33ème dimanche du temps ordinaire
Journée du Secours catholique
Nous approchons de la fin de l’année liturgique. A cette occasion, nous entendons l’évangile de saint Matthieu qui nous rapporte la parabole des talents. Pour éviter toute confusion, il faut se rappeler que dans la Bible, un talent ce n’est pas une qualité d’intelligence ou autre ; c’est une somme d'argent, une unité de poids de 35 kilos d'une valeur de 6000 deniers. Un denier correspondait en gros au salaire d'une journée de travail. Et un talent, c'était de 20 à 30 années de salaire, pratiquement toute une vie. Quand Jésus nous parle de cet homme qui donne cinq talents, deux talents puis un, il s'agit d'une fortune considérable. C'est une manière de dire que Dieu nous confie tous ses biens.
Aujourd'hui en France, c'est la journée du Secours Catholique. A cette occasion, nous sommes invités à prendre conscience des talents que nous sommes invités à partager. Nous pouvons en retenir trois :
Le premier c'est celui de la Parole de Dieu qui nous est confiée dans la liturgie. Cette parole est une lumière qui ne demande qu'à être partagée et rayonnée auprès de tous ceux et celles qui nous entourent.
Le deuxième talent c'est celui du Pain de Vie qui nous est confié dans l'Eucharistie. Chaque messe nous renvoie vers nos frères et sœurs en situation de précarité et nous incite à partager notre pain avec eux.
Le troisième talent c'est celui de la charité que Dieu dépose en nous. Nous sommes incités à ouvrir nos yeux, nos mains et notre cœur à tous ceux et celles qui nous entourent, en particulier les plus pauvres.
Pour remettre dans le bon ordre ces trois talents, nous devons revenir à la fin de l'évangile de Saint Marc. Il nous montre Jésus qui envoie ses apôtres dans le monde entier. Il leur donne trois missions. La première c'est "Allez" à la rencontre. La deuxième : "Proclamez la bonne nouvelle". La troisième : "Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit."
Tout cela doit être fait dans l'ordre que Jésus nous indique. Rien ne sera possible s'il n'y a pas d'abord la rencontre. Si nous voulons créer une communauté de disciples, il nous faut d'abord tisser des liens avec ceux que nous rencontrons. En entrant dans une ville, Jésus voyait d'abord ceux que l'on avait mis à la porte, les malades, les petits, les exclus de toutes sortes. Ce n'est qu'après qu'il pouvait aller à la synagogue.
Comme Jésus, nous sommes invités à ouvrir les yeux aux pauvres d'aujourd'hui, aux prisonniers que l'on enfonce dans leur passé, à cette maman seule qui est en manque de pain, de vêtements et de relations. La charité n'est pas d'abord un moyen pour gagner le paradis. Elle est un échange dans lequel chacun s'enrichit de ce qu'il reçoit de l'autre. Si Dieu m'aime c'est parce qu'il y a en moi quelque chose d'aimable. Il en est de même pour les autres. Si nous prenions l'habitude de ne voir que ce qu'il y a de meilleur dans l'autre, beaucoup de choses changeraient. Notre regard serait transformé. Au lieu de ne voir que la haine chez ce jeune en révolte, nous verrions d'abord son désir de justice. Mais pour avoir ce regard du cœur, il faut oser la rencontre.
Deuxième talent : La Parole. Il s'agit de la parole qui redonne confiance et qui guérit. Avant d'aller communier, nous disons : "Dis seulement une parole et je serai guéri." Cette parole est bonne nouvelle. Quand nous lisons un texte de la Bible, c'est d'abord cette bonne nouvelle qu'il nous faut chercher. Tout au long de l'Ancien et du Nouveau Testament, nous y découvrons un Dieu qui rejoint son peuple et qui fait tout pour le sauver. Aujourd'hui, saint Paul nous dit : "Vous êtes des fils de lumière." En voilà une bonne nouvelle et elle change tout dans notre vie.
Dans notre vie de tous les jours, cette bonne nouvelle commence par un bonjour, un regard, un sourire. C'est une manière de montrer à l'autre que nous nous intéressons à lui, qu'il est important à nos yeux. Puis il y a des paroles de réconfort, des paroles qui guérissent et redonnent espoir. Bien sûr, ces paroles doivent être accompagnées de gestes. Cette année, le Secours Catholique porte son attention aux enfants et aux familles. Nous connaissons tous l'importance de la famille pour que chacun grandisse en harmonie. Mais quand la catastrophe s'abat sur une maison, la famille a besoin des paroles et des gestes qui guérissent. Et surtout nous n'oublions pas celles qui donnent les vraies bonnes nouvelles : Nous sommes aimés, nous avons du prix aux yeux de Dieu. Il est présent à travers les petits que nous croisons sur notre route.
Troisième talent, le Baptême : "Allez, proclamez la bonne nouvelle à toutes les nations ; Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit." Baptiser quelqu'un c'est l'intégrer dans un corps, lui faire une place dans le cercle de la famille. Celui qui était sur le seuil de la porte est invité à entrer et à s'asseoir. La dynamique de l'Eucharistie c'est la même que celle du baptême : Elle nous introduit dans une communion. Chaque dimanche, nous partageons le pain de vie. Mais nous n'oublions pas que nous sommes également invités à partager celui de la fraternité. C'est ainsi que nous voulons être en communion avec celui qui nous a dit : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés."
Aujourd'hui, nous rendons grâce au Seigneur qui nous confie tous ses biens. Il nous a appelés à être fils de lumière et sel de la terre. Notre mission c'est de mettre en valeur nos talents pour
Oser la rencontre
Oser la Parole
Construire la communion pour que la vie de chacun ait sens et saveur.
D'après diverses sources,
en particulier la plaquette du Secours Catholique
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