angle de la rivalité ou d'un rapport de forces, sous l'angle du prestige des individus ou des droits acquis par l'habitude. Ainsi nous oublions de nommer Dieu, qui sauve le monde "sans permission", et librement, et qui envoie au monde qui il veut à la suite de Jésus. La réponse, Jésus nous la donne toujours en réintégrant dans notre vision du monde et de notre propre vie le Père, source de tout don, de toute vie et de toute mission. Alors, au lieu d'intervenir comme les scribes, pour contraindre la vie et gêner l'enthousiasme, nous rendons grâces à Dieu pour tout ce qui se réalise par ses amis, même les plus humbles, pour tout le bien qui se fait… avec sa permission. | |
| |
|
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 2 Juin - 9:50 | |
| 2 juin « Par quelle autorité fais-tu cela ? » (Mc 11, 27-33) | |
En ce temps-là, Jésus et ses disciples revinrent à Jérusalem. Et comme Jésus allait et venait dans le Temple, les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver. Ils lui demandaient : « Par quelle autorité fais-tu cela ? Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? » Jésus leur dit : « Je vais vous poser une seule question. Répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. » Ils se faisaient entre eux ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?” Mais allons-nous dire : “Des hommes” ? » Ils avaient peur de la foule, car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète. Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
| |
|
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 4 Juin - 6:04 | |
| 4 juin
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle » (Mc 12, 1-12) | |
En ce temps-là, Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne. Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides. De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent. Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres. Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, et l’héritage va être à nous !” Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres. N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent.
|
Quel calcul sordide ! Tuer l’héritier pour accaparer l’héritage ; tuer le Fils, non pas pour devenir des fils, mais pour avoir l’argent du Fils ! Quelle sottise également ! Comment imaginer que Dieu, après avoir soigné pendant des siècles sa vigne Israël, la laisserait piller par quelques grands prêtres et quelques politiciens ? La parabole de Jésus était transparente pour ses auditeurs : vous avez persécuté les prophètes qui vous étaient envoyés, vous avez bafoué la patience de Dieu, qu'allez-vous faire de son Fils, qu'allez-vous faire de moi ? Mais la parabole nous rejoint nous aussi, là où nous sommes, là où nous en sommes, comme un appel à l'authenticité. Certes, nous ne maltraitons pas les prophètes : juste un coup de griffe en passant à un compagnon ou une compagne qui étaient pour nous porteurs d'un message de Dieu. Il suffit parfois de rester imperméables à la lumière qui nous viendrait de ceux qui cheminent avec nous. Certes nous n'avons pas de nos mains tué le Fils, le Fils de Dieu, qui nous a aimés et s'est livré pour nous. Bien au contraire, nous nous sommes ouverts à son appel et à sa vie. Nous sommes entrés dans les merveilles du don et du pardon de Dieu : bien que son Fils ait été tué, Dieu nous a donné l'héritage du Fils. Les vignerons voulaient hériter sans le fils ; notre désir à nous est d'hériter avec le Fils, car Dieu l'a ramené à la vie afin qu'il soit l'aîné d'une multitude de frères et de sœurs. Oui, Dieu a pardonné ; il a jeté loin derrière lui tous nos péchés, tous nos refus, toutes nos tristesses ; et la question qu'il nous pose aujourd'hui n'est pas : "Qu'as-tu fait de mon Fils ?", mais : "Que fais-tu de l'héritage ?" Car nous sommes vraiment, par grâce, héritiers de Dieu, cohéritiers du Fils, revenu de la mort. Et notre héritage a deux noms : la vie et la gloire. La vie nous habite déjà. C'est une vie filiale qui nous permet de prier et de témoigner, avec la certitude d'être aimés, aimés comme uniques et irremplaçables, parce que nous sommes aimés dans l'Unique dont nous reproduisons l'image. Et cette vie-là, cette vie filiale, traversera la mort. Quant à la gloire, l'autre nom de notre héritage, nous savons qu'elle investira notre personne immortelle lorsque Jésus nous rappellera à lui. Nous croyons qu'elle transformera même notre corps périssable, au jour où Jésus viendra de nouveau pour inaugurer son règne éternel ; mais la gloire travaille déjà notre être profond, parce que déjà nous sommes branchés sur la vie de Jésus, sur la gloire de Jésus, Fils de Dieu, c'est-à-dire sur l'union indicible du Fils et de son Père. Et nous pouvons, dans la prière, redire à Dieu, guidés par saint Paul dans sa prière de Rm 8 : "Ceux que tu as appelés, tu les as glorifiés" ; non pas seulement : "tu les glorifieras", mais : "tu leur donnes dès maintenant part à ta gloire ; ils sont en prise sur la gloire de Jésus". Et Jésus lui-même, dans sa Prière sacerdotale, s'adresse à son Père en lui disant, à propos des disciples qu'il va laisser dans le monde : "Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient UN, et qu'ainsi le monde puisse connaître que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé". Dès maintenant nous avons et vivons la vie définitive, dès aujourd'hui nous tenons l'héritage. La présence de la gloire, à portée de cœur, à portée de prière, ne nous dispense ni du cheminement de la vie ni de l'engagement fraternel, mais cela change beaucoup de choses, parce que cela nous donne un autre regard sur le temps, sur la vie, sur l'urgence d'aimer. | |
| |
|
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 5 Juin - 10:14 | |
| 5 juin « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mc 12, 13-17) | |
En ce temps-là, on envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler, et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? » Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. » Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils. Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet. | |
|
Comme tous les peuples soumis au pouvoir de Rome, les juifs devaient acquitter, en plus des impôts indirects : taxes, droits de douane et de péage, un impôt personnel, qu'on appelait le tribut, le même pour tous, riches et pauvres, et dont seuls les vieillards et les enfants étaient exemptés. Signe de sujétion à l'occupant romain, ce tribut était honni de tous, tout spécialement des résistants, les zélotes, qui forçaient les gens à le refuser. D'où le piège tendu à Jésus par les Pharisiens et les partisans du roi Hérode : si Jésus répond : "Il faut payer l'impôt !", on va le discréditer comme collaborateur des Romains ; s'il répond : "Ne le payez pas !", on va l'accuser auprès du gouverneur. Réponse admirable du Maître : "Apportez-moi, un denier, une pièce d'argent, que je voie !" "Ils en apportèrent une", dit l'Évangile. Ainsi ces gens qui haïssaient l'occupant avaient de la monnaie romaine dans leur poche : Ils se servaient pour leurs courses de pièces à l'effigie de Tibère. Ils sont donc par cela en contradiction avec eux-mêmes ! Mais Jésus va plus loin dans sa réponse : "De qui est cette effigie ? et cette inscription ?" - "De l'empereur, du César Tibère" - "Alors rendez à César cette pièce sur laquelle il a frappé son visage et son nom !" Et Jésus d'ajouter : "Rendez à Dieu ce qui est à Dieu". Il nous redit aujourd'hui : "Vous, les croyants, vous êtes à Dieu, vous portez son nom, vous portez son visage, car il vous a créés à son image. Donnez-vous à Dieu, parce qu'il s'est donné à vous. Rendez-lui son nom dans la louange, rendez-lui son image, reflétez son visage, devenez semblables à votre Père, semblables par la bonté, semblables par l'optimisme sur le monde des hommes, semblables par la passion de faire vivre. | |
|
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 6 Juin - 8:42 | |
| Bonjour, Le 06/06/18 : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 18-27) L'ÉVANGILE DU JOUR « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 18-27) En ce temps-là, des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement. Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi. À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur dit : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ? Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux. Et sur le fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complètement. » 1ère lecture et psaume du jour | Le saint du jour MÉDITER AVEC LES CARMES "Vous méconnaissez les Écritures et la puissance de Dieu", telle est la réponse de Jésus aux Sadducéens qui ironisent sur la Résurrection. En fait d'Écriture, Jésus aurait pu citer le texte de Daniel (12,2) auquel il renvoie clairement en d'autres circonstances : "En ce temps-là, ton peuple échappera : Tous ceux qui se trouvent inscrits dans le livre. Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s'éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre, pour l'horreur éternelle". Mais comme les Sadducéens ne reconnaissaient comme Écriture Sainte que le Pentateuque, Jésus préfère s'appuyer sur un texte central du livre de l'Exode : "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob". Et Jésus argumente à partir de la vie de Dieu : "Il n'est pas Dieu de morts, mais de vivants". Dieu, pour se faire connaître de Moïse, s'est référé aux trois patriarches comme à des vivants. Bien qu'ils soient morts en leur temps, ils sont vivants au moment où Dieu parle à Moïse, parce que, depuis le moment de leur mort corporelle, ils sont vivifiés par la puissance de Dieu, et c'est ainsi qu'ils sont destinés à la Résurrection. Et le même mystère se produira pour tous ceux qui meurent dans l'amitié de Dieu. La résurrection, à la fin des temps, ne les tirera pas du néant ; elle leur fera vivre dans leur corps ce que déjà ils auront vécu sans leur corps, par la puissance de Dieu. Au moment où nous ressusciterons, Dieu, simplement, achèvera en nous son œuvre de vie, il se révélera encore, par ce geste ultime, comme le Dieu des vivants. La Résurrection sera l'éclosion de notre corps à la vie nouvelle que nous aurons puisée à la vie même de Dieu, dès notre rencontre dans l'au-delà avec le Fils ressuscité. Notre vie de ressuscités s'inscrira bien dans la continuité de l'œuvre de vie du Dieu vivant, mais en même temps tout sera nouveau pour notre corps. Quand Dieu nous ressuscitera, il ne rendra pas à notre corps la même vie, limitée, qu'ici-bas, mais une vie totalement nouvelle, totalement réinventée, qui sera une participation intensément personnelle à la vie du Christ dans sa gloire. Face à ces merveilles de vie, à cette victoire du Dieu vivant, qu'elle paraît petite et mesquine, l'ironie des Sadducéens opposant à la foi d'Israël leur histoire de la femme aux sept maris ! Vraiment, ils méconnaissent les Écritures et la puissance du Très Haut : car "si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en nous, Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous" (Rm 8,11). Et de même qu'en ce monde la prière inspirée par l'Esprit est au-delà de tous les mots et les contient tous, de même la communion, dans la gloire, entre les humains, sera au-delà de toutes les amitiés et les contiendra toutes. Qu'il s'agisse de la vie conjugale, de la vie fraternelle, de la piété filiale ou de la tendresse des parents, tout amour qui, sur la terre, aura traduit l'amour de Dieu, sera repris, assumé, et transcendé, par l'amour de Dieu qui sera tout en tous, par l'amour pour ce Dieu qui nous fascinera tous. |
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 7 Juin - 9:48 | |
| 7 juin « Quel est le premier de tous les commandements ? » (Mc 12, 28b-34) | |
En ce temps-là, un scribe s’avança pour demander à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. | |
|
Enfin un scribe capable de sympathie ! Il l'est, en tout cas, dans l'Évangile de Marc, et tranche, par-là, sur les précédents interlocuteurs de Jésus. C'est parce qu'il se sent d'accord avec Jésus que le scribe l'aborde pour une vraie question : "Quel est le tout-premier commandement, celui qui passe avant tout ?" Jésus répond, en somme : "Il y a un premier, et il y a un second". Il faut donc bien admettre une hiérarchie des devoirs. Mais Jésus précise : "Le premier, c'est : Écoute, Israël..." La phrase est brusque, et seul Marc cite ainsi le Shema‘ Israël, l'exhortation venue du Deutéronome (6,4), avant de continuer : "Tu aimeras". "Écoute, Israël... tu aimeras" : le précepte s'adresse à la fois au peuple et à chaque individu, à la personne au sein du peuple. "Écoute, Israël : le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est unique !" C'est cette révélation, cette proclamation monothéiste et cette référence à Dieu comme notre Dieu qui vont légitimer le précepte : "Tu aimeras". Le même appel adressé au peuple entrant dans la terre promise, sera repris, bien des siècles après, par le prophète Zacharie, annonçant les temps messianiques : "Le Seigneur deviendra Roi sur toute la terre : en ce jour-là le Seigneur sera unique et unique son Nom !" (Za 14,9). "Maître, tu as dit vrai", répond le scribe ; et, avec les mots des prophètes, il tire les conclusions ultimes de la pensée de Jésus pour sa foi de fils d'Israël : "Cela vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices !". La loyauté du scribe reçoit immédiatement sa récompense : il a reconnu comme vraie l'intuition de Jésus, il a fait sienne son interprétation libérante de la Loi ; Jésus, à son tour, loue sa sagesse et l'encourage : "Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu !" ; sous-entendu : "il te reste seulement à reconnaître son Envoyé." L'acquiescement d'un scribe au message de Jésus prend de court ses opposants. Aucun d'entre eux n'ose plus l'interroger, puisqu'un homme sorti de leurs rangs lui a donné raison. La portée missionnaire de ce ralliement n'a pas échappé à l'évangéliste saint Marc : ce pas qu'un scribe de Palestine a su faire vers la nouveauté messianique, pourquoi les croyants de la diaspora ne le feraient-ils pas ? En tout cas, vingt siècles après, l'adhésion de ce scribe à un programme de vie basé résolument sur l'amour vient contester nos lenteurs de disciples du Christ. Qu'avons-nous soustrait, de notre cœur, de notre pensée, de nos ressources humaines, à l'amour du Maître qui devait tout prendre ? Mais aussi, de quels sacrifices rêvons-nous, de quelles prestations pour le Royaume, de quelles œuvres mesurables, si nous avons cessé de rêver au bonheur du frère tout proche ? Disciples du Christ, nous savons non seulement quel est le nom de Dieu, mais jusqu'où est allé pour nous l'amour du Dieu unique. Le commandement d'aimer nous parvient maintenant par la voix de Jésus, qui s'est livré pour nous. À chaque Eucharistie, c'est le Ressuscité qui nous réunit et qui dit à chacun : "Tu aimeras ; les paroles que je te prescris aujourd'hui resteront dans ton cœur". Frères et sœurs, la liberté et l'allégresse que nous apporte l'Esprit Saint doivent nous aider à réentendre le premier appel, la voix du Dieu Unique intensément présent à l'histoire, à notre histoire. Aujourd'hui comme au premier jour un chemin nous est offert pour lui répondre : le sentier de la fidélité, que saint Paul, il y a un instant, résumait ainsi pour son cher Timothée : "Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, comme un ouvrier qui n'a pas à rougir, et qui trace tout droit le chemin pour la parole de vérité" (2 Tim 2,15). | |
|
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 8 Juin - 8:18 | |
| Bonjour, 8 JUIN :  L'ÉVANGILE DU JOUR : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 31-37) Jésus venait de mourir. Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. MÉDITER AVEC LES CARMES : Les crucifiés restaient parfois plusieurs jours avant que la mort intervienne ; c’est pourquoi l’on avait pris l’habitude de leur briser le corps, surtout les jambes. Primitivement geste de cruauté, le brisement des jambes, malgré sa barbarie, était voulu souvent comme un coup de grâce, car il hâtait la mort, par suffocation. Jésus n’y aurait pas échappé si le soldat, pour tester ses réactions, n’avait percé son côté d’un coup de lance. Tout commence donc au niveau d’une violence insoutenable. Et pourtant, même cet épisode brutal et sanglant débouche sur la vie et l’amour, sur l’amour qui donne la vie, car du corps de Jésus, qui vient de mourir, jaillissent le sang et l’eau. Jésus avait prédit que de lui-même jaillirait une eau vive, lorsqu’il avait crié dans le Temple, au beau milieu de la fête des Huttes : "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi ; qu’il boive, celui qui croit en moi. Comme l’a dit l’Écriture : De son sein couleront des fleuves d’eau vivante !" Et la remarque de l’Évangéliste qui commente cette parole de Jésus éclaire également l’épisode du coup de lance : "Il désignait ainsi l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui" (Jn 7,39). Pour le disciple que Jésus aimait, qui a tout vécu, près de Marie, au pied de la croix, cette blessure ouverte dans le côté de Jésus proclame aux croyants le sens de sa mort, la portée vivifiante de son sacrifice, celle-là même que le récit suggérait, quelques versets plus haut : "Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : ‘Tout est achevé’ ; et, inclinant la tête, il transmit l’Esprit" (v.30). Quant au sang qui sort, en même temps que l’eau, du côté blessé de Jésus, il atteste, justement, que tout est achevé, que Jésus est bien mort pour nous, qu’il nous a aimés jusqu’à l’extrême et qu’il peut nous transmettre l’Esprit, maintenant que, par sa mort, il a retrouvé auprès du Père la gloire qui était sienne avant que le monde fût (Jn 17,5). "Ils regarderont le transpercé", annonçait le prophète. En fait, dans l’évangile, deux groupes ont regardé mourir Jésus et l’ont vu transpercer par la lance du soldat. D’abord ses ennemis, vaincus par cette mort qu’ils avaient voulue : ils avaient décidé d’éliminer Jésus parce que tout le peuple courait après lui (Jn 12,29), mais - ironie ! - en le crucifiant, ils ont accompli sa prophétie : élevé de terre, il attire maintenant à lui tous les hommes (12,32). Puis le groupe du Fiat : Marie, quelques femmes, et le disciple que Jésus aimait, qui est, pour le quatrième évangile, le disciple type. Eux regardent intensément Jésus qui vient de mourir par amour du Père et des hommes. Pour eux, et pour nous qui nous glissons parmi eux, Jésus est suspendu à la croix en accomplissement de ses propres paroles : "Il faut que soit élevé le Fils de l’Homme, pour que tout homme qui croit ait en lui la vie éternelle" (Jn 3,14-15). Frères et sœurs, en cette fête du Cœur du Christ, où Dieu notre Père "nous redit les merveilles de son amour pour nous" (oraison de la messe), rejoignons, par la foi, Marie, tout près de la croix. Avec elle, avec les disciples de tous les temps, recueillons le testament spirituel de Jésus, le double héritage que son amour nous a laissé : son sang versé pour nous, que l’Église célèbre en chaque Eucharistie, et l’eau vive de l’Esprit, qui devient "source d’eau pour la vie éternelle". |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 9 Juin - 7:18 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence » (Lc 2, 41-51) Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. MÉDITER AVEC LES CARMES : Il y a quelques jours nous découvrions le Christ sauveur sous les traits d'un enfant ; et dès aujourd'hui il nous faut rejoindre, dans la foule de Jérusalem, un grand garçon de douze ans, déjà sûr de lui, et qui prend des initiatives surprenantes. Ce raccourci liturgique ne doit pas nous faire illusion : en réalité il n'y a pas eu de court-circuit dans la vie de Jésus. Son enfance et sa jeunesse n'ont pas été une simple parenthèse, et le Fils de Dieu n'a rien négligé pour s'enraciner dans notre humanité, c'est-à-dire, concrètement, dans son pays, dans son peuple, dans son village et dans sa famille. Il y a mis trente ans ! Trente années sur lesquelles l'Évangile ne nous dit absolument rien, sinon justement ce que nous lisons aujourd'hui en saint Luc, ce récit étrange du pèlerinage à Jérusalem, qui nous introduit, avec des mots très simples, dans le mystère de l'Homme-Dieu. C'est bien en effet de Jésus qu'il s'agit avant tout. Pour résumer ses années de jeunesse, saint Luc écrit seulement : "il grandissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes". Il grandissait : quoi de plus normal ? Il se développait physiquement, bien sûr ; mais Luc ajoute : "en sagesse", c'est-à-dire en intelligence du monde et des êtres. Et là, tout de suite, nous rencontrons le mystère. Comment le Fils de Dieu pouvait-il avoir quelque chose à apprendre ? Comment pouvait-il s'étonner, s'amuser, et demander à sa mère : "Maman, pourquoi ?". Nous aimerions imaginer le mystère, c'est-à-dire finalement le réduire à notre horizon familier. Lorsque les choses de la foi nous déconcertent, nous sommes enclins à les programmer autrement pour qu'elles entrent sans difficulté dans notre logique. Or il y a deux affirmations que nous ne pouvons ni éliminer ni réduire : à Nazareth Jésus est Dieu, et rien n'échappe à une intelligence divine ; à Nazareth Jésus est homme, pleinement homme, et l'on n'est vraiment homme que si l'on apprend, que si l'on découvre, que si l'on s'interroge, que si l'on est mesuré et rythmé par le temps. Les deux aspects sont vrais, et vrais en même temps ; et c'est là qu'est le mystère. Nous ne savons pas et nous ne saurons jamais parfaitement ce que c'était pour Jésus que de vivre homme tout en étant Dieu. Nous ne saisirons jamais totalement comment retentissait dans son intelligence et son cœur d'homme cette certitude qui ne le quittait pas : Dieu est mon Père ; le Père et moi nous sommes un. Ce que nous savons, c'est que dès aujourd'hui l'Esprit nous est donné pour avancer, pauvrement et joyeusement, vers ce mystère, pour devenir fils dans le Fils, pour accueillir la plénitude de Dieu dans la plénitude de notre être qui grandit et de notre monde qui se transforme. Ce mystère de l'Homme-Dieu, Marie l'a vécu jour après jour à Nazareth. Marie et Joseph, car ils ont porté ensemble les joies, l'insécurité et les interrogations. Marie et Joseph ont communié dans une même mission : amener le Fils de Dieu à pied d'œuvre pour le dessein du Père. Il fallait, pour être pleinement homme et pour sauver tout l'homme, que le Christ vécût depuis l'enfance cette double référence à une femme et un homme qui structure pour toujours l'affectivité d'un être humain et qui l'ancre véritablement dans une culture, dans une histoire, dans un destin d'amour. Il fallait qu'il entende, pendant douze ans, pendant trente ans, la voix de Marie dire tranquillement : "ton père et moi". Mais pour Marie et Joseph, l'acte de foi a été quotidien. Dans ce bébé, si réel, si vivant, si bien à elle, qu'elle langeait et qu'elle nourrissait, Marie devait rejoindre le Fils de Dieu. Dans ce bambin qui venait lui demander des bouts de bois pour s'amuser, Joseph devait reconnaître le Messie d'Israël. Et cet adolescent à l'esprit toujours en éveil qui faisait, bien sûr, leur fierté, ils ont appris à le rendre sans cesse à Dieu qui le leur avait donné. Ils n'ont pas compris tout de suite certains de ses choix, certaines de ses attitudes ou de ses paroles. Jésus vivait auprès d'eux, avec eux, mais il vivait de la vie du Père ; il habitait chez eux, mais il lui fallait être chez son Père. Marie gardait fidèlement dans son cœur tout ce film de l'enfance et de la jeunesse de Jésus, en se disant bien souvent : "Mon enfant, pourquoi ?" ; "Vois, ton père et moi nous te cherchons, angoissés". Mais Jésus les aimait trop pour leur épargner l'une des expériences les plus riches qu'un être humain puisse vivre devant Dieu et devant les hommes : cheminer dans la foi. |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 10 Juin - 6:42 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « C’en est fini de Satan » (Mc 3, 20-35) En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » MÉDITER AVEC LES CARMES : L'accusation est lourde : " Ce Jésus est possédé par Beelzébūl. Il est de mèche avec le chef des démons. Il est manipulé par un esprit impur." Des scribes sont venus dire cela de Jérusalem, de Jérusalem où il n'a pas encore prêché ! Ils diffusent leur critique dans la foule, et Jésus les fait venir pour rétablir la vérité. Il leur répond d'abord, selon son habitude, par des paraboles. La première a trait aux phénomènes de division : un royaume, une dynastie, une famille, ne tiendront pas s'ils sont divisés. Satan ne va donc pas se faire des alliés pour se faire chasser par eux ! À mots couverts, Jésus répond donc aux scribes : "C'est une ânerie que vous me sortez là !" Deuxième parabole : cette fois il s'agit de contre-attaque. Si l'on veut entrer dans la maison de l'homme fort, il faut d'abord le ligoter. Alors seulement on peut piller ses biens. Et c'est bien cela que Jésus est venu faire : se montrer plus fort que la puissance du mal, ligoter l'Adversaire et délivrer les hommes qu'il a pris sous sa coupe. Dans la pensée de Jésus, il faut articuler les deux paraboles pour que sa réponse se dégage avec toute sa force : n'attendez pas que le règne du mal explose de l'intérieur : c'est de l'extérieur qu'il faut l'attaquer, avec la puissance que Dieu donne. Après les paraboles, Jésus propose en clair son enseignement. Tout sera pardonné aux humains, tout : les fautes contre le prochain comme les offenses à Dieu, même répétées. Voilà le principe, et il est d'une générosité inouïe jusqu'alors, digne de l'amour que Dieu manifeste. Tout est pardonnable, mais ajoute Jésus, si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, il reste sans pardon à jamais. Dans le cadre de l'incident que rapporte l'Évangile, ce que vise Jésus est très clair : blasphèment contre l'Esprit Saint ceux qui refusent de voir à l'œuvre en lui la puissance de Dieu, et surtout ceux qui dénaturent ses exorcismes en les attribuant à la puissance du mal. Si nous cherchons le sens de la parole sévère de Jésus dans notre vie concrète, un obstacle nous arrête tout de suite : il nous est impossible de l'appliquer à qui que ce soit, en disant, par exemple : "Cet homme, cette femme, blasphème contre l'Esprit Saint", car Dieu seul sait ce qui se passe à l'intime de chaque liberté, Dieu seul mesure les conditionnements qui pèsent sur la foi ou l'espérance des hommes. En revanche, chacun/e de nous peut dire, en toute loyauté : je suis capable, moi, de me fermer à Dieu, à sa parole, à son amour ; je sais où je pourrais dire "non" ; mais j'ai décidé de faire fond sur le Christ, parce qu'il est, en moi et pour moi, le plus fort. |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 11 Juin - 8:53 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 1-12) En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. » MÉDITER AVEC LES CARMES : La foule massée autour de Jésus sur la montagne pour écouter Jésus est devenue pour nous une "immense foule de témoins", autour du Christ ressuscité, qui de là-haut encouragent nos efforts de sainteté et notre entreprise courageuse de vivre, à notre tour, de l'esprit des Béatitudes. C'est en suivant le chemin ouvert par Jésus qu'ils ont rejoint la pleine "justice" et se sont totalement ajustés à Dieu et à son plan de salut, et c'est l'Évangile des Béatitudes qu'ils nous laissent, spécialement au Carmel, comme charte de la sainteté. Nul ne saurait dénombrer les saintes et les saints anonymes qui ont rejoint leur Seigneur dans le silence et que l'œil humain n'a pas vus ni la mémoire des communautés retenus. Ils sont pourtant très près du Seigneur, chantant éternellement la louange de Celui qui ne sait pas décevoir. Bienheureux sont-ils d'avoir suivi sans se décourager la voie des pauvres en esprit, qui ont tout attendu de la bonté de Dieu. Ils ont mis en Dieu même toute leur espérance de sainteté, se refusant à rien mesurer à l'aune humaine et laissant à Dieu seul le soin de tirer un bilan de leur vie de service. C'est pourquoi le Royaume désormais est à eux. Bienheureux sont-ils d'avoir reçu de Dieu seul leur consolation, alors que dans leur peine ou leur solitude, personne, leur semblait-il, ne se penchait sur eux. Bienheureux les doux, qui n'ont jamais passé en force et n'ont usé que des armes de lumière pour faire reconnaître leurs droits ou leurs aspirations. Bienheureux ceux et celles qui ont eu faim et soif de la vraie justice, qui se sont patiemment ajustés à la volonté divine et ont vécu du désir de rejoindre leur Dieu, compris ou non de leur entourage, soutenus ou non dans leur amour de l'Évangile et de la Règle. Bienheureux ceux qui ont gardé, au long des années, des trésors de miséricorde, vivant pour faire vivre, et passant comme des rappels de la bonté de Dieu. Bienheureux ceux et celles qui ont gardé leur cœur pur de toutes les contaminations et de toutes les compromissions que leur offrait le monde. Dieu lui-même se montrera tel qu'il est, et tous, humblement, lui seront semblables dans sa simplicité et son bonheur. Bienheureux sont-ils maintenant d'avoir cherché et construit la paix, à coups de pardon et de recommencements, à coups d'oublis et d'espérance, en sollicitant toujours le meilleur des personnes. Bienheureux, tous ceux que l'on a persécutés pour leur projet de justice, pour leur désir de sainteté, car ils possèdent maintenant le Royaume qu'ils ont servi. Bienheureux tous ceux qui auront entendu et supporté pour le Seigneur toutes sortes de critiques mensongères, toutes sortes de jugements faussés par l'envie ou l'ambition. C'est pour eux le moment de l'allégresse, parce que leur bon droit est maintenant affirmé, et qu'ils ont auprès de Dieu une récompense de prophètes. Ce qui a fait la sainteté de ces hommes et de ces femmes consacrés au Maître restera sans doute leur secret jusqu'au Jour du Seigneur. Bien peu l'auront pressenti ou deviné, sauf justement "Celui qui voit dans le secret". Et l'arrivée dans le Royaume sera pour nous une immense surprise. Nous saurons alors comment le Seigneur a été aimé et servi par toutes ces bonnes volontés que nous fêtons aujourd'hui telles que Dieu les connaît. Une certitude, en tout cas, fait dès aujourd'hui notre joie et celle de l'Église tout entière, c'est que le chemin étroit des Béatitudes a été pour eux le sentier du bonheur ; ils y ont trouvé, tout près de leurs souffrances et de leurs joies, le Dieu de leur appel. |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 12 Juin - 8:18 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Vous êtes le sel de la terre. » (Mt 5, 13-16) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Ainsi nous sommes le sel et la lumière. C'est Jésus lui-même qui le proclame ! Ce n'est donc pas seulement un idéal, mais une réalité : déjà nous sommes sel et lumière. Nous sommes sel, parce que nous sommes porteurs de l'Évangile de Jésus, et que seule cette bonne nouvelle peut donner à l'existence des hommes son vrai goût, le goût de la tendresse de Dieu et le goût de la gloire. Déjà l'Évangile a pénétré notre vie, et, comme disait Jésus, nous avons "du sel en nous-mêmes", dans la mesure même où nous laissons travailler en nous-mêmes l'Esprit du Seigneur. Tout notre soin doit être de rester du sel authentique, sans cesse réactivé par l'amitié de Jésus, et des témoins crédibles de sa parole, des croyants qui tablent non pas sur "le prestige du langage humain", ou sur l'efficacité d'une "sagesse tout humaine", mais sur la puissance de Dieu et sur l'Esprit saint qui rend vivant aujourd'hui le message de Jésus. Nous sommes lumière, déjà lumière. Par notre baptême et le sceau de l'Esprit, et par l'engagement de notre vie, nous sommes des chrétiens repérables, des chrétiens visibles ; nous sommes disciples de Jésus à la vue de tous. Nous ne pouvons pas plus nous cacher qu'une ville située sur le haut d'une montagne, la première éclairée au soleil levant, la dernière illuminée quand partout le soir tombe. Elle n'est pas la lumière, elle reçoit la lumière, mais tout au long du jour elle rend témoignage à cette lumière qui lui vient d'ailleurs. Et tous ceux qui marchent dans la vallée font route vers elle et se repèrent sur elle. Nous ne pouvons pas plus renoncer à être lumière qu'une lampe que l'on vient d'allumer et que l'on a placée sur le chandelier pour quelle éclaire, justement, tous ceux qui sont dans la maison. Au fond, nous sommes une lumière qui ne s'appartient pas. Nous n'avons pas pu nous allumer tout seuls : c'est Dieu qui nous a allumés à la flamme de son Fils, lumière du monde, lumière éternelle venue dans le monde. Et c'est sa lumière que, de proche en proche, nous répandons par le témoignage de notre foi, mais aussi par notre amour fraternel toujours en éveil et en invention. La lumière empruntée au Christ, cette lumière que nous diffusons, accomplit ainsi deux merveilles à la fois : elle fait reculer les ténèbres du monde et transforme nos propres ténèbres en lumière du midi. L'un des points d'appui de notre confiance est cette force transformante de la lumière dont nous sommes porteurs : "Autrefois nous étions ténèbres ; maintenant nous sommes lumière dans le Seigneur" (cf. Ep 5,  . Pourquoi ? parce que la lumière de Jésus, que Dieu nous a confiée, a triomphé d'abord de la nuit de notre cœur. Elle est même toujours en train de triompher, et en train de nous illuminer, alors même qu'en nous nous ne voyons que misère et incertitude. En effet, comme l'affirme sans Paul : "Le Dieu qui a dit : 'Que du sein de la ténèbre brille la lumière' est celui qui a brillé dans nos cœurs pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui sur la face du Christ." Nous sommes déjà lumière, car la lumière d'emprunt est devenue la nôtre, sans cesser de briller sur la face du Christ. Jésus est, à lui seul, la lumière du monde, mais c'est aussi de proche en proche que Dieu veut illuminer les confins de la terre : "Dans la nuit de ce monde l'ami de Dieu brillera ". |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 13 Juin - 8:40 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17-19) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Dieu travaille dans la continuité. Et pourtant il amène dans nos vies certaines ruptures. La continuité est celle de son projet d'amour sur le monde ; projet annoncé dans la Loi et les prophètes, et réalisé en son Fils Jésus. Parfois les auditeurs de Jésus ont eu l'impression que sa parole était en rupture avec ce qu'ils avaient l'habitude d'entendre. En fait, s'il y avait rupture, c'était avec les traditions orales accumulées par les rabbins ; car de la Loi écrite, révélée, et de la geste de Dieu commentée par les Prophètes, pas un yod, pas le moindre trait ne devait être périmé par l'enseignement de Jésus. Tout allait être repris, réaffirmé, prolongé et mené à son terme par la bonne nouvelle du Royaume. "Je ne suis pas venu abolir, disait Jésus, mais accomplir". Et cela demeure vrai de l'œuvre que Jésus réalise dans nos existences. Une première parole nous a mis en route, voici bien longtemps déjà, une parole porteuse à la fois d'un appel de Dieu et d'une espérance un peu folle pour nous. Puis, parfois après bien des années, à un tournant de la vie personnelle ou communautaire, le Seigneur nous fait entendre un deuxième appel, une seconde parole, apparemment sans lien avec la première, ou même sans cohérence avec elle ; une parole si étrange qu'il faut, pour la comprendre vraiment, se tourner vers la Croix. Et de fait, il arrive qu'elle annonce la Croix, qu'elle propose la Croix, comme la deuxième parole de Dieu à Abraham, celle qui lui redemandait l'enfant de la promesse. Dieu semble alors abolir les assurances qu'il nous avait données, ou effacer des tranches entières de notre cheminement vers Lui et avec Lui. Il nous mène "au sentier des ténèbres", et nous vivons ces passages imprévus, personnellement ou communautairement, comme des moments d'échec, comme des impasses où même l'espérance semble vaine, comme le deuil de tout ce que nous avons cherché, alors que, sur ce chemin même de la Croix, Jésus est en train d'accomplir sa promesse envers nous. Notre communauté serait-elle moins aimée de Dieu parce qu'elle connaît l'épreuve ? Et Dieu cesserait-il d'être le Tout-puissant parce que nous n'avons plus la force de faire fond sur lui ? Non, mes sœurs, mais simplement nous passons à côté de la véritable espérance. Nous voudrions pouvoir compter sur nous-mêmes, or Dieu accomplit son dessein en nous conduisant à n'espérer qu'en Lui. C'est Lui qui sait, c'est Lui qui aime, c'est Lui qui fera. Avec nous, bien sûr, et en nous donnant la force, car, selon le vieux proverbe biblique : "Le cheval est préparé pour la bataille, mais de Yahweh vient la victoire". À nous de tendre nos mains, en gardant au cœur la parole de la promesse ; à nous de guetter patiemment la gloire de Dieu sur le visage du Christ qui s'est montré à nous au jour de l'appel. "Garde-toi, disait Moïse, de jamais oublier ce que tes yeux ont vu : ne le laisse pas sortir un seul jour de ton cœur" (Dt 4,9). |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 15 Juin - 8:40 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère » (Mt 5, 27-32) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Entre deux consignes de Jésus sur l'adultère et sur la répudiation, l'Evangile nous rapporte deux paroles extrêmement vigoureuses sur les occasions de chute : "Si c'est ton œil qui te fait achopper et tomber, arrache-le, et jette-le loin de toi". L'œil, le regard, c'est l'instrument du désir, c'est ce qui nourrit la convoitise, et il y a une manière de regarder les personnes, les choses ou les richesses, qui équivaut à les prendre pour soi, à les posséder avidement, en désir. "Si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi !" La droite, ou la gauche pour les gauchers, c'est la main habile et précise, la main du savoir-faire, la main qui salue, la main qui écrit et qui signe, la main qui peut faire tant de bien et qui peut aussi réaliser le mal. Faut-il donc, à cause de la menace du péché, rester avec un seul œil et une seule main, la moins bonne des deux ? Bien évidemment, il ne s'agit pas de se mutiler, et il faut bien comprendre l'humour de Jésus. Mais ce que Jésus affirme, c'est que, par fidélité à son message, il faut renoncer à une part de nos désirs, et parfois renoncer à certaines de nos activités, les désirs et les activités qui sont porteurs de mort spirituelle pour nous-mêmes et pour les autres. Paradoxes de Jésus, paradoxes de l'Evangile : on voit parfois plus clair d'un seul œil, quand le second ne lorgne que sur la nuit ; on travaille parfois mieux d'une seule main, quand l'autre nous attache quelque part et nous enlève toute souplesse. Dieu nous veut lucides, Dieu nous veut allègres à son service, et quand nous sommes attelés à son œuvre, la liberté de cœur n'est jamais trop cher payée. Déjà les Béatitudes de Jésus nous appelaient à changer radicalement nos valeurs et le centre de gravité de toutes nos joies. Aujourd'hui encore, Jésus, pour réveiller notre foi, nous déstabilise en invoquant le sacrifice d'un œil ou d'une main. Jusqu'à notre mort la suite de Jésus s'imposera des choix onéreux et généreux. Et notre amitié pour lui nous ramènera toujours à la nécessité de l'effort. Mais l'effort, tel que Jésus le propose, libère toujours en nous le meilleur de nous-mêmes et nous replace toujours dans l'axe du bonheur. À ses disciples Jésus demande de dépasser les apparences pour s'arrimer à des certitudes, de lâcher des esclavages pour assumer le vrai service, d'utiliser le temps pour préparer l'éternité. Son seul but est que nous ayons la vie, la vie en abondance, la vie sans déclin ; et, dans sa pensée, toute mort à nous-mêmes est ordonnée à cette vie qu'il promet et qu'il donne : la taille prépare les fruits, les renoncements ouvrent la route pour l'engagement, l'obéissance s'épanouit en liberté filiale. C'est la logique de la passion glorifiante, la logique du passage de ce monde au Père, qui déroute si souvent nos prévisions humaines, mais nous rend si légers sur les chemins de Dieu. |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 15 Juin - 8:50 | |
| Bonjour, Le dernier message concerne l'Evangile d'hier, il y a un souci avec les carmes, il ne m'ont pas envoyé l'Evangile du jour. Exceptionnellement, voici l'Evangile du jour et le commentaire de l'Association Fidesco : ÉVANGILE DU JOUR (Mt 5, 27-32)  En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. » COMMENTAIRE de l'Évangile : Par l’œil je désire, par la main je saisi l’objet désiré. Jésus nous invite à ne pas instrumentaliser l’autre que ce soit par le regard, ou pire encore, par le geste. La chasteté est cette vertu qui nous fait considérer l’autre comme sujet, dont la valeur est en lui-même, par lui-même, et jamais comme objet, c’est-à-dire dont la valeur est relative à moi-même. Comment regardons nous les autres ? Pour ce qu’ils sont en eux-mêmes ou pour ce qu’ils sont susceptibles de nous apporter ? Source : http://dieuavecnousaujourdhui.com/newsletter/edition-du-vendredi-15-juin-2018/?utm_source=Dieu+Avec+Nous+Aujourd%27hui&utm_campaign=70d60aef1d-EMAIL_CAMPAIGN_2018_06_11_02_55&utm_medium=email&utm_term=0_381fe93147-70d60aef1d-124479225 |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 16 Juin - 7:20 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Ne jurez pas » (Mt 5, 33-37) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Dans ces quelques phrases un peu déconcertantes, le Christ, Parole de Dieu, nous parle de notre parole humaine ; et il nous donne à ce sujet deux consignes qui se complètent : - d'une part il ne faut pas donner à notre parole une portée qu'elle ne peut avoir, c'est pourquoi il ne faut pas abuser des serments - mais, à l'inverse, nous devons donner à notre parole toute sa vraie valeur, et pour cela, faire d'elle un oui ou un non authentiques. Au temps de Jésus, on prononçait beaucoup de serments, et de préférence sur Dieu ou sur les choses les plus saintes : le Temple, l'autel… C'était d'ailleurs une habitude de tout le monde ancien, même dans les religions païennes, et sans doute un reste de la mentalité magique, qui s'imagine que l'homme, par la force de sa parole, peut mettre le grappin sur la divinité, sur ses bonnes grâces ou ses bénédictions. Souvent c'était une manière de donner force juridique à une déclaration ou à un témoignage. Au point que le serment pouvait équivaloir à une preuve : on se mettait à l'abri en annexant Dieu à sa cause ! Aujourd'hui le serment est réservé pour quelques actes publics et solennels, et pourtant l'habitude des serments à tout propos a des équivalents dans notre vie concrète : - toutes nos tentatives pour mettre Dieu à notre service, pour faire de notre foi ou de notre espérance un point d'appui dans la prière de demande, - la tentation que peut éprouver le ou la consacrée de faire de sa situation religieuse un tremplin dans les relations sociales ou un piédestal… - l'habileté que nous montrons à voiler par de grandes protestations ou des affirmations un peu creuses la pauvreté de notre témoignage ou de notre vie spirituelle, - tous les chantages, grands ou petits, sur des choses saintes, sur les paroles des saints ou les écrits des saintes pour forcer les autres à entrer dans nos vues, - toutes les fois que nous disons, par intérêt personnel ou volonté de puissance : "Ceci n'est pas évangélique", "Ceci n'est pas missionnaire", "Cela n'est pas conforme à l'unité", "Cela est la véritable ouverture au monde". Jésus coupe court à toutes ces manœuvres. Il ne dit pas :" Quand vous jurez, tenez vos serments", mais il radicalise l'obligation : "Ne faites pas de serments du tout, parce que vous ne disposez ni de Dieu, ni des choses de Dieu, ni de vous-mêmes, qui êtes chose sainte de Dieu. Le mot d'ordre du Seigneur est clair : nous ne pourrons jamais annexer à notre profit ni Dieu, ni ce que Dieu offre à son peuple ; nous ne devons pas tenter de nous justifier par des paroles plus ou moins solennelles, quand ces paroles servent de paravent et ne sont pas authentifiées par la vie. Mais il est une valeur que la parole doit garder : elle doit demeurer un chemin sacré entre les personnes. Le modèle, là encore, c'est Dieu, le Véritable, le Véridique. C'est le Christ expression parfaite et totale du Père, Verbe du Père dans l'éternité, Verbe du Père venu dans notre chair, et dont les paroles sont Esprit et vie, le Christ révélation parfaite du plan d'amour de Dieu, lui que nous appelons Sagesse du Père, le Christ qui est oui de Dieu, et qui était oui de Dieu même quand il devait dire non aux hommes. |
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 17 Juin - 9:58 | |
| Dimanche 17 juin 2018  L'ÉVANGILE DU JOUR « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? » (Mc 4, 26-34) En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. » Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. |
La terre porte fruit, sans hâte, sans bruit. Elle fait éclore la vie dans la semence qui lui est confiée. L'homme, au moment où il sème, sait qu'il peut faire confiance à la terre et à la force de vie que Dieu a enclose dans la semence. Et une fois le grain lancé dans le sillon, il échappe vraiment à l'agriculteur. Même si celui-ci peut encore amender la terre, ce n'est pas lui qui programme, seconde après seconde, l'apparition du blé en herbe, de l'épi dans l'herbe, et du grain dans l'épi.
Cela se fait sans l'homme, parce que, en définitive, c'est l'œuvre de Dieu. Cela ne se fait pas au rythme de l'homme ; lui s'endort et se lève, aux différents moments de la journée, mais les lenteurs de la vie lui échappent, et même si s'il se tenait en arrêt devant le blé en train de croître, il ne verrait rien pousser.
Ainsi en va-t-il pour le Royaume de Dieu, nous explique Jésus. Le Royaume de Dieu, ou plutôt le Règne de Dieu, c'est l'emprise de Dieu sur nos cœurs d'hommes et de femmes, c'est notre entrée dans la vie de Dieu, c'est notre dialogue d'amitié avec Dieu. Et il n'est pas question pour nous de voir, de sentir, de mesurer la croissance de cette vie et de cette amitié. C'est Dieu qui la met en œuvre, c'est Dieu qui la rythme par son Esprit Saint. Souvent le Royaume grandit d'une manière cachée, dans l'effacement et la modestie ; mais on peut faire confiance à sa fécondité qui ne se voit pas, et qui est celle de l'Esprit Saint.
Ce qui nous appartient, et que Dieu attend de nous, c'est que nous restions une terre bien meuble, souple et accueillante. Alors la semence, qui est la parole de Jésus, dans la terre de notre cœur, devient, au rythme de Dieu, blé en herbe, épi, puis grain dans l'épi ; et Dieu la fait s'épanouir en nous, au long de notre vie de croyants, d'abord comme une fidélité toute en promesses, puis comme une liberté d'adulte, et enfin comme un témoignage courageux.
Notre vie, alors, est prête pour la moisson, à l'heure que Dieu choisira. | |
|
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Lun 18 Juin - 4:23 | |
| 18 juin 2018
« Ne ripostez pas au méchant » (Mt 5, 38-42) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! » | |
|
Derrière ces pages de catéchèse, très stylisées, de saint Matthieu, nous retrouvons sans difficulté non seulement toute la pédagogie des premiers prédicateurs chrétiens, mais toute la force et toute l'exigence du message moral de Jésus.
"Œil pour œil, dent pour dent", cette vieille loi du talion avait fait ses preuves dans les civilisations anciennes du Proche-Orient. Tantôt elle apparaissait comme une mesure de rigueur, destinée à faire réfléchir les criminels, tantôt elle jouait en fait comme une mesure d'ordre et de modération, qui protégeait les délinquants contre des vengeances aveugles. De toute façon, pour Jésus, tout cela est radicalement dépassé par la loi nouvelle qu'il promulgue de sa propre autorité de Fils de Dieu : "Je vous dis de ne pas tenir tête, de ne pas riposter aux méchants".
Et Jésus ajoute quatre exemples, en passant du "vous" au "tu", pour les personnaliser davantage.
"À celui qui te frappe sur la joue droite, tends l'autre joue".
Ce n'est pas un exemple irréel, car dès que l'on entreprend quelque chose pour le Seigneur, il faut s'attendre à recevoir des coups, parfois de tous les côtés. Ce n'est pas non plus un exemple irréalisable, et on le déformerait, en y voyant une simple boutade du Seigneur. Car Jésus, réellement, nous attend là. Mais c'est une attitude qui doit jaillir du plus profond de la liberté et qu'on ne saurait imposer à aucun ; et c'est pourquoi le Seigneur, calmement, déclarait à ceux qui venaient l'arrêter à Gethsémani : "Si c'est moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir".
Vient ensuite l'exemple de la tunique et du manteau. À la surenchère de la haine, il faut répondre par la surenchère de l'amour.
La réquisition pour un mille (c'est-à-dire pour 1.500 m) fait sans doute allusion à des corvées. Les soldats ou les fonctionnaires pouvaient forcer un passant à porter un fardeau ou à les accompagner un instant à titre de guide ou d'otage. Ainsi, selon Jésus, à tous ceux qui abusent de nos services, qui font de nous leurs esclaves (...ou leurs boniches !), il faut répondre par une surenchère de la disponibilité. Souvent d'ailleurs, le seul pas qui coûte vraiment, c'est le pas 1001.
Et enfin Jésus dit : "Donne à qui te demande". Dans ce contexte, il semble bien qu’il s'agisse d'une demande agressive ou injuste. Là encore le Seigneur nous suggère de répondre par un geste d'apaisement ou de patience.
Telles sont les consignes de Jésus, à la fois paradoxales et terriblement réalistes. Au bout du compte, tous les comptes sont faussés, car Dieu est celui qui ne veut pas compter. À une morale de la juste proportion, Jésus substitue la morale de la douceur volontaire. Aux pressions de la méchanceté Jésus oppose seulement le dynamisme mystérieux de la non-violence. Il n'approuve pas le mal, mais il refuse de répondre au même niveau que le mal.
Évidemment, suivre Jésus jusque-là, c'est-à-dire adieu à toutes nos sécurités, ces pauvres sécurités que nous appuyons sur des arguments de justice, sur des droits réels à faire valoir, sur des compétences que nous voulons défendre, sur des rôles qui nous flattent et que nous voulons garder. Ce risque évangélique réclame une force que seul le Christ peut nous donner, la force de l'espérance, toujours paradoxale ; un tel renoncement à l'agressivité, véritable folie aux yeux du monde, ne peut être vécu que par amour, par un amour un peu fou lui aussi, voué à Celui qui est source de tout amour.
La disproportion grandira forcément dans notre vie évangélique, entre nos droits et nos devoirs, entre ce que nous recevons et ce qu'il faudra donner, disproportion douloureuse, révoltante même à certains jours, disproportion qui ne sera corrigée que par le cœur de Dieu selon les critères d'une sagesse inaccessible, et qui sont, eux aussi, des critères d'amour. | |
|
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mar 19 Juin - 7:05 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Aimez vos ennemis » (Mt 5, 43-48)  En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi . Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Les animaux sauvages ont presque tous un territoire, qu'ils parcourent, qu'ils marquent, qu'ils défendent. Malheur à l'intrus, malheur au concurrent ! Il en va de même parfois pour nous, les humains : plus nous sommes sauvages, plus sévèrement nous défendons notre territoire. Notre cœur a des frontières, et il en crée toujours de nouvelles : frontières entre les personnes et entre les groupes, entre les amis et les ennemis, entre les gens intéressants et les laissés pour compte, entre ceux pour qui nous existons et ceux qui n'existent pas pour nous. Au-delà de la frontière, parfois très près des yeux, mais déjà loin du cœur, nous apercevons des frères et des sœurs dont nous craignons le caractère, les réactions, dont nous n'attendons plus rien, ni compréhension, ni dévouement, ni lumière, et pour qui nous avons cessé d'espérer. À ces limites de notre regard, à ces scléroses de notre cœur, Jésus oppose la manière de Dieu, les habitudes du Père céleste, qui est parfait : "Soyez parfait, comme votre Père céleste est parfait". Elle est insaisissable, cette perfection du Père céleste... Elle est faite, bien sûr, de miséricorde ; mais Jésus la décrit aussi comme une joie de donner et de faire vivre, comme un désir sans limites de faire confiance, comme un océan de tendresse qui n'aurait pas de rivages. Dieu aime toujours le premier, et continue d'aimer même quand aucun amour ne lui répond Dieu ignore les frontières entre les hommes et entre les groupes ; Dieu n'enferme jamais un homme dans son passé, et à toute heure il nous rejoint pour œuvrer en nous, sans reprise, sans lassitude, dans le sens de la vie, de l'élan, de l'espérance. Même le païen, même le publicain, même le méchant et l'injuste peuvent compter sur son soleil et sa pluie, et donc aussi attendre les récoltes et espérer pour l'avenir. C'est déjà ce que le psalmiste chantait à son Dieu : "Toi, tu ouvres la main, tu rassasies tout vivant, et c'est là ton plaisir..." La perfection du Père céleste, c'est comme une main toujours en train de s'ouvrir. C'est ce Père qu'il nous faut regarder et imiter pour lui devenir semblables, pour entrer dans l'expérience de notre filiation. Jésus y insiste : "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, pour que vous deveniez les fils de votre Père qui est aux cieux". Nous sommes fils, et il nous faut devenir ce que nous sommes, aller jusqu'au bout, jusqu'au profond, jusqu'à la source de notre être filial, en nous laissant revêtir par le Père de sa manière d'aimer. C'est bien ce mimétisme par rapport au Père qui faisait pour Jésus la joie de tous les instants. Son style d'accueil et de pardon, il le prenait au Père, il le lisait en Dieu. Sauver comme le Père, aimer comme le Père, cela aussi était sa manière d'être Fils. De même pour nous : aimer, et pardonner, ou rejoindre le désir de Dieu qui est de faire vivre, c'est notre manière de devenir fils, d'épanouir notre être de fils. Jésus nous a prévenus : le fraternel et le théologal sont indissociables dans notre quête de Dieu. C'est bien pourquoi, au Carmel, surtout au Carmel, il est si important de garder tous les jours, dans un coin de notre cœur de pauvres et pour chacun de ceux que le Seigneur nous donne à aimer, un brin de soleil et un brin de pluie, un rayon de soleil pour la joie du frère, une ondée pour l'aider à porter du fruit. |
|  | | Espérance

Nombre de messages : 3944 Age : 77 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Mer 20 Juin - 9:45 | |
| 20 juin « Ne priez pas comme des hypocrites » (Mt 6, 1-6.16-18) | |
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » | |
1ère lecture et psaume du jour | Le saint du jour | | |
Nous avons fait un grand pas, avec la force de Dieu, lorsque nous avons accepté la première conversion qui a décidé de notre vie. Puis, d'effort en effort, de lumière en lumière, de grâce en grâce, nos pas nous ont rapprochés de la Montagne du Carmel. Mais suffit-il de vivre sur cette Montagne pour rester fidèles à l'élan de notre conversion ? suffit-il d'avoir mis la prière au centre de notre vie pour rester "éveillés dans notre foi" ? Et les sujétions quotidiennes de la vie en communauté suffisent-elles, les années passant, à raviver en nous la soif qui nous a mis en route ? "Je suis venu, disait Jésus, pour que mes brebis aient la vie, la vie en abondance". Or nous prenons conscience chaque année, apercevant comme de loin la lumière de Pâques, que notre marche s'est appesantie, que notre cœur s'est trouvé des trésors factices, que nos passions nous ont caché la Passion de Jésus. Et nous accueillons chaque année comme une chance et une grâce les quarante jours de désert où Jésus va nous parler au cœur. Nous laissons vivre en nous le désir de revenir à Dieu comme à la Source, pour entrer dans sa tendresse en recevant sa miséricorde. Une fois décapées les illusions que nous pouvions nourrir sur l'authenticité de notre amour, sur le pouvoir réel de notre liberté, nous acceptons comme une délivrance l'appel de saint Paul :"Laissez-vous réconcilier avec Dieu". Pour devenir en Jésus Christ une créature nouvelle, nous laissons l'Esprit emporter nos œuvres mortes et nous rejoignons le dessein de Dieu qui, dans le Christ, constamment, se réconcilie le monde. Et cette grâce d'une nouvelle paix avec Dieu, d'un accord profond avec sa visée d'amour, nous l'accueillons à la fois comme le don fait à chacune et comme la mission confiée à toutes, car le même Père qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, nous confie, pour le monde et pour la communauté, la diaconie et la parole de la réconciliation (2 Co 5,18-19). Nous voici donc de nouveau, avec notre confiance comme seule richesse, relancés par Jésus sur la route du désert. Pour ce cheminement de pauvres, Jésus nous laisse trois consignes, celles-là mêmes que l'Évangile d'aujourd'hui a isolées dans le Discours sur la montagne : liberté, profondeur, allégresse. Liberté, car notre main gauche doit ignorer ce que donne la main droite, et nous n'avons ni à mesurer notre générosité, ni à guetter en nous les signes de la réussite spirituelle. Profondeur, car si notre carême a besoin de signes communautaires, et si nous-mêmes avons à symboliser personnellement notre désir de conversion et de liberté, l'essentiel du labour spirituel et du retournement du cœur se fera dans le secret que pénètre seul le regard de Dieu. Légèreté, enfin, car l'ascèse, selon Jésus, doit assouplir la marche et rajeunir tout l'être ; l'ascèse est fraîche et parfumée, parce qu'elle prépare une rencontre et anticipe la joie. "Toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête"… ce sera autant de fait pour l'ambiance fraternelle, "et lave-toi le visage"… pour présenter aux autres le meilleur de toi-même. Une brise de fraîcheur sur le monde, la bonne odeur du Christ dans la communauté : quel programme de carême ! Une entrée dans le secret du Père, quelle chance à saisir pour réentendre le premier appel ! C'est maintenant le moment favorable. C'est maintenant le jour du salut ! | |
|
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Jeu 21 Juin - 7:22 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15) En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. » MÉDITER AVEC LES CARMES : Le Pater, dans l'Evangile de St Matthieu, vient en conclusion d'un long enseignement de Jésus sur la prière. Quand tu pries, dit Jésus, ne va pas te camper aux carrefours pour te faire voir : prie ton Père sans être vu, ferme sur toi la porte ; accepte ces moments où tu n'auras pas d'autre motivation pour la prière que la présence de ton Père. Quand tu pries, ne rabâche pas, ne répète pas, ne t'énerve pas comme si, à force de tension, tu allais contraindre Dieu à te rendre la prière facile. Derrière toute ostentation comme derrière toute impatience dans la prière se cache, en effet, une erreur sur Dieu ; et c'est surtout cela que Jésus veut nous faire comprendre. Dès que l'on prie dans le secret, dès lors qu'on fait à Dieu cette politesse affectueuse de fermer la porte, il n'y a pas à "rejoindre" Dieu, car Dieu est là, déjà, dans le secret, dans son secret où il nous a admis. "Dieu te le rendra", promet Jésus. Et que nous rendra-t-il ? - le secret ! Dieu te revaudra le secret que tu voulais pour lui. L'important n'est pas que nous voyions Dieu (du moins sur cette terre), mais que Dieu, qui voit dans le secret, nous regarde dans le secret où pour lui nous sommes entrés. Et à partir du moment où Dieu nous voit, nous n'avons pas à nous appesantir sur nos manques, sur nos impréparations, sur nos porte-à-faux, sur nos misères : "Votre Père, dit Jésus, sait bien de quoi vous avez besoin, avant même que vous demandiez". Il sait déjà, tout comme il est déjà. Nous sommes devancés, et c'est bien comme cela ; notre démarche déjà lui a tout dit, tout apporté ; notre fardeau est déjà déchargé, puisque Dieu sait déjà. Quel va être, dans ces conditions, le premier mot de la prière pour celui qui est déjà accueilli, déjà entendu, déjà compris ? "Vous donc, dit Jésus, priez ainsi : Notre Père", Père de nous, Père de nous tous. Au moment même où le Moi s'efface devant le Toi de Dieu, voilà que le Nous envahit tout le champ de la prière ; et le secret voulu pour Dieu nous fait communier, devant Dieu, à la prière des hommes de l'univers : "Notre Père, qui es aux cieux". Dans le Pater, c'est toujours un Nous qui s'adresse à Dieu, c'est toujours un nous qui dit Toi ; c'est toujours l'Eglise de Jésus qui, tournée vers le Père, avant toute autre demande lui parle de trois choses : son Nom, son Règne, sa volonté. |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Ven 22 Juin - 8:44 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Faites-vous des trésors dans le ciel » (Mt 6, 19-23)  En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! » Méditer avec les carmes :L'œil, c'est la lampe du corps. C'est pour nous comme une fenêtre ouverte sur le réel, sur le monde des choses et des personnes. Par l'œil nous arrivent la lumière et les connaissances qui nous permettent de situer les choses, de comprendre et de deviner les humains et leurs sentiments. Grâce à l'œil nous sommes en mesure de nous orienter, d'agir, de nous mouvoir pour agir. Voir, juger, agir... Pour bien agir, il faut pouvoir juger ; pour bien juger il faut voir. Jésus ajouterait : il faut bien voir, et donc que l'œil soit sain (littéralement : "simple", haplous), c'est-à-dire qu'il nous fournisse, des choses et des gens, une image vraie, une image claire. Tout comme nous avons, pour la vie matérielle, deux yeux du corps, que nous protégeons instinctivement, nous disposons, pour vivre avec Dieu et avec notre prochain, d'une vision spirituelle, d'une fenêtre du cœur ouverte sur le monde de Dieu et le monde des frères. C'est elle qui nous éclaire lorsque nous tâtonnons dans le monde pour y rencontrer autrui et pour y accomplir la volonté de Dieu. Si ton œil est malade, dit Jésus, ton être (corps) tout entier se trouve dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi devient ténèbres, quelles ténèbres ! Si la lumière intérieure qui t'est donnée pour comprendre et aimer est éteinte en toi, Si ton jugement d'homme et de chrétien reste flou et dans la pénombre, Si tu ne cherches jamais à relire ta vie et tes choix, Si tu n'as plus de fenêtre ouverte sur le monde de Dieu et sur les réflexes du Christ, comme tu vas tâtonner, achopper, te heurter aux personnes et te blesser sur les choses ! Quelles ténèbres dans ta vie, quelle tristesse dans ton cœur, quel gâchis dans ton action, quelles illusions dans ton amour ! Heureusement, quand la vie ou le péché nous ont aveuglés, l'Esprit nous est donné "pour connaître les dons que Dieu nous a faits", l'Esprit de la vérité, qui scrute les profondeurs de Dieu et nos propres profondeurs, l'Esprit de l'adoption qui nous rend libres dans la maison du Père et qui rend lumineuse en nous la parole de Jésus ; le Christ Sauveur est là pour guérir nos yeux et pour nous redonner un regard. "Je suis la lumière du monde, disait Jésus ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie". |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Sam 23 Juin - 7:46 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR : « Ne vous faites pas de souci pour demain » (Mt 6, 24-34)  En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. MÉDITER AVEC LES CARMES : "Ne vous inquiétez pas", dit Jésus. C'est là l'un des maîtres-mots de sa sagesse, qui suffit, à lui seul, à situer l'insécurité dans notre vie de foi et d'espérance. Et Jésus, pour nous aider à lâcher prise, à ne pas crisper les mains sur nos soucis, nous donne plusieurs raisons. D'abord le souci est impuissant, inefficace. Pas plus que nous ne pouvons, à force de souci, augmenter notre taille de quelques centimètres, nous ne pouvons nous donner à nous-mêmes des journées de 28 heures, de l'aisance au travail, ou une résistance physique que nous n'avons pas. Et puis le souci est inutile, dès lors que Dieu est là, qui se soucie de nous : "Il sait bien, votre Père", dit Jésus. Et il n'est pas de chemin plus court vers la paix, que de se dire et de se redire, spécialement aux heures difficiles, quand l'image de nous-mêmes se brouille et parasite notre espérance :"Dieu sait, Dieu voit" ; Jésus sait, Jésus voit ; "Seigneur, tu sais tout, tu vois bien que je t'aime." Dieu habille les fleurs : il saura bien vêtir ses enfants. Enfin le souci nous détourne de l'essentiel, qui est le règne de Dieu, c'est-à-dire l'accomplissement de son plan d'amour sur la terre, et la justice de Dieu ; comprenons ici : la justice que Dieu réclame, c'est-à-dire une existence pleinement "ajustée" à son vouloir, une vie qui réponde constamment aux initiatives de salut que Dieu prend pour chacun et pour le monde entier. Or c'est dans l'aujourd'hui que se trouve et se cherche le règne de Dieu. "Rien que pour aujourd'hui", chantait Thérèse, parce que l'aujourd'hui est la mesure la plus naturelle, la plus vraie, la plus sûre, de la fidélité. "Il y eut un soir, il y eut un matin" : c'est le grand rythme de la création. "Il y a un matin, il y a un soir" : c'est le petit rythme de la rédemption. L'aujourd'hui englobe tout ce que nous pouvons vraiment connaître et vraiment accomplir de la volonté de Dieu. Au-delà, nous pouvons, souvent nous devons prévoir et préparer, mais le souci est déjà de trop, parce qu'il nous fait retomber du plan de l'amour au niveau de l'imaginaire. Imaginer les choses, c'est une manière de les posséder et de les garder pour soi seul. Chaque fois qu'au-delà d'une saine prospective nous nous laissons envahir par le souci de l'avenir imaginé, nous nous replaçons au centre de tout et nous oublions, non seulement que Dieu peut, mais qu'il sait, qu'il voit, et qu'il aime. C'est bien pourquoi St Jean de la Croix met la nuit de l'imagination et de la mémoire en relation directe avec l'espérance. Il y a là une purification et une ascèse auxquelles peut-être nous ne pensons pas assez, même quand par ailleurs nous recherchons loyalement le règne de Dieu. Jésus, le Sage de la nouvelle alliance, nous propose de nous initier à sa propre liberté de cœur face à l'avenir. Qu'il nous donne à tous, par la force de sa présence, par l'énergie de sa Pâque, assez d'amour pour nous contenter de Lui, assez d'espérance pour attendre ses merveilles. Car elles viendront, et déjà elles viennent, "mais c'est de nuit". |
|  | | Serviteur44

Nombre de messages : 4627 Age : 45 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire Dim 24 Juin - 7:11 | |
| Bonjour, L'ÉVANGILE DU JOUR :  « Son nom est Jean » (Lc 1, 57-66.80) Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui. L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël. MÉDITER AVEC LES CARMES : Au centre du récit de l'annonce faite à Zacharie, nous venons d'entendre les paroles de Gabriel décrivant la personnalité spirituelle et la mission du Baptiste. Le nom que Zacharie lui donnera, ce nom indiqué par l'Ange et donc choisi par Dieu, est à lui seul le résumé du message que le Baptiste proclamera : Yô-hânan : "Dieu fait grâce". Et parce que Jean sera porteur de cette bonne nouvelle : "Dieu fait grâce au monde", il sera cause de joie, non seulement pour ses parents, mais pour beaucoup d'autres. L'Ange ajoute : "Il sera grand devant le Seigneur", c'est-à-dire : Dieu aura toujours pour lui un grand amour et un grand dessein. De fait Dieu a tellement les yeux sur Jean le Précurseur qu'il lui indique d'avance le chemin de sa double consécration : - d'une part, comme autrefois Samson, il sera nazir, et son ascèse volontaire le désignera à tous comme un homme qui porte la livrée des vrais serviteurs ; - d'autre part l'Esprit fera de lui un prophète dès le sein de sa mère, comme Élisabeth le vérifiera au jour de la Visitation. Dieu annonce d'avance son projet : il rêve d'avance de l'enfant en même temps que sa mère. Puis l'Envoyé s'attarde sur cette mission prophétique de Jean, qui se déploiera sous le signe d'Élie l'homme de Dieu, avec la force spirituelle et la puissance d'Élie. Et ce que l'Ange décrit là, c'est équivalemment la mission prophétique de l'Église, peuple de Dieu, que vous avez à vivre, mes sœurs, dans le silence de l'oraison et dans la vie fraternelle : - ramener les hommes au Seigneur Dieu, - marcher devant sous le regard de Dieu, - ramener le cœur des pères vers leurs enfants, - ramener les rebelles à la sagesse des justes, - et préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé. C'est une mission tout entière tournée vers l'espérance, et vers l'avenir que Dieu fera pour les hommes et avec les hommes, car il ne s'agit pas tant de ramener le cœur des enfants vers leur père que de ramener le cœur des pères vers leurs enfants. Il s'agit donc, pour les aînés, de croire au monde que bâtiront les plus jeunes, d'espérer pour eux, d'espérer avec eux, et de les aider à bâtir. Il s'agit, pour l'Église d'aujourd'hui, de croire en l'Église de demain. Le Carmel d'aujourd'hui est ainsi appelé à croire au Carmel de demain, qui sera encore, à sa manière, un lieu prophétique où des baptisés et des nazirs de Jésus marcheront devant sous le regard de Dieu. Ne cédons pas à la peur de l'inconnu. Ne disons pas, comme Zacharie : "À quoi le saurai-je ?" Laissons grandir en nous, dans la confiance, l'Église de demain, le Carmel de demain, avec la joie cachée d'Élisabeth, qui redisait, en attendant son enfant : "Voilà ce qu'a fait pour moi le Seigneur, au temps où sur moi il a jeté les yeux". |
|  | | Contenu sponsorisé
 | Sujet: Re: Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire  | |
| |
|  | | | Jésus aujourd'hui : évangile et commentaire | |
|
Sujets similaires |  |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |