À l’occasion d’un orage, mardi soir, et à la lueur des chandelles,
chers amis, j’ai ressenti le besoin d’écrire quelques lignes sur l’Amour inlassable dont témoigne notre Père envers tous Ses enfants…
J’y songeais depuis un moment.
Nous avons bien du mal à nous supporter les uns les autres, dans la vie ordinaire comme sur les forums catholiques ; même dans les paroisses !! À endurer nos différences et nos défauts…
Pourtant, Dieu notre Père nous attend, nous espère ardemment, dans Sa si grande Patience, Lui qui souffre nos manquements à Son Amour, nos trahisons…
Il nous attend d’un Amour inlassable, comme le Père Son enfant prodigue ; Il guette le moindre mouvement de notre cœur, de notre âme, pour voir si nous allons revenir à Lui.
Quand on songe que les mots patience, passion, compassion, passivité et impassibilité ont une même racine, sont de la même famille, on peut commencer à méditer !
Tous ces termes signifient, à l’origine : souffrir, supporter (être patient ou passif), subir, endurer…
L’Immense Amour supporte tout de Ses créatures jusqu’à donner Sa propre Vie pour elles, jusqu’à souffrir la Passion et Se laisser immoler sur la Croix ; Jésus, l’Agneau sacrifié, Offrande Sainte, S’offre à Son Père par Amour pour nous, dans Son inconcevable Miséricorde… Il a appris l’obéissance jusqu’à la mort, sur une Croix !
Celui qui est demeuré silencieux face à la violence du déchaînement de la haine, Celui-là a accepté de tout subir, tout supporter, dans Sa sensibilité profonde – Il n’a pas fait semblant -, car le Christ-Jésus n’est pas l’homme-Dieu impassible, mais au contraire l’Être « passible » qui ressent toutes nos souffrances par toutes les fibres de Son corps et de Son Âme, jusque dans Ses entrailles… !
Dieu, par Son Fils Bien-Aimé, a volontairement désiré Se faire l’une de Ses créatures afin d’embrasser, dans leur réalité concrète, toutes nos pires peines et souffrances.
Un Dieu qui Se laisse faire, et volontairement, qui Se livre et Se donne… L’Agneau si doux qu’on mène à l’abattoir (cf. Isaïe), l’Incomparable Pureté que l’on massacre… Mystère insondable de l’Amour Parfait.
C’est pourquoi Dieu est Compassion extrême, par la Passion et la Croix de Son Verbe Incarné.
L’Âme du Christ-Jésus est affectée d’une manière inouïe par les ténèbres du refus d’Aimer…, de même qu’un glaive transpercera l’âme de Sa Mère si Aimante…
Le paroxysme de la souffrance, le Seigneur l’a subi sur Sa Croix ; pour nous en délivrer, pour nous inviter à la même Patience, à la même douceur dans la Compassion, la même Humilité dans la Charité, afin de désarmer la mal !
Le saint Père Lamy était coutumier de visions de Notre-Seigneur et de la Sainte Vierge. En voici une qui illustre notre propos :
« Le Samedi Saint, en 1914 ou 1915, j'ai vu Jésus en croix, sa croix plantée contre l'autel (le maître-autel de La Courneuve), du côté de l'évangile. Les enfants faisaient du bruit : c'était presque la foire. J'ai tapé sur le bois de l'autel pour les faire taire (il imite le geste de la main gauche), et, en me tournant de côté, j'ai vu Notre-Seigneur en croix. Il a eu l'air de me dire :
« Tu n'as guère de patience. Regarde comme j'en supporte ».Paroles du saint Curé d’Ars :
L’humilité est le grand moyen pour aimer Dieu. C’est notre orgueil qui nous empêche de devenir des saints. L’orgueil est la chaîne du chapelet de tous les vices ; l’humilité est la chaîne du chapelet de toutes les vertus. Une pincée de Poussière grosse comme une noix : Voilà ce que nous deviendrons après notre mort. Il y a bien de quoi être fier !
Ceux qui nous humilient sont nos amis, et non ceux qui nous louent. L’humilité est comme une balance ; plus on s’abaisse d’un côté, et plus on est élevé de l’autre. Les saints étaient tellement morts à eux-mêmes qu’ils s’embarrassaient peu qu’on fût de leur avis. On dit : « Oh ! les saints étaient simples ! » Oui, ils étaient simples pour les choses du monde, mais, pour les choses de Dieu, ils s’y entendaient ! Ils ne comprenaient rien aux choses du monde, parce qu’elles leur paraissaient de si peu d’importance qu’ils n’y faisaient pas attention.