Bonjour,
Sainte Elisabeth de la Trinité :
Au Carmel, Elisabeth vit dans la prière et la contemplation, elle est tout adorante, comme elle l’exprime si bien, mais il ne faudrait pas se forger d’elle l’image d’une Sœur éthérée, éloignée des préoccupations de monde. Au contraire, elle est gaie, déborde de joie, entretient une correspondance importante avec son entourage, tendre et affectueuse. Elle se fait aussi pédagogue, tant elle voudrait transmettre à autrui ce merveilleux bonheur qui l’habite. Aussi en donne-t-elle les clés car elle veut partager son secret, ce bonheur ineffable d’offrir à Dieu une demeure et de se perdre dans l’immensité de Son Amour : « Puisqu’Il est en vous, écrit-elle, que vous Le possédez au plus intime de vous-même, qu’à toute heure du jour ou de la nuit, dans les joies ou les épreuves, vous pouvez Le trouver là, tout près, tout au-dedans ! C’est le secret du bonheur. C’est le secret des saints. »
Cette communion avec la Trinité peut être vécue dans tous les événements de la vie ordinaire : « Nous avons eu la lessive. J’y ai mis tant d’ardeur que, le soir, j’avais des ampoules mais, au Carmel, tout est délicieux car c’est le Bon Dieu que l’on trouve partout »
Elisabeth est chargée de nettoyer le chœur. Elle s’y empresse tous les matins et se dit « la petite femme de chambre de Jésus ».
La courte vie d’Elisabeth est celle d’une religieuse qui ne cesse de chanter son bonheur fou. A son sujet, Saint Jean-Paul II dira : « Elisabeth de la Trinité, un témoin éclatant de la joie d’être enraciné dans l’Amour. ». Tous les écrits de la Sainte sont ponctués d’exclamations joyeuses : « Je peux dire que je suis heureuse. » « Jamais mon bonheur n’a été si grand. » « Il y a tant de bonheur en mon âme que j’ai envie de te le dire. » « Ce bonheur que je ne puis plus contenir. » « Je suis divinement heureuse. » Son écriture est facile, elle emploie un langage simple pour transmettre l’expérience unique de sa relation avec les « Trois ». Et cette simplicité même rend son témoignage d’autant plus attachant et bouleversant.
« Sa patience, diront plus tard les Sœurs, était inaltérable. Aussi, comme volontiers on
s ‘adressait à elle ! Elle vous remplissait de joie rien que dans la manière de donner une lettre. Elle vous réjouissait sans faire de longues phrases. Tout le monde le disait : elle avait besoin de faire plaisir ».
Sa joie de vivre, Elisabeth la puise aussi, chaque matin, dans l’Eucharistie. Elle rencontre Jésus chaque fois qu’elle participe à la messe. L’Eucharistie, c’est Jésus qui se donne. En versant Son Sang, il a scellé une alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et les hommes. Dans l’Eucharistie, cette alliance fait irruption dans le temps et l’espace au moment où le prêtre consacre le pain et le vin. Elisabeth, pour sa part, s’unit personnellement au Sacrifice de Jésus. Il s’offre dans l’Eucharistie avec elle pour le salut du monde. A ses amis prêtres, elle demande : « Oh ! Consacrez-moi à Lui comme une petite hostie de louange qui veut Le glorifier au Ciel et sur la terre dans la souffrance tant qu’Il voudra. »
Le 21 novembre 1904, lors de la fête de la Présentation de Marie au Temple ; Elisabeth écrit, d’un jet, la célèbre prière, aujourd’hui répandue dans le monde entier :
Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, symbole de sa spiritualité.
Nous vous proposons aujourd’hui cette magnifique prière et, à sa suite, les commentaires rédigés par le Carmel de Morlaix. Essayons de prendre un peu de temps pour prier avec Sainte Elisabeth de la Trinité.
Prière de Sainte Elisabeth de la Trinité
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ô mon Dieu, Trinité que j’adore,
aidez-moi à m’oublier entièrement
pour m’établir en vous, immobile et paisible
comme si déjà mon âme était dans l’éternité!
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte
plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos;
que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante,
toute livrée à votre action créatrice.
Ô mon Christ aimé crucifié par amour,
je voudrais être une épouse pour votre cœur ;
e voudrais vous couvrir de gloire,
je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir!
Mais je sens mon impuissance et
je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme;
de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi,
afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie.
Venez en moi comme Adorateur,
comme Réparateur et comme Sauveur.
Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu,
je veux passer ma vie à Vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous ;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,
toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et
demeurer sous votre grande lumière.
O mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse
plus sortir de votre rayonnement.
Ô Feu consumant, Esprit d’amour,
survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme
comme une incarnation du Verbe ;
que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son mystère.
Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel
Vous avez mis toutes vos complaisances.
Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, Immensité où je me perds,
je me livre à Vous comme une proie;
ensevelissez-Vous en moi,
pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant
d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
Ainsi soit-il.
Quelques réflexions pour entrer dans cette prière "dialogue" :
- Il s'agit bien d'une prière, qu'Elisabeth a écrite apparemment d'un seul jet, au terme d'une retraite communautaire, donc d'un temps de mise en présence de Dieu résolument intense.
- Elle l'a écrite un jour précis, le 21 novembre 1904, autrement dit pour la fête de la présentation de la Vierge Marie, date à laquelle les Carmélites renouvelaient leurs vœux religieux.
- Elisabeth a gardé cette prière pour elle seule, et on ne l'a retrouvée qu'après son décès dans ses papiers.
- Cette prière est un dialogue d’amour, la flamme ardente d’un Je, Elisabeth, qui s’adresse à un « Tu », Dieu.
Approcher cette prière, c’est risquer quelques pas dans l’intimité d’une relation. Mais Elisabeth nous invite à oser ces pas ; n’écrivait-elle pas à une correspondante le 28 octobre 1906, soit trois semaines avant sa mort :
« II me semble qu’au ciel, ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, et de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles, de les transformer en Lui-même.»
- Ce texte est structuré : au niveau mélodique, on entend tout de suite les « ô » qui le ponctuent : le premier et le dernier, dans une sorte d'inclusion, s'appliquant à Dieu Trinité.
- Les autres s'adressent successivement à chacune des personnes de la Trinité, en commençant par Jésus-Christ, qui reçoit double part, parce que regardé dans son humanité puis dans son être de Verbe éternel. Ensuite viennent l'Esprit-Saint et le Père.
- Si les personnes de la Trinité sont nommées selon cet ordre, on peut y voir un élan de foi continuel chez Elisabeth.
- Elle scrute de longue date la Parole de Dieu dans l'écriture, y découvrant le Visage du Verbe de Dieu en son humanité, et implorant l'Esprit de lui dévoiler dans le Christ, le Père éternel.
Commentaires :
Ô mon Dieu, Trinité que j'adore, ainsi débute la prière. La relation intime et personnelle est là avec le mot « mon ». Quant à la Trinité, voici ce qu'Elisabeth en dit dans le petit traité rédigé trois mois avant sa mort : « La Trinité, voilà notre demeure, notre chez nous, la maison paternelle d'où nous ne devons jamais sortir »
Trinité que j'adore
« L'adoration, écrit-elle aussi dans sa dernière retraite en août 1906, ah c'est un mot du ciel! Il me semble qu'on peut la définir : l'extase de l'amour. C'est l'amour écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l'objet aimé, et il tombe en une sorte de défaillance, dans un silence plein, profond. »
Ô mon Dieu, Trinité que j'adore, aide-moi à m'oublier entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité.
Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon immuable,
mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi,
tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
L'adoration, pour Elisabeth, est silence de tout l'être. Dans ce premier temps de sa prière, les termes qui correspondent à cet état se pressent : immobile et paisible, que rien ne trouble ma paix, mon Immuable.
Le but visé est de se poser durablement en Dieu, seul immuable, au sens où Thérèse d'Avila disait que seul Dieu ne change pas.
Elisabeth établie en Dieu, immobile et paisible, comme déjà dans l'éternité... Ce n'est pas un état acquis : elle ne peut se passer de Dieu, qui seul est à même de l'aider à s'oublier elle-même. Dieu, Lui, ne peut rien sans sa demande d'aide.
Ce n'est pas un état statique : même établie en Dieu, chaque instant peut entraîner plus avant dans la profondeur du recueillement. Dans Le Ciel dans la Foi, elle écrira « Nous devons descendre chaque jour en ce sentier de l'abîme qui est Dieu ; laissons-nous glisser sur cette pente dans une confiance toute pleine d'amour. »
Les deux partenaires agissent : Dieu qui est à même de poursuivre son œuvre créatrice en l'âme qui s'offre à Lui, et l'âme qui veille à mettre son être en écoute de Dieu. Dans une lettre du 11 juin 1902, Elisabeth écrivait déjà :
« Voilà ce qu'Il demande de nous : l'amour qui ne regarde plus à soi, mais se quitte, monte plus haut que ses sentiments, ses impressions ; l'amour qui se donne, se livre, l'amour qui établit l'unité. Vivons comme Madeleine à travers tout, le jour et la nuit, dans la clarté ou les ténèbres, toujours sous le regard de l'immuable beauté, qui veut nous fasciner, nous captiver, plus que cela, nous déifier ».
Elisabeth est une passionnée ; chez elle, pas de place pour les demi-mesures. Ses termes sont très forts et nets. Citons : entièrement, rien, chaque minute, jamais, tout entière, tout adorante, toute livrée.
Dans un premier temps, il apparaît donc que la demande d'Elisabeth est de s'établir en Dieu, dans la profondeur de la Trinité, et d'y demeurer paisible. Mais en fait, chose étonnante, aussitôt après la situation s'inverse. Elle dit : « Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ».
En d'autres termes, ce n'est plus elle qui se repose en Dieu, c'est son âme qui devient le lieu du repos de Dieu, son ciel. Et les deux réalités sont vraies. Elisabeth a bien conscience de mettre en parallèle deux perspectives apparemment opposées ; en ceci elle rejoint la parole de Jésus : « Le Père est en moi et moi en Lui ».
Faites-en votre ciel…
A travers cette prière, on pressent bien que le ciel n'est pas un lieu mais un « être-avec » une relation. Pour elle aucune séparation entre la vie éternelle, celle de la plénitude sans fin et la vie quotidienne. La veille de sa profession religieuse, elle écrit :
« j'ai compris que mon ciel commençait sur la terre, le ciel dans la foi, avec la souffrance et l'immolation pour Celui que j'aime. »
Dans l'âme qui s'est pacifiée, Dieu établit donc sa demeure durablement. Mais c'est encore un repos actif : l'âme veille dans la foi et adore.
A noter que cette première partie adressée à Dieu ne contient pratiquement que des demandes ; Elisabeth est fortement consciente de sa faiblesse et de sa pauvreté.
Ô mon Christ aimé, crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu'à en mourir !
Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous-même»,
d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m'envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre vie.
Venez en moi comme adorateur, comme réparateur et comme sauveur.
Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de vous.
Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière;
Ô mon astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.
Dans ce deuxième mouvement de sa prière, Elisabeth s'adresse à Jésus Christ en deux temps successifs, construits de façon parallèle : tous deux sont introduits par « Ô » et contiennent un triple vouloir : je voudrais, je voudrais, je voudrais…je veux, je veux, je veux : expression d'une volonté aussitôt suivie d'un rappel de la faiblesse de celle qui parle. Enfin les deux ensemble sont clos par une demande très nette : fascinez-moi…
Pourquoi Christ Jésus est-il placé avant les deux autres personnes de la Trinité ? Parce qu'Il est le Chemin et qu'Il est venu nous révéler le Père et l'Esprit.
Deux temps sont donc consacrés au Seigneur Jésus :
Le premier s'adresse au Christ en son humanité, à Celui qui a vécu homme parmi les hommes, qui fut crucifié par amour, qu'elle voudrait aimer jusqu'à en mourir et dont elle attend d'être revêtue jusqu'à lui devenir une humanité de surcroît. Le constat de sa faiblesse et de son impuissance n'arrête cependant pas son élan ; il suscite même une autre demande :
« Venez en moi comme adorateur, comme réparateur et comme sauveur.»
Le second s'adresse au Verbe, Parole de Dieu. Elle veut écouter la Parole, se faire enseignable, persister à travers les difficultés. Oui, elle le veut et le répète à trois reprises ; elle le peut parce qu'elle le veut de tout son être. Sa volonté se fait radicale ; on y perçoit même un de tension volontariste ; mais aussitôt elle lâche prise et s'en remet à Dieu : « fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. » Au début de sa prière, Elisabeth exprimait la demande de s'établir en Dieu. Maintenant le vocabulaire semble indiquer qu'elle est dans cette demeure, sous le rayonnement du Verbe ; sa demande est de rester là et n'en plus sortir.
Ô feu consumant, Esprit d'amour, survenez, en moi,
afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe :
que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son mystère.
Elisabeth formule une nouvelle demande, nette et audacieuse : que l'Esprit Saint vienne sur elle comme il est venu sur la Vierge Marie à l'Annonciation. Il s'ensuivrait comme pour elle l'Incarnation du Verbe ; Elisabeth demande, d'une part, à être celle qui donne naissance au Verbe et, d'autre part, à être une humanité renouvelée du Verbe de Dieu. Tout ceci au niveau spirituel bien sûr car elle ne se prend pas pour la Vierge Marie. Elle désire être une humanité de surcroît et entend donc vivre tout le parcours d'humanité ; c'est dire que la joie comme la souffrance et la croix soient incluses dans son projet de vie.
Et vous, ô Père, penchez vous vers votre pauvre petite créature,
« couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle que le « Bien-Aimé
en lequel vous avez mis toutes vos complaisances ». Elisabeth s'adresse maintenant au Père en évoquant l'épisode de la Transfiguration, où l'ombre et la lumière se jouent l'une de l'autre, où la lumière est une ombre qui rayonne et qui cache tout à la fois. Elle a l'audace de demander au Père un geste de tendresse : qu'il se penche sur elle comme sur son Fils Bien-imé en qui il a mis ses complaisances.
La demande de fond est toujours la même : se laisser revêtir du Christ et demeurer sous son rayonnement.
En fait il s'agit d'une démarche baptismale : être plongé dans la mort et la résurrection du Christ.
C'est un chemin pascal qu'elle propose à tout chrétien, en quelque état de vie qu'il soit.
Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, immensité où je me perds,
je me livre à vous comme une proie.
Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler, en Votre lumière, l'abîme de vos grandeurs.
Ce dernier temps de la prière s'adresse comme le premier à la Trinité, mystère insondable en même temps qu'espace d'une relation privilégiée.
Le « Ô » qui l'introduit exprime tout à la fois admiration étonnée, amour, et impuissance à dire toute sa pensée. Ici plus de place pour les « je veux ou je voudrais » ; plus de retour sur ses faiblesses, ses impuissances. Ne dira-t-elle pas peu avant sa mort, « une louange de gloire est un être toujours dans l'action de grâces. » Ici, elle semble avoir été exaucée dans sa première demande : « s'oublier entièrement pour s'établir en Lui comme si son âme était déjà dans l'éternité. »
A cette étape de sa prière, elle se remet à Dieu sans réserve : « je me livre à vous…»
« Ensevelissez-Vous en moi pour que je m'ensevelisse en Vous. »
La Trinité, dans une démarche de Kénose (dépouillement du Christ, dans son humanité, des attributs de Dieu) s'enfouit dans sa créature, tandis que la créature s'enfouit au plus profond d'elle-même et y rejoint son Dieu. Ici encore le verbe « ensevelir » donne à la prière d'Elisabeth, une dimension pascale d'entrée dans la mort-résurrection du Christ, dans la mort pour une résurrection, déjà et en attente de plénitude.
Pour conclure, disons que cette prière témoigne qu'Elisabeth vit radicalement la grâce de son baptême ; elle la vit sous la forme qui lui est propre, dans le silence et le radicalisme du carmel ; mais ce qu'elle vit est aussi possible à chaque chrétien, où qu'il soit et quoi qu'il vive.
Faisons nôtre sa prière et l'itinéraire auquel elle nous convie.
Carmel de Morlaix
Et que la Vierge Marie vienne nous aider à vivre de la grâce, comme vécut Elisabeth de la Trinité. Qu’à son exemple, nous recherchions cet oubli de nous-mêmes pour nous révéler, comme elle, dans l’adoration. Pour que, en notre âme aussi, Dieu Trinité trouve un abri et une demeure aimée.
Source : Hozana
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