La Folie de la Croix...

« Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu . »

(1 Corinthiens 1, 18)

« Alors que les Juifs demandent des signes et que les Grecs sont en quête de sagesse,
nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, c'est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. »

(1 Corinthiens 1, 22-25)

« Le langage de la Croix » est pure folie… pour ceux qui n’y reconnaissent pas la Puissance de l’Amour de Dieu ; mais pour nous, chrétiens, il est « Sagesse Divine. »

Qui n’éprouverait pas le vertige en considérant Jésus cloué sur une croix de supplice et d’infamie ? Dieu fait Homme – voilà qui est déjà incommensurable : notre Créateur Se fait créature ; le Tout-Autre, le Très-Haut, le Dieu Tout-Puissant, Créateur de l’Univers, se fait poussière d’homme : En engendrant Son Fils, Il épouse entièrement notre condition – excepté dans le péché (mais Il le prendra entièrement sur Lui, durant Sa Passion). Notre corps est pourtant bien imparfait, exilé et aveuglé qu’il est, depuis la chute originelle… Pour un Dieu, quel Abaissement, dit le cantique !

Ce premier « anéantissement » que traduit l’Incarnation, est celui d’un Dieu, Pur Esprit, Perfection de l’Amour, qui se fait extrêmement humble, vulnérable et fragile, afin de rejoindre notre condition ; celle de tout homme. Notre esprit est trop imparfait pour seulement parvenir à comprendre le degré d’Amour, de Charité profonde qu’il a pu y avoir, pour un Dieu, à désirer Se faire l’Une de Ses créatures…

Le second anéantissement est celui d’un Dieu qui assume l’Absolu de son Amour : Il renonce à Sa propre Puissance et Se fait petit et humble jusque dans la mort - celle sur laquelle Jésus a pleuré en voyant Son ami Lazare au tombeau… Le Dieu de la Vie, qui EST de toute éternité, ce Dieu-là s’anéantit : Il consent à passer par la mort corporelle, dans un Amour Infini pour nous, afin de nous entraîner dans la renaissance spirituelle, dans Sa Résurrection !

Si les larmes de Jésus, Notre-Seigneur, ont relevé Lazare de la mort, si elles l’ont ramené à la vie, combien plus la Passion et la Croix du Christ notre Dieu nous vaudront-elles la Vie éternelle !

Le supplice de la croix, on le sait, était, au temps des Juifs, un signe d’infamie : on y suspendait les esclaves, les criminels, et tous ceux pour lesquels on voulait « faire un exemple » - Jésus était de ceux-là.

Pendre à un arbre ou clouer sur le bois, a toujours été un signe de malédiction, depuis la nuit des temps :

« Si l'on fait mourir un homme qui a commis un crime digne de mort, et que tu l'aies pendu à un bois, son cadavre ne passera point la nuit sur le bois ; mais tu l'enterreras le jour même, car celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de Dieu, et tu ne souilleras point le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. »

(Deutéronome 21, 22-23)

La folie a voulu que Dieu se fît malédiction ! L’Amour fou, passionné, du Créateur pour Ses créatures… Il fallait que la Croix embrasse les hommes les plus misérables, ceux que la société maudit, ceux que l’on pend au gibet ou que l’on cloue sur une croix. C’est pourquoi l’Amour Humble a voulu et accepté l’humiliation de la Croix, celle de toutes nos souffrances…

« …Dieu, en envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et en vue du péché, a condamné le péché dans la chair… »

(Romains 8, 3)

Le Béni de Dieu – Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! -, Celui-là est devenu maudit pour les ténèbres qui le rejetaient, Il a renoncé à Son propre rang, dit saint Paul :

« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.
Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme,
il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix!Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom… »

(Philippiens 2, 6-9)


Tout comme pour l’Incarnation, là non plus, nous ne sommes pas capables de sonder toute la profondeur d’un mystère d’Amour aussi grand :

En 1933, Sœur Faustine écrit : «Jésus m'a dit que je lui serai le plus agréable lorsque je méditerai sa douloureuse Passion, et que cette méditation ferait descendre sur mon âme de nombreuses lumières, que celui qui veut apprendre la véritable humilité considère la Passion de Jésus.»

En 1935, Jésus lui dit : «Une heure de méditation sur ma douloureuse Passion a un plus grand mérite que toute une année de flagellation jusqu'au sang. La considération de mes plaies douloureuses est d'un grand profit pour toi et Me procure une grande joie. »

C’est pourquoi nous n’épuiserons jamais toute la richesse qu’enferme la Croix du Christ, trésor d’Amour, d’Humilité et de Charité, Porte ouverte sur le Salut, trésor de Vie éternelle !


« Mais il n'en va pas du don comme de la faute. Si, par la faute d'un seul, la multitude est morte, combien plus la grâce de Dieu et le don conféré par la grâce d'un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils répandus à profusion sur la multitude. »

(Romains 5, 15 - jusqu'à 6, 11)

Béni soit Dieu de nous avoir donné Son Fils Bien-Aimé ! Nous ne Lui rendrons jamais assez tout l’Amour qu’Il nous donne en Son Fils.

Et qui a vu le Fils, a vu le Père, dit Jésus.

C’est saint Paul, je crois, qui dit : Bienheureux péché qui nous a valu d’être rachetés à si Haut Prix ! Heureux péché qui nous a valu un tel Sauveur !

Amen !

Fanny, je me permets de joindre ce texte trouvé dans des messages de La Sainte Vierge et qui illustrent bien exactement votre belle méditation. Oh oui, nous sommes aimés comme les plus précieux des joyaux et Notre Dieu n'a trouvé que ce moyen , inconcevable à nos yeux , pour nous prouver Son Amour : une croix .

22 Mars 2007"Voilà la crainte qui plait à
Dieu."La Vierge Marie
Mes enfants,

Vous devez avoir la crainte de Dieu, mais non pas celle que l'on essaie de vous imposer par convenance humaine, parce que cette crainte arrange la hiérarchie
humaine.
Vous devez avoir la crainte de ne pas comprendre combien Dieu vous aime, de ne pas laisser entrer dans vos cœurs, la certitude qu'Il veille sur chacun d'entre vous.



Vous devez avoir la crainte de ne pas réussir à lever les yeux vers Lui,
alourdis par le poids des jugements et de la non connaissance de Dieu.

Vous devez avoir la crainte de vous réfugier en vous-même là où vous ne
trouverez que blessures, doutes, manquements de foi, pauvreté, au lieu de vous réfugier en Dieu là où vous trouverez toute la perfection dont vous avez besoin pour guérir, vous relever, continuer votre chemin.

Voilà la crainte qui plait à Dieu[color=DarkOliveGreen].

Pourquoi avoir peur de Celui qui est parfait, de Celui qui n'est qu'Amour.
Ayez de la prudence envers vous-même, envers vos propres réactions, car souvent vous devenez vos propres bourreaux refusant l'amour, refusant le Regard rempli de tendresse que Dieu vous offre parfois à travers mes yeux mais aussi à travers les yeux de vos cœurs, venant vous offrir le réconfort dont vous avez besoin dans les plus grandes épreuves.

Craignez toujours de ne pas comprendre à quel point vous êtes aimés de Dieu.
Amen

Merci pour ces biens belles paroles, chère Jacqueline.

Il est vrai que notre indignité fait que nous ne mesurons pas l'Amour Inconcevable...

Cette "crainte" dont parle la Sainte Vierge, réside dans la "distance" qui existe entre nos pauvres moyens d'aimer et l'Amour de notre Sauveur. Nous sommes loin d'aimer comme nous le devrions et le voudrions (mais nous aurons l'éternité pour cela! ) - saint Paul le dit assez -, ce qui doit entretenir notre profonde humilité...

Se "réfugier en Dieu" : certes, on ne peut se tromper! C'est bien pourquoi la prière confiante abolit tous les obstacles : de la peur, de l'angoisse, du doute, etc.

"Vous devenez vos propres bourreaux" : on ne saurait mieux dire, ô notre Sainte Mère!! comme cela est on ne peut plus vrai!!

Beaucoup d'hommes vivent comme dans une prison, ne se rendant pas compte que la libération immense qu'apporte l'Amour, est à portée de leur coeur... Et cet Amour S'appelle le Christ en Croix.

Ce que dit la Sainte Vierge vient tout à fait en écho de ce sujet, en effet. encore merci, chère Jacqueline!


Et pour corroborer un tel sujet, qui évoque pleinement la Tendresse et la Miséricorde de notre Père, voici une belle oeuvre, et quelques paroles dans Isaïe :






Comme un surgeon il a grandi devant lui, comme une racine en terre aride; sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits ;
objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas.
Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié.
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison.

(Isaïe 53, 2-5)