Nombre de messages : 4627 Age : 46 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 5 Aoû - 11:05
Bonjour,
Dimanche 5 août 2018
L'ÉVANGILE DU JOUR :
« Celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35)
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Commentaire de l'Evangile :
Le pain de l’autre rive :
Moment de vérité où Jésus met les choses au point : quelles sont les réelles motivations de ceux qui le recherchent et qui viennent de le retrouver sur l’autre rive ? La nourriture fait partie de la recherche des hommes mais le don que Jésus avait fait dans la multiplication des pains n’a pas été compris. Ce qui est attendu des hommes ne correspond pas à ce que Dieu offre par Jésus. Ce que Jésus attend est une réponse de foi, une réponse décisive prête à recevoir le don du pain de vie parce qu’il est le chemin qui mène à Dieu et qui rassasie le coeur de l’homme. Dieu se donne en son Fils et comble l’homme qui croit en lui. Le passage sur l’autre rive, c’est cet acte de foi en celui en qui nous mettons notre espérance, en qui nous prenons force, en qui la vie donne sens à notre vie. Passer d’une nourriture qui se perd à celle qui demeure, c’est devenir autre. Être disciple missionnaire, comme le dit Paul aux Éphésiens, c’est devenir un homme nouveau qui sait vivre en se donnant, à l’exemple du Christ. La longue histoire du peuple d’Israël, son expérience de la manne au désert, sa recherche de signes qui authentifient le don de Dieu qui est lié à l’appel à vivre selon sa loi ; voilà le chemin de tout homme en recherche de la vérité. Paul précise clairement le même chemin : celui qui sort des pratiques anciennes qui enferment l’homme sur lui-même et qui se laisse renouveler par le Christ. Un programme de vie qui emprunte celui de tant d’hommes et de femmes qui se sont laissé habiter par l’Esprit de Dieu. Au coeur d’un temps d’été, l’occasion nous est donnée, de nous laisser saisir pour vérifier notre attachement à celui qui est le pain de la vie. Aurons-nous la réponse des apôtres : « À qui irions nous ? » C’est la grâce à nous souhaiter pour la vie du monde !
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 12 Aoû - 10:07
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR :
« Je suis le pain vivant descendu du ciel » (Jn 6, 41-51)
"En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Vie éternelle pour tous :
Les lectures de ce dimanche rappellent que tout chrétien est promis à la vie éternelle. Aujourd’hui, cela peut nous faire sourire tellement la science et la technique nous montrent qu’il devient possible de vivre de plus en plus longtemps et en meilleure forme… Pourtant, ceux d’entre nous qui avons une bribe de foi savons faire la différence entre une vie augmentée par la technologie et la vie éternelle que nous professons dans le Credo. Celle-ci s’adresse à tout l’univers sans distinction. Aussi, les lectures d’aujourd’hui dévoilent que le Christ est le chemin qui mène à la vie éternelle. Pour cela, il se fait connaître, il devient « pain », il donne sa « chair » pour la vie du monde. Le Christ ouvre grand la route. Nous y sommes tous sollicités : pauvres, riches, en bonne santé et malades, exclus et prisonniers de toute sorte. Pour s’y aventurer, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : aimer et pardonner comme Dieu lui-même l’a fait. Enfin, les lectures de ce jour évoquent un choix : mourir ou vivre. Élie se laissait mourir dans le désert quand l’ange du Seigneur lui amena de quoi boire et manger afin de continuer son chemin. De même, certains d’entre nous font l’expérience que Dieu veille sur eux, qu’il est là et qu’il les précède ou marche à leurs côtés. Pour d’autres, l’appel de Dieu à la vie est moins immédiat et parfois teinté de souffrance. Dieu nous appelle à la vie quelle que soit notre foi. Et si pour des raisons qui nous appartiennent, nous ne sommes pas prêts à choisir la vie, demandons, en attendant, le don de l’espérance. Un jour nous entendrons Dieu nous dire : « Debout, mange, car il est long le chemin qui te reste. »
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 9 Sep - 10:26
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR :
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)
En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »
Un corps à cœur qui nous ouvre le Royaume :
Longue est la liste des épreuves qui accablent les hommes. Les textes de ce dimanche évoquent tour à tour les aveugles, les sourds, le boiteux, le muet, les opprimés, les affamés, les enchaînés, les accablés, la veuve, l’orphelin, le pauvre… Le Seigneur est résolument de leur côté pour les guérir et les sauver, les soutenir jusqu’à en faire ses héritiers. En suivant le prophète Isaïe, on perçoit que ce renversement est une aventure collective – « les » aveugles – en même temps que personnelle – « le » boiteux. Mais plus encore, c’est un renouvellement de la Création elle-même « car l’eau jaillira dans le désert ». On pense à saint Paul qui dit aux Romains que cette Création « tout entière gémit, elle passe par les douleurs de l’enfantement » (Rm 8, 22). L’Esprit est à l’œuvre, le Royaume est tout proche ! Les gestes de Jésus expriment la présence du règne de Dieu qui est là, avec lui. Des gens amènent un sourd-muet. Ils sont portés par un élan collectif : le désir de voir l’homme guérir. Mais Jésus l’emmène à l’écart pour une rencontre absolument personnelle. Seul le concerné peut témoigner qu’il lui applique de la salive, lui met les doigts dans les oreilles, dans la bouche. Jésus le touche au plus profond du corps. Et il invoque une ouverture – « Effata ! » – en plongeant les yeux dans le coeur de son Père. La guérison est le fruit de ce corps à cœur de l’homme avec son Dieu dans la rencontre avec le Christ. Mais Jésus n’est pas encore ressuscité, alors il ordonne de n’en rien dire à personne. Seul le renversement de Pâques, passage de la mort humaine à la vie en Dieu, nous ouvre définitivement le Royaume.
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 16 Sep - 10:38
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR :
« Pour vous, qui suis-je ? » (Mc 8, 27-35)
En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »
MEDITATION :
« Et pour vous, qui suis-je ? » L’interrogation est essentielle pour la foi des disciples qui suivent Jésus. Elle ne l’est pas moins pour nous, ses disciples d’aujourd’hui, car il nous revient de formuler notre propre réponse. Les saints, très connus ou pas du tout, ont répondu bien avant nous à cette question de Jésus. Aujourd’hui, l’Église d’Afrique du Nord célèbre la mémoire de saint Cyprien. Né à Carthage, au IIIe siècle, il se convertit au christianisme à l’âge de 35 ans. Peu après son baptême, et comme cela se pratiquait à l’époque, Cyprien est élu et ordonné prêtre et évêque. Il meurt martyre treize ans plus tard. Alors, qui est Jésus pour saint Cyprien de Carthage ? Ses écrits et ses biographes nous laissent penser que, pour Cyprien, Jésus est d’abord le Sauveur. Nous lui devons la mémorable expression : « Hors de l’Église, point de salut » à comprendre exclusivement dans son contexte, c’est-à- dire, adressée à des fidèles chrétiens de son époque tentés de se rassembler dans une église parallèle à l’unique Église du Christ. C’est aussi cette foi en Jésus Sauveur qui le conduit à « sauver sa vie » mourant martyrisé pendant la persécution de Valérien en 258. Pour Cyprien, Jésus est aussi le Dieu miséricordieux. Le saint l’expérimente lors de sa conversion. C’est surtout dans sa position pastorale envers les chrétiens qui ont renié la foi pour échapper à la persécution (les lapsi) qu’on retrouve la foi de Cyprien en un Dieu miséricordieux. L’accueil de ces chrétiens repentis est l’un des débats de l’Église de l’époque. L’évêque se montre sévère tout en faisant preuve de miséricorde et accueille ces repentis. Comme Cyprien, ils sont nombreux celles et ceux qui nous donnent des mots pour répondre au Christ. Alors que la plupart de nos communes sont mobilisées autour des Journées européennes du patrimoine, ne nous lassons pas de revisiter notre patrimoine spirituel !
Père Nicolas Taralle, assomptionniste
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 23 Sep - 10:19
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? » (Mc 9, 30-37)
En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
MEDITATION :
Le Christ pour boussole :
Jalousies, rivalités, convoitises, conflits, guerres : notre époque n’a rien inventé, rien de nouveau sous le soleil ! Nous savons que ces maux nous menacent toujours. À l’intérieur même des familles et des communautés, ils peuvent anéantir l’amour, briser les relations amicales et fraternelles, rappelle le pape François dans Amoris Laetitia . La menace est à la fois intime et sociale : en chacun et entre les hommes. Les plus proches de Jésus en font l’expérience au cœur du grand désarroi déclenché par une annonce incompréhensible. Observons et imaginons : démunis, déboussolés, les disciples sont en état de grande vulnérabilité et ils cèdent à des préoccupations bien humaines, se recentrent sur eux-mêmes. Sans doute cherchent-ils du sens ou sont-ils en quête de réconfort. Dans l’incertitude et l’angoisse, imaginer connaître sa place peut rassurer. Mais le conflit guette — « qui sera le plus grand ? ». Les rivalités reviennent en force lorsqu’on n’est plus « axé sur Dieu qui aime et qui soutient » (Gaudete et Exsultate , 112). Conserver l’axe de sa vie, garder le Christ pour boussole, c’est en définitive croire qu’il interviendra pour nous, ou plutôt croire qu’il est déjà intervenu pour nous. Celui qui croit ainsi est en chemin de sainteté, dont le pape François décrit les caractéristiques pour le monde actuel en termes de béatitudes. Nous les retrouvons dans les textes de ce dimanche, énoncées comme des fruits de sagesse : douceur et patience, miséricorde, justice, paix. C’est avec et dans le Christ mort et ressuscité que le chrétien s’équipe pour demeurer « axé » sur Jésus Christ. Sa Pâque est le passage par lequel il intervient pour nous et nous confère et douceur pour nous transformer en artisan de sa paix.
Marie-Dominique Trébuchet, directrice de l’IER (Institut catholique de Paris)
Nombre de messages : 3945 Age : 78 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 30 Sep - 0:30
30 septembre 2018
Évangile
« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
L’Esprit souffle où il veut !
Pour bien comprendre les textes de ce dimanche, il faut avoir en mémoire deux réactions :
celle de Josué dans la première lecture et celle de Jean dans l’évangile.
D’un côté, Josué demande à Moïse d’arrêter Eldad et Médad qui prophétisent dans le camp, et de l’autre côté, Jean veut rejeter un homme qui agit au nom de Jésus alors qu’il n’appartient pas au groupe des disciples.
Josué et Jean sont habités tous les deux par des sentiments de jalousie, d’intolérance et peut-être même d’arrogance.
Mais, l’Esprit de Dieu souffle là où il veut ! Il peut même prendre des chemins de traverse et agir librement là où on ne l’attend pas.
Ainsi, ce n’est plus sur les soixante-dix anciens choisis par Dieu qu’il faut compter pour les prophéties, mais aussi sur deux hommes qui n’étaient pas présents dans l’assemblée des soixante-dix.
De même, Jésus fait entendre à ses disciples qu’ils ne sont pas les seuls habilités à parler, à libérer et à agir en son nom.
Le message est clair : celui qui n’agit pas contre l’Évangile, qui ne cherche pas à diviser mais à unir, agit au nom de Dieu même s’il ne fait pas partie des attitrés et des mandatés.
Mieux encore, tous ceux qui travaillent à bâtir le Royaume agissent selon le désir de Dieu.
Nous voici alors interpellés à faire un travail de déconstruction des représentations que nous nous faisons de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ est un Dieu d’Alliance et non un Dieu d’exclusion.
Avec Jésus, l’étranger n’est pas une menace mais une chance.
Écrire ce commentaire à partir de l’Afrique, c’est penser à toutes les rivalités nocives et les jalousies qui existent entre les différentes églises chrétiennes. Certaines prétendent être les seules accréditées à soigner les malades et à défendre les opprimés.
Aurait-on oublié que la foi est tolérance, acceptation de l’autre et capacité d’accueillir le bien et le vrai, d’où qu’ils viennent ?
Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église Afrique
Nombre de messages : 3945 Age : 78 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/05/2011
Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 7 Oct - 9:37
7 septembre 2018
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,2-16.
Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Une seule chair
Geste de bénédiction ou geste d’opposition ?
Ces parents qui entourent Jésus portent le souci de leurs enfants et attendent ce geste de protection.
Mais les disciples font barrage. Malgré cela, Jésus embrasse ces enfants !
Notre relation au Christ passe toujours par notre corps.
Nous pouvons accepter d’être touchés et embrassés. Nous risquons aussi de parasiter la rencontre entre le Christ et nos frères.
Quelque chose de semblable se joue dans la liturgie. Loin d’être un échange d’idées, ou un spectacle musical, la liturgie est un corps-à-corps qui s’accomplit dans la communion au Christ.
Deux gestes structurent cette action eucharistique en mobilisant l’ouïe et le toucher. Le Christ nous parle et se fait nourriture. Nous sommes associés à la Pâque du Christ en recevant une parole de lumière et le pain de vie.
Les mots seuls risquent de n’être que fumée et la rencontre des corps peut perdre toute signification.
La messe, comme toute la liturgie chrétienne, articule en profondeur la parole et le geste, dans un acte de communication et de communion qui se fait à la hauteur de notre humanité, en nous préparant au Royaume qui vient.
Cette articulation entre promesse et don se déploie particulièrement dans le deuxième récit de la Création (Gn 2, 18-24).
Un manque se manifeste et ouvre à l’approfondissement de la communion. C’est la découverte de la femme qui permet à l’homme de parler et de s’unir à elle. Seul l’homme parle et désigne sa femme. Il lui faudra aussi apprendre à écouter la parole qu’elle va prononcer. Nous savons que nous sommes encore en apprentissage dans ce domaine.
Père Luc Forestier, oratorien, directeur de l’Iséo (Institut catholique de Paris)
http://www.prionseneglise.fr/Dimanche-en-eglise
Serviteur44
Nombre de messages : 4627 Age : 46 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 14 Oct - 6:55
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR : « Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-27) En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère . » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit: « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit: « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Déjà ressuscités avec le Christ !
Au moment le plus inattendu ou le moins approprié, à l’instant même où Jésus se met en route arrive un homme tourmenté par une question urgente. La réponse est vitale pour lui. Tellement vitale que son avenir tout entier semble accroché à la parole de Jésus. « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Cette page de l’évangile de Marc nous donne de rencontrer un jeune homme riche, mais à y regarder de plus près, la question qu’il pose est celle d’un scrupuleux. « Que faut-il que je fasse ? » Comme il le dit fort bien, il fait déjà tout ce que prescrit la Loi. Mais il a ce besoin impérieux d’être rassuré, peut-être même d’en faire encore davantage. Fait-il vraiment tout ce qu’il doit faire « pour avoir en héritage la vie éternelle » ? Que doit-il faire d’autre ? Cet homme, nous le connaissons tous. Son nom, nous n’en savons rien. Il est devenu ce jeune homme riche que l’on regarde avec beaucoup de sympathie, tant son visage est un peu le nôtre. Aujourd’hui, nous dirions de lui qu’il cherche un sens à sa vie. Ce jeune homme prend les moyens de chercher des réponses à ses questions. Jésus devient pour lui ce vis-à-vis qui va l’entraîner dans un discernement. Jésus l’écoute, lui fait préciser ce qu’il dit et ce qu’il cherche, pour lui donner des éléments de réponse et lui proposer un chemin de vie. Pour suivre le Christ, il ne s’agit pas seulement de « faire », mais surtout et d’abord « d’être ». Voilà la nouveauté de la rencontre avec le Christ. Cela suppose de se dépouiller de ce qui encombre et de laisser sur le bord du chemin ces richesses qui ralentissent ou entravent notre marche à la suite du Christ. Avec le Christ, nous sommes déjà ressuscités. La vie éternelle nous est déjà donnée.
Père Benoît Gschwind, assomptionniste
Serviteur44
Nombre de messages : 4627 Age : 46 Localisation : France Date d'inscription : 16/06/2012
Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 21 Oct - 6:53
Bonjour,
L'ÉVANGILE DU JOUR : « Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 35-45) En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Une autre histoire :
Alors que le synode pour les jeunes se tient à Rome, nous pouvons, toutes générations, nous rappeler l’appel à renouveler l’histoire que le pape François lançait en Argentine au début du processus synodal. « Renouvelons l’histoire ! » Mais comment ? Et pourquoi cette interpellation revêt-elle un sens tout particulier pour le chrétien ? Nous croyons que Jésus est présent dans l’histoire ; qu’il est « celui qui a traversé les cieux » pour se faire l’un de nous, renouvelant déjà l’histoire par sa vie, sa mort et sa résurrection. Nous croyons qu’en y entrant, Dieu a transformé l’histoire. Le chrétien peut donc s’appuyer sur Jésus pour comprendre ce qui est attendu de lui aujourd’hui. Alors que l’histoire semble être écrite et faite par et pour les puissants de ce monde, Jésus nous dit qu’une autre histoire est possible. Elle a déjà commencé avec lui. Chacun peut en être un acteur, faire que son histoire rejoigne celle d’un peuple que la souffrance des plus petits ne laisse pas indifférent et, en définitive, transforme l’histoire de l’humanité. Toute la personne de Jésus nous révèle que l’histoire n’est pas celle des vainqueurs et que la manière de raconter l’histoire ne leur appartient pas. Si nous croyons l’écrire en exerçant le pouvoir à la manière de celui qui veut être grand, nous nous trompons de règne. Si nous croyons la lire dans ce qui brille, nous sommes aveugles. L’histoire est renouvelée parce qu’un seul, attendu pour régner, s’est mis au service. Tous ceux qui l’écrivent à la suite du Christ, l’écrivent avec leur amour, le don de leur vie, l’engagement, la bienveillance. Avec eux, nous ne racontons pas l’histoire d’un échec dans la mort mais celle d’une victoire dans le don qui est puissance de renouvellement !
Marie-Dominique Trébuchet, directrice de l’IER (Institut catholique de Paris)
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 4 Nov - 10:41
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR : (Mc 12, 28b-34)
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
COMMENTAIRE de l'Évangile :
La charité est le feu du sacrifice qui plaît à Dieu. Sacrifier signifie littéralement « faire quelque chose sacré », faire passer dans le monde de Dieu une réalité de notre monde. Seule la charité a cette capacité de transformer une réalité humaine en quelque chose de divin. Tout geste cultuel, toute prière, qui ne serait pas le fruit d’un acte d’amour envers Dieu et le prochain n’a aucune valeur aux yeux de Dieu. Tout acte de charité authentique est une prière qui établit une communion avec Dieu. C’est sur l’amour que nous serons jugés (saint Jean de la Croix).
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 11 Nov - 7:01
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR :
(Mc 12, 38-44)
En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
COMMENTAIRE de l'Évangile :
À la recherche d’honneur et d’une reconnaissance toute extérieure répond le don humble et discret d’une veuve. Elle verse son obole dans le trésor du Temple. Elle met toute sa richesse en Dieu, faisant ainsi de sa vie une offrande, un sacrifice. Elle imite ainsi le Christ qui a accepté de renoncer à se manifester dans la gloire pour devenir semblable aux hommes jusqu’à vivre la mort infamante de la croix. Contemplons ce geste de la veuve et demandons-nous quel nécessaire nous pourrions donner : de notre temps, de notre argent, autre chose ?
Espérance
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 18 Nov - 9:37
Dimanche 18 novembre 2018
(Mc 13, 24-32)
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »
COMMENTAIRE DE PRIONS DE EGLISE
Le printemps de Dieu est déjà là
Une épreuve, la maladie, un deuil… et le sol se met soudain à vaciller sous nos pieds. La détresse terrible évoquée dans les textes est aussi une invitation à espérer en un avenir meilleur. Le prophète Daniel annonce une vie qui nous comblera davantage. Deux repères nous guideront dans ce monde à venir.
D’abord, les paroles du Christ car elles ne passeront pas. Son enseignement demeurera aussi solide que le roc. Dans son royaume, le don de sa propre vie et nos promesses tenues en son nom seront comme un trésor.
Ensuite, le Seigneur ressuscité viendra lui-même pour nous rassembler. Il nous libérera du péché et sa gloire illuminera ce que nous aurons fait de bien. Nous attendons cette création nouvelle dans les difficultés d’un monde parfois chaotique. Mais aucune de nos situations n’est désespérée et Michel, le chef des anges, veillera sur nous jusqu’au bout.
Au temps de Daniel, les Juifs d’Alexandrie n’avaient de choix qu’entre mourir pour leur foi ou adorer un faux maître. La fidélité des martyrs d’Israël au Dieu de l’Alliance fait alors naître en tous l’espérance nouvelle de la vie éternelle. Un jour, le ciel et la terre passeront mais le Seigneur sera là présent pour nous. La lumière de l’été succédera alors aux hivers de nos vies.
Malgré des apparences parfois trompeuses, l’histoire du monde est entre de bonnes mains. Le Seigneur en sera le grand vainqueur. Dans le Credo, nous l’affirmons de toute notre foi : « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir ». Ne nous laissons pas effrayer. Grâce au Christ Jésus, notre temps présent est déjà le printemps de Dieu.
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 25 Nov - 10:53
Dimanche de la fête du Christ-Roi
« C’est toi-même qui dis que je suis roi » (Jn 18, 33b-37)
En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
COMMENTAIRE :
Présenté comme un homme dangereux pour les Romains et pour les Juifs, Jésus, défiguré, dépouillé de tout et sans défense, se voit contraint à dialoguer avec Pilate. Au cœur de ce dialogue pour le moins étrange, figure une question posée par Pilate : « Es-tu le roi des Juifs ? » Toute la suite du texte nous dit que pour comprendre la réponse de Jésus, il faut s’ouvrir à Jésus lui-même qui, par sa vie et sa personne, est la vérité même. Chez saint Jean, la vérité est porteuse d’une grande valeur. L’essentiel de la mission de Jésus est centré sur la vérité. « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », dira Jésus. Et quand il sera crucifié, un écriteau le désignera comme le roi des Juifs. Roi, mais pas comme les autres. Né dans une crèche, il n’habitera pas dans un palais et c’est sur le dos d’un âne qu’il incarnera sa royauté. Il sera un roi serviteur qui n’aura d’autre loi que l’amour et pas un autre tribunal que la voix de la conscience. Sa devise : « Venu, non pas pour être servi, mais pour servir. » En fait, à travers la fête du Christ Roi de l’univers, l’Église fait signe au monde et à chacun d’entre nous sur l’exercice du pouvoir. Qu’il soit politique ou religieux, la vérité du pouvoir et de la royauté réside dans l’accomplissement d’une responsabilité reçue et dans le devoir du service. Au demeurant, par le baptême, chaque chrétien participe à la mission du Christ prêtre, prophète et roi. Pour répondre à cette identité, nous voici provoqués à être serviteurs de tous, à prendre soin des pauvres et des faibles, à être justes et miséricordieux.
Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église Afrique
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 2 Déc - 7:30
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR :
(Lc 21, 25-28.34-36)
En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
COMMENTAIRE de l'Évangile :
L’ivresse, dans le droit civil, n’est pas une circonstance atténuante en cas de délit, mais aggravante car qui est ivre s’est mis en état de ne pas pouvoir contrôler son agir. Le cœur de l’homme est une capacité qui appelle à être emplie. Le cœur est fait pour se remplir d’amour, mais s’il ne prend garde il se remplit d’ersatz qui lui font oublier le véritable amour qui seul est capable de combler son cœur, l’amour infini de notre Dieu. Il nous appartient de nous détourner de ces ivresses qui appesantissent notre cœur, que ce soit un attachement déréglé aux plaisirs terrestres ou un étourdissement dans les soucis de la vie. En ce début d’avent faisons le point sur ce qui remplit notre cœur aujourd’hui, et si nécessaire, allons vider ce qui l’encombre par une bonne confession.
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 9 Déc - 10:26
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR (Lc 3, 1-6) L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.
COMMENTAIRE de l'Évangile
Eussé-je été Jean le Baptiste, me serais-je rendu non dans le désert, au bord du Jourdain, pour diffuser mon message, mais à Jérusalem, la mégapole de l’époque ! Et je me serais trompé ! Car ce n’est pas Jean qui choisit le désert, mais Dieu. C’est dans le désert qu’il fait entendre sa parole. Voulons-nous entendre celle-ci, nous aussi ? Allons au désert ! Ce désert est en nous. Nous le rejoignons dès que nous entrons dans le silence et la solitude. Cela peut être angoissant, surtout lorsqu’on vit toute la journée les yeux rivés à un écran, l’oreille enchaînée à un écouteur, mais qui fait cet effort entend cette bonne nouvelle : je verrai le salut de Dieu. Alors, prenons le temps du désert durant cet avent.
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 16 Déc - 7:14
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR :
(Lc 3, 10-18)
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. COMMENTAIRE de l'Évangile
Avec le Baptiste, pas d’homélie sous forme d’exercice littéraire dont on ressort sans indication claire. Soyons concret ! Étonnamment rien d’extraordinaire dans les exigences de ce champion de l’ascèse. Faire ce qu’on a à faire, bien le faire et rien de plus. L’Évangile commence dans nos maisons, sur nos lieux de travail et au coin de la rue. Se préparer à accueillir celui qui baptise dans le feu n’est pas plus compliqué que cela. Alors, qu’allez-vous faire quoi aujourd’hui ? Partager ? Soigner votre travail ? Éviter la violence et vous contenter de ce que vous avez ?
Espérance
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Sam 22 Déc - 20:14
23 décembre 2018
COMMENTAIRE
CADEAUX DE DIEU
Luc 1, 46-56
La liturgie résonne des chants d’exultation de deux femmes toute à la joie de la maternité. Elles accueillent leurs enfants comme des cadeaux de Dieu et n’ont pas assez de mots pour lui rendre grâce pour grâce ! En ces jours où nous contemplons le petit Jésus dans la crèche, ouvrons nos cœurs à cette certitude : chaque nourrisson est un présent du Créateur confié à l’humanité. Un don inestimable depuis que Dieu en personne s’est fait nouveau-né !
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Sam 29 Déc - 19:11
30 décembre
ÉVANGILE | Luc 2, 41-52
Les parents de Jésus sont de fidèles pratiquants et se joignent chaque année aux célébrations de la Pâque à Jérusalem. Luc nous raconte ici le dernier épisode de l’enfance de Jésus qui marque justement l’émancipation de Jésus. D’une part, il s’impose déjà par l’intelligence de ses questions et de ses réponses « au milieu des docteurs de la Loi ». D’autre part, il surprend ses parents en leur annonçant qu’il doit se consacrer aux affaires de son Père. Marie et Joseph ne comprennent pas. Mais ils devront lui faire confiance, d’autant plus que Jésus s’affirme, alors qu’il grandit « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes "
La famille, lieu de notre incarnation [size] [/size]
Nous venons juste de fêter Noël et déjà nous célébrons la Sainte Famille. Aujourd’hui, nous ne contemplons pas seulement la naissance de Jésus mais aussi son besoin de grandir en famille. Nous quittons le dénuement de la crèche de Bethléem pour nous enrichir des trente ans de sa vie cachée à Nazareth. Jésus y apprendra son humanité. Et Marie et Joseph, comme tous parents, sont appelés à donner celui qu’ils ont reçu de Dieu. La famille est le lieu de notre incarnation. Nous y vivons nos plus grandes joies mais aussi parfois de terribles épreuves : des naissances et le deuil, des éloignements et les retrouvailles, de douloureux conflits mais aussi nos plus belles réconciliations. Quel que soit notre âge, nous y apprenons beaucoup : la joie de l’enfance, le bonheur de fonder un foyer, la grâce de vieillir en accompagnant enfants et petits-enfants sur leur chemin… En grandissant « en sagesse, en taille et en grâce » à Nazareth, le Seigneur choisit de nous rejoindre chaque jour dans notre lien aux autres. Devant la crèche, n’oublions pas de confier nos familles au Père. Par son Fils, nous sommes devenus enfants de Dieu. Nous ne pouvons bien comprendre cette filiation qu’en nous aimant les uns les autres. Notre vie, nos familles, nos communautés chrétiennes sont à la fois une grâce reçue et une mission à accomplir. Elles sont un lieu pour se donner et permettre à l’autre de trouver sa place dans l’« à-venir » du monde. La réponse de Jésus à l’amour du Père a grandi à Nazareth dans l’Esprit Saint. Marie l’a sans doute médité en son cœur : tout ce qui n’est pas donné est perdu. Père Vincent Leclercq, assomptionniste
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Sam 5 Jan - 19:12
6 Janvier 2019
ÉVANGILE | Matthieu 2, 1-12
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
COMMENTAIRE
Présents au Roi des nations
À quelques mois des élections européennes, la fête de l’Épiphanie suscite notre optimisme et notre engagement. Toutes les nations marchent dans la même direction ! Bien sûr, cette promesse concerne toutes les nations d’Europe et des autres continents. Les voilà associées à l’héritage d’Israël, appelées à faire corps dans le Christ Jésus, en apportant leurs trésors au Roi des nations. Or, l’écart entre le rappel de l’espérance chrétienne et l’actualité troublée de notre monde souligne la dimension politique de toute liturgie eucharistique. Rassemblant des hommes et des femmes de tous les pays, la messe relativise les frontières, sans pourtant confondre les apports de chacun.
L’Enfant de la crèche reçoit trois cadeaux différents, ce qui a poussé la dévotion populaire à imaginer trois personnages différents, comme pour indiquer que notre communion au même corps du Christ ne supprime pas la singularité de chacun.
La constitution de l’assemblée chrétienne n’est possible que parce que chaque personne y est reçue personnellement. Dans la prière comme dans le chant, dans l’écoute comme dans les gestes, la contribution de chacun est nécessaire, dans la diversité de nos existences, de nos choix, de nos espoirs.
C’est même en nous que se joue cette diversité, car aujourd’hui, nous pouvons déposer aux pieds du Christ l’or de notre louange, l’encens de notre prière et la myrrhe de notre péché.
Nos existences, remises avec confiance dans l’eucharistie, seront allégées et nourries, pour habiter avec joie ce monde qui nous attend, parfois sans le savoir.
Luc Forestier, oratorien, directeur de l’Iséo (Institut catholique de Paris)
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 13 Jan - 3:26
« Comme Jésus priait, après avoir été baptisé, le ciel s’ouvrit »
En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
COMMENTAIRE
Plongés en eaux profondes
En ce dimanche qui suit l’Épiphanie, nous pourrions dire qu’avec l’achèvement du temps de Noël, tout commence de manière nouvelle avec Jésus. Le Sauveur annoncé par l’envoyé du Seigneur est né. Dieu s’est fait homme, on lui a donné le nom de Jésus, et l’enfant a grandi. Vient le temps du baptême : comme tous, Jésus est plongé dans l’eau pour la conversion – imagine-t-on la portée salvifique de ce geste pour l’humanité ? –, mais seul et pour tous, il est reconnu Fils et ouvre des temps nouveaux.
La descente de l’Esprit et la parole du Père viennent conférer au baptême de Jésus un sens absolument unique. Dieu se révèle dans la parole qu’il adresse à son Fils et cette épiphanie trinitaire nous est adressée aujourd’hui.
Mais paradoxalement nous voici, hommes et femmes du XXIe siècle, plongés dans le mystère. Plongés dans un mystère dont tout dévoilement précède et dépasse le geste de notre intelligence. L’amour de Dieu est toujours plus grand, sa miséricorde déborde toujours, Dieu rejoint les périphéries que nous ne savons pas voir. C’est dans la foi que nous comprenons que la plongée dans le mystère n’est pas errance dans les ténèbres obscures. Y consentir, c’est consentir à se laisser éclairer par une parole adressée. La parole qui nous est adressée aujourd’hui invite particulièrement à l’écoute : Dieu parle. Dieu Père parle au Fils, lui dit « tu », le reconnaît Fils, se reconnaît lui-même en Jésus. Cette parole est prononcée aujourd’hui. C’est aujourd’hui que le salut contenu dans cette parole nous rejoint, car c’est en Jésus le Fils que nous sommes reconnus fils et que nous recevons la parole d’amour du Père.
Marie-Dominique Trébuchet, directrice de l'IER (Institut catholique de Paris)
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 20 Jan - 11:42
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR : (Jn 2, 1-11)
En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
COMMENTAIRE de l'Évangile :
Mère et femme. Le premier titre la situe relativement à Jésus. Elle est la mère de Jésus. Le second, relativement à l’humanité. Elle est la femme qui s’apprête à devenir à nouveau mère, mère d’une nouvelle humanité puisqu’au pied de la croix elle entendra de la bouche de son Fils : « femme, voici ton fils. » Ce titre de femme ne met pas une distance entre Jésus et sa mère. Ce n’est pas une négation de leur lien. En utilisant ce terme Jésus révèle qui est Marie et sa place dans son plan de salut. Elle est celle qui « est bénie entre toutes les femmes ». La bénir ne nous éloigne pas du Christ, mais au contraire nous y conduit car elle est celle qui ne veut que ce que Dieu veut. « Pour bénir plus parfaitement Jésus-Christ, il faut auparavant bénir Marie. » (Saint Louis Marie Grignion de Montfort, Traité de la Vraie Dévotion, n°95) Alors bénissons particulièrement Marie aujourd’hui.
Source : Dieu avec nous aujourd'hui http://dieuavecnousaujourdhui.com/newsletter/edition-du-dimanche-20-janvier-2019/?mail=bigdolu@gmail.com&utm_source=Dieu+Avec+Nous+Aujourd%27hui&utm_campaign=0a62bfc17d-EMAIL_CAMPAIGN_2019_01_19_08_02&utm_medium=email&utm_term=0_381fe93147-0a62bfc17d-124479225
Serviteur44
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 27 Jan - 10:37
Bonjour,
ÉVANGILE DU JOUR : (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)
Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus. En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
COMMENTAIRE de l'Évangile :
Il ne suffit pas d’avoir vu, il faut aussi être serviteur de la Parole, c’est-à-dire s’être laissé transformer par cette Parole, et l’avoir annoncée. Celui-là seul est un témoin crédible, qui peut donner un enseignement solide. Cette introduction de l’Évangile de Luc nous invite à la fois au travail de l’intelligence qui consiste à chercher à comprendre ce que l’auteur de l’Évangile a voulu dire, mais aussi à l’expérience de foi. Un enseignement, une homélie, qui ne conduit pas à une transformation intérieure, à une expérience du ressuscité est un exercice littéraire sans intérêt. Si l’auditeur ne perçoit pas que l’auteur est lui même traversé par ce qu’il dit, la parole entendue risque fort de résonner comme un cuivre, avec force, mais de ne produire aucun effet. Certaines homélies sont trop longues dès le premier mot !
Source : Dieu avec nous aujourd'hui http://dieuavecnousaujourdhui.com/newsletter/edition-du-dimanche-27-janvier-2019/?mail=bigdolu@gmail.com&utm_source=Dieu+Avec+Nous+Aujourd%27hui&utm_campaign=9de44618f3-EMAIL_CAMPAIGN_2019_01_25_04_36&utm_medium=email&utm_term=0_381fe93147-9de44618f3-124479225
Espérance
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 3 Fév - 10:19
Dimanche 3 février 2019
Évangile (Lc 4,21-30): Alors il se mit à leur dire: «Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit». Tous lui rendaient témoignage; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph?». Mais il leur dit: «Sûrement vous allez me citer le dicton: ‘Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm: fais donc de même ici dans ton pays!’». Puis il ajouta: «Amen, je vous le dis: aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En toute vérité, je vous le déclare: Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien».
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
«Aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays»
Abbé Pere SUÑER i Puig SJ (Barcelona, Espagne)
Aujourd'hui, quatrième dimanche du temps ordinaire, la liturgie nous présente à nouveau Jésus en train de parler dans la synagogue de Nazareth. Il enchaîne avec l'Evangile de dimanche dernier, dans lequel Jésus lisait une prophétie du prophète Isaïe: «L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération (…)» (Lc 4,18-19). A la fin de cette lecture, Jésus affirme sans cachotterie que cette prophétie s'accomplit en Lui.
L'Evangile nous raconte que les gens de Nazareth s'étonnèrent d'entendre ces paroles de sagesse sortir de sa bouche. Le fait que Jésus soit bien connu des nazaréens, puisqu'il avait vécu parmi eux pendant son enfance et son adolescence, ne les mettait pas dans de bonnes dispositions pour accepter de bonne foi qu'il était un prophète. Rappelons-nous de la phrase de Nathanaël: «Peut-il sortir de Nazareth quelque chose de bon?» (Jn 1,46). Jésus leur reproche leur incrédulité, en leur rappelant: «Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays» (Lc 4,24). Et Il leur donne comme exemple Elie et Elisée qui ont accompli des miracles pour des étrangers mais par pour leurs concitoyens.
Cela dit, la réaction de nazaréens fut violente. Ils voulaient le lancer du haut de la falaise. Combien de fois considérons-nous que Dieu doit réaliser ses desseins en s'adaptant à nos grandioses critères! Nous sommes offensés quand Il se sert de ce que nous considérons peu de chose. Nous voudrions un Dieu spectaculaire. Mais cela est propre du grand tentateur, depuis le pinacle: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas» (Lc 4,9). Jésus se révèle comme un Dieu humble: Il est le Fils de l'Homme «car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir» (Mc 10,45). Imitons-Le. Pour sauver des âmes, il n'est pas nécessaire d'être grand comme Saint Xavier. L'humble Thérèse de l'Enfant Jésus est sa compagne comme patronne des missions.
http://evangeli.net/evangile/
Espérance
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 10 Fév - 11:00
dimanche 10 février 2019
Luc (5, 1‑11)
« Laissant tout, ils le suivirent »
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
COMMENTAIRE
On n’a pas beaucoup l’habitude de comparer l’Apôtre Pierre au prophète Isaïe, et pourtant le rapprochement des textes de la liturgie de ce cinquième dimanche nous y invite, en nous faisant lire les récits de leurs vocations. Le décor n’est pas le même : pour Isaïe, cela se passait au cours d’une vision qui se déroulait dans le temple de Jérusalem ; Pierre, lui, est sur le lac de Tibériade (appelé aussi lac de Génésareth). L’un et l’autre sont subitement mis en présence de Dieu lui-même : Isaïe au cours de sa vision, Pierre parce qu’il assiste à un miracle. Les précisions apportées par Luc ne laissent aucun doute là-dessus : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre », c’est le constat de l’homme de métier. Puis, le succès inespéré de l’entreprise pourtant vouée à l’échec à vues humaines : si la pêche ne donne rien la nuit, elle a encore moins de chances d’être fructueuse le jour, tous les pêcheurs le disent ; mais sur la simple parole de Jésus, le miracle se produit : « Ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. » Et tous les deux, Pierre et Isaïe, ont la même réaction devant cette irruption de Dieu dans leur vie ; tous les deux ont une même conscience de la sainteté de Dieu et de l’abîme qui nous sépare de lui. Et leurs expressions à tous les deux se ressemblent beaucoup : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur », dit Pierre ; et Isaïe disait « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures ; et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! » Mais, apparemment, ce n’est pas notre péché, notre indignité qui arrête Dieu ! Il lui suffit que nous en prenions conscience, que nous soyons en vérité devant lui. Car le jour où nous prenons conscience de notre pauvreté, Dieu peut nous combler. Tous les deux, Pierre et Isaïe, sont donc en proie à une espèce de crainte devant la manifestation évidente de Dieu. Alors, toujours dans sa vision, Isaïe voit s’accomplir le geste qui le purifie et le rassure ; Pierre, lui, entend la parole de réconfort de Jésus : « Sois sans crainte ». Enfin, tous les deux reçoivent une vocation, au service du même projet de Dieu, bien sûr, qui est le salut des hommes. Isaïe sera un messager, un prophète. Pierre sera un pêcheur d’hommes, un « sauveteur ». « Ce sont des hommes que tu prendras » : en grec, le sens du mot employé ici est « prendre vivant » ; quand il s’agit de poissons, c’est le mot qu’on emploie pour la pêche au filet : capturer des poissons, les arracher à la mer, c’est les tuer parce que la mer est leur milieu naturel… Mais quand il s’agit des hommes que l’on arrache à la mer, il signifie sauver : prendre vivants des hommes, les arracher à la mer, c’est les empêcher de se noyer, c’est les sauver. Sur cette phrase de Jésus, « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras », Pierre ne répond pas ; la simplicité du texte est impressionnante : « Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. » Encore faut-il s’entendre sur le sens du mot « suivre » : les disciples ne se contenteront pas de suivre le maître pour l’écouter ; ils seront associés à sa tâche, ils deviendront ses collaborateurs. Même si l’entreprise paraît vouée à l’échec à vues humaines, il faudra continuer à lancer les filets. Nous sommes placés là devant le mystère extraordinaire de notre collaboration à l’oeuvre de Dieu : nous ne pouvons rien faire sans Dieu, mais Dieu ne veut rien faire sans nous. Comme disait Paul dans la deuxième lecture, c’est la grâce de Dieu qui fait tout : « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile : je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. » La seule collaboration qui nous est demandée, si on y réfléchit, c’est la confiance et la disponibilité. Tout a commencé parce que Pierre a fait confiance : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » A ce maître qu’il vient d’entendre parler à la foule longuement, il fait confiance, assez pour l’écouter, assez pour se risquer à une nouvelle tentative de pêche ; après le miracle, il ne dit plus « Maître », il dit « Seigneur », le nom réservé à Dieu ; et c’est aux pieds du Seigneur qu’il se prosterne ; et alors il est prêt à entendre l’appel : pour se risquer à cette nouvelle sorte de pêche que lui propose Jésus, il faut le reconnaître comme le Seigneur. Grâce à la générosité d’Isaïe qui a accepté de devenir messager, grâce à la générosité de Pierre et de ses compagnons qui ont tout laissé pour suivre Jésus, grâce à la générosité de Paul qui, après le chemin de Damas, a consacré le reste de sa vie à témoigner du Christ ressuscité, à notre tour, nous sommes là ; la parole du Christ résonne encore à nos oreilles : « Avance au large, et jetez les filets »… A notre tour de répondre : « Sur ton ordre, nous jetterons les filets ». Moralité : faisons confiance et acceptons de jeter nos filets. Pour que la pêche soit miraculeuse, il suffit de croire en Lui.
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Sujet: Re: Evangile du dimanche et commentaire Dim 17 Fév - 22:26
Dimanche 17 février 2019
Évangile (Lc 6,17.20-26): Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Regardant alors ses disciples, Jésus dit: «Heureux, vous les pauvres: le royaume de Dieu est à vous! Heureux, vous qui avez faim maintenant: vous serez rassasiés! Heureux, vous qui pleurez maintenant: vous rirez! Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel: c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
»Mais malheureux, vous les riches: vous avez votre consolation! Malheureux, vous qui êtes repus maintenant: vous aurez faim! Malheureux, vous qui riez maintenant: vous serez dans le deuil et vous pleurerez! Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous: c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Méditation du père Raniero Cantalamessa
L’Évangile de ce dimanche, les Béatitudes, nous permet de vérifier certaines choses que nous avons dites il y a deux semaines, concernant l’historicité des évangiles. Nous disions alors qu’en rapportant les paroles de Jésus chacun des quatre évangélistes, sans en trahir le sens fondamental, a développé un aspect plutôt qu’un autre, en l’adaptant aux exigences des communautés pour lesquelles il écrivait.
Alors que Matthieu rapporte huit Béatitudes prononcées par Jésus, Luc n’en cite que quatre. En compensation, cependant, Luc renforce les quatre Béatitudes, en opposant à chacune une malédiction correspondante introduite par « malheureux ». Par ailleurs, alors que le discours de Matthieu est indirect : « Heureux les pauvres ! », celui de Luc est direct : « Heureux, vous les pauvres ! ». Matthieu souligne la pauvreté spirituelle (« heureux les pauvres en esprit »), Luc souligne la pauvreté matérielle (« heureux, vous les pauvres »).
Il s’agit toutefois de détails qui ne changent en rien, comme nous le voyons, la substance des choses. Chaque évangéliste, avec sa manière particulière de rapporter l’enseignement de Jésus, met en lumière un aspect nouveau, qui serait autrement resté dans l’ombre. Luc est moins complet dans le nombre de Béatitudes mais il en saisis parfaitement la signification profonde.
Lorsque l’on parle des Béatitudes la première d’entre elles vient immédiatement à l’esprit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! » Mais en réalité l’horizon est beaucoup plus vaste. Jésus décrit dans cette page deux façons de concevoir la vie : ou bien « pour le royaume de Dieu », ou « pour sa propre consolation » ; c’est-à-dire ou bien exclusivement en fonction de cette vie, ou en fonction de la vie éternelle également. C’est ce que met en lumière le schéma de Luc : « Heureux êtes vous – malheureux êtes vous » : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous… Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation ! »
Deux catégories, deux mondes. A la catégorie des bienheureux appartiennent les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent maintenant et ceux qui sont persécutés et bannis à cause de l’Évangile. A la catégorie des malheureux appartiennent les riches, les rassasiés, ceux qui maintenant rient et ceux qui sont élevés par tous.
Jésus ne canonise pas simplement tous les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent ou sont persécutés, pas plus qu’il ne diabolise simplement tous les riches, les rassasiés, ceux qui rient et que l’on applaudit. La distinction est plus profonde ; il s’agit de savoir sur quoi on base sa propre sécurité, sur quel terrain on construit l’édifice de sa vie : sur ce qui passe ou sur ce qui ne passe pas.
L’Évangile d’aujourd’hui est véritablement une lame à double tranchants : il sépare, trace deux destins diamétralement opposés. Il est comme le méridien de Greenwich qui divise l’est et l’ouest du monde. Mais heureusement, avec une différence essentielle. Le méridien de Greenwich est fixe : les terres qui sont à l’est ne peuvent pas passer à l’ouest, tout comme l’est l’équateur qui sépare le sud pauvre du monde et le nord riche et opulent. Dans notre Évangile, la ligne qui sépare les « bienheureux » et les « malheureux » est différente ; il s’agit d’une barrière mobile, extrêmement franchissable. Non seulement il est possible de passer d’un secteur à l’autre, mais tout cet Évangile a été dicté par Jésus pour nous inviter et nous inciter à passer d’une sphère à l’autre. Son invitation n’est pas une invitation à devenir pauvres, mais à devenir riches ! « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ». Penser : des pauvres qui possèdent un royaume, et qui le possèdent dès maintenant ! Ceux qui décident d’entrer dans ce royaume sont en effet dès à présent enfants de Dieu, ils sont libres, frères, pleins d’espérance d’immortalité. Qui ne voudrait pas être pauvre de cette manière ?