Ce mois de juin est dédié au Sacré Cœur. Certains peuvent réagir négativement car ils ont en tête l'imagerie du XIXème siècle au goût plus ou moins douteux. Au nom de cette conviction, ils vont tout rejeter en bloc. Mais dites-moi, notre bon goût d'aujourd'hui ne risque-t-il pas d'être jugé de mauvais gout par les générations de demain ?
Certains se complaisent à dénoncer une dévotion "mièvre" qui ne serait pas adaptée à notre époque. Dès lors, on en vient à rejeter une dévotion de plusieurs siècles particulièrement recommandée par l'Eglise.
Et si nous prenions la peine de remplacer notre sensibilité "à fleur de peau" par une sensibilité "à fleur de cœur" ! Quand on dit d'une personne qu'elle a du cœur, c'est pour souligner son dévouement, sa générosité, son amour, son sacrifice souvent. Beaucoup de mariages échouent parce que l'amour des époux s'est dégradé en ressentiment. C'est devenu un amour sans cœur, un amour qui cherche à posséder l'autre plutôt qu'à se donner à lui.
En Dieu il n'en est pas ainsi. Toute la Bible nous révèle un Dieu qui est amour. Elle nous montre l'amour excessif et sans borne du Christ pour notre monde. Cet amour est allé jusqu'à la croix pour notre Rédemption. Pour accepter un tel sacrifice, il en faut du cœur. Notre réponse ne devrait-elle pas être un cœur à cœur avec le Christ ?
Le pape Jean-Paul II a institué la fête de la miséricorde à la demande de Sœur Faustine. Cette fête est un des éléments de la dévotion au Sacré Cœur. Nous sommes invités par le Christ lui-même à revenir à lui "de tout notre cœur" et à remettre l'Eucharistie au centre de notre vie car elle est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.
Notre Dieu ne se lasse pas de nous chercher pour nous introduire dans cette communion d'amour qui est en lui. Laissons-nous toucher par celui qui nous appelle inlassablement "pour nous conduire aux Sources d'eau vive".