21ème dimanche du temps ordinaire
Lectures : http://cnpl.cef.fr/Bible/lectures_jour_get.php?20070826
L'évangile de ce dimanche est un peu déroutant. Il nous parle de porte étroite, de porte fermée, de gens qui seront exclus du Royaume de Dieu. Mais si nous prenons la peine d'approfondir ces textes bibliques, nous y découvrons une bonne nouvelle qui nous remplit d'espérance. Ils nous disent en effet que Dieu veut rassembler tous les hommes dans son Royaume. C'est ce que nous a annoncé le prophète Isaïe dans la première lecture : "Je viens rassembler les hommes de toutes nations et de toutes langues." Jésus vient confirmer ce message : "On viendra de l'Orient et de l'Occident, du Nord et du Midi prendre part au festin du Royaume de Dieu." Voilà cette Bonne Nouvelle que nous avons entendue.
Le problème c'est que beaucoup n'ont rien compris. Ils oublient que pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut passer par la porte étroite. Et pour la franchir, il faut se libérer des privilèges. Les richesses, les honneurs que nous aurons accumulés tout au long de notre vie ne nous seront d'aucune utilité. Avoir mangé et bu avec le Christ ne suffit pas. L'important c'est de lui avoir donné à manger à travers le pauvre que nous rencontrons sur notre route ; c'est d'avoir partagé avec celui qui a faim, celui qui a tout perdu… A travers eux, c'est le Christ qui est là et qui frappe à notre porte.
Notre entrée dans le Royaume de Dieu dépend de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Aller à l'église, faire des neuvaines, accomplir des gestes religieux c'est très bien ; mais il faut que cela traduise un désir profond du cœur. Il s'agit de faire ce que Dieu attend de nous, de nous dépouiller de tout ce qui nous encombre. C'est cela passer par la porte étroite. Ce choix nous amène à abandonner la pacotille pour vraiment choisir le seul vrai trésor.
C'est cette porte étroite que Jésus a franchie. Il nous a ouvert le passage pour que nous puissions le suivre. Encore une fois, cela ne sera possible que si nous nous désencombrons du poids que nous traînons avec nous. Ce qui se passe au moment de partir en vacances est très éclairant : dans la voiture, le coffre déborde, la galerie est couverte de valises. Or voilà que les enfants arrivent avec d'autres paquets, des raquettes ou la planche à voile. Cette surcharge rendra le voyage bien difficile.
Dans notre marche vers Dieu c'est la même chose. Nous ne pourrons vraiment progresser que si nous voyageons léger. Voyager léger c'est faire le vide en nous, c'est sortir de nos querelles de clocher, c'est se libérer de nos idées, de nos préjugés, de nos traditions. L'important c e n'est pas de rester fidèles à des traditions mais de progresser dans une plus grande fidélité à Jésus Christ. Entrer par la porte étroite c'est accepter les purifications nécessaires. Ceux qui voudraient le salut par la facilité resteront dehors. Ceux qui estimeraient qu'il est leur propriété risquent forts d'être déçus. On ne "gagne" pas son salut. On l'accueille comme un don gratuit.
Passer à la suite de Jésus par la porte étroite… voilà ce qui nous est demandé. Mais en y réfléchissant bien, nous découvrons que la vraie question est tout autre : Qu'est-ce qui est étroit ? Est-ce vraiment la porte ? Est-ce que ce ne serait pas aussi notre cœur ? Cet évangile nous interpelle sur notre ouverture à Dieu et aux autres. Ces dernières semaines ont été marquées par des catastrophes dramatiques. Un peu partout, la solidarité s'organise pour venir en aide à ceux qui ont tout perdu. Il dépend de chacun de nous que la porte de notre cœur soit grande ouverte. C'est là que le christ nous attend et nous donne rendez-vous.
Entrer par la porte étroite c'est sortir de notre suffisance et remettre toute notre vie entre les mains de Dieu. C'est en passant par Jésus que nous sommes invités à entrer en mettant nos pas dans les siens et en marchant à sa suite dans l'amour, le pardon et le service fraternel. Cette porte c'est celle que Jésus a passée de la crèche à la croix. Nous sommes en route à sa suite. Ce chemin est parfois exigeant. Mais ce qui est premier, c'est de faire de toute notre vie un acte d'amour comme l'a fait Jésus.
Beaucoup se découragent parce qu'ils sont dans l'obscurité derrière une porte étroite et fermée. Ils ne savent plus quel sens donner à leur vie. Mais au bas de cette porte, ils devraient voir filtrer un rayon de soleil. C'est la lumière du Christ vainqueur de la mort et du mal. Comme dit la deuxième lecture, elle redonne vigueur "aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent"; elle nous rend courage sur la route. Le Christ crucifié et ressuscité nous fait entendre chaque dimanche la Bonne Nouvelle de ce salut offert à tous les hommes. Il nous offre le Pain de Vie pour que toute notre vie devienne Eucharistie. Il nous rejoint pour nous apprendre à devenir les signes de cette vie éternelle qu'il veut offrir à toutes les nations.
Jean C. (D'après diverses sources)