3ème dimanche de l'Avent
Lectures du jour : http://missel.free.fr/Annee_A/avent/3.html
Espérer
Le premier dimanche de l'Avent, les textes bibliques nous recommandaient de "veiller" comme quelqu'un qui ne veut pas manquer un rendez-vous. Dimanche dernier, Jean Baptiste nous invitait avec beaucoup de force à "préparer" la venue du Seigneur dans nos cœurs et dans la vie du monde. Aujourd'hui, c'est un autre thème très fort qui nous est proposé : il nous faut "espérer". C'est la troisième étape de notre marche vers Noël.
Ce dimanche est donc celui de l'espérance. Mais quand nous lisons l'évangile de ce jour, nous découvrons que c'est plutôt le doute qui s'est installé dans le cœur de Jean Baptiste. Pour lui, les événements ont mal tourné. Il vient d'être mis en prison. Il n'a plus rien à espérer en ce monde. La suite le prouvera. Et pourtant, il s'est montré fidèle dans sa mission de prophète en dénonçant la conduite d'Hérode. Alors, la question se pose : Où est-il ce Dieu qu'il a servi ? Que fait-il ? Il aurait pu épargner un châtiment injuste à ceux qui lui sont fidèles. Au lieu de cela, il accueille les pécheurs et il s'invite à leur table. C'est vraiment le contraire du Messie que Jean Baptiste avait annoncé. C'est pour y voir plus clair qu'il envoie des émissaires demander à Jésus : "Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?"
Cette question de Jean Baptiste est souvent la nôtre. Il nous arrive parfois d'être accablés par le malheur. Alors, certains se posent la question : "Où est-il Dieu et que fait-il ?"… "S'il y avait un bon Dieu, il n'y aurait pas tous ces malheurs dans le monde. Ce genre de réflexion, les chrétiens l'entendent chaque jour. C'est un peu comme si Dieu était absent de la vie sociale. Après deux mille ans de christianisme, des millions de sermons sur la charité, des milliers de livres sur Jésus Christ, il y a toujours des conflits entre des gens qui se disent chrétiens. Des peuples qui ont été baptisés continuent à se faire la guerre et à s'égorger. Cela nous fait penser aux propos des disciples d'Emmaüs que quelqu'un avait traduit ainsi : "Nous espérions que le Christ allait délivrer le monde. Mais avec tout cela, voilà plus de deux mille ans que ces choses sont arrivées."
Ce doute et cette révolte, il nous faut les entendre et les prendre au sérieux. Mais en même temps, il nous faut accueillir les réponses que nous apportent les textes de ce jour. Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous adresse des paroles d'espérance : "Prenez courage et ne craignez pas, voici votre Dieu. Il vient lui-même et vient vous sauver. Le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie." Puis nous avons aussi la réponse de Jésus Christ dans l'Evangile : "Le Royaume des cieux est tout proche ; il est au milieu de vous." … "Allez rapporter à Jean ce que vous voyez : les aveugles voie, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres".
Voilà cette bonne nouvelle qu'il faut répéter à temps et à contretemps : Le Royaume de Dieu est là au milieu de nous. Mais pour le reconnaître, il faut certaines conditions. L'apôtre saint Jacques nous apporte un éclairage intéressant dans la 2ème lecture : "Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : Il attend les produits précieux de la terre avec patience." Comprenons bien : ce qui est en terre, c'est la graine, pas les fruits. Tout l'évangile nous dit que Dieu est un semeur. Il a semé des graines de justice dans le cœur des hommes, des graines de réconciliation, des germes de pardon, d'amour et de tendresse. Il ne nous donne pas les fruits, mais seulement les semences. C'est à nous de les faire grandir et éclore. C'est à nous de faire marcher les boiteux, d'éclairer les aveugles, de donner la parole à ceux et celles qui ne l'ont jamais. C'est à nous de servir les pauvres et de leur annoncer la bonne nouvelle.
C'est le côté extraordinaire de la vocation chrétienne. Nous sommes tous invités à ne faire qu'un avec le Christ pour qu'il puisse réaliser sa promesse. Il n'a aujourd'hui d'autres mains que les nôtres pour transformer le monde. Les mains du Christ, son regard et sa tendresse doivent passer par nos mains notre regard et notre cœur. C'est un appel à une confiance absolue en Dieu qui réalisera sa promesse bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.
Au moment de conclure, je voudrais orienter notre regard vers la Vierge marie, la mère de Jésus. Nous pouvons lui demander comment elle faisait quand il n'y avait apparemment plus rien à faire, comment elle croyait quand il n'y avait apparemment plus rien à croire, comment elle espérait quand il n'y avait apparemment plus rien à espérer. Demandons-lui que cette lumière et cette espérance passe dans le cœur de ceux qui doutent et désespèrent. Alors, nous pourrons chanter la nuit de Noël : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres à vu se lever une grande lumière.
D'après diverses sources